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Numéro | no 464, janvier-mars 2025 |
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- Pages de début - p. 1-2
- Au-delà du chaos - Hugues de Jouvenel p. 3-4
- Ukraine : identité et volonté collective - Anna Colin Lebedev, Hugues de Jouvenel p. 5-17 Le 22 février 2025 marquera le troisième anniversaire de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, 10 ans après l'entrée des troupes russes en Crimée et l'annexion illégale de cette région. S'il est aujourd'hui impossible d'anticiper la tournure que prendront les événements compte tenu notamment du changement de contexte que constitue le retour au pouvoir de Donald Trump, dont l'investiture à la présidence des États-Unis est prévue le 20 janvier, force est d'observer l'extraordinaire résistance du peuple ukrainien face à l'envahisseur.Alors que les sociétés ukrainienne et russe avaient beaucoup de choses en commun, comment expliquer les trajectoires contraires qu'elles ont suivies ces 30 dernières années, et ce qui a contribué à forger l'identité et la force de l'Ukraine aujourd'hui ? Tel est l'objet de cet entretien qu'a accordé Anna Colin Lebedev à Hugues de Jouvenel, dans lequel elle montre combien l'Ukraine se différencie de son voisin, a réussi à affirmer sa propre identité et, grâce à une mobilisation collective singulière, à s'émanciper de la Russie pour se rapprocher de l'Occident. Prenant résolument de la hauteur vis-à-vis du conflit en cours, cet entretien porte sur ce qui confère à l'Ukraine son identité : les valeurs, attitudes et comportements qui caractérisent sa population, lui donnent la force de résister à l'agresseur et de défendre sa propre vision du futur. Anna Colin Lebedev nous offre ici un bref portrait social de l'Ukraine. S.D.22nd February 2025 will mark the third anniversary of the large-scale invasion of Ukraine by Russia, ten years after Russian troops entered Crimea and illegally annexed the region. Though it is impossible today to anticipate the turn events will take, given, in particular, the changed context produced by Donald Trump's return to the US presidency on 20th January 2025, we have necessarily to note the extraordinary resistance the Ukrainian people have mounted against the invader.While Ukraine and Russia's societies once had much in common, how are we to explain the opposite courses they have taken over the last 30 years and the factors contributing to Ukraine's identity and strength today? That is the aim of this interview, granted to Hugues de Jouvenel by Anna Colin Lebedev, in which she lays out how Ukraine differs from its neighbour, how it has managed to assert its own identity and, thanks to a remarkable collective mobilization, free itself from Russia and draw closer to the West. Rising determinedly above the ongoing fray, this interview examines the sources of Ukraine's identity: the values, attitudes and behaviour that characterize its population, lend it the strength to resist the aggressor and defend its own vision of the future. It is a succinct social portrait of Ukraine that Anna Colin Lebedev offers us here.
- Des géants du Net toujours plus puissants - Jean-François Soupizet p. 19-39 Voilà plusieurs années que Jean-François Soupizet suit, pour Futuribles, les grandes tendances d'évolution dans le domaine du numérique, de la technologie et des acteurs qui gravitent dans ce secteur. Préoccupé par les relations complexes qui se tissent entre les géants du numérique et les États, et par leur impact en termes de pouvoir (économique, politique, juridique…), il réinvestit ces problématiques dans le contexte du renforcement de la puissance des Big Tech et de son extension à de nouveaux champs, susceptibles de bousculer encore plus radicalement les équilibres sociopolitiques, voire géopolitiques.Jean-François Soupizet montre d'abord comment les géants du Net ont su, ces dernières années, pérenniser leurs positions, mais aussi investir dans les infrastructures stratégiques (centres de données, câbles sous-marins, secteur spatial…) pour garantir leur mainmise sur les vecteurs de communication à travers la planète. Il souligne également leurs investissements massifs dans la recherche et l'innovation, dans la plupart des technologies d'avenir : une évolution inquiétante et porteuse, selon l'auteur, d'un certain nombre de vulnérabilités « qui plaident pour un retour des États » dans le jeu (cybersécurité, impacts écologiques, protection des données…). Enfin, compte tenu de ce nouveau contexte, il propose quatre trajectoires d'évolution possible pour l'équilibre des pouvoirs entre géants de la Tech et États, en fonction des configurations géopolitiques (balkanisation versus mondialisation) : « vers des oligopoles mondiaux », « régulations multilatérales », collusion entre la Tech et les régimes illibéraux, ou « balkanisation et exacerbation des inégalités ». S.D.For several years now, Jean-François Soupizet has been tracking the major trends in the digital and tech worlds for Futuribles, together with developments among the various players in that sector. Expressing concern over the complex web of relations between the digital giants and nation-states and the impact of those relations in (economic, political and legal) power terms, he delves back into these issues in a context where Big Tech is enhancing its power and extending it to new fields that are likely to disrupt sociopolitical and even geopolitical equilibria even more radically than at present.Jean-François Soupizet shows first how the Internet giants have been able in recent years to consolidate their positions, but also to invest in strategic infrastructure (data centres, undersea cables, the space sector etc.) to guarantee their hold over communications vectors worldwide. He also stresses the massive investments they have made in research and innovation in most of the technologies of the future: a troubling development bringing with it a range of vulnerabilities, says Soupizet, “which calls for the renewed involvement of states” (on cybersecurity, ecological impacts, data protection etc.). Lastly, in view of this new context, he suggests four potential courses of development in the balance of power between the Tech Giants and states, depending on geopolitical configurations (balkanization versus globalization): “towards global oligopolies”, “multilateral regulation”, collusion between Big Tech and illiberal regimes, or “balkanization and the exacerbation of inequalities”.
