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Les économies en transition ont entrepris une formidable transformation organisationnelle dont l'impact sur leur marché du travail est non moins formidable. Le modèle que nous proposons analyse les facteurs structurels qui influent sur le taux de chômage, mais aussi sur l'emploi et le salaire dans les trois secteurs qui constituent notre vision de ces économies. Sont ainsi étudiés l'impact de la privatisation et de la réforme des entreprises, des indemnités de chômage et du salaire minimum. Les implications de politique économique qui peuvent en découler sont ensuite discutées.

L'objet de cet article est d'évaluer le degré d'inefficacité de diverses composantes de l'Etat-providence et d'expliquer les raisons des disparités qui peuvent apparaître. Nous indiquons que les inefficacités ainsi observées peuvent être résorbées, en partie en tout cas, en introduisant plus de flexibilité dans la gestion et l'organisation et, là où cela s'y prête, une certaine concurrence. Ces mesures nous paraissent plus performantes que le recours à la privatisation pour générer des gains d'efficacité et en quelque sorte refinancer de l'intérieur un Etat- providence qui en a bien besoin.

Défendue par de nombreux auteurs, l'allocation universelle est un projet consistant à attribuer à tous les citoyens une prestation à la fois inconditionnelle et cumulable avec toute autre ressource. Cet article construit une typologie des nombreuses justifications qui ont été apportées à l'appui de cette proposition, et les soumet à un examen critique. Les justifications qui font de l'allocation universelle un remède au chômage, et donc un moyen d'assurer le droit du travail, apparaissent peu fondées. Aussi, seules subsistent les justifications qui font de l'allocation universelle un moyen d'assurer le droit à la paresse, revendication que l'on peut trouver légitime mais dont la crédibilité politique est douteuse.

L'objet de cet article est de mettre en évidence le rôle majeur des contraintes budgétaires dans l'évolution des dépenses militaires françaises depuis 1971. Un indicateur d'impulsion budgétaire, construit et appliqué aux budgets de la France sur la période 1971-1995, permet d'établir quatre points essentiels de l'évolution du budget militaire français: les dépenses militaires n'ont jamais été utilisées par les pouvoirs publics comme instrument de relance de l'activité économique ; en revanche, lorsque des budgets restrictifs sont votés ou exécutés, les dépenses militaires sont les premières visées par les mesures d'économies budgétaires ; quant à la neutralité budgétaire, elle est, dans la plupart des cas, obtenue au prix d'un ralentissement des dépenses militaires; enfin, le gouvernement, soucieux de ne pas affaiblir la défense, a jusqu'en 1988 épargné les investissements militaires, et davantage fait peser les restrictions budgétaires sur les dépenses de fonctionnement.

En prenant en compte la spécificité des biens durables, il est possible de proposer une conception alternative au lien théorique traditionnel entre consommation et taux d'intérêt. Dans un cadre d'optimisation intertemporelle, et en transposant aux biens durables la notion de coût d'usage issue de la théorie de l'investissement, les canaux de transmission de la politique monétaire seraient alors potentiellement plus nombreux. L'estimation sur données françaises (71-93), en s'appuyant sur la démarche de Mankiw [1985] utilisant les conditions de premier ordre, conduit cependant à des résultats peu favorables à l'hypothèse de sensibilité des achats de biens durables au taux d'intérêt, du moins dans le cas de marchés, des biens et des capitaux, supposés parfaits.

Cet article se propose de réexaminer les principes des calculs traditionnels du nombre d'emplois créés ou détruits par le commerce international dans une économie à prix rigides et à facteurs de production immobiles. Il tente d'abord de montrer que la principale méthode employée à cette fin - la méthode du contenu en emplois de la balance commerciale, dite encore du contenu factoriel des échanges — repose sur un fondement théorique douteux, qui paraît relever, soit d'une interprétation abusive de la théorie néoclassique, soit d'une intuition non justifiée au plan théorique. Puis, il propose une nouvelle forme de calcul des effets du commerce international sur l'emploi, qui s'appuie cette fois explicitement sur un modèle élémentaire de petite économie à deux biens-deux facteurs, avec des facteurs imparfaitement mobiles et des prix des facteurs rigides. Les résultats obtenus différent alors profondément de ceux déduits de la méthode du contenu factoriel des échanges, et apparaissent souvent contraires à l'intuition : le nombre d'emplois détruits ou créés par le commerce international est loin de ne dépendre que des contenus en emplois des échanges commerciaux ; l'accroissement des exportations n'implique plus une hausse des quantités de travail et de capital employés; l'accroissement des importations n'entraîne pas davantage une réduction du volume de travail et de capital employés. De nouvelles pistes de réflexion semblent ainsi s'ouvrir, qui devraient permettre, à terme, de mieux calculer l'impact du commerce international sur l'emploi.