Contenu du sommaire : La fin de l'espace post-soviétique ?

Cet article analyse les politiques publiques de l'administration Biden et de ses alliés démocrates pour amorcer la décarbonation de l'économie américaine. Malgré la mise en place de politiques industrielles de grande ampleur, il apparaît que l'administration démocrate doit encore relever trois redoutables défis : i) prouver que ses investissements ne mèneront pas à une simple addition de ressources énergétiques bascarbone aux énergies fossiles ; ii) démontrer que la dimension protectionniste de sa stratégie ne conduira pas à la relégation industrielle de ses partenaires, mais à la diffusion mondiale des outils de la transition ; iii) trouver les moyens institutionnels d'augmenter la contribution américaine au financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement.

Depuis quelques années, le Parti communiste chinois (PCC) fait la promotion du concept de « civilisation écologique » comme une alternative théorique et pratique au « développement durable ». Il a été porté au plus haut niveau politique afin de promouvoir un développement vert « aux caractéristiques chinoises », ce qui peut paraître paradoxal au vu de la voracité en ressources et des niveaux de pollution que connaît le pays. Pourtant, le pouvoir chinois l'a largement instrumentalisé pour répondre à la crise environnementale et sociale à partir des années 2010, en le sortant de la sphère intellectuelle pour l'opérationnaliser dans différentes politiques et dispositifs. Il a également servi à légitimer le renforcement du contrôle du pouvoir central et le déploiement de moyens de surveillance fondés sur le numérique, jusqu'à constituer un instrument d'influence extérieure.