Contenu du sommaire : Mélanges Jean Lhomme - Economie sociale
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 25, no. 4, 1974 |
Titre du numéro | Mélanges Jean Lhomme - Economie sociale |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Plan, marché et production des services des administrations - Pierre Bauchet p. 514-546 Planning and administration services Following the meaning of « les administrations » in the french national accounting System, these institutions create part of the national product. The first question concerns what category of planning interfers with the geniuine behaviour of « les administrations » ; centralized or decentralized ? real or supposed ? Then, what is the most effective way to interfere ? The emphases lay on decentralization have some consequences on the concept itself, since the decentralized administrations can't any more be producers of no market services.Planning and administration services Following the meaning of « les administrations » in the french national accounting System, these institutions create part of the national product. The first question concerns what category of planning interfers with the geniuine behaviour of « les administrations » ; centralized or decentralized ? real or supposed ? Then, what is the most effective way to interfere ? The emphases lay on decentralization have some consequences on the concept itself, since the decentralized administrations can't any more be producers of no market services.
- Signification et perspectives de 'l'Economie sociale - Emile Lévy p. 547-577 Signification et perspectives de l'economie sociale Ce que l'on désigne aujourd'hui par les termes d'économie sociale permet-il de définir le champ d'investigation et les méthodes d'analyse spécifiques d'une nouvelle discipline ? Après avoir passé en revue les différents critères qui peuvent fonder la distinction entre l'économique et le social, on constate qu'aucun d'eux ne fournit le principe d'une opposition claire, mais que tous contribuent à en souligner un aspect. En fait il y a une très grande imbrication entre ces deux formes de la vie collective, leur distinction n'ayant qu'une signification relative et historique ; et l'économie sociale entend précisément traduire cette imbrication. Elle peut être définie tant par son domaine d'analyse (agents concernés, finalités de l'action collective visées, processus d'ajustement des moyens aux fins) que par ses méthodes et son caractère multidisciplinaire. Quant à ses orientations actuelles, les principales se situent sur le plan de l'analyse et des mesures du bien-être (indicateurs sociaux, comptes sociaux), celui des études décisionnelles et des analyses de système à but cognitif, celui de la prospective et de la planification sociales. Ce qui permet de définir l'économie sociale par son caractère de plus en plus analytique (au sens élargi) et tout à la fois par son orientation profondément politique.Social economics: meaning and prospects Is Social Economics a new scientific branch, with a specifie object and specific methods ? Different criteria can be advanced in order to precise the border line between the economic and the social aspect. But none of them can be sufficient, even if all contribute to enlight this distinction. Because there is a very strong imbrication between these two aspects of collective life, and because this opposition has only an historical sense, social economics have to express this overlapping. Social economics can be defined by their analytical object (the group concerned, the objectives pursued through social welfare services the adjustment processes from means to objectives) and also by their methods and their multidisciplinary aspect. Their present orientations are : welfare concepts and measurements (social indicators, social accounting), decision~waking studies and system analysis on social problems, social long-range planning. And all that shows the increasing analytical aspect of social economics and, at the same fime, their deeply political character.
- Anthropologie des économistes - André Nicolaï p. 578-610 Anthropologie des économistes La crise de la « science » économique est surtout celle des économistes. A) The history of économies may be divided into four periods : 1) from the 16th le discours des praticiens est récupéré par la philosophie sociale; 2) de 1840 à 1870 la théorie classique se dégrade en apologétique, aussitôt contestée conceptuellement et pratiquement; 3) de 1870 aux années 1920 les contradictions sociales s'aggravent tandis que le marginalisme s'isole des autres anthropologies sociales; 4) depuis s'opère une convergence mais sans intégration. B) La science naît de l'idéologie: 1) la sociologie de la connaissance s'attache à trouver le noyau rationnel enfermé dans l'idéologie; 2) dans les disciplines anthropologiques le critère de la vérification par la pratique prend une acception spécifique ; 3) une application à quelques économistes pris à titre d'exemple.Economists' anthropology The crisis of economics is mainly the economists' crisis. A) The history of economics may be divided into four periods : 1) from the 16th century to J.S. Mill, the practising economist language was captured by social philosophy ; 2) from 1840 to 1870, the classical theory degraded into apologetics which is immediately disputed both conceptually and practicaily; 3) from 1870 to the 1920 s, the social contradictions worsened while marginalism was separated from other social anthropologies ; 4) since that time, we have witnessed a convergence without integration. B) Science stems from ideology: 1) the sociology of knowledge has as its objective to find out the rational core within ideology ; 2) in anthropological branches the praxis criterium of thruth is taking on a specifie meaning ; 3) An illustration of this argument is given in a study of some economists.
