Contenu du sommaire : Industrie 4.0 : Une perspective à partir des pays du Nord et du Sud
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Numéro | no 185, 1er trimestre 2024 |
Titre du numéro | Industrie 4.0 : Une perspective à partir des pays du Nord et du Sud |
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- Industry 4.0: a Global North, Global South Perspective - David Flacher, Juan M. Graña, Cecilia Rikap p. 11-15
- Amazon, Google and the Manufacturing Sector. Industry 4.0 as a New Battlefield for Intellectual Monopoly Companies - Nathalie Coutinet, David Flacher p. 17-69 La littérature a discuté du pouvoir de monopole intellectuel des grandes entreprises technologiques dans les secteurs des services, mais elle n'a pas encore abordé leur impact potentiel sur le secteur manufacturier. Cet article apporte une contribution originale en analysant l'impact potentiel des grandes entreprises technologiques qui répondent non seulement aux besoins des consommateurs, mais aussi à ceux des entreprises, par le biais de plateformes de cloud et d'investissements directs dans les activités manufacturières. À partir de l'analyse d'Amazon et de Google, l'article montre que ces plateformes ciblent de plus en plus le secteur manufacturier, en brevetant toujours plus d'innovations relevant du domaine de l'« industrie 4.0 », mais aussi en créant ou en acquérant des entreprises dans ce domaine et en offrant des services de cloud . L'article conclut en discutant des spécificités et conséquences ainsi que des perspectives de recherche associées au développement de ces « monopoles intellectuels pansectoriels ».The literature has discussed the intellectual monopoly power of big tech companies in the services sectors but it still did not catch the potential impact of these big tech companies on the manufacturing sector. The article develops an original contribution by analysing the potential impact of big tech companies which cater not only to the needs of consumers but also to those of businesses, through cloud platforms and direct investment in manufacturing activities. From the analysis of Amazon and Google, the article shows that these platforms increasingly target the manufacturing sector, by patenting more innovations in the field of “Industry 4.0”, by creating or acquiring companies in the field and by offering them cloud services. It concludes by discussing the specificities, consequences and research perspectives associated to the development of these “pansectoral intellectual monopolies”. JEL Codes: L12, L16, L22, L60, O34, P12
- Advances in 4.0 technologies in the Mexican automotive industry - Daniel Villavicencio Carbajal, Marcela Amaro Rosales, Matari Pierre p. 71-103 L'industrie automobile est l'une des plus dynamiques de l'économie mexicaine. Au cours des trois dernières décennies, elle s'est orientée vers l'exportation et a bénéficié d'importants flux d'investissements directs étrangers lui permettant d'intégrer des avancées technologiques nécessaires à son insertion dans les chaînes mondiales de production automobile. Les rapports hiérarchiques au sein de ces chaînes obligent les entreprises à gérer les normes et les pratiques de production imposées par les assembleurs automobiles. Depuis une dizaine d'années, l'industrie automobile mondiale a intégré les technologies 4.0 afin de produire des modules, des logiciels, des appareils de connectivité ainsi que divers composants de plus en plus sophistiqués incorporés dans les automobiles. La question est de comprendre comment les entreprises automobiles au Mexique ont été affectées par ces évolutions. En se fondant sur une enquête réalisée en 2022 ainsi qu'à partir d'entretiens et de documents disponibles, l'article présente une analyse exploratoire de la portée et du degré d'insertion des technologies 4.0 dans les entreprises mexicaines.The automotive industry is one of the most dynamic in the Mexican economy. In the last three decades it has been export-oriented, has shown important flows of foreign direct investment and has incorporated technological advances due to its links with global automotive production chains. The hierarchical relations of these chains force companies to manage production standards and practices based on the decisions of car assemblers. In the last decade, the global automotive industry has been incorporating 4.0 technologies to produce increasingly sophisticated modules, software, connectivity and other components for cars. How is this trend affecting companies in Mexico? The article presents an exploratory analysis of the scope and scale of the progress of I4.0 technologies in companies in Mexico, based on a survey applied in 2022, some interviews, documents and available data. JEL Codes: L62, O14, O33
