Contenu du sommaire
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 50, no. 1, 1999 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Confiance, réciprocité et cheap talk - Claude Meidinger, Stéphane Robin, Bernard Ruffieux p. 5-44 Confiance, réciprocité et cheap talk La microéconomie standard donne une vision particulière des relations de confiance : elles ne peuvent exister sans mécanisme incitatif. Dans un cadre expérimental où aucun support incitatif de la théorie standard n'est présent et où la confiance permet un gain mutuel, le jeu dynamique de l'investissement montre que certains individus sont disposés à faire confiance et que d'autres sont incités à la réciprocité en présence de manifestations de confiance. Un modèle de jeu statique, reposant sur un concept d'équilibre de bienveillance réciproque, révèle une situation d'information incomplète et éclaire les comportements des joueurs. Une seconde expérience introduit une communication cheap talk. Les résultats confirment l'existence d'informations incomplètes et révèlent les difficultés que rencontrent les joueurs à se coordonner sur des issues Pareto-optimales.Trust, reciprocity, and cheap talk Standard microeconomics implies a particular view of trust between agents: it can only exist under incentive mechanisms. In the experiment reported in this paper, the Dynamic Investment Game, in which such standard incentive mechanisms are not present but in which trust can lead to mutual gains, we find that certain individuals exhibit trust and thereby induce others to reciprocate. A static game theoretic model with incomplete information which contains a concept of fairness equilibrium more accurately describes behaviour in the experiment than the standard model. We further study behavior in this game with a second series of experiments in which cheap talk is permitted. Our results confirm the existence of incomplete information and reveal certain difficulties in coordinating on Pareto-optimal equilibria.
- L'apport de la théorie des organisations à la conception néo-institutionnelle de la firme. Une relecture des travaux de O.E. Williamson - Bernard Baudry p. 45-69 L'apport de la théorie des organisations à la conception néo-institutionnelle de la firme. Une relecture des travaux de O.E. Williamson L'auteur s'interroge dans ce texte sur l'apport de la théorie des organisations à la conception néo-institutionnelle de la firme, en procédant à une relecture de l'ensemble des travaux de O.E. Williamson. Grâce à cet emprunt, Williamson enrichit notablement le traitement de la firme par rapport aux autres théories économiques, sur trois points principaux : la nature contractualiste de la firme, la nature du conflit intrafirme et la dynamique organisationnelle de la firme. Par ailleurs, l'auteur étudie les complémentarités et les divergences entre cet emprunt et un autre courant de la théorie des organisations, celui de l'analyse stratégique. Cette confrontation permet d'avancer dans la construction de ce que Williamson appelle la « science de l'organisation ».The contribution of the organization theory to the neoinstitutionnalist conception of the firm: a rereading of the works of O.E. Williamson In this text, the author makes a reflection about the contribution of the organization theory to the neoinstitutionnalist conception of the firm, by proceeding to a rereading of the works of O. Williamson. This borrowing, in contrast to others theories of the firm, permits to highlight numerous aspects of the firm, namely: the contractual nature of the firm, the nature of intrafirm conflict and the organizational dynamic of the firm. Moreover, the author studies the complementarities and the differences between this borrowing and another current of the organization theory, the strategic analysis one. This comparison leads us, as Williamson suggest, to build a "science of organization".
- Produit, production, reproduction dans le Tableau économique. Les concepts et les mots - Jean Cartelier, Marie-France Piguet p. 71-86 Produit, production, reproduction dans le Tableau économique. Les concepts et les mots Il est tentant d'opposer la démarche rétrospective de l'économiste théoricien, appréciant les théories anciennes à l'aune d'une méthodologie actuelle, et celle de l'historien respectueux des formes datées du savoir et soucieux de restituer les conditions de sa formation. Il arrive cependant que ces démarches convergent. L'analyse du Tableau économique en fournit un exemple. Cet article conjugue une étude d'histoire du langage, menée à l'aide des techniques de la lexicologie, et une analyse économique formelle. Les conclusions en sont remarquablement proches et éclairent autant la genèse du Tableau que ses propriétés intrinsèques. Outre l'hommage indirect aux qualités de précision et d'abstraction de Quesnay, cette convergence éclaire quelques aspects des rapports entre science et langage.Produit, production, reproduction in the tableau economique: words and concepts About studying old texts in economics, it is usual to contrast the retrospective approach adopted by economists, who analyse them according to modern criteria, with that of historians who try to give an account of their meaning in the appropriate context. Sometimes, however, both approaches come to the same conclusions. It is the case with Quesnay's Tableau economique. History of language, using lexicology techniques, and economic analysis are joined in this article. Conclusions of both approaches are similar and shed a new light on genesis as on intrinsic properties of the Tableau. Besides an indirect tribute to Francois Quesnay's abilities, this paper supplies new material for studying therelations between science and language.
