Contenu du sommaire
Revue | Revue française d'économie |
---|---|
Numéro | vol. 15, no. 1, 2000 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Ouverture sur l'extérieur et instabilité des taux de croissance - J.-L Combes, P. Guillaumont, S. Guillaumont Jeanneney, P. Motel Combes p. 3-33 Cet article examine les effets des politiques d'ouverture commerciale et financière sur l'instabilité de la croissance économique à travers un échantillon mondial. Des indicateurs de politique d'ouverture sont construits à partir d'équations de normalisation des taux d'ouverture observés afin d'éliminer l'effet des variables structurelles. Puis un indicateur d'instabilité est calculé ex post sur une série de taux de croissance du produit préalablement purgée de ses composantes non stationnaires. L'hypothèse est que les politiques d'ouverture commerciale en améliorant le fonctionnement des marchés sont stabilisantes. Au contraire, nous supposons que les politiques d'ouverture financière, lorsque le système financier est trop rudimentaire, comme souvent dans les pays en développement, peuvent contribuer à l'instabilité de la croissance en favorisant des flux de capitaux spéculatifs. L'analyse économétrique conduite sur un échantillon de pays- années de tous niveaux de développement, depuis 1970, n'infirme pas ces hypothèses.Openness and Growth Instability. This paper considers the effects of a more or less trade and capital openness on the instability of the growth rate. Indicators of outward looking policies are estimated by eliminating the impact of structural factors through a standardization equation. Then indicators of growth instability are estimated. Open trade policies are assumed to be stabilizing because they improve the working of markets. But open financial policies, when the financial system is underdeveloped, may increase instability due to speculative capital flows. Econometric analysis relying on a large sample of developed and developing countries for three periods beginning in 1970 allows to not reject these assumptions.
- La faisabilité socio-économique des ajustements budgétaires en Europe - Marc Bassoni, Nadine Richez-Battesti p. 35-74 Les pays de l'Union européenne engagés dans la construction de l'Union monétaire sont confrontés, depuis quelques années déjà, à l'exercice délicat de la rigueur budgétaire. L'efficacité des plans d'assainissement financier ne dépend pas seulement de la vigueur de la conjoncture macroéconomique ; elle est également imputable à toute une série de facteurs politiques et socio-institutionnels, comme la vigueur du contre-pouvoir parlementaire aux velléités de dépenses du gouvernement, la flexibilité des choix en matière de politique fiscale, la résistance « sociétale » à l'alourdissement du fardeau fiscal, etc. Dans cet article nous proposons, dans un premier temps, de dresser l'inventaire des principaux facteurs socio-politico-institutionnels favorables à la poursuite de politiques crédibles d'ajustement budgétaire, puis, dans un second temps, d'analyser quelques corrélations empiriques entre certains de ces facteurs et les performances budgétaires enregistrées par les pays de l'Union européenne au cours des années quatre-vingt.Today the countries of the European Union are facing almost the same realities, obliged to reduce radically fiscal deficits with the object of promoting stronger future and non- inflationary growth. Of course, this duty is embodied in the financial convergence criterions contained in the Maastricht treaty. The fast and lasting favourable result of fiscal adjustment plans depends not only on a steady economic activity, but also on political and socio-institutional factors such as the parliamentary ability to cut down government outlays, the flexibilty of fiscal choices, the social opposition to the increasing tax burden, etc. In this paper we propose, first, to list all these political, social and institutional factors giving rise to favourable fiscal adjustment in the case of the European countries and to explain their importance and, second, to point out empirical correlations between such factors and European fiscal performances during the 80'.
- Limites des méthodes d'évaluation et pertinence du concept de déficit public structurel - Carine Bouthevillain, Sophie Garcia p. 75-121 In Europe the institutions and the functioning of labour markets vary greatly from one country to one other. Moreover, many empirical studies emphasised the heterogeneity of national labour demand and wage behaviours. However, the macroeconomic impact of these differences still has to be analysed. In this paper we offer such an evaluation. To this end we have built a small model based on recent estimations. We show that national wage and labour behaviours are not distinct enough to lead to national reactions that are strongly asymmetric in face of a common shock and to complicate the monetary policy in the EMU. In the meantime, in all the countries considered here, labour markets are characterised by a limited flexibility, in particular a low sensitivity of wages to the disequilibrium on the labour market. The EMU may of course change economic behaviours or bring about reforms, but it seems not reasonable to expect an increase in the labour market flexibility that would be strong enough to make up for the loss of stabilisation policy autonomy by countries of the Euro area.
- La représentation macro-économique de l'innovation - Frédérique Cerisier, Katheline Schubert p. 123-171 Les modèles fondateurs des nouvelles théories de la croissance ont établi une forme de standard de représentation de l'innovation dans les modèles macro-économiques. Leur avantage est une relative simplicité et une grande facilité d'intégration dans un cadre macro-dynamique, mais ils font preuve d'une certaine pauvreté en termes de représentation du processus d'innovation en lui-même, et de son insertion dans l'économie de marché. Il n'y a donc pas de raison de penser que les conclusions qui découlent de ces modèles ne sont pas affectées par cette simplicité. Le champs de recherche ouvert par ces travaux fondateurs a donné naissance à de nombreux travaux théoriques s'attachant à enrichir la description de l'innovation, et ainsi l'analyse de la croissance. Nous tentons d'en faire un bilan, bien que les domaines de recherche ouverts par ces travaux donnent encore régulièrement naissance à de nouveaux résultats.Seminal models of the endogenous growth literature have set a traditional framework for the representation of innovation in macroeconomic models. This framework happens to be simple and easy to handle in a macrodynamic setting. However, it offers a poor representation of the innovation process itself, and of its inclusion in the market economy. There is no reason to think that the conclusions that one can draw from these models are not affected by such a simplicity. Accordingly, several recent theoretical papers aim at deepening the description of the innovation process and of its effect on growth. In this paper, we try to review this recent literature, and to highlight the main conclusions of a still very active field.
- Marché du travail et politiques économiques en UEM - Loïc Cadiou, Stéphanie Guichard, Mathilde Maurel p. 173-197 Les institutions et le fonctionnement des marchés du travail en Europe varient significativement d'un pays à l'autre. De même, nombre d'études économétriques soulignent l'hétérogénéité des comportements de fixations des salaires et de demande d'emplois. Il reste toutefois à évaluer les implications de ces différences pour l'ajustement macro-économique en UEM. Cette étude propose une telle évaluation en s 'appuyant sur une représentation simplifiée de l'économie, intégrant les principaux mécanismes économiques à l'œuvre et calibrée à partir des résultats de travaux d'estimation récents. Elle montre que les différences de fonctionnement des marchés du travail européens ne devraient pas compliquer la gestion macro-économique en Europe, dans la mesure où elles n'induisent pas des comportements suffisamment dissemblables pour qu'un choc commun affecte très différemment les pays de l'Union monétaire. Par ailleurs, dans l'ensemble des pays étudiés, le marché du travail est peu flexible, en particulier en raison de la faible sensibilité des salaires au taux de chômage. Bien que l'UEM puisse entraîner une modification de ces comportements ou la mise en place de réformes, il apparaît prématuré de compter sur une plus grande flexibilité du marché du travail pour compenser la moindre autonomie des politiques conjoncturelles des pays participant à la monnaie unique.
- Commentaire de l'article de L. Cadiou, S. Guichard et M. Maurel - Yannick L'Horty p. 199-209
- Résumés - p. 211-215