- École, démocratie et citoyenneté : Finalités et modalités - Najat Vallaud-Belkacem p. 41-53 Dans la foulée des articles sur les questions d'éducation publiés dans les deux précédents numéros de la revue, Futuribles prolonge les réflexions sur ce sujet en ouvrant ses colonnes à l'ancienne ministre française de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem. Face à l'incapacité du système éducatif à endiguer l'échec scolaire et à relancer l'ascenseur social, celle-ci déplore la valse des annonces en matière de réformes éducatives, sans que jamais l'on prenne un temps suffisant pour évaluer correctement les besoins sur le terrain et les effets des réformes antérieures. Or, lorsque l'on prend ce temps, on constate qu'un certain nombre d'outils et de pratiques mis en place depuis une dizaine d'années ont démontré leur efficacité et permis, là où ils étaient expérimentés, de corriger certains dysfonctionnements, qu'il s'agisse d'inégalités sociales, de mixité sociale, de sensibilisation à la citoyenneté, d'intégration des défis écologiques… Najat Vallaud-Belkacem revient sur ces pistes susceptibles de répondre à un certain nombre d'enjeux d'avenir pour l'éducation des jeunes Français, et d'améliorer à la fois leurs compétences et la cohésion de la société à laquelle ils appartiennent. S.D.Following the articles on education matters in the last two issues of the journal, Futuribles delves further into the subject by opening its columns to former French education minister Najat Vallaud-Belkacem. With the education system seemingly unable to stem educational failure and revive social mobility, she bemoans the constant flurry of announcements of educational reform that are made with no regard to correctly assessing needs on the ground or the effects of previous reforms. When time is taken to do that, it becomes evident that a number of tools and practices deployed in the last decade or so have turned out to be effective and, where tried, have enabled some dysfunctions to be rectified, whether in terms of social inequality and diversity, citizenship awareness or ecological challenges etc. Najat Vallaud-Belkacem re-visits these approaches that might be able to address a number of prospective issues in the education of young people and improve both their own skills and the cohesion of the society of which they are part.
