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L'étude est principalement consacrée aux effets de la création de la C.E.E. sur les échanges internationaux. Première puissance commerciale du monde, pour l'importance de ses échanges extérieurs, structurellement très articulée sur le commerce international, la C.E.E. possède en outre une structure douanière très favorable à ce commerce : on ne décèle, depuis sa création, aucune tendance à l'autarcie, ni « absolue », ni « relative ». L'analyse des échanges communautaires, d'un point de vue aussi bien géographique que structurel, montre d'autre part que l'évolution de ces échanges obéit aux mêmes tendances que le reste du commerce international : développement croissant des échanges entre pays industrialisés ; part de plus en plus grande des produits industriels dans l'ensemble de ces échanges. La dernière partie de l'étude a trait aux conséquences de la création de la C.E.E. sur la croissance des pays membres. Si l'effet Marché Commun semble avoir été plus stimulant pour la France en matière agricole qu'en matière industrielle, contrairement à ce qui s'est vérifié chez les autres partenaires, il ne semble pas en revanche qu'il se soit produit chez les Six, conformément à la théorie classique, des changements de spécialisation, dans un sens plus favorable à la division internationale du travail.

Cette étude schématique sur les perspectives de la coopération européenne a pour but d'explorer, en extrapolant l'évolution actuelle, les différentes voies — coopération bilatérale — coopération multilatérale — dans lesquelles peuvent s'engager à moyen terme les relations européennes. Elle constitue le cadre général d'une série d'études plus approfondies sur les problèmes spécifiques de la coopération économique européenne, tels que l'harmonisation des politiques commerciales au sein de la C.E.E., la mise au point d'une politique monétaire européenne (études réalisées) ou les perspectives de l'entrée de l'Angleterre dans le Marché Commun (études en cours). La présente étude a fait l'objet de deux réunions de travail (mai et juin 1969). Ce document tient compte des remarques et des observations présentées au cours de ces réunions.

Les exportations de produits industriels des quatre plus grands pays d'Europe Occidentale — Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni — sont prises comme indices de leur potentiel industriel respectif. L'évolution de ces exportations depuis le début des années cinquante fait l'objet d'une analyse détaillée par sections (suivant la nomenclature de la CTCI) et par groupes de produits. Elle met en lumière le déclin très net de la Grande-Bretagne en tant que fournisseur de produits industriels du reste du monde, la stagnation de la France, et l'avance très nette de l'Allemagne et de l'Italie. D'après l'auteur de l'article, aucun schéma explicatif ne peut rendre compte de ces disparités.