Contenu du sommaire
Revue | Revue française d'économie |
---|---|
Numéro | vol. 4, no. 2, 1989 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Biens bloquants et étalons - Gilbert Abraham-Frois, Edmond Berrebi p. 3-26 La distinction entre biens « nécessaires » et biens « de luxe » a été renouvelée par P. Sraffa qui propose de distinguer entre biens et biens non fondamentaux. On montre ici l'intérêt, et l'importance d'un nouveau concept, celui de « biens bloquants » et « secteur bloquant ». Evidemment, quand le système est indécomposable, secteur fondamental et secteur bloquant sont confondus. Il en va différemment quand le système est décomposable. Ce sont en effet les biens bloquants qui déterminent le taux profit maximum. L'étalon des prix comprend nécessairement le secteur bloquant et les biens qui directement ou indirectement dans production de ceux-ci. Il n'est donc pas défini à partir du secteur fondamental et il peut même se faire qu'il n'y ait pas de biens fondamentaux et que cependant il existe un taux profit maximum, un rapport étalon et une marchandise étalon. Cet article permet d'éclairer les problèmes posés par la définition et la signification d'un étalon invariable des prix ; on montre en particulier qu'il est nécessaire d'avoir recours à un numéraire particulier pour exprimer les prix et salaire.The classical distinction between necessary and luxury goods has been renewed by P. Sraffa with his distinction between basic and non basic goods. This paper points out the importance of « blocking goods » and « blocking sector ». If, in case of irreducible systems, basic sector and blocking sector are identical, it is quite different for reducible (or decomposable) system. In such case, the maximum rate of profit is determined by the blocking sector. The standard commodity necessarily includes the blocking sector and all goods which enter directly or indirectly into the production of these commodities. Consequently, it is not defined from the basic sector ; in the particular case where there is no basic commodity, one can always define, and find, however, a maximum rate of profit, a standard ratio, and a standard commodity. This paper gives also some precisions about definition, construction and main characteritics on an « invariable commodity » ; one of the main results is that one cannot find a standard commodity without having defined a relevant numeraire.
- François Perroux, un grand contestataire - Jean Weiller p. 27-57 Dès le début de son enseignement, il veut s'attaquer à l'enseignement traditionnel, en s'appuyant notamment sur la Théorie de l'évolution économique de Schumpeter (dont il fait établir la traduction française, [1935]). A la recherche de nouveaux instruments d'analyse en vue d'une économie élargie, il insistera sur le jeu de l'économie internationalement dominante et les effets de domination, une véritable prise en compte des coûts de l'homme, ainsi que sur le caractère conflictuel des décisions et même des objectifs : comme ceux de la nécessaire coopération internationale ou encore de la coexistence pacifique. S'il faut aller résolument « au-delà du capitalisme », c'est en tenant compte de réalisations jugées indispensables et en repoussant toute complaisance à des recettes ou remèdes superficiels. Le dialogue a été et restera nécessaire « entre monopoles et nations », comme pour dégager une « philosophie du nouveau développement» [1981].From the start, Perroux was a critique of traditional economics. Then, inspired by Schumpeter's Theory economic development, he for its translation into French [1935]. In search of new tools of analysis a widerviewed economics, he proposed to take into account the of an « internationaly economy » the proper estimation of human costs and the inevitably conflictual character of any scheme or goal we are looking for, such as international cooperation or even pacific coexistence. While he was for resolutely aiming at « going beyond capitalism », but with the acceptance of present realities and struggles (to be accounted for), he refused what he saw as complaisance towards superficial remedies. The dialogue between monopolies and nations will continue and we ought to pursue it for a philosophy of a new development [1981].