- Le patrimoine des salariés et inactifs de 1949 à 1967 - André Masson, André Babeau, Dominique Strauss-Kahn p. 611-634 Le patrimoine des salariés et inactifs de 1949 à 1967 Afin d'étudier les inégalités dans la distribution des fortunes, les auteurs ont formalisé les processus d'accumulation des patrimoines des ménages. A partir de conditions initiales — distribution des patrimoines selon l'âge en début de simulation — et d'informations sur les différentes variables qui sont à l'origine de l'accumulation, on tente de reconstituer la distribution des patrimoines selon l'âge n années plus tard. Certaines de ces variables sont exogènes, comme les revenus du travail ou les fluctuations des prix des actifs, d'autres sont endogènes, c'est le cas des flux intergénérationnels (héritages et donations). La simulation de l'évolution du patrimoine moyen de chaque classe d'âge entre 1949 et 1967 pour une population formée des salariés et des inactifs français, permet tout d'abord de décomposer en effet-volume et en effet-prix la croissance des stocks détenus par ces ménages. Ensuite, elle fournit des indications sur la part du patrimoine qui est accumulée et la part qui est héritée. Enfin, elle autorise une meilleure interprétation de la forme de la distribution des patrimoines selon l'âge en 1967.The growth of wealth for wage earners and pensioners between 1949 and 1967 In order to study the disparities in the distribution of wealth, the authors have formalized the households accumulation processes. On the basis of an initial situation characterized by the age distribution of wealth (at the beginning of the simulation) and using data on the different variables bringing about accumulation, an attempt is made to establish the age distribution of wealth n years later. Some of these variables are exogeneous, for instance wages and variations in the priee of assets, the others are endogeneous, so are the flows between generations (inheritances and gifts inter vivos). The evolution of the average wealth in each age group between 1949 and 1967 for a sample of french wage-earners and pensioners has been simulated. It permits to distinguish in the growth of the households assets a priee effects and a real effect. It also helps to differenciate the inherited from the accumulated wealth. Morever it allows to explain in a better way the shape of the age distribution of wealth in 1967.
- La redistribution des revenus en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis - Christian Morrisson, Philippe Cazenave p. 635-671 La redistribution des revenus aux Etats-Unis, en France et en Grande-Bretagne Cet article compare d'abord la redistribution observée dans ces trois pays selon les deux hypothèses, A (répartition uniforme des dépenses collectives) ou B (répartition de ces dépenses analogue à celle des revenus avant intervention). La redistribution diminue toujours C le taux de concentration des revenus, de 12 à 14 points dans l'hypothèse A ou de 5 à 10 points dans l'hypothèse B. La baisse maximale de C est atteinte dans le pays (la Grande-Bretagne) où la distribution avant intervention est la moins concentrée. La deuxième partie interprète la redistribution entre tranches de revenus en utilisant des modèles fondés sur l'hypothèse de transferts volontaires. D'après le critère de la somme pondérée des valeurs absolues des écarts, le modèle où le transfert de j à i est une fonction de (Yj— Yi)β s'avère le plus satisfaisant. Les différences entre redistribution théorique et redistribution observée sont significatives. En effet en Grande-Bretagne le premier décile reçoit plus que les valeurs indiquées par le modèle alors qu'en France et aux Etats-Unis il reçoit moins. Dans les trois pays, et notamment en France et aux Etats-Unis, les membres des 7e, 8e et 9e déciles bénéficient d'une situation privilégiée : le transfert négatif observé est inférieur au transfert théorique. La comparaison des transferts théoriques et observés permet d'interpréter ces derniers comme la résultante de transferts volontaires et de transferts forcés en situation d'incertitude.Income redistribution in U.S.A., France and Great Britain This paper first compares redistribution as seen in these 3 countries according to 2 hypothesis : A (uniform distribution of general expendif tires), B (similar distribution to that of primat y incomes). Redistribution always lessens R (concentration ratio whose limits are 0 and 100) from 12 to 14 points in the A hypothesis and from 5 to 10 points in the B hypothesis. The highest drop of R is to be found in Great Britain where distribution of primat y income (i.e. before redistribution) is less unequal. Secondly redistribution between income size is interpreted, using models based on the hypothesis of voluntary transfers. According to the criterium of the weighted sum of differences (absolute values) the model where transfer from j to i depends on (Yj — Yi)β appears as the most satisfactory. Differences between theoretical values and observed values are significant. For instance, in Great Britain, Ist decile receives more than theoretical values indicated by the model, wether as in France and U.S.A. it receives less. In all 3 countries, and above ail in France and U.S.A., persons belonging to the 7th, 8th, and 9th deciles enjoy a privileged position : the negative transfer observed is less than the theoretical value. As theoretical and observed transfers are compared, it is possible to consider the latter as resulting both from voluntary and compulsory transfers undet uncertainty.
