Contenu du sommaire
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. XX, no 1, juillet 2005 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le difficile retour en emploi des seniors - Pierre Cahuc p. 3 Le difficile retour en emploi des seniors. En France, plusieurs dispositifs publics sont défavorables à l'emploi des seniors. Pourtant, il est urgent d'accroître leur emploi dans un contexte où leur retrait de l'activité joue en défaveur du maintien en emploi de leurs cadets, contrairement à une opinion fréquemment admise. Un tel objectif peut être atteint par une réforme coordonnée qui créé des incitations améliorant l'employabilité des seniors. Cette réforme devrait s'articuler autour des principes suivants : accroître les gains financiers liés à l'activité pour les plus de 60 ans en favorisant notamment la neutralité actuarielle des retraites ; substituer une activation des dépenses passives pour les 55-60 ans à l'usage immodéré des retraits anticipés d'activité ; modifier les dispositifs qui limitent l'embauche et favorisent les licenciements des seniors. L'application de ces principes devrait améliorer l'insertion dans l'emploi et le rendement de la formation professionnelle des seniors.The Difficult Come Back of Elderly Workers into Employment. The low employment rate of senior workers in France is mainly the consequence of pension systems and the management of non employment before retirement that create strong incentives to retire early. In this paper, it is argued that the employment of senior workers has to be increased in order to favor the employment of younger workers, contrarily to an opinion that is currently expressed in France, according to which the retirement of senior workers favors the employment of younger workers. This aim can be achieved thanks to a reform that is coordinated and that creates incentives for the firms and the workers. Such incentives rely on : changes in the pension system towards more actuarial neutrality ; activation of passive employment expenditure ; changes in the réglementations that limit the hiring of senior workers and that favor their layoffs.
- Une analyse économique de la réforme de la PAC de juin 2003 - Jean-Pierre Butault, Alexandre Gohin, Hervé Guyomard, Ahmed Barkaoui p. 57 An Economic Assessment of the June 2003 Common Agricultural Policy Reform. The main innovation of the June 2003 Common Agricultural Policy (CAP) reform is to replace most market aids by a single direct payment per farm disconnected from production choices and levels (decoupling process), conditional on the respect of statutory environmental, food safety, animal health and animal welfare standards as well as good agronomic and environmental practices (cross-compliance process). This decoupled payment will be progressively reduced up to a maximum of 5 % and funds saved through this modulation mechanism will be switched from the first pillar of the CAP to a consolidated and strengthened rural development regulation confirmed as the second pillar of the CAP. In application of the subsidiary principle, important degrees of freedom are given to Member States in terms of market aids which would remained coupled and in defining cross-compliance national criteria. The objectives of this paper are the following. In a first stage, it presents the reform and proposes a qualitative analysis of measures adopted in June 2003. In a second stage, it provides a quantitative assessment of the reform for the European agricultural sector: impacts on supply, demand, exports and imports, prices, agricultural incomes, budget costs and welfare. In a third stage, the same exercise performed at the French scale allows us to give first responses to some interrogations raised by the decoupling of the income support policy. Attention is focused on three issues, i.e., land abandonment, extensification and the process of specialisation of farms and regions. We conclude by presenting our point of view on necessary evolutions of the CAP.
- La libéralisation des marchés agricoles, une chance pour les pays en développement ? - Jean-Christophe Bureau, Estelle Gozlan, Sébastien Jean p. 109 La libéralisation des marchés agricoles, une chance pour les pays en développement ? L'agriculture étant un avantage comparatif pour la plupart des pays en développement, la libéralisation du commerce de ses produits, source de nouveaux débouchés et d'une hausse des prix mondiaux, peut être pour eux source de bénéfices. Un examen circonstancié montre pourtant que l'ampleur de ces gains a souvent été surestimée dans le passé. Surtout, l'impact d'une libéralisation apparaît très contrasté entre pays. Les pays intermédiaires, notamment en Asie et en Amérique latine, semblent susceptibles de tirer pleinement profit d'une libéralisation. Des pays parmi les plus pauvres, peu à même de conquérir de nouveaux marchés et dont le commerce extérieur est largement structuré autour des préférences commerciales, risquent d'apparaître comme les laissés-pour-compte d'un éventuel accord, si des mesures spécifiques ne sont pas adoptées à leur bénéfice.Is Agricultural Liberalisation a Chance for Developing Countries? To the extent that agriculture is a comparative advantage for most developing countries, liberalising agricultural trade might be beneficial for them, through new markets and heightened world prices. However, a thorough examination shows that the magnitude of these gains has often been overstated in the past. Liberalisation would entail strongly differentiated impacts across countries. Intermediate countries, like in Asia and in Latin America, are in a position to reap full benefit from liberalisation. Poorest countries, in contrast, are unlikely to reach new markets, and their foreign trade is largely shaped by trade preferences. As a consequence, they might fall short of reaping any gain from a possible agreement, unless specific measures are taken to their benefit.
