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Revue |
Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) ![]() |
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Numéro | no 182, 2023 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Perspectives économiques 2023-2024 - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 5-8
Prévision
- Partie I. L'étau se resserre : Perspectives 2023-2024 pour l'économie mondiale et la zone euro - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 9-140 Le ralentissement de l'économie mondiale se confirme. La zone euro est en quasi-stagnation tandis que la croissance américaine semble mieux résister. Au deuxième trimestre 2023, le PIB des États-Unis dépassait de plus de 6 % son niveau du quatrième trimestre 2019. Comparativement, la situation est moins favorable pour les plus grands pays européens. Ainsi, le PIB allemand n'est que 0,2 point au-dessus de celui de la fin de l'année 2019. Ces différences de trajectoire de croissance sont essentiellement liées à la dynamique de la consommation des ménages. Les plans de soutien massifs mis en place pendant la crise sanitaire ont été plus importants aux États-Unis. De plus, les ménages américains ont davantage puisé dans leur épargne que les ménages des pays européens. Du côté des pays émergents, l'arrêt de la stratégie « zéro Covid » a permis un rebond de l'activité mais qui semble de courte durée puisque la croissance marquait le pas dès le deuxième trimestre 2023.The slowdown in the global economy has been confirmed. The eurozone is almost stagnant, while US growth seems to be holding up better. In the second quarter of 2023, US GDP was more than 6% higher than in the fourth quarter of 2019. Comparatively, the situation is less favourable for the largest European countries. Thus, German GDP is only 0.2 percentage point higher than at the end of 2019. These differences in growth trajectories are mainly related to the dynamics of household consumption. The massive support packages put in place during the pandemic have been more extensive in the United States. In addition, US households drew more on their savings than households in European countries. As for the emerging countries, the end of the “zero-Covid” strategy has led to a rebound in activity, but this seems to be short-lived, since growth slowed in the second quarter of 2023.
- Partie II. Sous la menace du chômage : Perspectives 2023-2024 pour l'économie française - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 141-188 En 2023, avec une inflation encore élevée (+5,2 % en 2023 comme en 2022) et un contexte marqué par la forte remontée des taux d'intérêt directeurs de la BCE, la croissance du PIB serait de 0,9 %. L'année 2024 serait l'année de la baisse de l'inflation (3,3 % en moyenne annuelle et 2,3 % en glissement annuel en fin d'année) mais la croissance resterait modeste (0,8 %) en raison de la pleine matérialisation des effets des hausses des taux d'intérêt directeurs. Selon notre évaluation, l'effet de la politique monétaire amputerait la croissance du PIB de -0,9 point en 2024 (après -0,4 point en 2023). La seconde moitié de l'année 2023, mais surtout l'année 2024, seraient celles du retournement de la courbe du chômage, ce dernier passant de 7,2 % actuellement à 7,9 % à la fin de l'année prochaine dans un contexte de hausse marquée de la population active due à la mise en place de la réforme des retraites. La faible croissance de l'activité et le rattrapage partiel des pertes de productivité passées auraient raison du fort dynamisme de l'emploi observé ces dernières années (-53 000 en glissement annuel en 2024, après 140 000 en 2023 et 509 000 en 2022). À l'inverse de 2022 et de 2023, les salaires réels augmenteraient (0,6 %) en 2024, ce qui limiterait les effets négatifs des pertes d'emplois (-0,1 %) sur la masse salariale. En 2024, le salaire réel (déflaté par l'IPC) reviendrait à son niveau de 2019. Après une année 2022 marquée par une contraction du pouvoir d'achat par unité de consommation (UC) (-0,4 % faisant suite à 2,1 % en 2021), les ménages verraient à nouveau leur revenu réel augmenter en 2023 et 2024 (respectivement 0,7 % et 0,4 % par UC), poussé encore cette année par les créations d'emplois, les revenus du patrimoine et le soutien fiscal, et l'année prochaine par la hausse des salaires réels. Malgré la réduction des mesures budgétaires exceptionnelles, le déficit public resterait à 4,8 % du PIB en 2023 et 2024 en raison principalement d'une croissance atone qui pèserait sur les rentrées fiscales.In 2023, with inflation still high (+5.2% in 2023, as in 2022) and a context marked by a sharp rise in the