Contenu du sommaire
Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. 16, no. 3, 2002 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- A quoi sert la prime pour l'emploi ? - Pierre Cahuc p. 3-61 Cet article analyse les conséquences de la prime pour l'emploi, instituée par la loi du 30 mai 2001, à la lumière des expériences étrangères de valorisation du travail. Il soutient que les caractéristiques du marché du travail français impliquent que le dispositif actuel de prime pour l'emploi a des effets négligeables en matière de création d'emploi et un impact redistributif relativement faible. Cet article discute aussi d'éléments susceptibles d'améliorer l'efficacité redistributive et incitative du dispositif actuel.This paper analyzes the consequence of the prime pour l'emploi, a tax credit introduced in France in May 2001. It is argued that the prime pour l'emploi will have only négligeable effects on job creation and some small redistributive consequences. Some elements, likely to improve the efficiency of the current system, are discussed.
- Soutenabilité des finances publiques et gestion actif/passif de l'Etat - Benoît C?uré p. 63-90 Cet article propose de mieux intégrer les enjeux de soutenabilité intertemporelle dans la définition des politiques publiques, en particulier dans la programmation budgétaire pluriannuelle. Les progrès de la comptabilité nationale ont permis de définir la notion de valeur nette du patrimoine de l'Etat ; on propose ici la notion plus large de richesse nette qui prend en compte les avoirs et les engagements hors-bilan. On discute alors la perspective d'une gestion actif/passif du bilan de l'Etat qui intégrerait ces enjeux et on présente l'état de la réflexion européenne sur ces questions.This article advocates a more effective mechanism for assessing fiscal sustainability in medium-term budgetary policymaking. While national accounting systems have introduced the concept of « net value » of governments, we shall present a concept of « net wealth » reflecting balance sheet and off-balance-sheet items. We shall then examine the possible objectives of long-term fiscal management: fiscal sustainability, off-balance-sheet risk provisioning, and asset/liability management in a given revenue and expenditure scenario. Last, we shall consider the specific imperatives related to membership in the European economic and monetary union.
- Asymétries budgétaires dans la zone euro, un essai de modélisation du Pacte de stabilité - Jérôme Creel p. 91-127 Cet article envisage comment le Pacte de stabilité, en introduisant des contraintes sur les instruments de politique économique, peut conduire à un équilibre non optimal. Les pays dont les finances publiques sont « saines » peuvent voir leurs marges de manœuvre budgétaires se réduire considérablement du fait de l'incapacité des pays aux finances publiques déséquilibrées à engager une politique de stabilisation. Cette externalité négative s'applique aussi à la banque centrale : elle est susceptible de devoir s'impliquer davantage dans une politique de stabilisation macroéconomique. Pour illustrer ces mécanismes, un modèle dynamique à deux pays en union monétaire est présenté. Y sont incorporés des comportements patrimoniaux des ménages, permettant d'étudier précisément les implications de l'accumulation de dette publique sur les politiques monétaire et budgétaire à court et long terme. Au final, une coordination étroite entre les gouvernements et la ВСЕ est d'autant plus souhaitable que les dif- férentes externalités envisagées sont importantes.In this paper, we show how the Stability and Growth Pact can lead to a suboptimal macroeconomic equilibrium. Eurozone countries with sound public finances can undergo a sharp reduction in their fiscal margins for manoeuvre because of the inability of countries with unbalanced public finances to implement an active fiscal policy. This negative feedback effect also applies to the central bank: it may have to get more involved in the macroeconomic stabilisation of the whole EU. To illustrate these feedback effects, we use a two-country model in a monetary union with dynamics. Households' behaviour incorporates a wealth component. This enables a precise study of the different implications of public debt growth on the design of monetary and fiscal policies from the short to the long run. At last, gains from co-ordination are substantial and grow with the level of the feedback effects.
- Asymétries d'information et richesse immatérielle de l'entreprise - Philippe Gagnepain, Marc Ivaldi p. 129-153 Les économètres ont estimé des frontières de coût et de production afin d'évaluer l'inefficacité des entreprises. En parallèle, les économistes ont considéré des problèmes d'information asymétrique dans les relations contractuelles entre des principaux et des agents. Cet article propose de faire coïncider ces deux approches. On y construit des frontières structurelles où le terme d'inefficacité est en partie endogène et dépend des contraintes économiques qui pèsent sur l'activité d'un producteur. Des données sur la régulation du transport urbain en France sont utilisées afin d'illustrer notre méthode.Econometricians working on stochastic production and cost frontiers have been interested in estimating the inefficiency of firms. At the same time, economists have considered problems of asymmetric information arising in the contractual relationships between principals and agents. This article is an attempt to make these two approaches to coincide. We propose to construct structural frontiers where the global inefficiency term is partly endogenous and depends on the economic constraints impinging on the activity of a producer. We illustrate our methodology with data on the French urban transport regulation.
- Croissance économique et diffusion des TIC : le cas de la France sur longue période (1980-2000) - Gilbert Cette, Jacques Mairesse, Yusuf Kocoglu p. 155-192 Croissance économique et diffusion des TIC : le cas de la France sur longue période (1980-2000) La contribution des technologies de l'information et de la communication (TIC) à la croissance du PIB et de la productivité du travail serait en France de l'ordre de 0,2 à 0,3 % par an sur l'ensemble de la période 1980- 2000. Elle aurait connu une forte augmentation sur la seconde moitié des années 1990, en même temps que la contribution de la productivité globale des facteurs. Cette contribution des TIC serait deux fois plus forte dans les activités de services que dans l'industrie. La productivité globale des facteurs (PGF) a été beaucoup plus importante dans les activités productrices de TIC que dans les activités utilisatrices. Nos évaluations aboutissent à des enseignements qualitativement proches de ceux concernant les Etats-Unis où la contribution des TIC parait cependant quantitativement beaucoup plus forte.The contribution of information and communication technology (ICT) to GDP growth and labour productivity growth in France is estimated to lie between 0.2 % and 0.3 % per year over the entire 1980-2000 period. According to our estimates, it increased sharply in the second half of the 1990s, in sync with the rise in the contribution of total factor productivity (TFP). The contribution of ICT was twice as strong in the service sector than in industry. Total factor productivity was much higher in the ICT-producing sectors than in those using it. Our estimates show that, in qualitative terms, productivity gains in Europe are close to those in the US, where the quantitative contribution appears nevertheless much stronger.
- Coûts de transaction et contrats incomplets - M'Hand Farès, Stéphane Saussier p. 193-230 Dans cet article, nous nous proposons de comparer deux théories des contrats : la théorie des coûts de transaction et la théorie des contrats incomplets. Pour cela, nous commençons par étudier ce qui est à la source de l'analogie entre ces deux théories, à savoir l'incomplétude contractuelle. Nous montrons que pour ces deux théories l'origine de l'incomplétude contractuelle est différente. Partant de ce constat, nous montrons que si ces deux théories ont des fondements différents, elles traitent cependant de questions connexes : l'intégration verticale et les relations inter-entreprises. Nous mettons néanmoins en lumière de pro- fondes divergences dans les explications avancées par ces deux axes théoriques.In this paper, we compare two theories of contract: the transaction cost theory and the incomplete contract theory. Our starting point is to study what is common to the two theoretical frameworks, that is to say the incompleteness of contracting. We show that the source of incompleteness is not the same in the two theories. If they have different foundations, they nevertheless study common questions : vertical integration and interfirms relationships. However, we point out substantial differences in their explanations of such phenomena.
- Résumés - p. 231-234