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Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. 3, no. 3, 1988 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Un bilan de la stratégie économique à moyen terme des pays de l'O.C.D.E - Jean-Claude Chouraqui, Kevin Clinton, Robert B. Montador p. 3-66 Cet article analyse divers aspects de l'orientation à moyen terme des politiques économiques conduites par les pays de l'O.C.D.E. dans les années quatre-vingts, l'accent étant mis plus particulièrement sur les instruments d'action monétaire et budgétaire. Il décrit tout d'abord l'évolution qui a entraîné -l'adoption d'une telle stratégie à moyen terme ainsi que ses fondements analytiques. L'article examine ensuite la façon dont cette stratégie a été mise en oeuvre, en tentant d'apprécier dans quelle mesure les politiques pratiquées ont effectivement suivi des objectifs à moyen terme et quels en ont été les résultats. En conclusion, l'article souligne les enseignements que suggère l'application de cette stratégie à moyenThis article discusses several of the medium-term orientation O.E.C.D. countries economic policies in the 1980s, concentrating monetary and fiscal instruments. The developments that led to the adoption of such a « medium-term egy », and the apparent analytical rationale for it, are first described. The article then examines the way the strategy was actually implemented, attempting to judge how closely policies have in fact followed medium- term objectives, ands assesses the results. Some lessons from experience with the strategy are outlined in conclusion.
- Pour une réforme des régimes de retraite - Christian Saint-Etienne p. 67-86 Le poids des prestations sociales croît rapidement et les pensions de retraites semblent progresser hors de tout contrôle. Les retraites versées par les seuls régimes de Sécurité Sociale devraient passer de 10,5% du produit intérieur brut (P.I.B.) en 1987 à 12,5% du P.I.B. en 2005 et 17% du P.I.B. en 2030. Que faire pour préserver les droits de ceux qui ont cotisé toute leur vie sans que le coût des régimes de retraites ne devienne prohibitif pour l'économie française ? Cet article propose des solutions à la fois techniques et économiques à ce problème.The weight of social security programs is increasing fast, especially that of pensions. Pensions payed by the public social security system should increase form 10,5% of gross domestic product (G.D.P) in 1987 to 12,5% of G.D.P. in 2005 and 17% of G.D.P. in 2030. What can be done to maintain benefits for those who have contributed a lifetime letting pension costs become unbearable for the French economy ? paper offers both technical and economic answers to this problem.
- L'ambivalence de l'argent - Michel Aglietta p. 87-133 La monnaie est au centre de science économique. et insaisissable, c'est la mauvaise conscience de cette discipline qui ne parvient pas à achever son établissant une économie pure. Pour donner à la monnaie toute importance, il faut abandonner démarche naturaliste qui exposer les lois d'une réelle, fondée sur l'équilibre. Il poser d'emblée que l'économie peut être que monétaire et s'interroger sur la nature du lien social qu'est la monnaie. On peut alors établir une proposition théorique centrale : la monnaie est le mode de socialisation des sujets économiques sous la forme de Г auto-organisation. Seul intermédiaire de l'échange marchand, la monnaie est complètement objectivée. Cette abstraction absolue du lien social rend possible le désir d'argent. La préférence pour la liquidité est une quête d'une impossible extériorité par rapport à l'échange qui est la seule manière pour eux d'acquérir une identité sociale. De là découle l'ambivalence de l'argent, source de toutes les crises monétaires. Cette logique paradoxale, qui est propre aux phénomènes d'auto-organisation, peut être conjurée par l'instrumentation de la contrainte monétaire. L'organisation de la monnaie se cristallise dans une armature institutionnelle. La confiance collective dans la monnaie s'exprime dans une hiérarchie d'institutions. opérationnelle de cette pour la régulation de marchande peut être appréhendée définissant des régimes monétaires. C'est le concept pertinent pour étudier la cohérence de monétaire qui s'oppose à d'équilibre, lequel est pertinent économie pure. La pluralité des régimes monétaires ouvre la voie à l'étude des transformations historiques de la monnaie.Money is the cornerstone of economic science. In order to show the real importance of money, it is necessary to consider at first that an economy can only be monetary and to investigate on the nature of the social link represented by money. It will eventually lead us to a central theoretical proposition : money is the mean of socialization of economic subjects in the shape of self-organization. As the only intermediary of market exchanges, money is totally considered as an object. This absolute abstraction of the social link makes possible the desire of money. The preference for liquidity is a search of an impossible exteriority to exchange which is the only way for people to reach social identity. This paradoxical logic, particular to self-organization systems, can be prevented by monetary regulation. The organization of money is possible through institutions. These institutions reflect the trust of people in money. The effeciency of this organization as far as regulation of market economy is concerned might be ana- lysed through the study of systems. It is the right tool to test coherence of monetary economy, opposition to the paradigm of equilibrium which is usefull in real economy. The diversity of monetary systems makes possible the study historical changes in money.
