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Dans quelle mesure les faits récents en France conforteraient une opinion largement répandue parmi les économistes français, qui tendrait à rejeter les thèses traditionnelles de l'inflation au profit d'explications dont l'origine serait structurelle ou sectorielle ? Nous avons tenté d'éclairer cette question en ajustant une grande variété d'équations uniques estimant le taux d'inflation trimestriel en France sur la période 1961-1975. C'est ainsi que nous avons régressé le taux d'inflation sur les prix en francs des biens étrangers, un indice général de la pression inflationniste salariale, la croissance monétaire, et diverses variables sectorielles et structurelles. Les résultats que nous obtenons sont favorables aux hypothèses traditionnelles, mais sont totalement négatifs quant aux hypothèses sectorielles et structurelles. L'expérience française est par conséquent en complète contradiction avec le climat intellectuel général qui règne dans certains milieux en France.

Cette étude s'attache à apprécier la différenciation des comportements de prix entre deux grands types de secteurs industriels, ainsi que la modification de ces comportements lors de l'accélération du mouvement inflationniste survenu en 1969-1970. Les résultats économétriques font apparaître des oppositions assez tranchées entre les secteurs et entre les périodes d'analyse. Les prix des biens intermédiaires se révèlent en effet plus flexibles, relativement sensibles aux fluctuations de la demande, et reflètent rapidement les variations des coûts de production ; tandis que les prix des biens de consommation finale se caractérisent par un profil moins heurté, une répercussion plus lente de leurs coûts de production, et ne semblent pas affectés par les altérations de la demande. De même, la déformation des comportements s'est faite dans un sens différent dans les deux secteurs, à l'occasion du passage à une phase accélérée d'inflation. On a cherché à dégager de ces observations une représentation dynamique de l'inflation qui prendrait son impulsion au niveau des secteurs de base de l'économie, tandis que les secteurs proches de la demande finale contribueraient à la propager et à la consolider à moyen terme. Ces résultats mettent également en évidence les risques qui s'attachent aux politiques de régulation par la demande globale, dans la mesure où elles sont suscpetibles d'engendrer des distorsions dans la structure des prix relatifs qui peuvent s'avérer dangereuses à terme.

Les dernières œuvres de Keynes (Théorie générale, Plan Keynes} contiennent la proposition, parfaitement ignorée aujourd'hui, de taxer les encaisses des par­ticuliers et des entreprises ou les réserves des Etats dans le but d'empêcher la thésaurisation monétaire et les déséquilibres des balances des paiements. Cette idée trouve sa source dans les œuvres d'auteurs eux-mêmes injustement méconnus : Boisguilbert, Proudhon, Gesell ; elle est liée chez les deux derniers auteurs à la défense d'un taux d'intérêt nul. Ces diverses propositions sont étudiées dans l'article et examinées à la lumière de la Théorie générale et de la théorie moderne de la monnaie. Finalement, il est démontré qu'une réforme du type Gesell-Keynes augmenterait notablement les chances d'atteindre le plein emploi sans inflation.

Les notions de surplus sont utilisées pour évaluer la perte économique et les effets de répartition induits par les cycles agricoles. Quand le cycle est régulier, la perte collective et les transferts prennent une forme simple en fonction de l'amplitude des prix et des quantités. Le rôle redistributif du secteur intermédiaire est discuté en fonction du mode de formation des marges. Trois politiques de stabilisation (retrait des excédents, paiements compensatoires et stockage) sont évaluées en terme de bilan économique et d'impact sur la répartition des revenus et sur les dépenses publiques.