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Revue Revue française d'économie Mir@bel
Numéro vol. 13, no. 1, 1998
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Fiscalité et redistribution - François Bourguignon, Pierre-André Chiappori p. 3-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'article étudie la structure du système français de redistribution, et explore les voies de réforme envisageables. Dans une première partie, on décrit les principales caractéristiques du système existant, du double point de vue de l'efficacité économique (et particulièrement des effets désincitatifs) et des propriétés redistributives. La conclusion est que le système est, dans l'ensemble, relativement redistributif, mais essentiellement du fait des prestations ; de plus, les effets de désincitations sont probablement assez coûteux, et l'ensemble est d'une complexité qui ne se justifie pas par ses effets, somme toute relativement simples. Nous proposons ensuite une réforme de type impôt négatif, fondée sur la juxtaposition d'un versement forfaitaire à tous les ménages et d'une taxation proportionnelle au premier franc ; cette dernière étant complétée par une surtaxe sur les hauts revenus de façon à préserver les propriétés redistributives des prélèvements. Une calibration permet de préciser les ordres de grandeur des changements induits.
    The paper analyzes the structure of the French redistribution system, and investigates some directions for a reform. In the first section, we describe the existing system, with a particular emphasis upon incentives and redistribution. We conclude that the French system is redistributive, essentially through benefits. Disincentive effects appear costly ; furthermore, the complexity of the system contrasts with the straightforwardness of its aggregate effects. We then propose a « negative income tax » reform, based upon a lump-sum payment to all households and a taxation of all incomes at some basic rate, plus a higher rate for high incomes. We calibrate the model and evaluate its consequences.
  • Discussion sur l'article de F. Bourguignon et de P-A. Chiappori - Alain Trannoy, Patrick Suet, François Bourguignon p. 65-87 accès libre
  • Taux d'intérêt réels élevés dans le monde et crédibilité des autorités monétaires - Eric Dubois p. 89-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'élévation du niveau des taux d'intérêt réels au cours des années quatre- vingt est souvent attribuée, soit à une baisse des taux d'épargne désirés, privé et public, soit à une augmentation de la demande d'investissement ex-ante, imputable à une augmentation présumée de la profitabilité. Cependant, si les autorités monétaires ne sont pas parfaitement crédibles, une hausse des taux d'in- térêt à court terme, impulsée par les autorités monétaires, peut persister et avoir des effets eux aussi persistants sur le niveau des taux d'intérêt réels à long terme. Des résultats économétriques confirment que les taux d'intérêt réels à court terme constituent un déterminant important des taux d'intérêt réels de long terme. En outre des tests d'exogénéité montrent que ce résultat n'est pas imputable à un ajustement simultané des deux types de taux à des chocs communs, mais que les taux d'intérêt réels à court terme sont prédéterminés par rapport aux taux à long terme. Par ailleurs, les coefficients estimés de l'équation de taux d'intérêt réels sont invariants par rapport aux grandes modifications d'orientation de la politique monétaire qui sont intervenues au cours des années soixante-dix et quatre-vingt. Ces résultats sont bien cohérents avec l'interprétation selon laquelle des autorités monétaires incomplètement crédibles peuvent susciter des hausses de taux d'intérêt réel à long terme quand elles entreprennent des politiques monétaires restrictives.
    The rise in long term real interest rates that occured in the eighties is often ascribed to either a decline in the ex-ante saving rate, both private and public, or to a surge in ex-ante investment demand, due to a presumed rise in profitability. If however monetary authorities are not perfectly credible, then a rise in short term real interest rates, impulsed by monetary authorities, can be persistent and lead to a persistent rise in real long term interest rates. Indeed econometric results confirm that short term real interest rates play a significant role in the explanation of long term real interest rates. Moreover exogeneity tests show that this result is not due to the adjustment of both types of real interest rates to the same shocks, but that short term real interest rates are predetermined with regard to long term ones, while the coefficients of the estimated equation for long term real interest rates are invariant to the various modifications of the monetary reaction function that occured during the seventies and the eighties. These results are consistent with the interpretation that imperfectly credible authorities cause long term interest rates rise when they embark in a restrictive monetary policy.
  • Commentaire de l'article de Eric Dubois - Charles Wyplosz p. 123-134 accès libre
  • Indépendance de la Banque centrale et politique monétaire: application à la Banque centrale euopéenne - Annabelle Mourougane p. 135-197 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Rogoff. Cette délégation de pouvoir monétaire à un gouverneur indépendant permettrait de baisser le biais inflationniste, issu d'un manque initial de crédibilité, tout en conservant la possibilité de limiter les fluctuations consécutives à des chocs d'offre sur le marché du travail.
    This paper sums up the main results developed by the literature about indépendance and credibility of the monetary policy and uses them to analyse the European Central Bank status. According to the Maastricht treaty, the ECB's main objective should be price stability and ECB should be indépendant from political pressures. This can be related to Rogoff 's theory of a conservative governor, which shows that a delegation to an indépendant monetary autority can both reduce the inflationary bias induced by a lack of credibility, and limit fluctuations on the labour market after a supply shock.
  • L'apport des modèles non-additifs en théorie de la décision dans le risque et l'incertain - Jean-Pascal Gayant p. 199-227 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans cet article, nous tentons de montrer que le modèle d'espérance non-additive d'utilité est une généralisation naturelle du modèle d'espérance d'utilité, tout comme le modèle d'espérance d'utilité fut, en son temps, une généralisation natu- relle du « modèle » d'espérance de gains. Nous insistons sur le parallélisme remarquable des généralisations ayant spontanément vu le jour, dans le risque d'une part, et dans l'incertain non nécessairement probabilisé d'autre part. Nous présentons les grandes lignes des modifications axiomatiques qui ont permis ces généralisations. Nous précisons le lien unissant les généralisations apparues dans les deux contextes. Nous répertorions enfin quelques unes des applications nées de ces généralisations et suggérons que la notion d'aversion pour le risque est plus complexe que ce que le modèle d'espérance d'utilité laisse paraître.
    The purpose of this paper is to show that the Choquet Expected Utility Model is a natural generalization of the Expected Utility Model in the same way as the Expected Utility Model was a natural generalization of the Expected Gain « Model ». We exhibit the similarities of the generalizations under risk and under uncertainty. We also emphasize the main axiomatic changes that lead to these generalizations. Finally we depict some of the economic applications of the Choquet Expected Utility Model and suggest that the notion of risk aversion is more complex than it seems under the Expected Utility Model.
  • Point de vue La croissance sans inflation ouvre-t-elle une ère nouvelle pour les marchés financiers ? - Gabriel François p. 229-238 accès libre
  • Résumés - p. 239-242 accès libre