- Le mythe de l'harmonisation fiscale - Pascal Salin p. 135-158 L'harmonisation des taux de T.V.A. est généralement considérée comme une condition essentielle de la création du grand marché européen de 1992. Le présent texte montre qu'il n'en est rien. Il souligne en effet que les différences de taux de T.V.A. entre pays résultent essentiellement de deux facteurs : les différences dans la dimension relative du secteur public, donc dans le montant global des impôts ; la part de la T.V.A. dans le montant total des impôts. Or, quel que soit l'impôt considéré, celui-ci se traduit nécessairement par une diminution du pouvoir d'achat des titulaires de revenus. En dehors d'effets de répartition qui sont évidents, il importe peu de financer les dépenses publiques, par exemple par une T.V.A. ou par un impôt sur le revenu. Ces deux modes de financement n'affectent pas la spécialisation relative des pays ou, pour utiliser le langage habituel, la compétitivité relative des entreprises. Il n'est donc pas nécessaire d'harmoniser la fiscalité. On peut aussi montrer que la pratique habituelle du remboursement de la T.V.A. à l'exportation et de son paiement à l'importation n'est pas nécessaire. Enfin, si l'on tient compte des mouvements de facteurs de production, la diversification des taux d'impôts permet la « concurrence fiscale ». De ce point de vue non plus l'égalisation des taux entre pays ne peut pas constituer un objectif rationnel de politique économique.The homogeneity of the V.A.T. rates is generally considered as a preliminary condition to the creation of the united European market in 1992. This paper shows that it is wrong. Differences between V.A.T. rates of several countries are due to : the differences in the relative size of the public sectors and therefore in the global amount of taxes ; the role of V.A.T. in the fiscal pattern. A tax, whatever it is, is necessarily decreasing the purchasing power of agents. Neglecting repartition effects which are obvious, it is not important wether public expenditure is financed by V.A.T. or an income tax. Both of these taxes have no influence upon the relative specialization of countries, or to use a common expression, the relative competitivity of firms. It is, then, not necessary to harmonize taxes. The usual payback of V.A.T. before exporting and its payment before importing can also be proved unnecessary. When an input mobility is introduced, the diversification of taxes rates makes possible fiscal competition. From this point of view, the unity of rates between different countries cannot be a rationnai objective of economic policy.
- La théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation (1933) - Irving Fisher p. 159-182
- D'un krach boursier à l'autre, Irving Fisher revisité - Robert Boyer p. 183-216
- Concurrence et innovation - Gérard Hamard p. 217-240 L'analyse du progrès technique a reçu une impulsion essentielle grâce aux travaux de J. Schumpeter. Récemment deux auteurs, Nelson et Winter, ont réussi à simuler la croissance américaine en utilisant les idées schumpétériennes et en attribuant aux entreprises un comportement proche de celui envisagé par H. A. Simon. Le but de l'article est de montrer que l'on peut construire un modèle plus large synthétisant à la fois la notion de destruction créatrice, la rationalité limitée et le conflit de répartition. Les simulations indiquent que l'on est en mesure de reproduire correctemnt l'inflation, les productivités du travail et du capital et la structure du revenu national. On montre aussi que sous des anticipations statiques de la production, l'écart entre l'offre et la demande globale ira en s'accroissant.The analysis of technical progress has received an essential impulsion with the work of J. Schumpeter. In the last year, R. Nelson and S. Winter have worked out an evolutionnary model of american growth. The model is in the spirit of Schumpeter and also in the spirit of HA. Simon about the firm rationality. The aim of this paper is to build a model of microsimulation with many firms and an industrial structure. The firms are constrained by moving technological environment, by bounded rationality and by a distribution conflict. The model gives a good evolution for inflation, labor productivity, productivity, and also for the share of labor in the national income. Under static anticipations, the des- iquilibrium between supply and demand is growing.
- Les réformes économiques dans les systèmes socialistes - Bernard Chavance p. 243-264 Les réformes économiques dans les systèmes socialistes sont caractérisées depuis une trentaine d'années par leur nécessité et leur difficulté. Définies comme des projets de changement intra-systémique visant une évolution significative du mode de régulation et de croissance, à travers l'extension des relations horizontales et la réduction des relations verticales dans l'économie, elles ont souvent buté sur la résilience du « complexe systémique » et sur la structure des intérêts sociaux. Trois sentiers de transition vers une économie réformée sont présentés : celui de la Hongrie, celui de la Chine et celui (qui reste potentiel) de l'Union Soviétique.Economic reforms in socialist systems have been characterised by their necessity and their difficulty. Being defined by a comprehensive project of intra-systemic change aiming at a significant evolution in the type of regulation and growth, through the development of horizontal relations and the reduction of vertical relations in the economy, they have often been defeated by the inertia of the « systemic complex » and by the prevailing structure of social interests. Three transition paths toward a reformed economy are shortly presented : the hungarian one, the Chinese one and the (potential) soviet one.
- Revue des revues - Daniel Vitry p. 267-276
- Résumés - p. 279-282