Contenu du sommaire : France 2008, terre inhospitalière

France 2008, terre inhospitalière

• Les chiffres des migrations et ce qu'ils nous disent - Catherine Wihtol de Wenden p. 4
  On parle aujourd'hui de circulation migratoire : beaucoup de migrants aspirent à circuler sans nécessairement souhaiter se sédentariser définitivement et beaucoup de pays d'accueil croient pouvoir résoudre ainsi le difficile problème de l'intégration. Le plus grand risque est celui de ne rien faire, car les migrations clandestines interpellent un monde en mouvement, dépourvu de règles communes.
• Le déni du droit de demander asile - Catherine Teitgen-Colly p. 9
  Le contexte actuel est celui du dévoiement du droit d'asile favorisé par les craintes des Etats européens dont la France, de voir se développer immigration clandestine, criminalité organisée ou terrorisme international. Ces dernières années s'est construite une politique européenne qui s'est détournée de la figure emblématique d'un réfugié à protéger pour les valeurs qu'il incarne, pour se focaliser sur celle, discréditée, d'un demandeur d'asile à écarter.
• Une industrie de l'éloignement : la rétention administrative - Nicolas Fischer p. 18
  Des centres de rétention administrative, le public français ne retiendra probablement dans l'actualité récente que le mouvement de protestation aux centres de Vincennes et du Mesnil-Amelot (Roissy). Ces lieux dévolus à l'enfermement extrajudiciaire des étrangers en instance d'expulsion ou de reconduite à la frontière existent pourtant depuis plus de 25 ans.
• Entre espoir et défiance : enfants immigrés, enfants de l'immigration à l'école laïque - Francine Best p. 22
  L'école laïque, parce qu'elle reçoit et accueille côte à côte des enfants de tous horizons, dont les familles ont ou n'ont pas de pratiques religieuses, devrait être apte à construire une culture commune ouverte à la diversité culturelle, à enseigner des savoirs rationnels, à lutter contre tout obscurantisme. Encore faut-il que notre République ne se montre pas incapable de mettre en place des politiques cohérentes !
• Le travail immigré : à qui profite-t-il ? - Pascal Peres et Bruno Segur p. 25
  Politiquement, le travail immigré, clandestin ou non, a, au cours du dernier quart de siècle, surtout bénéficié chez nous au Front National. Il bénéficiera mieux au pays tout entier si la classe politique propose des solutions pour maintenir son utilité économique et pour corriger ses injustices. Car les avantages qu'il procure aux employeurs et aux consommateurs posent un problème éthique.
• Europe : les "bons" immigrés auront une Carte bleue - Yvon Beguivin p. 30
  L'Union européenne est prise dans la contradiction essentielle de sa politique d'immigration, entre le maintien de son objectif sécuritaire et les nécessités de l'entrouverture de ses frontières pour des raisons de dynamisme économique, de faiblesse démographique et de compétitivité internationale ; mais que veut-on cacher derrière le fameux slogan de l'“immigration choisie” ?
• De l'industrie des étrangers à l'usage du monde : le tourisme et le nouveau rapport à l'autre - Rémy Knafou p. 35
  Le tourisme présente cette remarquable spécificité - bien qu'elle soit travestie par l'emploi d'un vocabulaire guerrier : “conquête” “invasion”, “ruée”, “hordes” - d'être le seul mouvement de masse visant à se rendre pacifiquement dans un territoire étranger, mais être touriste, c'est aussi faire l'apprentissage de l'altérité, en devenant à son tour l'étranger.
• Exemple à suivre : Des "Petits Riens" qui font toute la différence