Contenu du sommaire
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 33, no. 1, 1982 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Information imparfaite et économie publique - Jean-Jacques Laffont p. 5-29 Une caractéristique essentielle des systèmes économiques est la décentralisation de l'information. Lorsqu'une décision collective doit être prise, le décideur social doit rassembler une information dont chaque agent possède des éléments qu'il est le seul à connaître. Par suite il se pose le problème du comportement stratégique vis-à-vis de cette information détenue de façon privative. Etant donné une fonction de choix social qui associe aux caractéristiques informationnelles des agents une décision collective souhaitée par le décideur social, comment peut-on la concrétiser, c'est-à-dire trouver un jeu dont les équilibres stratégiques conduisent à la décision souhaitée ? L'objectif de cette note est d'exposer la problématique générale de la concrétisation et d'en présenter quelques résultats pour des problèmes classiques d'économie publique.Imperfect information and public economics Jean-Jacques Laffont Decentralization of information is an essential characteristic of economic Systems. To take a collective decision, the decision maker must gather pieces of information which are privately owned. Strategic behavior with respect to this information must then be expected. Given a social choice function which associates to agents' informational characteristics a collective décision desired by thé décision maker, how is it possible to implement it, i.e. to find a game the strategic equilibria of which lead to the desired decision. The purpose of this note is to present the implementation problem and to give some results obtained in public economics.
- Valeurs et prix de production. Le cas des productions jointes - Dominique Levy, Gérard Dumenil p. 30-70 Les systèmes de prix de production fondés sur le formalisme des productions jointes posent encore aux économistes de nombreux problèmes. On sait que, dans ces hypothèses, les prix et les valeurs auxquels conduit la résolution des équations, ne sont pas nécessairement positifs. Dans certains cas, l'existence de prix de proproduction positifs s'associe à celle des valeurs négatives. Ces résultats ont donc été à l'origine de nouvelles attaques contre la théorie de la valeur travail. Cet article propose en premier lieu une formulation rigoureuse des conditions de la positivité des valeurs et des prix, par rapport à une logique unificatrice de supériorité ou d'infériorité des procédés de production, que nous nommons « surclassement ». Sur cette base, un retour aux concepts fondamentaux permet d'écarter la notion de valeur négative, comme non pertinente. La négativité n'est jamais le fait de la valeur au sens du travail incorporé, mais le symptôme de l'impossibilité de l'affectation du travail à des biens que le système ne peut pas obtenir comme produit net. Du point de vue des prix de production, on substitue à l'idée de prix négatifs celle des limites de l'aptitude d'une technique à la concurrence : parmi tous les systèmes de prix concevables, aucun ne garantit l'égale rémunération des travaux, d'une part, et des capitaux, d'autre part. On montre enfin que, face à une telle situation, le processus concurrentiel tend lui-même à rétablir les conditions de l'uniformité des taux de profit, en désignant par leur défaut de rentabilité les procédés inférieurs responsables des « surclassements » indiqués précédemment. Sont ainsi créées les conditions de leur élimination.Defined as « embodied labour ». Negativity appears to be a symptom of the impossible allocation of labour to commodities where these cannot be obtained as net output of the system. As far as production prices are concerned, we substituted the idea of competitive process limits for the concept of negative prices : of all the conceivable price Systems, none lead simultaneously to an equal remuneration of workers, on the one hand, and capitalists, on the other. Eventually we established that when faced with this kind of situation the competitive process itself works out the conditions for a general rate of profit. Inferior productive processes, previously responsible for « outclassment », are designated by a lack of profitabilite leading to their elimination.
