Contenu du sommaire : Perspectives et réflexions stratégiques à moyen terme
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 44, Hors série, 1993 |
Titre du numéro | Perspectives et réflexions stratégiques à moyen terme |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - Jean-Baptiste de Foucauld p. 5-7
- Présentation - Michel Dollé, Paul Zagamé p. 9-11
- Planification stratégique. Quelques réflexions pour une transposition à la planification nationale - Paul Zagamé p. 13-56 Planification stratégique. Quelques réflexions pour une transposition à la planification nationale Cet article rassemble un ensemble de réflexions sur la transposition de certaines méthodes de planification stratégique élaborées d'abord pour l'entreprise puis pour les collectivités locales américaines. Cette transposition s'appuie sur deux constats : l'un concret sur la mutation du contexte décisionnel français due à la redistribution des tâches entre l'Europe, l'État et les collectivités territoriales et à une plus grande place réservée au marché ; l'autre, théorique, met l'accent sur l'apport de la théorie économique contemporaine, notamment celles de l'information, de la coordination et des incitations. Ainsi sont replacées dans ce contexte les quatre phases de la planification stratégique : diagnostic, choix stratégiques, mise en œuvre, évaluation.Strategical planning : translation form enterprise to Nation The article gathers thoughts on translation to nation of rules and methods of strategical planning elaborated for enterprise. Two facts ground the method of this study : the one, concrete is the changing of the french context of decision due to the European union, the decentralization en the reinforced role of the market ; the other, theoritical emphazises the role of new theories for explaining coordination problems. In such a context can be replaced the four phases of strategical planning : Diagnostic, strategy elaborations, implementation, evaluation.
- L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative - Helmuth Cremer, Jacques Crémer p. 57-74 L'apport des théories économiques récentes à la planification indicative L'article réexamine le rôle de la planification dans une économie libérale en s'appuyant sur les développements récents de la théorie économique, en particulier la théorie des équipes, la théorie des jeux, les théories de l'échange d'information et la théorie des organisations. Il conclut en explorant les raisons pour l'existence d'un organisme spécialisé dans la planification, et en tirant quelques leçons applicables à l'expérience française.The implications for indicative planning of recent advances in economic theory The paper reexamines the role of indicative planning in a market economy in light of recent developments in economie theory. Particular emphasis is put on the theories of teams, of organizations and of information exchanges as well as on game theory. The paper also examines the rationale for the existence a specifie organism which specializes in planning. Finally, implications and policy recommendations for the French planning experience are discussed.
- Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique économique - Pierre-Yves Hénin, Pierre Ralle p. 75-100 Les nouvelles théories de la croissance. Quelques apports pour la politique économique Cet article passe en revue les développements de la théorie de la croissance durant la dernière décennie, en particulier en ce qui concerne les politiques publiques. La conclusion principale des nouvelles théories est bien connue : la croissance est endogène, c'est-à-dire qu'elle dépend de l'épargne (au sens large) ; les politiques publiques peuvent alors modifier le taux de croissance. Les nouvelles théories donnent de l'actualité à des analyses anciennes, partagées par la planification à la française. Elles insistent sur l'investissement, la recherche, le capital humain, les infrastructures et aussi sur la coordination entre agents privés. Ces théories sont maintenant critiquées. Certains soulignent la faiblesse des validations empiriques. Cependant, plutôt que de rejeter les nouvelles théories, les chercheurs doivent s'attacher à expliquer — et à mesurer — les principaux mécanismes qui engendrent la croissance.New growth theories : some contributions This paper reviews the developments in Growth Theory during the last decade, placing emphasis on consequences on public policy. The main conclusion of new theories is well known : growth is endogenous, ie it depends on saving (in a wide acception) ; then public policy could alter the rate of growth. New theories give new topicality to old analysis which were shared by french planning. They put emphasis on investment, research, human capital, infrastructure and also on the coordination between private agents. These theories are now questionned. One may underline the weakness of empirical validation. Nervertheless, rather than reject new theories, researchers should focus on explaining — and on measuring — the main mechanisms which lead to growth.
