Contenu du sommaire : Immigration et marché du travail

La revue a demandé aux trois commissaires en charge du programme de la célébration du centenaire du ministère du Travail de nous expliquer le sens donné à cette manifestation et la place de l'immigration dans le colloque organisé en mai dernier.

L'hypothèse avancée ici est que, durant cette période, la politique de la main-d'œuvre s'est autonomisée au niveau des structures administratives selon des règles de droit et des modalités spécifiques, indépendamment de la manière dont le droit du travail et les formes de protection sociale s'étaient jusqu'alors constitués et développés.

Bien que des pratiques administratives et sociales aient pu historiquement caractériser une approche de l'immigration selon le sexe, peu d'études s'étaient attachées à cerner la question du genre dans le phénomène migratoire en France. En fondant son analyse sur l'entre-deux-guerres, l'auteur nous éclaire sur la place des étrangères au sein du marché du travail et sur les politiques sexuées de gestion de la main-d'œuvre étrangère.

Cette étude comparative de quatre communes durant l'entre-deux-guerres -Roubaix et Ostricourt dans le Nord, Nanterre et Ivry-sur-Seine en région parisienne -montre comment a été appliquée, selon le contexte économique, administratif et politique local, la catégorisation par nationalité des chômeurs étrangers, imposée par l'État aux communes.

L'OS algérien du secteur automobile est la figure emblématique du "travailleur immigré". La trajectoire de cette main-d'œuvre, à qui cette industrie doit son essor dès les années cinquante, est indissociable de son statut de main-d'œuvre coloniale. L'usine de Renault-Billancourt en est un exemple typique.

Un million et demi d'émigrants quittèrent le Portugal entre 1957 et 1974, malgré les obstacles que leur opposa un régime dictatorial. Cet article met en évidence l'importance des enjeux, non seulement économiques, mais aussi politiques, de l'émigration durant cette période charnière de l'histoire du Portugal.

Les années soixante voient l'arrivée massive de migrants portugais, parmi lesquels une proportion croissante de jeunes, qui sont nombreux à franchir illégalement les frontières pour trouver du travail en France, surtout dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Environ la moitié d'entre eux s'installent dans le département de la Seine, cadre d'une enquête sociologique, menée en 1964-65, dont cet article retrace les aspects qui concernent spécifiquement l'emploi et l'insertion professionnelle.

Albano Cordeiro témoigne sur cet objet sensible qu'est l'immigration en France. Il représente une génération soucieuse de l'implication politique des sciences sociales dans le débat sur la société civile.

Les relations entre le mouvement ouvrier français et les travailleurs immigrés évoluent au cours du XXe siècle. René Gallissot, ancien directeur de l'Institut Maghreb-Europe, retrace les grandes périodes de cette histoire complexe et nous fournit des explications.

Issu de la mobilisation pro-palestinienne (Septembre noir), le MTA s'est engagé contre les violences subies en France par les immigrés. Se référant notamment au combat anticolonialiste lié à la guerre d'Algérie, il articule un discours antiraciste et prône une lutte des classes aux accents pluriethniques, dans le but d'éveiller les Français à une solidarité vis-à-vis des travailleurs arabes.

Les actes du colloque organisé à l'École normale supérieure les 23 et 24 octobre 2003 ont été publiés en 2006 sous le titre Petites entreprises et petits entrepreneurs étrangers en France (19e-20e siècle) chez Publibook. Ces journées d'études ont rassemblé des chercheurs confirmés et de jeunes doctorants autour de la question des petits entrepreneurs étrangers en France. Elles ont grandement contribué à faire émerger l'histoire encore balbutiante de la petite échoppe et du petit atelier, dans lesquels tant de migrants se sont installés.

Grande manifestation populaire de la ville d'Agadir, le festival Timitar définit sa fonction par ces mots : "Les artistes amazighes accueillent les musiques du monde". Du 11 au 16 juillet 2006 , sa troisième édition en faisait l'un des événements culturels les plus intéressants apparus au Maroc ces dernières années. Trois scènes en plein air et d'accès gratuit présentaient au cœur de la ville plus de soixante spectacles drainant de 40 000 à 50 000 personnes sur la place Al Amal. Des plateaux artistiques judicieusement agencés proposaient plus de vingt grands noms de la scène internationale, des voix marocaines incontournables , aux côtés d'une vingtaine d'ensembles présentant la riche diversité des cultures berbères du Maroc et notamment du Sud-Ouest.

Né en 1968 à Châtellerault, Bruno Serralongue vit et travaille à Paris. Voyageur inlassable, Serralongue explore le monde à la quête d'identités collectives, sociales et politiques. Son travail se fraie une place particulière au sein des rapports complexes entre la photographie contemporaine et le phénomène de la globalisation culturelle.