- Scénarios pour la pêche et l'aquaculture en France en 2050 - Mathieu Doray, Denis Lacroix p. 55-75 Les mers et l'océan — auxquels la revue Futuribles a consacré toute une série d'articles entre 2020 et 2022 —, nous nourrissent, stockent le gaz carbonique, contribuent à la production d'électricité, sont un réservoir de biodiversité, mais sont aussi de plus en plus sous pression. Changement climatique, surpêche, pollutions… : les espèces aquatiques, animales comme végétales, sont menacées et avec elles, une partie des ressources contribuant à notre alimentation. Dans ce contexte, comment envisager l'avenir et faire en sorte que l'exploitation des ressources et services de la mer reste soutenable à long terme ?Afin d'éclairer les décideurs, citoyens et acteurs des secteurs en lien avec l'exploitation de la mer, une démarche prospective a été menée par l'Ifremer sur l'avenir de la pêche et l'aquaculture en France (projet « Foresea 2050 »). L'objectif était de proposer des scénarios décrivant divers futurs possibles pour ces filières, à l'horizon 2050, et d'esquisser les trajectoires les plus souhaitables. Mathieu Doray et Denis Lacroix présentent, dans cet article, la démarche prospective conduite entre décembre 2021 et juin 2023, qui a débouché sur cinq scénarios pour la pêche et l'aquaculture française en 2050, certains très négatifs (chaos, déclin) mais d'autres ouvrant des trajectoires plus positives (sobriété, zéro fossile, pari technologique). Ils précisent la méthodologie utilisée et les outils mis en place pour mesurer l'adaptabilité de ces scénarios à diverses ruptures possibles, positives comme négatives, et déterminer lesquels seraient les plus adaptables et propices à un développement durable. Cet exercice prospectif ouvre ainsi un certain nombre de pistes pour anticiper les changements à venir et permettre aux acteurs et instances économiques, scientifiques et politiques de cette filière, d'agir dès aujourd'hui pour s'orienter sur la trajectoire qui leur paraît préférable. S.D.The seas and oceans—to which Futuribles devoted a whole series of articles between 2020 and 2022—not only feed us, but store carbon dioxide, contribute to electricity generation and represent a reservoir of biodiversity. Yet they are also increasingly under pressure. Climate change, overfishing and pollution mean that aquatic species, both animal and vegetal, are threatened and, with them, a part of the resources that contribute to our food supply. How, in this context, should we think about the future and ensure that use of the sea's resources and of the functions it performs remains sustainable in the long term?In order to inform decision-makers, citizens and those operating in the relevant sectors, Ifremer has carried out a foresight exercise on the future of fishing and aquaculture in France (the ‘Foresea 2050' Project). The aim was to propose scenarios that described various possible futures for these industries in the years to 2050, and to sketch out the most desirable trajectories. In this article, Mathieu Doray and Denis Lacroix outline the foresight exercise performed between December 2021 and June 2023, which developed five scenarios for French fishing and aquaculture in 2050, some of them highly negative (chaos, decline), but others making for more positive trajectories (“self-restraint”, “fossil-free”, “gambling on technology”). They detail the methodology applied and tools deployed to gauge the adaptability of these scenarios in the event of various possible trend-breaks, both positive and negative, and to determine which would be the most adaptable and conducive to sustainable development. The exercise opens up a number of avenues for anticipating change and enabling the economic, scientific and political actors and bodies within the industry to act now to set themselves on their preferred future course.
- Pouvoir d'achat et bien-être : l'énigme française : Réalité statistique versus ressenti individuel - Olivier Galland p. 77-84 À la veille de l'élection du 47e président des États-Unis, les tout derniers sondages rapportés par le New York Times (3 novembre 2024) avançaient que les deux candidats, Kamala Harris et Donald Trump, étaient au coude-à-coude avec, peut-être, une très légère avance de la candidate démocrate qui se situait, y compris dans les États clefs, en deçà de la « marge d'erreur ». Mais au lendemain du scrutin, il s'est avéré que Donald Trump a largement remporté cette élection. Pourquoi ? Alors que la plupart des économistes soulignaient l'heureuse croissance du produit intérieur brut (PIB) américain et la décrue du chômage, le candidat républicain avait essentiellement fait campagne en s'engageant à baisser les impôts et à créer de nouvelles niches fiscales. Sans doute se basait-il sur le ressenti des Américains et non sur des indicateurs économiques. Une telle explication, certes simplificatrice, n'explique-t-elle pas bien d'autres résultats électoraux ?Après les élections législatives françaises de juin 2024, Gilbert Cette et Olivier Galland ont coécrit un article intitulé « Y a-t-il un problème de pouvoir d'achat en France ? », dans lequel ils vantaient plutôt les bonnes performances du pays, comparativement à celles de ses voisins européens. Puis Olivier Galland a publié, fin août 2024, un autre article — « Pouvoir d'achat et bien-être : l'énigme française » —, que nous reproduisons dans nos colonnes car il éclaire de manière très intéressante l'écart qui peut exister entre les faits et leur ressenti. Cela ne signifie pas que les données statistiques sont fausses ni que les enquêtes d'opinion seraient plus pertinentes, mais cela montre que le ressenti constitue un facteur important dans le choix des électeurs. H.J.On the eve of the election of the 47th president of the United States, the very latest opinion polls reported by the New York Times (3rd November 2024) suggested that the two candidates Kamala Harris and Donald Trump were neck-and-neck, with perhaps a very slight lead for the Democratic candidates that was, including in the key swing states, within the ‘margin of error'. However, on the day after the actual poll, it turned out that Donald Trump had won the election comfortably. Why is this? Whereas most economists were stressing the felicitous growth of American GDP and a reduced level of unemployment, the Republican candidate had essentially campaigned on lowering taxes and creating new fiscal loopholes. In doing so, he was doubtless relying on Americans' subjective impressions and not on economic indicators. Doesn't an explanation of this kind, though something of a simplification, explain many other electoral outcomes?After the June 2024 legislative elections in France, Gilbert Cette and Olivier Galland co-wrote an article entitled “Is There a Purchasing Power Problem in France?”, in which they generally extolled the country's high levels of economic performance by comparison with its European neighbours. Olivier Galland then published another article in late August 2024, “Purchasing Power and Well-being: the French Enigma”, which we reprint here, since it casts a very interesting light on the gap there can be between facts and popular impressions. This doesn't mean that the statistical data are wrong nor that opinion surveys would be more relevant, but it shows that felt impressions are an important factor in the choices made by voters.
