Contenu du sommaire : Émotions et discriminations

Cet article passe en revue les principaux travaux sur les préjugés en psychologie sociale en les illustrant par des situations propres au contexte des organisations. L'article commence par présenter les bases de la théorie de l'identité sociale et des relations intergroupes avant de rappeler que le préjugé est la composante émotionnelle du processus de discrimination. Plusieurs types de préjugés sont distingués ; la mesure des préjugés implicites, les préjugés symboliques, aversifs et bienveillants. Ces types de préjugés renvoient à des attitudes au travail face à la diversité révélant différentes formes de sexisme, de racisme ou encore de validisme. Plusieurs études démontrent les effets délétères de ces agissements sur les victimes et les collectifs de travail, invitant les organisations à prévenir les discriminations. L'article se termine en présentant le rôle des idéologies dans la gestion de la diversité et l'importance des politiques et des actions menées par les organisations dans ce domaine.

Cet article part du constat de l'existence d'une discrimination au recrutement et se propose d'inventorier ses différentes modalités d'expression ainsi que les formes langagières qui peuvent en rendre compte dans le discours afin d'interroger la discrimination de la catégorie des transgenres. La littérature tend à montrer que la discrimination prend appui sur l'existence de stéréotypes et de préjugés, et que de ces derniers peuvent découler des émotions négatives. La condition nécessaire à ces processus psychosociaux est l'existence de catégories et leur distinction liée à des critères de saillance et de typicalité. La discrimination s'exprime alors dans le discours et ce sont les catégories perçues parfois comme saillantes ou non saillantes, et comme typiques ou non typiques, comme les transgenres, qui semblent être de potentielles cibles de ces différentes formes d'inégalités.

Mandataire d'une discrimination systémique coutumière, un portier doit conserver son sang-froid et se protéger émotionnellement pour durer sur le long terme. Une analyse ethnographique souligne qu'il doit ainsi ménager les émotions du client, afin d'éviter les conflits. L'analyse des pratiques et des comportements montre que les ego sont à fleur de peau, l'équilibre précaire et le jeu d'acteur proche de l'échange tactique. Dans ce cadre de travail, pour les uns, festif, pour les autres, discriminations, émotions et jeu d'acteur se montrent indissociables. Ce texte analyse le lien entre les émotions du discriminé, la mise en scène du rituel de l'entrée et les émotions du discriminateur.

L'article propose d'interroger la manière dont la création artistique participative qui puise sa « matière première » dans le partage des expériences émotionnelles des personnes en situation de migration peut participer de la déconstruction des stéréotypes et ce faisant, lutter contre les discriminations. Plus précisément, il s'agit d'examiner en quoi et à quelles conditions l'expression des émotions comme support de la participation des personnes concernées, mais aussi de la relation (souvent asymétrique) entre les individus et les groupes en présence – aux concours évolutifs et nécessairement flous – permet une rencontre construite davantage sur une reconnaissance mutuelle, voire une empathie, qu'à partir de stéréotypes et de stigmates. L'article s'appuie sur trois exemples de création artistique participative qui s'attachent à donner à voir une autre représentation des migrations contemporaines en France et en Europe : le projet français Déplaces porté par Danse à tous les étages (2017) et les projets européens : L'Encyclopédie des migrants (2015-2017) et Fusée de détresse (2019-2022) par L'âge de la tortue.

En contexte scolaire, l'enseignant est susceptible d'être confronté à diverses formes de discriminations nécessitant un véritable travail émotionnel. En accord avec une approche psychologique située du travail émotionnel, nous considérons que l'activité de l'enseignant·e émerge d'une situation au sein de laquelle des éléments de contexte sont perçus et déclenchent une expérience émotionnelle positive ou négative. L'enseignant régule alors cette expérience en menant un travail émotionnel, conduisant à des décisions souvent intuitives. En nous basant sur le témoignage de trois enseignants auprès d'élèves à besoins éducatifs particuliers, cette étude exploratoire vise à analyser les relations entre la stratégie de travail émotionnel adoptée et les types de décision mis en jeu : (1) maîtriser ses émotions négatives pour sortir d'une situation de discrimination ; (2) exprimer ses émotions négatives pour accompagner une situation de discrimination ; (3) exprimer ses émotions positives pour prévenir une situation de discrimination.