Contenu du sommaire : 40 ans du CEPEL
Revue |
Pôle Sud ![]() |
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Numéro | no 60, 2024/1 |
Titre du numéro | 40 ans du CEPEL |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Éditorial - Emmanuel Négrier p. 5-6
Grands Témoins
- Le CEPEL, ses goûts de lutte et ses sourires en coin - p. 11-13
- Glissements de terrains et musique de chambre : dynamiques du CEPEL - Hélène Buisson-Fenet p. 15-17
- Le CEPEL, ses goûts de lutte et ses sourires en coin - p. 11-13
Thema
- Créer la science politique en milieu hostile - Paul Alliès p. 23-51 Le colloque organisé à l'occasion des 40 ans de la création du CEPEL a été l'occasion de revenir sur les circonstances et le contexte de celle-ci. Il a ainsi conduit à établir un état des séquences qui ont jalonné l'histoire de l'entreprise, à partir d'archives lacunaires et de mémoire vive. Il s'est d'abord agi de chroniquer l'hostilité dominante à la moindre reconnaissance de la science politique par et dans la Faculté de Droit de Montpellier avant comme après 1968. Puis de rendre compte des contextes conflictuels qui ont favorisé l'implantation de la discipline dans la structuration des représentations et enseignements du droit, souvent en rapport avec un passé problématique. Par ailleurs, la dialectique entre formations universitaires académiques locales et installation spécifique d'une communauté politiste nationalement autonome, a secrété un champ expansif de la recherche. Son ancrage dans une « aire » légitimée par le CNRS (« l'Europe du Sud ») et la valorisation de thèmes et réseaux afférents, a permis l'implantation d'un foyer proactif et comparatiste. Son attractivité a participé de l'expansion de la science politique dans les Facultés de droit en France dans cette période de la fin des années 1990. Sa visibilité a été augmentée par le lancement de la revue Pôle Sud. Tout ceci a suscité une dynamique permettant la conquête d'institutions universitaires traditionnelles, jusqu'à un projet de création d'un Institut d'Études Politiques reconnu par et dans l'Université de Montpellier. L'échec de celui-ci, dû essentiellement à des facteurs et conflits politiques externes, s'est finalement soldé par l'assimilation complète à la Faculté traditionnelle devenant « de droit et de science politique ». Les éléments réunis dans cet article concernent donc tout autant un cas d'espèce singulier et la synergie entre un faisceau de facteurs politiques, académiques, institutionnels. C'est ainsi une contribution à l'histoire des pratiques liées à une expérimentation de parcours et interactions généralement oubliées dans les processus de transformation des structures universitaires.The symposium, organized to celebrate the 40th anniversary of the CEPEL's founding, provided an opportunity to evoke the circumstances in which it was created. This article reviews the sequences that have marked the laboratory's history based on incomplete archives and living memory. First, it chronicles the prevailing hostility to any recognition of political science within Montpellier's Faculty of Law, before and after 1968. Then, it analyzes the conflicting contexts that have favored the establishment of the discipline in structuring representations and teachings of law. Moreover, the debate between local academic training and the specific establishment of an autonomous political science community at the national level has produced an expansive field of research. The laboratory's specialization in an “area” legitimized by the CNRS (“Southern Europe”) and the valorization of related themes and networks have fostered the adoption of a comparative focus. Its attractiveness contributed to the expansion of political science in French law faculties in the late 1990s. The launch of the journal Pôle Sud enhanced its visibility. All this led to a dynamic to conquer traditional academic institutions, culminating in a project to create an Institut d'Études Politiques. The failure of this project, due essentially to external political factors and conflicts, ultimately resulted in the laboratory's complete assimilation into the Faculty of Law and Political Science. Eventually, through a singular case, this article addresses the synergy between a range of political, academic and institutional factors, contributing to the understanding of the transformation of French university structures.
- La parenthèse enchantée. L'Europe du Sud comme aire de spécialisation du CEPEL à Montpellier - Christophe Roux p. 53-72 Cet article vise à rendre compte de la façon dont l'Europe du Sud a été érigée en aire de spécialisation du Centre d'Études Politiques de l'Europe Latine (CEPEL) au sein de la Faculté de droit et de science politique de l'Université de Montpellier. Il confronte les logiques d'émergence de l'Europe méridionale comme aire d'étude au niveau international à celles localement observées à Montpellier. Il illustre les façons variables dont elle a été travaillée à la fois par des travaux resitués dans leur contexte intellectuel et par la construction d'une dynamique institutionnelle spécifique avant qu'un terme y soit porté.This article aims to explain how Southern Europe has been established as an area of specialisation for the Centre d'Études Politiques de l'Europe Latine (CEPEL) within the Faculty of Law and Political Science at the University of Montpellier. It contrasts the rationale behind the emergence of Southern Europe as an area of study at the international level with those observed locally in Montpellier. It illustrates the various ways in which this area has been developed, both through research repositioned within its intellectual context and through the creation of a specific institutional dynamic before it was brought to an end.