- Les privatisations en Grande-Bretagne: les leçons d'une expérience - Ghislaine Chouraqui p. 43-57 Cet article examine la nature et les objectifs des privatisations au Royaume-Uni, l'ampleur qu'elles ont revêtue ainsi que les problèmes et critiques qu'elles ont soulevés. Un des principaux enseignements qui se dégage de cette analyse est que les privatisations conduisent à redéfinir le rôle de l'Etat dans la vie économique : de producteur, celui-ci se transforme de plus en plus en régulateur et gérant du bon fonctionnement des mécanismes du marché ; de sa capacité à assumer efficacement cette nouvelle tâche dépend, dans une large mesure, le succès à long terme des privatisations en Grande- Bretagne.This article deals with the nature and objectives of privatisations in the United Kingdom together with the problems and criticisms that they have raised. It suggests that these developments require a new definition of the role of the State in the economy : the change from direct involvement in the production process to regulator of the efficient working of the market mechanism. Only if the authorities achieve a smooth transition to this new role will the longer-term success of privatisations be possible.
- La transmission des mouvements de taux d'intérêt. Les séminaires de la R.F.E. En guise d'introduction - jacques Régniez p. 59-63
- La répercussion des chocs d'intérêt sur l'économie française - Patrice Vial p. 65-88 La transmission internationale des mouvements de taux d'intérêt conduit naturellement à s'interroger sur l'incidence que ces oscillations peuvent créer sur l'économie française. Cette question revêt un intérêt direct de politique économique, puisque en ce début de 1989, plusieurs pays — dont le Royaume-Uni — voient dans les taux l'instrument essentiel de régulation de la demande intérieure. Partant d'une analyse de la structure de bilan du système bancaire, cet article montre d'abord que l'économie française reste majoritairement « intermédiée », avec pour conséquence que les mouvements de taux qui affectent le passif des institutions financières ne se répercutent que de façon amortie sur les conditions de crédits à la clientèle. En outre, à la notable exception de l'investissement en logement, il apparaît que les principales composantes de la demande, et notamment la consommation des ménages, restent assez peu sensibles aux oscillations de taux — tout au moins en courte période. L'amélioration de la situation des entreprises, qui permet de forts taux d'autofinancement, est à mettre au nombre des facteurs jouant en ce sens. La conclusion est que, pour l'instant, l'économie française réagit probablement moins que d'autres aux oscillations de taux d'intérêt. Il ne faudrait pas en déduire toutefois qu'elle n'est pas sensible au niveau même des taux, ou que les anticipations n'y sont pas affectées par le climat général des marchés financiers. Toutes les innovations intervenues au cours des dernières années en matière de déréglementation financière vont d'ailleurs plutôt dans le sens d'un lent renforcement de l'impact des taux d'intérêt.The growing interdependence of world financial markets raises the question of the impact of interest rates fluctuations on the French economy, especially since some coun- tries — e.g. the U.K. — presently choose to rely heavily on interest rates as the main instrumental variable to monitor domestic demand. A balance sheet analysis of the French banking system shows that financial intermediation is still a very strong phenomenon ; the main result being that the actual impact of a market-interest rate change on the on- lending conditions to final debtors is much dampened. Furthermore, the available evidence shows little sensitivity of the various components of domestic demand to interest rates short term movements, with the notable exception of investment in housing. The fast improvement in operating margins of the productive sector, which calls for less reliance on debt financing, is one of the explanatory factors. Thus, as of now, the French economy is probably less reactive to interest rate fluctuations than many others. This by no means implies that the level of interest rates is irrelevant, or that anticipations are not affected by the financial market climate. Moreover, all structural innovations that have taken place recently in the financial sector tend to gradually increase the overall sensivity to interest rates.
- Comportements des banques centrales et structure des taux d'intérêt - Patrick Artus p. 89-107 L'examen du mode de formation des taux d'intérêt à court terme par les banques centrales, de la structure par terme des taux d'intérêt et de la transmission internationale des mouvements de taux permet d'évaluer le degré d'autonomie des politiques monétaires et l'importance des facteurs conjoncturels ou structurels dans la détermination des niveaux de taux.Examining the way central banks control short-term interest rates, the term structure of interest rates and the international transmission of interest rates disturbances helps to evaluate the degree of autonomy of national monetary policies and the relative weights of short-term or structural factors in the determination of interest rate levels.
