Contenu du sommaire : L'essence selon Hegel

Revue Archives de philosophie Mir@bel
Numéro Tome 87, no 3, juillet-septembre 2024
Titre du numéro L'essence selon Hegel
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Éditorial - p. 3 accès libre
  • Dossier

    • L'essence selon Hegel : Concepts, enjeux et problèmes de la Logique de l'essence. Avant-propos - Ioanna Bartsidi, Simon Gissinger p. 5-12 accès libre
    • L'essence et la forme dans l'Encyclopédie et la Science de la logique - Stephen Houlgate, Simon Gissinger, Ariane Mintz, Lucas Pétuaud-Létang p. 13-28 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la Logique de l'Encyclopédie et la Science de la logique, la doctrine de l'essence est présentée avec une différence importante : la forme, la matière et le contenu sont étudiés en des endroits différents. Si cette logique est immanente, comment peut-il en exister deux versions ? En fait, il n'y a pas là deux logiques alternatives mais une même logique présentée de deux façons différentes. Cependant, la Science de la logique a la priorité car elle explique pourquoi la forme ainsi que d'autres déterminations du fondement, absentes de cette section dans l'Encyclopédie, sont logiquement nécessaires.
      In Hegel's doctrine of essence there is an important difference between the Encyclopedia Logic and the Science of Logic: namely, form, matter and content are considered at different places. If that logic is supposed to be immanent, however, how can it exist in two different versions? I answer that the two texts do not set out alternative logics but present the same logic in different ways. Yet the Science of Logic has priority over the Encyclopedia, because it explains why form and other determinations of ground, which are absent from that section in the Encyclopedia, are logically necessary.
    • Essence in Hegel's Encyclopedia and Science of Logic : The Problem of Form - Stephen Houlgate accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la Logique de l'E ncyclopédie et la Science de la logique, la doctrine de l'essence est présentée avec une différence importante : la forme, la matière et le contenu sont étudiés en des endroits différents. Si cette logique est immanente, comment peut-il en exister deux versions ? En fait, il n'y a pas là deux logiques alternatives mais une même logique présentée de deux façons différentes. Cependant, la Science de la logique a la priorité car elle explique pourquoi la forme ainsi que d'autres déterminations du fondement, absentes de cette section dans l'Encyclopédie, sont logiquement nécessaires.
      In Hegel's doctrine of essence there is an important difference between the Encyclopedia Logic and the Science of Logic: namely, form, matter and content are considered at different places. If that logic is supposed to be immanent, however, how can it exist in two different versions? I answer that the two texts do not set out alternative logics but present the same logic in different ways. Yet the Science of Logic has priority over the Encyclopedia, because it explains why form and other determinations of ground, which are absent from that section in the Encyclopedia, are logically necessary.
    • La forme et son extériorisation : Contribution à une relecture de la « diversité » dans la Logique de l'essence - Florian Rada p. 29-44 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le concept de forme permet d'analyser la dimension ontologique de la logique hégélienne. Cependant, le processus de détermination, qu'est la forme, n'est pas encore décrit de manière formelle dans la Logique objective, ce qui produit des effets singuliers. On propose de donner un échantillon de ces effets dans la Logique de l'être avant de se concentrer sur le moment d'une extériorisation de la forme, qui se produit dans la diversité ( Verschiedenheit) dans la Logique de l'essence. Le rapport entre forme et figure s'y développe d'une manière singulière et permet à la fois d'intégrer la logique dite « formelle » et d'analyser un type d'objectivation spécifique : la variable.
      The concept of form allows us to understand the ontological dimension of Hegel's Logic. However, the process of determination, which is form, is not yet formally described in Objective Logic; this discrepancy produces singular effects. We propose to give a sample of these effects in the Logic of Being, before focusing on the moment of externalization of form, which occurs in diversity ( Verschiedenheit) in the Logic of Essence. There, the relation between form and figure develops itself in a peculiar way, making it possible both to integrate the “formal” logic and to analyze a specific type of objectification: the variable.
    • Hegel : de l'objectivité de la connaissance à la connaissance des ob-jets - David Wittmann p. 45-62 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Nous proposons de relire la doctrine de l'essence dans une perspective épistémologique en montrant qu'elle traite de la question de l'objectivité de la connaissance. Les trois réflexions sont autant de manières de thématiser le problème moderne de la connaissance sommée de justifier son objectivité. Hegel va montrer que l'objectivité de la connaissance se mesure à sa capacité à penser des formes d'objets de plus en plus concrets.
      We propose to reread the Doctrine of Essence from an epistemological perspective, showing that it deals with the question of the objectivity of knowledge. The three modes of reflection are all ways of addressing the modern problem of knowledge having to justify its objectivity. Hegel will show that the objectivity of knowledge is measured by its ability to think about increasingly concrete forms of objects.
    • Enjeux logiques et ontologiques du concept d'effectivité - Emmanuel Renault p. 63-79 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'efforce de distinguer les enjeux ontologiques et logiques de la théorie hégélienne de l'effectivité. Dans un premier temps, il précise en quoi la Science de la logique « coïncide » avec l'ontologie ou la « remplace ». Dans un deuxième temps, il analyse la manière dont Hegel présente la Science de la logique dans son ensemble comme une théorie logique. Il est alors possible, dans un troisième temps, de mieux comprendre la contribution de la section « Effectivité » à la théorie de la vérité de la pensée.
      This article attempts to distinguish between the ontological and logical issues at stake in the Hegelian theory of actuality. First, it clarifies how the Science of Logic “coincides” with ontology, or “replaces” it. Second, it analyzes how Hegel presents the Science of Logic as a whole as a logical theory. In the third step, the contribution of the actuality section to the theory of the truth of thought can then be better understood.
    • Y a-t-il quelqu'un qui pense ? : La subjectivité logique chez Hegel - Samuel Vitel p. 81-98 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Deux tendances d'interprétation de la logique hégélienne se font face aujourd'hui. La première, dite « ontologique », lui accorde une portée référentielle. La seconde, dite « épistémologique », met l'accent sur sa dimension réflexive et se détourne de la référence au profit de l'auto-examen de la pensée. Si la première semble plus à même de garantir l'objectivité de la pensée logique, elle encourage l'adoption d'une « rhétorique de la passivité », peu à même d'expliquer le mouvement qui anime la logique. L'article propose de rendre compte de ce dernier en mettant en lumière le rôle central que Hegel fait jouer à la subjectivité. Apparaîtra alors que s'il y a, nécessairement, toujours quelqu'un qui pense, la pensée exige en même temps que ce quelqu'un puisse être n'importe qui.
      Two opposing trends are manifest in current interpretations of Hegelian logic. The first, designated as “ontological,” gives it referential purchase. The second, designated as “epistemological,” emphasizes the reflexive dimension of logical thought; it abandons the question of reference for the self-examination of thought. While the first approach seems more likely to guarantee the objectivity of logical thought, it encourages the adoption of a “rhetoric of passivity,” which seems ill-equipped to explain the movement that animates logic. The article therefore proposes to account for this movement by highlighting the central role that Hegel grants subjectivity in logical thought. It will then become clear that, while there is indeed always someone who is doing the thinking, thinking also requires that this someone could be anyone.
  • Varia