- Obsolescence… ou persistance de la forme-parti ? - Alexandre Dézé p. 75-90 Se faisant l'écho des discussions qui se sont tenues dans le cadre d'un atelier sur les partis à l'occasion du colloque des 40 ans du CEPEL, cet article revient sur la « panique » analytique suscitée par l'émergence simultanée et globalement couronnée de succès de nouvelles formations politiques en Europe, telles que Podemos en Espagne, La France Insoumise, La République en Marche en France ou encore le Mouvement 5 étoiles (M5S) en Italie. A rebours de la croyance selon laquelle ce phénomène marquerait la fin des partis traditionnels, cette contribution entend rappeler le caractère partiellement innovant des organisations qui ont vu le jour dernièrement mais également souligner les effets d'alignement partisan qu'elles ont pu connaître en s'institutionnalisant.Echoing the discussions held as part of a workshop on parties at CEPEL's 40th-anniversary colloquium, this article revisits the analytical “panic” aroused by the simultaneous and generally successful emergence of new political formations in Europe, such as Podemos in Spain, La France Insoumise, La République en Marche in France and the 5-Star Movement (M5S) in Italy. Contrary to the belief that this phenomenon marks the end of traditional parties, this contribution aims to recall the partially innovative character of the recently emerged organisations and highlight the effects of partisan alignment they may have experienced as they became institutionalized.
- Comparing exceptionalisms: France, the United States, and the programmatic approach - Marc Smyrl p. 93-101 Deux ouvrages récents sur la réforme des politiques de santé, un premier sur la France par William Genieys et Mohamed-Saïd Darviche, et un second sur les USA par Genieys, marquent la phase culminante d'un programme de recherche dons les diverses étapes se sont déroulées durant trois décennies. En explorant le rôle des élites à l'intérieur de l'État, en particulier les experts et les hauts fonctionnaires, ces études avancent la connaissance scientifique des dynamiques pratiques de la réforme dans les systèmes institutionnels complexes. Dans leur ensemble, les deux études fournissent également une contribution à l'étude comparée des politiques publiques. La place centrale qu'elles donnent aux acteurs nous permet de mieux comprendre l‘importance des structures d'opportunités institutionnelles nationales, tout en apportant une critique constructive de l'approche « institutionaliste ».Two recently published books on health policy reform, one on France by William Genieys and Mohamed-Saïd Darviche, and the second on the USA by Genieys alone, mark the latest phase of a research enterprise underway for the better part of three decades. By exploring the role of elites within the state, with a particular focus on experts and senior civil servants, these studies advance the understanding of the practical dynamics of policy reform in complex institutional settings. Taken together, the two studies also provide a significant contribution to the comparative study of public policy. Their focus on key actors allows both better understanding of the role played by national institutional opportunity structures, and a constructive critique of “institutionalism.”
- Migration, mémoire, muséification. Du « musée » à « mime » - Geneviève Zoïa, Éric Savarese p. 103-115 Cet article interroge, à partir d'une série d'entretiens réalisés dans le cadre du projet MIME (Migrations et mémoires plurielles, MSH Sud, 2022-2022), dans quelle mesure le projet de réalisation d'un musée de l'Histoire de France et de l'Algérie, à Montpellier, est susceptible de susciter l'approbation des Français d'origine algérienne, et au-delà – et cela indépendamment des générations et des positions sociales. Préconisé par le rapport Stora, nul ne sait aujourd'hui si le projet, plusieurs fois reporté, est susceptible de voir le jour à Montpellier.This article, based on a series of interviews conducted as part of the MIME project (Migrations and plural memories, MSH Sud, 2022-2022), investigates the extent to which the project to build a museum of the history of France and Algeria in Montpellier is likely or not to be approved by all French people of Algerian origin, and beyond - and this irrespective of generation or social position. As the Stora report recommends, no one knows whether the project, which has been postponed several times, is likely to see the light of day in Montpellier.