- L'insertion dans le temps des processus de production et son impact sur la répartition et la productivité - Antoine Delarue p. 71-106 Cet article généralise le modèle à production simple de Sraffa, en introduisant successivement : a) des périodicités de rémunération spécifiques à chaque type de main-d'œuvre, b) des durées de fabrication spécifiques à chaque industrie, c) des durées de vie, interprétées comme intervalles de renouvellement de stocks, variables selon les produits. Ces trois extensions s'avèrent complémentaires, en ce sens que la formalisation finalement obtenue apparaît, à la différence du modèle de Sraffa de départ et de chacune des généralisations partielles, invariante par rapport au choix du référentiel temporel. Ce nouveau modèle, appelé production simple généralisée (P.S.G.), conserve une structure matricielle à la Leontieff très proche de celle du modèle de Sraffa, mais il n'y a plus, comme dans ce dernier, antagonisme fondamental entre profit et salaire. Ceux-ci peuvent, au moins sur un certain intervalle, évoluer dans le même sens. Enfin, la prise en compte explicite de l'insertion dans le temps des processus de production permet de définir un nouveau type de progrès technique, de nature logistique, qui correspond à des modifications des paramètres temporels qui ont été introduits et dont on montre que l'impact sur les salaires et la productivité peut être aussi important que celui des évolutions des coefficients purement techniques.The timing of interrelated production processes and its impact on income distribution and productivity Antoine Delarue This paper extends Sraffa's Single product model through thé introduction of three sets of time parameters relative to : — the recurrence of the payment of wages which may differ along the various labor or force, — the manufacturing delays of the various commodities produced by the economy, — the economie lifes of the various types of machines and similarly the durations between stock renewal for the non durable goods. These three extensions which are performed separately prove to be complemental since the combined generalization appears to be independent of the choice of the time reference which is used in measuring the profit and wages rates, a property that neither the three partial extensions nor Sraffa's original scheme do share. Although this « generalized single product model » (GSP) maintains a matrix form simïlar to Sraffa original models, its behavior and economic relevance appears quite different on two counts. First, for a given set of interrelated production processes and timing paramaters, wages and profit rates may now, at least over a certain span, move in the same direction. Secondly, changes in the time parameters used in the model can be accounted for dis'tinctly. This enables us to define a, new concept of technical progress which is relative to the timing of the economic activities and whose impact on wages and productivity appears potentially as important as the traditionnal concept based on changes in I/O coefficients.
- Pouvoir de monopole et répartition salaires-profits - David Encaoua, Bernard Franck p. 107-131 Monopole power and distributive shares David Encaoua, Bernard Franck Starting from the theory tvhich relates relative factor shares to monopoly power, we try here to explain cross-industrial variations in the distribution of value-added. The model is tested upon a sample of 270 french industries for the year 1974. In the first section, we show that relative shares are significantly linked with a set of market structure variables which are determinants of monopoly power. Notably, the share of gross profits is an increasing function of sellers concentration. In the second section, we take into account the internal structure of industries. We distinguish industries where most firms are isolated and single-product from industries dominated by subsidiaries of large industrial groups. These groups constitue a form of organisation which seems to us similar to the U.S. multidivisionnal corporation. The relation previously tested is still observed in the first category of industries but does not work any more in the industries where groups are strongly implanted. It seems so that, in these industries, distributive shares are not influenced by market power variables but rather by the properties of the structural organization of industrial groups which enables them to capture benefits of internal coordination and to secure a higher share of value-addes.Monopole power and distributive shares David Encaoua, Bernard Franck Starting from the theory tvhich relates relative factor shares to monopoly power, we try here to explain cross-industrial variations in the distribution of value-added. The model is tested upon a sample of 270 french industries for the year 1974. In the first section, we show that relative shares are significantly linked with a set of market structure variables which are determinants of monopoly power. Notably, the share of gross profits is an increasing function of sellers concentration. In the second section, we take into account the internal structure of industries. We distinguish industries where most firms are isolated and single-product from industries dominated by subsidiaries of large industrial groups. These groups constitue a form of organisation which seems to us similar to the U.S. multidivisionnal corporation. The relation previously tested is still observed in the first category of industries but does not work any more in the industries where groups are strongly implanted. It seems so that, in these industries, distributive shares are not influenced by market power variables but rather by the properties of the structural organization of industrial groups which enables them to capture benefits of internal coordination and to secure a higher share of value-addes.
- Réflexions sur l'analyse sismondienne de la formation des prix - Richard Arena p. 132-149
- Chronique de la pensée économique en Italie - Henri Bartoli p. 150-159
- Déséquilibres et préférences de politique économique : Secondes lectures de Keynes, d'Aftalion et de quelques autres - Jean Weiller p. 160-175
- Résumé des articles / abstracts - p. 176-180