L'auteur soutient dans ce travail que le sous-développement n'est pas un moment ou une étape dans l'évolution d'une société isolée mais au contraire fait partie du processus historique global de développement capitaliste. Sous-développement et développement devraient être considérés comme les deux faces d'un même processus universel qui se manifeste simultanément sous la forme de ces deux phénomènes liés fonctionnellement et ayant l'un sur l'autre des effets d'interaction et de conditionnement mutuel. Le système se polarise ainsi de deux points de vue : d'une part, il y a polarisation entre pays développés industrialisés, centres de domination avancés et pays sous-développés, retardés, pauvres, périphériques et dépendants ; d'autre part, il y a polarisation à l'intérieur des pays respectifs entre espaces, groupes sociaux, et activités économiques avancées et modernes et espaces, groupes sociaux, et activités attardées et dépendante. L'auteur suggère en outre que les activités, régions et groupes sociaux développés et modernes dans les divers pays seraient associés directement ou indirectement aux secteurs les plus productifs et les plus dynamiques du système capitaliste international ; ce système se forme autour d'une structure productive très dynamique et qui connaît un degré croissant d'intégration internationale par l'intermédiaire des grandes corporations transnationales. On signale en conclusion que la pénétration rapide et profonde des filiales des corporations multinationales dans les économies nationales conduit en dernière analyse à un processus de désintégration nationale à la fois dans le domaine économique et dans le domaine social, politique et culturel.