- Does the future of Industry 4.0 lie in betweenness centrality? A structural network analysis of The Republic of Korea's patent citation maps for the green industry - Fariha Mostafa, Pascal Jollivet-Courtois p. 105-133 Les pays industriels émergents n'ont-ils que peu d'espoirs à nourrir dans la nouvelle révolution technologique 4.0 face à la puissance des mécanismes d'auto-renforcements caractéristiques des systèmes nationaux d'innovation des régions du centre ? Ou bien des trajectoires socio-techniques, d'abord de niches, puis de filières voire de réseaux, peuvent-elles ouvrir la voie à des sauts technologiques (« leapfrog ») dans les pays émergents ? Si oui, peut-on envisager des politiques techno-industrielles spécifiques pour les faciliter et surtout, peut-on disposer d'outil et méthode spécifiques pour diagnostiquer et favoriser de telles politiques ? Cet article tente de contribuer à l'amélioration et l'application d'une méthodologie d'Analyse Structurale de Réseau (ASR) pour détecter, dans une masse de données longitudinales de brevets dans un sous domaine de l'industrie 4.0 (les « green tech ») quelles sont les domaines technologiques les plus prometteurs pour un pays étudié donné (la Corée du Sud). L'intérêt de cette perspective de politiques économiques technologiques est de parvenir à cibler un domaine technologique suffisamment critique et stimulant pour pouvoir générer un effet de réseau, mais suffisamment petit (de niche) pour pouvoir ne pas exiger des capitaux qui dépasseraient les capacités d'un pays émergent. En l'état actuel de résultats intermédiaires de notre recherche, les résultats ne sont qu'à moitié satisfaisants. Les résultats quant aux technologies les plus prometteuses n'apparaissent significatifs qu'une fois sur deux (alors que dans l'article de référence, ils tendent vers les 100%). De nombreuses pistes de recherche d'améliorations s'ouvrent cependant.Do emerging industrial nations have little hope in the face of the new technological revolution 4.0, given the powerful self-reinforcing mechanisms characteristic of the innovation systems in central regions? Or can socio-technical trajectories, initially emerging as niches but later evolving into sectors or even networks, pave the way for technological leapfrogging in these emerging countries? If so, can we envision specific techno-industrial policies to facilitate these leaps, and more importantly, can we develop specific tools and methods to diagnose and promote such policies? This paper aims to contribute to the improvement and application of a Structural Network Analysis (SNA) methodology to identify, within a large set of longitudinal patent data, in a subdomain of industry 4.0 (namely, green technologies), the most promising technological domains for a given country under study (South Korea). The interest of this perspective on technological economic policies is to target a technological domain that is both critical and stimulating enough to generate a network effect, yet sufficiently niche to not require capital beyond the capacity of an emerging nation. In the current state of our intermediate research results, the findings are only partially satisfactory. The results regarding the most promising technologies appear significant only half of the time (whereas in the reference study, they tend towards 100%). Nevertheless, many avenues for improvement in research remain open. JEL Codes: 030
- Technology's impact on the labor market: bringing the economic substitution equation and adoption capacities back to the debate - Sebastian Fernandez Franco, Juan M. Graña p. 135-164 L'approche économique dominante présente le progrès technologique comme le principal facteur expliquant l'étendue de l'automatisation. Cependant, le progrès technologique n'est pas synonyme d'adoption. En réalité, dans les économies périphériques, un potentiel plus élevé d'automatisation coexiste avec une capacité d'adoption plus faible. Pour expliquer cette apparente contradiction, nous utilisons deux contributions théoriques qui ne sont généralement pas prises en compte dans la littérature sur les évolutions de l'emploi : l'équation de substitution économique de Marx et les capacités d'adoption issues des études évolutionnistes. En combinant ces facteurs, il apparait clairement que le débat actuel sur l'évolution des qualifications et des compétences comme principale politique publique pour faire face au progrès technologique fondé sur l'IA ne permet pas de saisir l'ensemble des enjeux. Le processus d'adoption des nouvelles technologies est limité par les capacités économiques et d'adoption.Mainstream approach present technological progress as the main factor to explain the scope of automation. However, technological progress does not equate with adoption. In fact, in the peripheries, a higher potential for automation coexists with lower adoption. To explain this apparent contradiction, we use two theoretical contributions that are not considered in the future of work's literature: Marxist's “economic substitution equation” and adoption capacities from evolutionist studies. By combining these factors, it is clear that the current debate on reskilling as the main public policy to deal with AI based technological progress is insufficient as economic and adoption capacities limite the adoption process. JEL Codes: F61, J31, O33