- L'économie française à l'horizon 1997. Coopération ou repli sur soi ? - Michel Claude, Pierre Joly p. 101-120 L'économie française à l'horizon 1997. Coopération ou repli sur soi ? Quels risques majeurs et quelles opportunités pour l'économie française à l'horizon 1997 ? Cet article présente quelques considérations tirées du groupe « Perspectives Économiques » de préparation du XIe Plan. L'insuffisance de l'épargne mondiale ainsi que l'apprentissage des mécanismes issus de la déréglementation maintiendraient à des niveaux encore élevés les taux d'intérêt réels dans le monde. À l'opposé, la réalisation d'une Union monétaire en Europe, bien qu'elle exige des efforts de convergence nominale à court terme, peut permettre d'accoître le potentiel de croissance à moyen terme. La situation de l'économie française s'est améliorée au sein des économies européennes. La chute de l'investissement des entreprises est cependant inquiétante. Des scénarios élaborés par trois équipes d'économistes présentent des diagnostics convergents d'un risque de chômage élevé sur la période. La croissance ne serait pas la panacée à ce problème. C'est pourquoi des réformes structurelles impliquant plus de coopération dans la société doivent donc être engagées sur la période.Scanning rench medium term economy What major risks and what opportunities for French Economy until 1997 ? This article puts forward some considerations drawn from the group « Economie Outlooks » for the preparation of the XIth Plan. The insufficiency of World saving and the leaming of the mecanisms born of dereglementation would keep real interest rates at still high level in the world. On the opposite, the achievment of a Monetary Union in Europe, despite it requires efforts for nominal convergence in the short term can increase the medium term growth potential. The French Economy health increased among European economies. Still, the fall of business investment is worrying. Scenarii, made by three teams of eco-nomists give a convergent diagnosis on a risk of high unemployement in the years to come. Growth would not be the panacea for this problem. This is why structural reforms implying more cooperation in society should be undertaken in that period.
- L'union économique et monétaire : principes et implications - Jean Pisani-Ferry, Claude Bismut p. 121-142 L'union économique et monétaire Principes et implications L'intégration monétaire comporte à la fois des coûts et des bénéfices. Cependant, les Européens ont une forte aversion pour l'instabilité des changes. De ce point de vue, le SME a montré ses limites, et son dépassement dans la monnaie unique apparaît alors comme une nécessité. Tel est le sens du projet d'UEM contenu dans le traité de Maastricht. On en examine ici les grands choix : indépendance de la Banque centrale, discipline budgétaire et coordination des politiques économiques. Par suite, on discute les conséquences de l'UEM pour la politique économique de la France. Si la contrainte extérieure disparaît, le secteur public ne pourra contourner sa contrainte de solvabilité. L'instrument de politique monétaire nationale ne sera plus disponible. L'absorption des chocs asymétriques exigera une plus grande flexibilité salariale mais la politique budgétaire jouera un rôle accru.Economic and monetary union : principles and implications Monetary integration involves costs as well as benefits. Europeans, however, are adverse to exchange rate instability. As the ERM has reached its limits, the appropriate answer is to move to full monetary union. This is the goal of the EMU project in the Maastricht treaty. This article reviews the treaty's major choices : central bank independence, fiscal discipline, and economic policy coordination. It also discusses the consequences of EMU for French economic policy. Although the external constraint vanishes, the public sector will still be subject to a solvency constraint. Monetary policy will be lost as an instrument. The absorption of asymmetric shocks will require more wage-price flexibility, but fiscal policy will also have an increased role to play.
