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Analysant les principaux événements depuis la deuxième guerre mondiale, l'auteur s'efforce de définir les réactions que suscite à l'extérieur la politique étrangère française. Bien que celle-ci continue à être fortement influencée par les options fondamentales du gaullisme, on constate une certaine réorientation, notamment en ce qui concerne les rapports avec les Etats-Unis, et le souci d'adapter la diplomatie de la France à ses possibilités réelles.

"L'ere Brandt", prometteuse de changements, s'est achevée sans que la réunification de l'Allemagne soit davantage à portée de la main qu'à la fin de "l'ère Adenauer". La réunification de leur pays reste pourtant pour les Allemands un but primordial, quoiqu'hypothétique. Les alliés de la République fédérale devraient témoigner davantage de compréhension pour cet objectif, car un peuple ne peut renoncer à son identité nationale sans risquer l'aliénation politique. Les craintes éprouvées à propos de l'Allemagne sont surfaites, car la République fédérale d'Helmut Schmidt et de Hans-Dietrich Genscher est à nouveau consciente des impératifs formulés dans les années 50 et de l'option irréversible pour la démocratie et le libéralisme. Le mécanisme de réunification "bahrien" (Allemagne des Allemands) s'est enlisé dans les mirages de l'Ostpolitik. Puissance moyenne dans l'Europe occidentale, la République fédérale cherche sa place avec l'Europe dans le monde de demain.

L'auteur traite de problèmes fondamentaux qui intéressent la sécurité extérieure de la Suède : la crédibilité de sa politique de neutralité et les conditions internes du maintien et du développement d'une défense nationale. Cette étude a fait l'objet d'un exposé au cours d'une réunion de l'International Institute for Strategic Studies à Londres, le 7 octobre 1974.

Le passage d'une "ère de confrontation" à une "ère de négociation" dans les relations soviéto-américaines a été marqué par des accords de limitation des armements stratégiques et l'établissement d'un mécanisme de consultation en cas de crise, toutes mesures ayant pour effet de privilégier le dialogue bilatéral entre les deux Grands au détriment des consultations inter-alliées. Confrontés à cette nouvelle situation, les membres européens de l'alliance atlantique ont voulu affirmer leur identité mais se sont heurtés à des obstacles insurmontables dans le domaine de la défense. Dans un avenir prévisible, les alliances resteront probablement le cadre de la sécurité en Europe, ce qui n'exclut pas un approfondissement de la détente.

La faiblesse des ressources énergétiques propres de l'Europe représente pour elle un grave inconvénient dans sa position relative par rapport aux Etats-Unis. La hausse très importante des prix internationaux des pétroles bruts déséquilibre durablement la balance commerciale de la plupart des pays européens, alors qu'elle permet aux Etats-Unis de développer ses ressources propres à un niveau pratiquement autarcique. En outre, elle entraîne un transfert non négligeable des revenus au détriment de l'Europe, ce qui n'est pas le cas pour les Etats-Unis. Enfin, le coût de l'énergie devenant plus cher en moyenne en Europe qu'aux Etats-Unis, la compétitivité de celle-ci tendra normalement à se réduire vis-à-vis de ces derniers, bien que dans le court terme les signes de récession paraissent aux Etats-Unis plus dramatiques qu'en Europe.