- Retour sur les jeux Olympiques de Paris 2024 - Pascal Boniface, Juliette Guilbaud, Marie Ségur p. 85-95 Quelques semaines après la tenue des jeux Olympiques (JO) et Paralympiques de Paris 2024, la candidature française à l'organisation des jeux d'hiver 2030 était confirmée par le Comité international olympique. La décision avait été prise sous réserve en juillet dernier, mais sans doute la très belle réussite des jeux d'été à Paris a-t-elle joué dans la confirmation donnée en octobre. Car après des mois de doutes et dénigrement, l'événement a été salué quasi unanimement comme un succès, dès la clôture des JO.Cinq mois plus tard, que peut-on retenir de ces jeux de Paris 2024, par exemple en termes de soft power, à la fois pour la France et Paris, ville organisatrice (sport, tourisme, environnement, société…) ? Quelle résonance et quelles incidences ces jeux ont-ils eues sur le plan géopolitique et, plus largement, dans les relations internationales ? Futuribles a interrogé Pascal Boniface, directeur de l'IRIS mais également analyste reconnu s'agissant des enjeux du sport sur la scène internationale ; il nous livre ici les principaux enseignements qu'il retient des JO de Paris 2024. S.D.Just a few weeks after the 2024 Olympic and Paralympic Games were held in Paris, the International Olympic Committee confirmed France as host of the 2030 Winter Games. The decision had been made provisionally in July, but the highly successful organization of the summer games in Paris doubtless played a role in October's confirmation since, despite months of doubt and disparagement, the event had barely finished before it was being hailed almost unanimously as a great success.Five months later, what can we learn from the Paris Games of 2024—e.g. about soft power effects, both for France and for the organizing city, Paris (with regard to sport, tourism, the environment, society etc.)? What have been the resonance and impact of the games at the geopolitical level and, more broadly, in terms of international relations? Futuribles put these questions to Pascal Boniface, the Director of the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS), and also a recognized analyst on sporting issues at the international level. In this interview he describes the main takeaways from the Paris Olympics of 2024.
- L'industrie européenne du photovoltaïque : Le renouveau est-il encore possible ? - Dominique Finon p. 97-113 Nous avons à maintes reprises, dans la revue Futuribles, évoqué la stratégie de sécurité économique adoptée par l'Union européenne (UE), a fortiori le rapport Draghi sur la compétitivité européenne et sa réindustrialisation. Nous n'avons pas manqué de souligner également la difficulté de concilier cet objectif avec celui du Green Deal, compte tenu de la dépendance de l'UE vis-à-vis des technologies bas-carbone (notamment en lien avec la mobilité électrique), voire le dilemme auquel l'Europe devait faire face eu égard à ces deux priorités (réindustrialiser et réduire son impact climatique). Le texte qui suit est une parfaite illustration de ce dilemme.En effet, Dominique Finon, ayant rappelé les objectifs de l'UE en matière d'énergies renouvelables, plus spécifiquement d'énergie solaire et donc de production de panneaux photovoltaïques, montre ici la suprématie des entreprises chinoises et souligne la difficulté pour l'UE de relancer cette filière afin de devenir autosuffisante. Cette analyse fine des conditions qu'il conviendrait de réunir pour y parvenir amène l'auteur à conclure que le pari n'est guère tenable et que le jeu n'en vaut sans doute pas la chandelle. H.J.We have referred on many occasions in Futuribles to the economic security strategy adopted by the European Union (EU) and hence, naturally, to the Draghi Report on the competitiveness of Europe and its re-industrialization. We have been at pains, too, to stress the difficulty of reconciling this objective with the aims of the Green Deal, given the EU's dependency on low-carbon technologies (particularly relating to electric vehicles), not to mention the dilemma facing Europe over these two priorities (of reindustrializing and, at the same time, reducing climate impact). This article perfectly illustrates this dilemma.After reminding us of the EU's aims with regard to renewable energies —more specifically, solar energy and, hence, the production of photovoltaic panels—Dominique Finon describes the supremacy of Chinese companies in this industry and stresses how difficult it would be for the EU to revive it as a pathway to self-sufficiency. This close-grained analysis of the conditions that would need to be met to achieve such a goal leads him to conclude that it is a very long shot and probably not worth the effort.