- Économie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations - Olivier Godard, Olivier Beaumais p. 143-176 Economie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations L'exigence de durabilité du développement impose à la fois une imbrication plus étroite entre politiques d'environnement et processus économique et un souci plus affirmé pour la recherche de l'efficacité économique des politiques, ce que permettrait l'extension du recours aux incitations économiques au sein d'une stratégie composite exploitant les synergies entre instruments. Les incertitudes et controverses scientifiques caractérisant le front actif du champ de l'environnement appellent la formulation de critères stratégiques de second rang et la recherche de stratégies de « moindre regret » répondant à d'autre objectifs de la collectivité. Tel serait l'enjeu d'une réforme de la fiscalité incorporant des « écotaxes », comme le montre l'analyse du projet européen de création d'une taxe mixte CO2 /énergie.Economy, growth, environment : new strategies for new relationships To become sustainable, development trajectories need altogether a tighter integration of environmental policies and economic processes, and a greater attention to be given to the cost-effectiveness of policies. This could resuit from an extension of the use of econo- mie incentives within a mixed strategy trying to exploit potential synergies between various types of instruments. Scientific uncertainties and controversies coming from the active frontier of environmental problems should lead to the definition of second best strategie criteria and the search for "minimum regret" strategies also aiming at satisfying other social objectives. This is what is at stake with a fiscal reform incorporating "eco-taxes", as it is shown from an assessment of the European project of a new mixed carbon/ energy tax".
- Planification nationale, planification régionale - Denis Besnainou p. 177-192 Planification nationale planification régionale Le dispositif du XIe Plan a permis de mener simultanément la préparation du plan régional et des plans régionaux, de formaliser la stratégie de l'État en région et d'ouvrir la négociation des contrats de Plan État-région. L'article décrit les compétences, les règles du jeu et les procédures en vigueur lors de la préparation du XIe plan et les conditions d'un fonctionnement satisfaisant permettant d'améliorer le bien-être de la collectivité.National planning, regional planning The XIth plan framework allowed to deal simultaneously with the preparation of national plan and regional plans, to formalize the Regional State Strategy, and opens the negociations on Plan's Contracts between the State and the Regions. The article describes the competences, the rules and the procedures used during the XI plan's preparation and emphasizes on the conditions for a satisfying functionning which would improve the welfare of the society.
- Faut-il favoriser la création d'emplois tertiaires ? - Patrick Artus, Bernard Brunhes p. 193-213 Faut-il favoriser la création d'emplois tertiaires ? Les travaux du XIe Plan ont conduit à proposer un certain nombre de pistes pour soutenir la création d'emplois en France d'ici à l'an 2000. Certaines ont déjà été longuement discutées dans la littérature économique et dans les travaux des administrations : baisse de la durée du travail ; réduction des charges sociales des entreprises. Nous ne reviendrons que brièvement sur les propositions faites. Une troisième piste est plus originale : l'incitation à la création d'emplois dans certains services. Elle paraît fructueuse, mais pose un certain nombre de problèmes théoriques et pratiques. L'idée essentielle est qu'il ne faut pas que ces créations d'emplois tertiaires nuisent trop au reste de l'économie. En nous référant à une représentation théorique très simple à deux secteurs (industrie et services) du fonctionnement d'une économie ouverte, nous nous demandons si la stimulation de l'offre ou de la demande de services, si la réduction de la productivité du travail dans le secteur abrité, sont favorables (à la création d'emplois, à l'augmentation du bien-être...) quand on tient compte du financement des mesures prises, des transferts de revenus, et de leur effet induit sur les prix relatifs et le secteur industriel. Nous examinons finalement les conséquences des externalités associées à la création d'emplois.Must job creation in the services be helped ? The analysis made for the llth Plan have led to a number of proposais in order to stimulate job creation in France during the 90's. Some of those proposals have already been discussed at length in the literature and by the various public administrations : reduction in the number of hours worked, lower social security contributions paid by employers. We will only briefly summarize those proposais. A third idea seems more original : implementing incentives for job creation in the service sector. It is probably a sensible idea, but several issues have to be adressed, both from a theoretical and an empirical point of view. The basic problem is the possible harmful effects on the rest of the economy of job creations in the services. Using a simple two-sector theoretical representation of an open economy, we examine the effects on welfare and job creation of a stimulation of the supply or demand of services, and of changes in labor productivity in the sector producing non-traded goods. We take into account the way policy incentives are financed, income transfers, and the changes in the relative priees of services. We finally examine the consequences of the exter-nalities associated with job creations.
- Abstracts - p. 215-217