Contenu du sommaire
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. 9, no. 3, 1994 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Fiscalité indirecte et spécialisation internationale - Christian Aubin p. 3-22 L'incidence des modalités d'application de taxes indirectes est étudiée dans le cadre du modèle standard de la théorie néoclassique du commerce international. L'analyse montre comment, en cas de taxation indirecte différenciée selon les produits, les principes de taxation au pays de destination ou pays d'origine influencent la spécialisation et l'échange international. Dans la mesure où ces influences jouent de façon symétrique, le passage du principe de destination au principe d'origine induit des modifications dans les productions nationales. Plus précisément, on assiste à une spécialisation accrue de chaque pays dans la production du bien relativement moins taxé. Dans un marché commun, cet effet est renforcé par les déplacements de facteurs productifs. En conséquence, dans un marché commun où serait retenu le principe de taxation au pays d'origine sans harmonisation fiscale, la spécialisation des pays se trouverait déterminée par la structure relative de leurs fiscalités respectives.The influence of commodity taxes is studied in a standard neo-classical two-country model of international trade. The analysis focuses on the case where indirect taxation affects the relative price of commodities. It is shown that both the destination principle and the origin principle exert an influence on international specialisation and trade. Since these influences act in opposite directions, shifting from the destination principle to the origin one induces changes in the country specialisation. More precisely, each country is led to increase its production of the good charged with the relatively lower tax. In a common market, this effect turns out to be reinforced by factor movements. Hence, in a common market using the origin principle for indirect taxation without tax harmonisation, international specialisation might be determined by the structure of commodity taxes across countries.
- L'Europe vers l'U.E.M. ? - Guy Longueville, Jean-Jacques Santini p. 23-52 La Communauté Européenne est entrée depuis le 1er janvier 1994 en phase II de l'Union Économique et Monétaire (U.E.M.). Dès le 1er janvier 1997, si sept États membres satisfont aux critères de convergence définis par le Traité de Maastricht, ou au plus tard le 1er janvier 1999, une monnaie unique devrait voir le jour. L'état des lieux qui peut être réalisé aujourd'hui montre que la situation des pays membres au regard de ces critères est peu favorable, ce qui rend peu plausible l'entrée en phase III de l'U.E.M. dès 1997. Toutefois, l'amélioration de la conjoncture, comme les efforts de la plupart des pays membres, devraient faire revenir au cours des prochaines années la majorité d'entre eux à l'intérieur des normes retenues, sauf en ce qui concerne la dette publique. Celle-ci dépasse aujourd'hui dans la majorité des États membres le plafond admis par le Traité de 60 % du P.I.B. Or, contrairement aux autres critères, s'agissant d'un stock, ce plafond n'apparaît pas susceptible d'être réduit rapidement par des politiques économiques actives. Les projections qui peuvent être faites dans ce domaine à partir d'hypothèses simples montrent cependant qu'une moitié environ des pays concernés devrait pouvoir entrer en phase III de l'U.E.M. à l'horizon 1999, à condition que la croissance demeure soutenue sur la période et que les taux d'intérêt réels à long terme n'excèdent pas sensiblement le taux de croissance économique. Si ces conditions n'étaient pas remplies, de nombreux États risqueraient de se trouver exclus de cette troisième phase sur le seul critère d'endettement public, soit que leur taux d'endettement soit déjà trop élevé en 1994 et le demeure, soit que l'environnement économique évolue moins favorablement que prévu. Pour ceux d'entre eux dont les déséquilibres macro-économiques seraient devenus acceptables grâce à des politiques monétaires et budgétaires prudentes, une entrée en phase III ne pourrait avoir lieu que si le critère d'endettement public était interprété avec une certaine souplesse.Since 1st January 1994 the "European Union" entered into Phase II of the Economic and Monetary Union (E.M.U.). From 1st January of 1997, a single currency will be introduced in the E.U., if seven member States fulfil by then the convergence criterias defined by the Treaty of Maastricht. If this objective is not achieved, the single currency should be introduced on the 1st January 1999. Yet, at present, the situation in the member countries concerning the fulfilment of these criterias is not very encouraging. Therefore into Phase III of E.M.U. by 1997 does not appear to be very realistic. However the improvement of the overall economic situation as well as the efforts undertaken by the majority of the member States should enable the majority of the European countries to meat the criteria defined in the Maastricht Treaty, except for the public debt ratio. As a matter of fact, in a majority of member countries, this ratio today exceeds the 60% of Gross National Product ceiling as defined in the Maastricht Treaty. And, contrary to the other criterias, because public debt is a stock, this ratio is not likely to be reduced quickly through active economic policies. Projections which can be made in this field with the use of simple assumptions show however that by 1999 about half of the member States will be able to enter into Phase III of E.M.U. if they achieve continuing and strong growth during that period and if real long term interest rates do not exceed too much the economic growth rate. In case these conditions are not fulfilled, numerous countries are at risk to find themselves excluded from phase III owing to the criteria of public debt, either because their public debt is already too high in 1994 and would remain at that level, or because the economic context would develop less favourably than expected. For these countries experiencing macro-economic imbalances which would become acceptable by 1999 thanks to prudent monetary and budgetary politics, an entry into Phase III could then only take place if the criteria of public debt was interpreted with a certain flexibility.
