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Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. 12, no. 2, 1997 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Impact des accords verticaux entre producteurs et distributeurs - Patrick Rey p. 3-55 Cet article propose une synthèse critique de la littérature économique sur les restrictions verticales utilisées dans les relations entre producteurs et distributeurs. Après avoir présenté les principaux travaux sur ce sujet, leurs implications sont confrontées à la jurisprudence en vigueur en Europe et aux Etats-Unis et à la réalité des relations entre les distributeurs et leurs fournisseurs. Cette confrontation met en évidence plusieurs faiblesses de l'analyse existante et suggère des thèmes d'étude prioritaires : —impact du rapport de forces entre producteurs et distributeurs (la plupart des travaux identifient la « marque » et font jouer un rôle dominant au producteur, alors que la situation actuelle voit apparaître et se conforter de grands groupes de distribution, commercialisant certains produits sous leur propre marque), _traitement différencié des restrictions portant sur les prix de vente des distributeurs et les autres types de restriction, comme l'attribution de territoires exclusifs (l'analyse actuelle semble être très éloignée de la jurisprudence, qui traite de manière beaucoup plus sévère les restrictions sur les prix de vente), —prise en compte du problème de « mise en oeuvre » de la politique de concurrence dans la définition optimale de celle-ci (l'analyse économique gagnerait à intégrer davantage les questions de droit et l'organisation des institutions concernées : autorités de la concurrence, tribunaux, etc).This paper offers a critical review of the economic literature on vertical restraints. It first presents the main economic arguments that have been developed, and then confront their policy implications with the U.S. and European laws and policies. So doing emphasizes several weaknesses of the existing analyses and suggests several avenues for further research in this domain, relative to : —the impact of the relative bargaining power of producers and distributors, —the difference of treatment towards price and non price-restrictions, —and the implementation of competition policy.
- Le « gouvernement » des entreprises publiques - Dominique Bureau p. 57-95 Les problèmes rencontrés dans la gestion publique présentent de nom- breux symptômes communs à ceux qui retiennent l'attention lorsque l'on analyse le gouvernement des entreprises en général. Cette ligne de réflexion conduit à souligner que le gouvernement des entreprises publiques souffre intrinsèquement de l'absence de mesure objective des performances et de ne pouvoir compter que sur le monitoring interne pour « discipliner » leurs dirigeants. Mais il souffre aussi du caractère « multitâches » de leur activité. Il en résulte deux niveaux d'intervention complémentaires : le gouvernement de ces entreprises, et l'organisation de la tutelle. La qualité de l'information financière et comptable est dans tous les cas déterminante et pourrait être favorisée par la mise en place de comités et d'administrateurs « indépendants », transposant au secteur public la démarche du rapport Vié-not pour le secteur privé. Au-delà, le champ des privatisations doit sans doute être réévalué avec soin. Il dépend notamment de la possibilité de mettre en place une régulation tarifaire externe efficace et crédible.Governance problems that arise in the public sector look like those identified in private companies. Managers own private information and often pursue their own goals. The resolution of this agency problem needs adequate incentives to put managerial objectives into line with those of the firm. Comparison with private firms emphasizes that the governance of the public sector is faced with specific difficulties. Monitoring by the board is quite the only mechanism for controlling management. It suffers also from the lack of accountability of the performances, especially when multiple objectives are assigned to the firm. Moreover the commitment ability of its principal is limited. Hence, it seems that applying Cadbury of Vienot recommendations could improve public sector governance. Beyond this approach, the scope for privatization must be reconsidered. It depends on the feasibility of an efficient external regulation for natural monopolies.
- Les réformes des systèmes de protection sociale : d'un modèle à l'autre - Arnaud Lechevalier p. 97-132 Les enjeux théoriques des débats sur les réformes des systèmes de protection sociale peuvent être compris à partir des conceptions concurrentes de la fonction d'assurance dévolue aux systèmes de protection sociale. Dans cette optique, cet article oppose d'abord deux modèles, entre lesquels les assurances sociales réalisent un compromis : le modèle d'assurance du revenu salarial et le modèle de transferts sociaux par l'impôt. Ces deux modèles ont des fondements et des objectifs contrastés. Leur organisation institutionnelle, leur mode de financement, le droit des prestations qui les caractérise, diffèrent en conséquence. Les principaux arguments, tant en termes d'efficacité que d'équité de l'allocation des ressources, qui plai- dent en faveur de réformes conformes à l'un ou l'autre modèle sont ensuite présentés et évalués. Au terme de cette analyse, une conception renouvelée et élargie de la fonction d'assurance à assigner aux systèmes de protection sociale conduit le plus souvent à préconiser des réformes en direction du modèle de transferts sociaux par l'impôt.The main theoretical discussions about the reforms of Welfare State can be understood in view of the several conceptions of the insurance function which seems appropriate to the social security programs. In this view, this paper first investigate two models : the (wages-) insurance model and the tax-transfer model. This two models have distinct basic justifications and aims. Therefore their institutional organisations, their financial funding, as their claims of provision are in each case specific. Some of the major grounds which call reforms in favour to the one or to the other model, with regard to the efficiency and the fairness of the resources allocation, are secondly explored. Finally, a larger and renewed approach of the insurance function what is desirable to assign to the social security programs leads to recommend reforms, which rather follow the tax-transfer model.
