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Union monétaire : différences structurelles et asymétrie des chocs On étudie le rôle sur la mise en place d'une union monétaire de deux types de disparités entre pays. L'une concerne la différence entre leurs tendances structurelles à générer de l'inflation ; l'autre est relative au degré d'asymétrie des chocs affectant leurs économies. Prenant en compte simultanément, dans un modèle à deux pays, les questions de coordination des politiques monétaires et celles liées à la crédibilité de celles-ci, on analyse comment se détermine le choix entre trois systèmes de change : un système de change flexible ; un système de change fixe asymétrique où le pays structurellement le moins inflationniste est le leader ; et enfin une union monétaire. Si la convergence structurelle des économies apparaît favorable à la création d'une union monétaire, le degré d'asymétrie des chocs s'avère avoir un effet ambigu pour différentes raisons qu'on est en mesure d'expliciter.

Mécanismes de filières et macroéconomie. Un exemple de modélisation intégrée appliquée à l'électronucléaire français Cet article présente le modèle Micro-Mélodie, modèle macro-économique de long terme de l'économie française qui a pour originalité de décrire très finement le secteur énergétique et en particulier la filière électronucléaire. Les solutions adoptées pour lier modélisation macro-économétrique et représentation technologique sont détaillées en insistant sur l'utilisation d'équations écrites en différentielles pour la description du secteur énergétique. Une variante consistant à décaler dans le temps la construction de l'usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse est présentée afin d'illustrer l'intérêt de cette modélisation.

Rationalité individuelle et traitement de l'information. Les leçons du scrabble de compétition Panant du constat de l'importance historique du jeu comme substrat expérimental des théories économiques, nous nous proposons d'étudier les processus cognitifs et décisionnels individuels à partir de l'observation d'un champ jusqu'à présent totalement Inexploré : l'univers du scrabble de compétition. Réflexion cen­trée sur les conditions par lesquelles l'information prend du sens et se valorise, ainsi que sur le mode d'articulation des différents types de rationalité à l'œuvre dans le processus de décision, l'approche proposée ici conduit à remettre en cause le modèle optimisateur néo-classique, même lorsqu'il intègre les limitations cognitives des agents économiques. La confrontation du scrabbleur aux propositions récentes de la théorie de la décision nous conduit enfin à ouvrir quelques pistes de réflexion pour une meilleure adéquation des modèles à une réalité complexe et multiforme.

L'institution monétaire de la société selon Karl Polanyi En donnant un caractère universel aux pratiques monétaires et en rompant avec le préjugé d'une monnaie marchande par nature, Karl Polanyi introduit une vision nouvelle de l'institution monétaire. Les fonctions monétaires essentielles qui sont pour lui le paiement, l'échange et le compte sont au cœur du processus d'intégration de toute société. Dans l'analyse de la transformation, autrement dit de la tentative d'organisation au XIXe siècle des économies occidentales selon le principe du marché autorégulateur, et des limites du fonctionnement de celui-ci pendant l'entre-deux-guerres, le marché du travail paraît premier. Une relecture de cet ouvrage permet de montrer que, pour Karl Polanyi, l'institution monétaire joue là aussi un rôle essentiel.

Employeurs dominants et salaire minimum dans l'agriculture marocaine On étudie un modèle d'allocation du travail agricole entre un secteur concurrentiel et un employeur dominant. Le pouvoir de monopsone de ce dernier implique un écart de productivité marginale du travail entre les deux secteurs. Une hausse du salaire minimum entraîne un mouvement de main-d'œuvre vers l'em­ployeur dominant. L'effet positif sur la production qui en résulte n'est pas rejeté par les tests économétriques sur le cas marocain.

Le développement par la rente dans les petites économies insulaires Quel que soit leur statut politique, les petites économies insulaires sont souvent très dépendantes d'une rente extérieure administrative, militaire, ou privée (envois de travailleurs émigrés). Il en résulte des « déséquilibres » souvent stigmatisés : forte dépendance envers « l'aide » extérieure, déficit de la balance commerciale, « hypertrophie » du secteur tertiaire, chômage et/ou émigration. L'article présente une analyse théorique qui explique ces « déséquilibres » comme une forme du « syndrome hollandais » observé dans les économies de rente énergétique, puis esquisse une théorie de l'échange international de services non marchands, qui permet de rendre compte de l'apparente « spécialisation » des petites économies insulaires dans l'exportation vers de « grands pays » de « services » militaires, géostratégiques, ou géopolitiques non marchands, contre une aide publique qui permet de financer les importations de biens privés.