- Voies de la modélisation macro-économétrique - Patrick Fève p. 147
- Stabilisation du climat et expansion nucléaire - Bertrand Magné, Michel Moreaux p. 181 Stabilisation du climat et expansion nucléaire. Cet article présente les résultats d'un modèle de simulation dynamique d'allocation optimale des ressources énergétiques primaires. Nous étudions la viabilité du déploiement de la capacité nucléaire qui permettrait de réduire les rejets de carbone et maintenir cette pollution en-deçà d'un seuil critique de concentration. L'énergie nucléaire, dont nous avons modélisé le cycle du combustible, se substitue aux énergies fossiles et assure la transition entre la situation présente, caractérisée par une utilisation intensive des ressources carbonées fossiles, et un futur assez éloigné où les seules énergies renouvelables propres, en loccurence l'énergie solaire, seront en mesure de satisfaire les besoins de la société. Nous mettons en évidence les termes de l'arbitrage entre la baisse sensible du prix du carbone permise par l'expansion nucléaire, et l'accumulation progressive des déchets ultimes qu'implique le développement de cette filière, déchets qui pourront à leur tour être réduits par l'introduction de réacteurs surgénérateurs.Climate Stabilisation and Nuclear Expansion. This article presents the results of a dynamic simulation model of optimal allocation of primary energy res- sources. We study the viability of the nuclear capacity deployment which would allow for a reduction in atmospheric carbon release, and would maintain this pollution below a critical concentration threshold. The nuclear energy, whose fuel cycle has been expli- citly modeled, replaces the fossil sources and makes the transition between the current situation, caracterised by an intensive use of carbon energy, and a fairly distant future where the only clean renewable sources would supply the society energy needs. We exhibit the trade-off between a sensitive carbon price reduction, allowed by the nuclear expansion, and the progressive accumulation of long-lived wastes inherent to nuclear power exploitation. We show that the volume of those wastes may be significantly reduced by the introduction of breeder reactors.
- Performance et convergence des politiques économiques en zone franc - Nasser Ary Tanimoune, Patrick Plane p. 235 Plane Performance et convergence des politiques économiques en zone franc. L'objectif de cet article est de faire le point sur l'état de la convergence nominale dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 1999, les huit pays constitutifs de cette union ont fait vœu d'harmoniser leur politique budgétaire de manière à compléter la gestion commune de la monnaie en conformité avec les exigences de convertibilité du franc CFA. Ce processus de convergence, qui devait initialement aboutir en décembre 2003, à été reporté à fin 2005. L'analyse empirique a été menée en termes de sigma-convergence sur les huit critères que comporte le pacte, dont le solde budgétaire de base, critère clé. Les résultats mettent en évidence une évolution globalement favorable, mais insuffisante pour espérer l'entrée en phase de stabilité en janvier 2006. Le dispositif suscite des critiques internes sur la définition des objectifs et la vérifiabilité des résultats, mais également des critiques externes, sur l'engagement de réduction de la pauvreté et l'adéquation de l'UEMOA au concept de zone monétaire optimale.Economic Performance and Convergence Process Within the Franc Zone. The aim of this paper is to analyse the macroeconomic convergence process in the West African Economic and Monetary Union (WAEMU). The empirical study is related to the sigma- convergence analysis of the eight criteria which composed the WAEMU Pact of Convergence and Stability in particular the « basic » budget balance which represents the key criterion. In 1999, in accordance with the constraints of the convertibility regime of the CFA franc and the management of this common currency, the eight countries of this monetary union decided to harmonize their fiscal policy. This convergence process, which was initially supposed to be achieved in December 2003, has been deferred to the end of 2005. Our empirical results highlight an appreciable movement towards the commitment of the normative goals of the Pact. However, this institutional arrangement has recendy motivated some internal criticisms as regard to the adequacy of WAEMU with the concept ot the optimal currency area and the local poverty reduction strategy, which is not part of the fiscal package.