- La transmission des politiques monétaires dans les pays européens - Fernando Barran, Virginie Coudert, Benoît Mojon p. 133-158 La transmission de la politique monétaire dépend de nombreux facteurs, réels et financiers. Ici, l'incidence des facteurs financiers est étudiée d'un point de vue empirique pour les pays de l'Union européenne. Liaison entre les taux d'intérêt bancaires et le taux du marché monétaire, pratiques d'indexation du crédit, facilité de l'accès au crédit pur les ménages, structure des actifs et des passifs sont analysées de façon à déceler les différences entre les pays européens qui pourraient entraîner des divergences dans la transmission de la politique monétaire. Des estimations sur modèles VAR sont ensuite proposées pour évaluer l'effet de la politique monétaire dans les différents pays. Le premier article est complété par un deuxième texte analysant l'opportunité d'utiliser des modèles VAR. La méthode VAR présente un certain nombre d'avantages mais s'accompagne aussi de nombreuses difficultés, dont il est nécessaire d'avoir conscience avant utilisation. Les hypothèses sous-jacentes aux différentes méthodes d'identification sont explicitées. La troisième contribution reprend la question de la transmission de la politique monétaire en Europe en s'appuyant sur les études menées à la BRI sur cette question.The effects of monetary policy way vary from one country to another for various reasons. The impact of monetary policy, even when such policy is concentrated on interest rates, may have numerous effects : on credit, on the quality of moneh and on the substitution of other financiel products. Its consequences for real activity and prices are determined by monetary policy transmission channels taken as a whole, and by their respective importance. The regulatory framework of banking, as well as banking practices specific to each country and the structure of assets and liabilities may also play a role in the various reactions by non- financial agents to interest rate changes. This issue is crucial to European Monetary Union. If a common monetary policy is implemented, it will have to be able to produce the same results from one country to another. The second paper highlights the pros and cons of VAR methodology. As a matter of facts, VAR implementation involve assumptions which are not always clearly stated. This paper particularly emphasive the role of identification in VAR models. Finally, the third paper presents the results of research undertaken at the BIS on the transmission channels of monetary policy in Europe.
- Commentaire de l'article de F. Barran, V. Coudert et B. Mojon - Frank Smets p. 159-176
- L'élargissement de l'Union européenne et la divergence entre économies en transition - Jérôme Sgard p. 177-202 L'article part de deux constats. D'une part, la transition s'accompagne de divergences croissantes entre économies est-européennes, notamment depuis le début de la reprise dans l'industrie ; cette différenciation reflète pour partie la capacité variable à imposer un renforcement de la discipline financière et de la régulation juridique des échanges. D'autre part, il apparaît que les multiples instruments de soutien extérieur aux réformes sont mieux valorisés par les économies les plus avancées qui en ont de moins en moins en besoin ; inversement, les causes d'une transition difficile ou chaotique, comme dans les Balkans ou dans l'ancienne Union soviétique, semblent largement hors d'atteinte de l'aide internationale. Ceci conduit à la proposition que l'adhésion prioritaire à l'Union européenne des pays les mieux placés pourrait accentuer la divergence interne à l'Europe de l'Est : comme dans le cadre de l'Union monétaire, les « inclus » pourraient alors exercer des effets d'éviction puissants aux dépens des « exclus ». Nous envisageons huit canaux par lesquels ces effets pourraient s'exercer.The paper builds upon two lessons of the recent experience with transition in Eastern Europe. First, the development of reforms has witnessed increasing divergences between economies, especially since industrial production has started to pick up, at least in some on them. This partly reflects the uneven capacity to impose harder financial constraints as well as a strong contractual and legal regulation of economic transactions. Second, the capacity to absorb foreign economic assistance appears to be strongly linked with the capacity to restructure the domestic economy : the less an economy requires aid, the most efficient it is in using it. Conversely, the main causes for a difficult, or chaotic transition, as seen in the Balkan or in the former Soviet Union, appear to be largely out of reach of foreign assistance. This leads to the proposition that a stepwise enlargement of the EU towards the East, which would give priority to the most sucessfull countries, could further accentuate the divergences within Eastern Europe : as in the case of the European Monetary Union, the « ins » could end up crowding out dangerously the « outs ». Eight reasons for such adverse effects are put forwards.
- Résumés - p. 203-207
- Auteurs - p. 209-210
- Erratum - p. 2-3