Chronique européenne
- L'Europe doit investir : Quelles options possibles après le rapport Draghi ? - Jean-François Drevet p. 115-122 En septembre 2024, Mario Draghi, ancien président du Conseil italien et de la Banque centrale européenne, rendait public un rapport que la Commission européenne lui avait commandé quelques mois avant les élections européennes de juin 2024, sur l'avenir de la compétitivité de l'Union. Très commenté, son diagnostic est sévère et pointe un réel manque de compétitivité de l'industrie, qui constitue selon lui un important handicap pour son avenir. Si l'on ajoute à ce constat le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, qui risque de bouleverser substantiellement les équilibres commerciaux dans le monde, il devient impératif, pour les Européens, de se mobiliser pour relancer leur compétitivité. En d'autres termes, l'Europe doit investir, mais comment, s'interroge Jean-François Drevet dans sa chronique ? Après avoir rappelé les contraintes budgétaires de l'Union et de ses États membres, il explore les possibilités de les dépasser, en particulier par des emprunts communs, ou en revoyant une partie des règles fiscales, et en ciblant particulièrement les grandes entreprises et les multinationales. Comme le montre cette chronique, sous réserve d'une bonne concertation et de pédagogie, l'Union est en capacité d'investir pour redresser sa compétitivité. S.D.In September 2024, Mario Draghi, former Italian premier and ex-president of the European Central Bank, published a report called for by the European Commission some months before the June 2024 European elections on the future of EU competitiveness. His much-debated diagnosis is a harsh one and highlights a real lack of industrial competitiveness, which, in his view, seriously hobbles the EU's future. Add in the return to power of Donald Trump in the USA, which could potentially upend global trade balances, and it becomes imperative that Europeans mobilize to boost their competitiveness. In other words, Europe must invest but, asks Jean-François Drevet in this instalment of his Chronicle, how should it go about doing so? Drevet first reminds us of the budgetary constraints on the EU and its members states, then explores the possibilities for overcoming them, particularly by sharing debt obligations or revising part of the fiscal rules and, particularly, targeting big companies and multinationals. As this Chronicle shows, provided governments work together and explain themselves to their public, the EU has the capacity to invest to restore its competitiveness.
- L'Europe doit investir : Quelles options possibles après le rapport Draghi ? - Jean-François Drevet p. 115-122
Actualités prospectives
- Idées & faits porteurs d'avenir - p. 123-134
- Idées & faits porteurs d'avenir - p. 123-134
Lu, vu, entendu
- Rifkin Jeremy, Planète Aqua, Paris : Buchet Chastel, septembre 2024, 384 p. - Jean Haëntjens p. 135-137
- Buffinton Dylan, France 2040. Explorer les scénarios possibles, Paris : Fondation Jean Jaurès (Étude), août 2024, 62 p. URL : https://www.jean-jaures.org/publication/france-2040-explorer-les-scenarios-possibles/. Consulté le 28 novembre 2024 - Yannick Blanc p. 137-140
- AIE (Agence internationale de l'énergie). World Energy Outlook 2024, Paris : AIE, octobre 2024, 398 p. URL : https://iea.blob.core.windows.net/assets/6a25abba-1973-4580-b6e3-ba014a81b458/WorldEnergyOutlook2024.pdf. Consulté le 28 novembre 2024 - Pierre Papon p. 140-143
- Fourquet Jérôme, Métamorphoses françaises. État de la France en infographies et en images, Paris : Seuil (Beaux livres), octobre 2024, 208 p. - Julien Damon p. 144-146
- Viard Jean, L'Individu écologique. Naissance d'une civilisation, La Tour d'Aigues : L'Aube, octobre 2024, 448 p. - Jean Haëntjens p. 146-147
- Poli Roberto (sous la dir. de), Handbook of Futures Studies, Londres : Edward Elgar Pub., juillet 2024, 542 p. - Stéphanie Debruyne p. 148
- Rifkin Jeremy, Planète Aqua, Paris : Buchet Chastel, septembre 2024, 384 p. - Jean Haëntjens p. 135-137
- Pages de fin - p. 149-154