- La coopération internationale et les marchés financiers - Jacques Regniez p. 109-120
- Peut-on gérer les changes sans jouer sur les taux d'intérêt? - Anton Brender p. 121-127 La mobilité accrue des capitaux n'empêche pas une divergence importante des taux d'intérêt réels. Ceci est dû à l'instabilité des marchés des changes : si on la laisse en effet s'exprimer, une prime de risque importante vient limiter la convergence des taux d'intérêt ; lorsqu'au contraire on tente de la réduire, c'est souvent en créant des écarts de taux d'intérêt. Il pourrait en être autrement si l'on ne privilégeait pas les seul actions sur la demande d'actifs en devises, mais si l'on tentait d'agir sur l'offre, en jouant, par exemple, sur la structure par devises des émissions de dette publique par les grands pays occidentaux.Increased capital mobility didn't keep real interest rates from diverging. Exchange markets instability plays a key role here. Allowed to developp freely, it leads to the appearance of a risk premium that limits interest rate convergency, On the other hand, when instability is kept in check it is often through the use of interest rates differentials. Things could be different if, instead of trying to influence the demand for assets denominated in various currencies, governments managed the supply of such assets, by denominating, when needed, their public debt in foreign currencies.
- La transmission des mouvements de taux d'intérêts: une analyse conjonctuelle - J. Paul Horne p. 129-143 L'analyse conjoncturelle de la transmission des mouvements de taux d'intérêt est basée sur le lien entre les taux d'intérêt et le taux d'inflation. Un autre élément est la préférence des investisseurs, dans le régime actuel de liberté des changes et les efforts des autorités monétaires à minimiser les fluctuations des taux de change, à chercher un maximum de rendement sur tous les marchés principaux. Les mouvements des capitaux, énormes par rapport aux transactions commerciales, sont devenus donc l'élément essentiel de transmission des mouvements des taux d'intérêt. La conjoncture actuelle, pourtant, évolue dans les principaux pays. Les Etats-Unis, le Japon et les grands pays Européens commencent à resserrer leurs politiques monétaires pour éviter le risque d'une poussée inflationniste à cause d'une surchauffe de leurs économies. En conséquence, les capitaux internationaux se précipitent sur les devises avec des taux d'intérêt élevés, notamment le dollar. Mais la fermeté du dollar ainsi provoquée retarde l'ajustement du déficit extérieur des Etats-Unis. En conclusion, dans la conjoncture d'aujourd'hui, la lutte monétaire contre l'inflation provoque des mouvements de capitaux qui ont des conséquences perverses sur les taux de change et les balances de paiements.An analysis of the economic reasons for international interest rate movements must start with the basic relationship between interest and inflation rates. Another key factor in today's environment of few capital controls, is investors' preference for maximizing yields on any of the prin- international capital flows are thus moving toward the high-yielding currencies, notably the dollar. The dollar's appreciation is, however, slo-wing correction of the U.S. balance of payments deficit. In conclusion, today's anti-inflation battle by the major central banks is causing capital movements and exchange rate shifts which may adversely affect balance of payments adjustment. cipal markets. International capital movements, dwarfing commercial transactions, have become the driving force of international interest rate linkage. But the economic environment is now changing in the principal countries. The U.S., Japan and the key European countries are tightening monetary policy to block inflationary pressures caused by the long period of rapid economic growth,
- De l'application des mathématiques à l'économie politique ( 1876) - Léon Walras p. 145-173
- La nature de la révolution Walrasienne - André Zylberberg p. 175-186
La revue des livres
- Résumés - p. 197-202
- Auteurs - p. 203-204