- Les théories explicatives du taux de change : de Cassel au début des années quatre-vingt - Jérôme Drunat, Gilles Dufrenot, Laurent Mathieu p. 53-111 L'ambition de cet article est de fournir une mise à jour de la littérature sur la détermination des taux de change depuis la contribution de Cassel en 1916. Nous passons en revue l'ensemble des principales analyses théoriques, tout en examinant leur validité sur le plan empirique. Non seulement, nous évoquons les insuffisances des théories de la parité des pouvoirs d'achat et du taux d'intérêt, au même titre que ceux des modèles monétaristes, mais nous discutons également de la popularité des modèles néo-keynésiens, d'équilibre de portefeuille et de bulles spéculatives.This paper aims at providing a concise and up-to-date overview of the vast literature that has been produced on exchange rates since the contribution of Cassel in 1916. We examine the main theoretical models of exchange rates and assess their empirical validity. In addition to the break down of purchasing power parity, interest rates parity and monetary models, as well as the popularity of the new keynesian models, portfolio balance and speculative bubbles models are also considered.
- S. M. E. et policy-mix dans la perspective del'U.E.M. - Eric Dehay, Pascal Michelena p. 113-156 au centre de trois canaux de déclenchement et de propagation des crises de 1992 et 1993: le potentiel déstabilisateur de la mobilité des capitaux dans un système de changes fixes, la crédibilité « surévaluée » du « nouveau S.M.E. » et les implications en matière de gestion des dettes publiques du choix des critères de convergence. La question qui se pose alors au S.M.E. est celle de la recherche d'un nouveau policy-mix mariant convergence et nécessité de croissance.This text investigates three explanations of 1992-1993 E.M.S. crises. It stresses on the effects of full capital market liberalization in a fixed exchange rates system, on the nature of credibility in the "new E.M.S." and finally on its change with the definition of convergence criteria. Emphasis is put particularly on fiscal aspects. In this new context, it appears that the problem for the E.M.S. in the road to E.M.U. is to find a new policy-mix which allows convergence and growth.
- Taux d'intérêt et prix : paradoxe de Gibson ou phénomène de Kitchin ? - François Gardes, Pierre Levy p. 157-197 Le paradoxe de Gibson réside dans la contradiction entre le constat empirique régulier d'une évolution de même sens du taux d'intérêt et du niveau des prix d'une part, et certaines prédictions théoriques d'autre part. Nous rappelons ici les analyses statistiques et théoriques du sujet développées depuis plus d'un siècle. Sur le plan empirique, on expose les progrès graduels réalisés dans l'élaboration des données et leur traitement statistique. On vérifie au moyen des méthodes actuelles que les chiffres anciens font bien apparaître une corrélation positive entre intérêt et prix. Sur le plan théorique, on souligne l'existence de deux paradoxes distincts puisque cette corrélation contredit d'une part la prédiction d'un lien de sens contraire entre les deux variables, et d'autre part l'affirmation d'un lien du taux d'intérêt avec le taux d'inflation plutôt que le niveau des prix. On rappelle les solutions recherchées par Wicksell et Keynes dans le premier cas et par Fisher dans le second.The so-called Gibson paradox lies in the contradiction between repeated empirical results concerning the same pattern of evolution of interest rate and price level on the one hand, and some theoretical forecasts on the other hand. We recall statistical and theoretical analyses of the subject developed for more than a century. From the empirical point of view, we report the gradual improvement of both the production of data and their statistical treatment. We check with modern methods applied on previous data the existence of the positive correlation between interest rate and price level. From the theoretical point of view, we emphasize the existence of two distinct paradoxes insofar as this correlation denies on the one hand the forecast of an inverse relation between interest rate and price level, and on the other hand the statement of a relation between interest rate and the rate of inflation rather than the price level. We recall the solutions propounded by Wicksell and Keynes in the first case, and by Fisher in the second case.
- Le cours futur des valeurs d'investissement de première catégorie - A. M. Gibson p. 199-206
- Cycles et tendances des variables économiques - Joseph Kitchin p. 207-217
- Résumés - p. 219-223
- Auteurs - p. 225-227