- Cycle politique partisan et crédibilité de parités fixes - Pierre-Guillaume Méon p. 87-112 Cycle politique partisan et crédibilité de parités fixes Cet article a pour objet d'expliquer pourquoi les régimes de changes fixes sont fragilisés après des échéances électorales. Dans un système bipartite, si l'un des partis ne peut soutenir des parités fixes de façon crédible, et a une probabilité non nulle d'être élu, les agents vont anticiper une dépréciation positive. Si son adversaire crédible arrive au pouvoir et conserve des changes fixes, il créera une surprise déflationniste qui se traduira par un choc réel négatif au lendemain du scrutin. Pour absorber ce choc « électoral », il pourra opter pour les changes flexibles.Partisan cycle and the credibility of fixed parities This article aims at explaining why fixed exchange rates regimes are weakened by elections. In a bipartisan system, if a party cannot credibly commit to the defence of fixed parities and has a positive probability to win the ballot, private agents will anticipate a positive rate of inflation. Consequently, if its credible challenger is elected and tries to maintain fixed parities, he will cause a negative real shock on the day following the vote. In order to cushion this purely "electoral" shock, he will be tempted to renege on its commitment to fixed parities.
- Capital public et croissance : une étude en économétrie de panel - Sébastien Dessus, Rémy Herrera p. 113-126 Capital public et croissance. Une étude en econometric de panel Cette étude analyse les liens entre la croissance et le capital public à l'aide d'un modèle économétrique d'équations simultanées, estimé sur un panel de vingt-huit pays en développement sur onze ans (1981-1991). Ce modèle de croissance décrit les déterminants du PIB et des stocks de capital public et privé. L'accumulation de capital public, mais aussi de capital humain et de capital privé, favorise la croissance. Cependant, la formation de capital public a généré un effet d'éviction, au détriment de celle de capital privé, en raison de contraintes budgétaires différenciées. Nos résultats suggèrent qu'un nombre important des pays de l'échantillon s'est éloigné d'une structure optimale pour la croissance de partage du capital disponible entre les secteurs public et privé.Public capital and growth: an econometric study on a panel data This paper analyses the links between growth and public capital for a sample of 28 developing countries over eleven years (1981-1991). We estimate a simultaneous equations model to explain the GDP, as well as public and private capital formation. Accumulating public, private and human capital enhances growth. Nevertheless, public capital formation has produced a crowding-out effect, since the budget constraint was differentiated between public and private sectors. Our results suggest that the majority of the sample countries tended rather to diverge from the optimal allocation of capital — in terms of growth — between public and private sectors.
- Des modèles types contextualisés pour une approche intégrée de la firme. Le cas de l'informatique bancaire - Nicolas Mottis p. 127-150 Des modèles types contextualisés pour une approche intégrée de la firme. Le cas de l'informatique bancaire Cet article illustre l'apport de modèles types d'organisation pour traiter les questions de coordination et d'incitations dans le pilotage des firmes et défend l'idée qu'afin d'éviter des dysfonctionnements (réformes bloquées, conception de contrats au mieux inefficaces...) ces deux notions doivent être appréhendées simultanément et intégrer des aspects contextuels clés. S'inspirant des travaux d'Aoki, deux modèles types d'organisation couvrant le domaine informatique bancaire sont construits et discutés. Basée sur une étude comparative internationale (Japon/États-Unis), cette analyse détaillée des interdépendances entre variables humaines, technologiques et organisationnelles, souligne notamment le rôle très structurant du marché du travail.Contextualized organizational models for an integrated approach of the firm, the case of information services in banking This paper has two objectives : illustrate the value of organizational models to address coordination and incentives issues in firms management, and defend the idea that to avoid major malfunctionings (failure of organizational reforms, design of inefficient contracts, etc.) these two issues must be addressed simultaneously and integrate key contextual parameters. Deriving from theoretical works of Aoki, two organizational models caracterizing information services in banking are built and discussed. Based on an international comparison (Japan/US), this detailed analysis of the interdependencies of key technological, human and organizational factors, underlines the very structuring role played by the job market.
- La formation d'une banque centrale : la Banque de France (années 1830 - années 1850) - Yves Leclercq p. 151-174 La formation d'une banque centrale. La Banque de France (années 1830-années 1850) Les rapports entre la Banque de France et les Banques départementales nous donnent une des clés de son affirmation comme banque centrale. La première a partagé, à partir de 1817, le privilège d'émission avec les secondes. Il s'agissait d'un système en apparence cloisonné, en fait relié au pôle parisien par le circuit des effets de commerce. Une partie de ceux-ci aboutit à la Banque de France qui assure en permanence la sécurité du système départemental par le refinancement métallique. Son monopole de 1848 s'explique parce qu'elle joue déjà précédemment, largement, le rôle de banque centrale, y compris celui de prêteur en dernier ressort. La Banque de France assumera ensuite pleinement ses responsabilités. Sa nouvelle politique de variation du taux d'escompte lui donne la capacité d'influence requise sur le système bancaire, en dépit de la stagnation de sa part dans le marché du crédit.The constitution of a central bank: Banque de France, 1830'-1850' This article focuses on the key role of the relationship between the Banque de France and the regional banks (called "departementale"). From 1817, the first shared the right of issuing with some regional institutions. This was an apparently compartmentalized system, but it was actually linked to the Paris pole through the circuit of bills of exchange. The Banque de France was regulary asked by the regional group to ensure its security through provision of metal. Its 1848 monopoly can be explained by its dominating role which it had for some time, as a central Bank, as well as lender of last ressort. After that date, Banque de France had the exclusive responsibility. Its new policy of fluctuation of the discount rate gave it control of the whole banking system, in spite of the stagnation of its part in the market of credit.
Note de lecture
- Chronique de la pensée économique italienne - Henri Bartoli p. 175-183
- Ouvrages reçus - p. 185-188