- Les politiques culturelles au Sud : Modèles, valeurs, singularités - Julien Audemard, Aurélien Djakouane p. 117-131 Cet article retrace les échanges consacrés aux politiques culturelles en Europe du Sud et du Sud-Est au cours de l'atelier éponyme organisé lors du colloque des 40 ans du CEPEL. Nous proposons d'engager la réflexion sur les trajectoires des politiques culturelles en Europe du Sud au cours de ces dernières décennies, en particulier sur la spécificité des politiques culturelles au sein de cette aire géographique, leurs singularités et leurs convergences en lien avec l'intégration européenne et, plus largement, avec les processus d'institutionnalisation de l'intervention publique en matière de culture. Nous revenons également sur les mouvements récents de politisation de la culture en évoquant le cas des régimes et des mouvements illibéraux, dont l'Europe du Sud-Est constitue un laboratoire d'analyse pertinent.This article retraces the discussions on cultural policies in Southern and South-Eastern Europe during the eponymous workshop at the CEPEL 40th anniversary colloquium. We propose to reflect on the trajectories of cultural policies in Southern Europe over the last few decades, on the specificity of cultural policies within this geographical area, their singularities and their convergences with European integration and, more broadly, to the processes of institutionalisation of public intervention in the field of culture. We also look back at recent movements in the politicisation of culture, evoking the case of illiberal regimes and movements for whose South-East Europe provides a relevant laboratory for analysis.
- Le changement de discours des politiques culturelles : Du développement aux industries culturelles et à la décolonisation. : Discours de réception du titre de Doctorat Honoris Causa - Milena Dragićević Šešić p. 133-155 Ce papier est l'écriture du discours prononcé par Milena Dragićević Šešić à l'occasion de la réception de son titre de docteure honoris causa de l'Université de Montpellier. Après avoir évoqué son parcours universitaire et ce qu'il doit à la culture académique française, ainsi que les liens qui unissent la Serbie à une certaine idée de la francophonie et de la francophilie, elle analyse l'évolution des mondes académiques dans le contexte contemporain. De façon résolument critique, elle examine leur transformation vers ce qu'elle appelle le « capitalisme académique ». Le papier étudie ensuite les changements qui se sont opérés dans l'enseignement et dans le développement des politiques culturelles dans le monde, et en particulier dans le celui des Balkans. Elle en déduit les conséquences en termes de contenus, avec l'idée simple mais souvent dévoyée qu'une politique culturelle ne se limite pas à des secteurs d'action publique, mais doit s'efforcer de poser un regard critique sur le monde et ses fractures, aussi dramatiques qu'elles soient dans l'actualité mondiale.This article conveys the speech given by Milena Dragićević Šešić when receiving her honorary doctorate from the University of Montpellier. After evoking her academic career and what it owes to French academic culture, as well as the links that unite Serbia to a specific idea of francophonie and francophilia, she analyzes the evolution of academic worlds in the contemporary context. In a resolutely critical way, she examines their transformation towards “academic capitalism”. The article then discusses the changes that have taken place in teaching and the development of cultural policies around the world, particularly in the Balkans. It deduces the consequences in terms of content, with the simple but often misguided idea that a cultural policy is not limited to sectors of public action but must strive to take a critical look at the world and its fractures.
- South European studies from the democratic transitions to the covid-19 pandemic - Susannah Verney p. 157-181 Cet article retrace les tendances de la recherche sur l'Europe du Sud au cours des dernières décennies. Il s'appuie sur les archives de la revue South European Society and Politics et du Standing Group on Southern Europe de l'ECPR en présentant des données quantitatives pertinentes. Trois phases thématiques sont identifiées, respectivement représentées par les mots-clés démocratisation, européanisation et crise. Cet article montre aussi que les contours de l'Europe du Sud ont été redéfinis du fait de l'européanisation et de l'élargissement de l'UE puis comment les points géographiques focaux de la recherche sur l'aire ont changé sous l'impact des crises. Sont également étudiés les tendances en termes d'auteurs, en soulignant le rôle moteur des auteurs basés en Europe du Sud elle-même dans la production de la recherche sur la région.This article traces trends in research on Southern Europe over recent decades. It draws on the archives of the journal South European Society and Politics and the Standing Group on Southern Europe of the European Consortium for Political Research, presenting relevant quantitative data. Three main thematic phases are identified by the keywords democratisation, Europeanisation and crisis. The article also shows how the shape of Southern Europe was redefined due to Europeanisation and EU Enlargement and then how the geographical focal points of research on the region shifted under the impact of the crisis. Also investigated are patterns of authorship, highlighting the leading role of scholars based in Southern Europe in the production of research on the region.
- Créer la science politique en milieu hostile - Paul Alliès p. 23-51
Chronique électorale
- Les élections générales du 23 juillet 2023 (23J) en Espagne - Hubert Peres p. 185-202
- Les élections générales du 23 juillet 2023 (23J) en Espagne - Hubert Peres p. 185-202