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Quarante ans après, l'évocation des Printemps de Paris et de Prague offre un contraste saisissant. A Paris, les commémorations de Mai 1968 mélangent l'autosatisfecit d'une génération au désir de la suivante de s'approprier l'héritage. A Prague, on est moins porté à commémorer une défaite douloureuse – et un Alexandre Dubcek symbole d'un espoir déçu.

La commémoration d'une entreprise humaine renvoie inévitablement à son bilan. Les soixante ans d'Israël n'échappent pas à cette règle. Les espoirs premiers ont subi l'épreuve des faits et parfois l'outrage du temps. Une partie des promesses a été tenue. D'autres suscitent des incertitudes qui continuent de peser sur une région en conflit depuis 1948.

C'est parce que le pays a remis, lors de la présidentielle, le politique en majesté au travers de la personne de Nicolas Sarkozy que sa désinvolture à l'égard de la majesté du politique l'a fait chuter dans l'opinion, laissant la nation se débattre dans des tensions grosses d'incertitudes.

Le constat est maintenant connu : notre école n'est ni très efficace, ni très équitable. Dans sa nouvelle réforme de l'école élémentaire, Xavier Darcos propose deux grandes orientations : resserrer les ambitions de l'école sur des apprentissages jugés essentiels ; revenir aux bonnes vieilles méthodes des années cinquante, le « par cœur », les leçons de morale, le vouvoiement...

Entre juin et octobre 1968, l'ordre est revenu. A « l'ivresse » de la prise de parole succède « la gueule de bois ». Dans cet article lumineux, paru en octobre 68 et dont nous republions des extraits, Michel de Certeau prévient de l'héritage impossible que représente Mai 68 et des difficultés de la société française à assimiler une rupture culturelle et générationnelle.

En ce temps-là, les années du Concile et Mai 68, il y eut comme un grand vent de contestation. Tout allait changer. Le vieux monde et ses illusions, comme ses contraintes, allaient faire place à l'âge nouveau. Que reste-t-il de ce temps-là ? Qu'est-elle devenue, cette contestation qui apparaissait dans l'Eglise comme une neuve liberté critique ?

Philippe Sollers s'explique sur l'expérience littéraire, métaphysique et révolutionnaire de Tel Quel, puis de L'Infini. A travers les exemples de Saint-Simon, de Rimbaud et de Dante, il rappelle que la littérature demeure le nerf de la guerre, parce qu'elle pose les questions fondamentales et dérangeantes de la naissance, de la mort, de l'éveil des sens et de la pensée, du surgissement du divin.