    • Logique, vérité et descente sémantique : L'usage du prédicat de vérité chez Quine - Henri Wagner p. 99-118 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet essai, nous voudrions contribuer à offrir une compréhension adéquate de l'usage par Quine du prédicat de vérité dans la formulation des lois logiques. L'enjeu est central : puisque la « logique poursuit la vérité dans l'arbre de la grammaire » en généralisant sur des phrases exemplifiant la même structure logique au moyen du prédicat de vérité, commettre un contresens sur ce point, c'est se rendre incapable de comprendre adéquatement la relation interne entre logique et vérité. La méthode adoptée consiste à corriger certaines confusions répandues au sujet de la relation entre logique, vérité et montée sémantique.
      In this essay, I would like to contribute to an correct understanding of Quine's use of the truth predicate in the formulation of logical laws. The issue at stake is central: since “logic chases truth up the tree of grammar” by generalizing over sentences instantiating the same logical structure by means of the truth predicate, to commit a misunderstanding on this point is to render oneself unable to adequately understand the internal relation between logic and truth. The method adopted in this essay consists in correcting some widespread confusions about the relation between logic, truth, and semantic ascent.
    • Bien agir selon Elizabeth Anscombe : Action humaine et vérité pratique - Valérie Aucouturier p. 119-140 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La « vérité pratique », d'après Anscombe, ne vise pas la simple capacité d'agir mais la capacité de bien agir. C'est, écrit Aristote, « la vérité qui s'accorde avec le juste désir ». Anscombe spécifie : « La vérité pratique est la vérité produite par une bonne délibération menant à une décision et à une action, et cela comprend la vérité de la description “bien faire”. » Il s'agit ici de saisir la portée éthique de ce concept qui ne vise pas simplement la structure délibérative de l'action intentionnelle, mais la détermination de ce qu'est une bonne action, et plus exactement une bonne action humaine : « La vérité pratique est une vérité créée par l'action au sens où ni les branches, ni les chiens, ni les enfants ne sont capables d'action. »
      “Practical truth,” according to Anscombe, does not merely refer to the capacity of intentional agents to act but to their capacity to act well. As Aristotle put it, it is “truth in accordance with right desire.” Anscombe specifies the point: “Practical truth is the truth brought about in sound deliberation leading to decision and action, and this includes the truth of the description ‘doing well'.” The aim of this paper is to understand the ethical significance of this concept which does not merely address the deliberative structure of intentional action, but the issue of what is a good action, and more precisely what is a good human action: “Practical truth is truth created by action in a sense in which neither branches nor dogs nor children are capable of action.”
    • Putnam, le réel, le rationnel et le naturel - Henri Galinon p. 141-161 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Nous proposons dans cet article de revenir de façon synthétique sur l'évolution de la philosophie de la vérité de Putnam. Par-delà le paradoxe apparent de sa fidélité revendiquée à un naturalisme qu'il n'a pourtant cessé de redéfinir en profondeur, notre lecture porte sur la continuité de l'effort de Putnam pour articuler philosophiquement les normes qui opèrent à l'intérieur de la pensée scientifique, à partir d'une réflexion sur la réalité des relations représentationnelles.
      We propose a synthetic review of the evolution of Putnam's philosophy of truth. Beyond the apparent paradox of his claimed fidelity to a naturalism that he has nonetheless continuously redefined in depth, our reading focuses on the continuity of Putnam's effort to philosophically articulate the norms that operate within scientific thought, based on a reflection on the reality of representational relations.
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