ECB's key interest rates, GDP is expected to grow by 0.9%. The year 2024 should be marked by lower inflation (3.3% on average year-on-year and 2.3% year-on-year at year end), but growth should remain modest (0.8%) due to the full materialization of the increases in key interest rates. According to our assessment, monetary policy should result in reducing GDP growth by -0.9 percentage points in 2024 (after -0.4 percentage points in 2023). The second half of 2023, but especially 2024, should see a reversal of the unemployment curve, which will rise from the current 7.2% to 7.9% at the end of next year in a context of marked growth in the active population due to the implementation of the pension reform. The sluggish growth in activity and the partial recovery of past productivity losses is likely to put an end to the strong dynamism of employment observed in recent years (-53,000 in 2024 year-on-year, after +140,000 in 2023 and +509,000 in 2022). In contrast to 2022 and 2023, real wages are expected to increase (0.6%) in 2024, limiting the negative impact of job losses (-0.1%) on the wage bill. In 2024, real wages (deflated by the CPI) should return to its 2019 level. After 2022 was marked by a contraction in purchasing power per consumption unit (CU) (-0.4% following 2.1% in 2021), households are expected to see their real income rise again in 2023 and 2024 (0.7% and 0.4% per CU, respectively), driven again this year by job creation, income from assets and tax support, and next year by a rise in real wages. Despite the curtailment of exceptional fiscal measures, the government deficit is expected to remain at 4.8% of GDP in 2023 and 2024, mainly due to the impact of sluggish growth on tax revenues.
- Partie I. L'étau se resserre : Perspectives 2023-2024 pour l'économie mondiale et la zone euro - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 9-140
Étude spéciale
- Une analyse de l'inflation de la zone euro à travers ses composantes cycliques et acycliques - Christophe Blot, Albin Salmon p. 189-210 L'Europe a connu une résurgence de l'inflation à la suite du déclenchement du conflit entre l'Ukraine et la Russie. Cette accélération de la hausse des prix, menée par la dynamique des prix de l'énergie, a entraîné de fortes réactions des autorités politiques et monétaires. Ce retour de l'inflation en zone euro a été suivi d'une forte hausse des taux fixés par la Banque centrale européenne. Ces interventions ont notamment soulevé un certain nombre d'interrogations quant à la conduite de la politique monétaire. L'une d'elles portant notamment sur la pertinence des indicateurs d'inflation suivis par la BCE. Cette étude vise à développer un nouvel indicateur d'inflation, basé sur la décomposition de l'indice des prix harmonisés dans la zone euro entre ses composantes cycliques et acycliques, puis à comparer les principaux indicateurs suivis par la BCE à l'indicateur nouvellement créé. Cet indice d'inflation SuperCore nous permet ainsi de mener une analyse plus fine de la dynamique de l'inflation depuis la création de la monnaie commune. Nous montrons donc qu'un tel indicateur s'avérerait utile aux banques centrales, non seulement par le suivi de sa dynamique mais aussi de par sa constitution. Enfin nous évaluons le pouvoir prédictif de l'indice SuperCore.Europe has seen a resurgence of inflation following the outbreak of the conflict between Ukraine and Russia. This acceleration in price increases, driven by rising energy prices, has led to a strong reaction by political and monetary authorities. This return of inflation to the euro zone was followed by a sharp hike in the rates set by the European Central Bank. These interventions have raised a number of questions about the conduct of monetary policy. One concerns the relevance of the inflation indicators monitored by the ECB. The aim of this study is to develop a new inflation indicator, based on breaking down the harmonised index of prices in the euro zone into its cyclical and acyclical components, and then comparing the main indicators monitored by the ECB with the newly created indicator. This SuperCore inflation index allows us to conduct a more detailed analysis of the dynamics of inflation since the creation of the common currency. We therefore show that such an indicator would prove useful to the central banks, not only by monitoring its movements but also through the way it is constituted. Finally, we evaluate the predictive power of the SuperCore Index.
- Une analyse de l'inflation de la zone euro à travers ses composantes cycliques et acycliques - Christophe Blot, Albin Salmon p. 189-210
- Liste des abréviations de pays - p. 216-218