- Une erreur de politique économique : la loi de quarante heures de 1936 - Jean-Charles Asselain p. 672-705 Une erreur de politique économique : la loi des quarante heures de 1936 La semaine de 40 heures, revendiquée par les syndicats depuis 1932, pour remédier au chômage et relancer l'économie, a été instituée en France par une loi du 21 juin 1936, aux premiers jours du gouvernement Blum. Le risque le plus sérieux, celui d'une limitation directe (à court terme) de la capacité de production, a d'abord été gravement sous-estime, tant par les adversaires de la réforme que par ses partisans. La loi des 40 heures a été appliquée de l'automne 1936 à l'automne 1938 selon des modalités rigides, dans un climat social tendu, en pleine période de réarmement. Elle a contribué à limiter l'essor de la reprise économique de 1937. Cependant, la violence des attaques dirigées contre « les quarante heures » ne saurait faire oublier que bien d'autres facteurs — notamment l'évasion des capitaux — ont pesé sur la conjoncture française des années 1936-1938. Si la réforme des 40 heures, dans ces circonstances exceptionnellement défavorables, apparaît comme une erreur économique, on doit sans doute la tenir pour une erreur inévitable.An economic policy mistake : the 40 hours' week (1936) The 40 hours' week, claimed by the trade-unions since 1932 in order to restore full employment and give a new impulse to the economy, was instituted in France by a law of the 21st of June 1936, a few days after the formation of the Blum government. Its main drawback, reducing the maximum production immediately feasible, was first underrated by the supporters of the reform and its opponents as well. The 40 hours law was applied from autumn 1936 to autumn 1938 rigidly, in a tense social climate, right in a period of rearmement. It somewhat hindered the economic recovery of 1937. However, the violent attacks against « the fourty hours » must not obliterate the other factors — especially the outflow of capital — which lay heavily on the French economy of the 1936-1938 years. If the 40 hours reform, in such exceptionally bad circumstances, showed itself an economie mistake, it possibly must be held an unavoidable mistake.
- La répartition des exploitations dans l'agriculture française à la fin du XIXe et au début du XXe siècle - Jean Ibanès p. 706-734 La répartition des exploitations dans l'agriculture française, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle Les résultats des enquêtes décennales de 1862, 1882 et 1892, ainsi que le recoupement des données fournies par l'enquête de 1908-1909 sur la petite propriété rurale au moyen de documents d'origines diverses, permettent de mettre au jour les mouvements qui ont affecté la répartition des exploitations agricoles, en France, de 1860 à 1910. La progression des exploitations de 5 à 30 ha au cours de la période 1862-1882 est à mettre en rapport avec l'extension de la transformation du modèle cultural, dont les caractères économiques s'accommodaient bien du cadre de la « petite-moyenne » culture. Durant la crise agricole qui a suivi, les formes spécifiques de son organisation ont conféré à la petite culture une remarquable aptitude à résister, tandis que les exploitations moyennes ont été d'autant plus atteintes que leurs dimensions étaient plus importantes. Dans la suite, la politique protectionniste a sans doute réduit l'ampleur du procès d'élimination capitaliste des petites exploitations; mais elle a surtout favorisé l'essor de la moyenne culture, grande bénéficiaire de la rente différentielle liée à la protection et dont le cadre était approprié aux nouvelles formes du progrès agricole. Les limites de ces variations catégorielles se marquent, cependant, dans une relative stabilité de la structure de la répartition des exploitations. Cette stabilité s'explique elle-même par référence aux obstacles internes au mouvement de concentration et à quelques caractères de l'évolution de l'agriculture au cours de ce demi-siècle, en particulier au rythme de son développement et au volume de sa population active.The distribution of agricultural land-holdings in France at the end of the nineteenth and the beginning of the twentieth centuries The results of the decennial surveys of 1862, 1882 and 1892 and the cross-checking of data provided by the 1908-1909 survey of small rural land-holdings by means of documents of varied origin throw light upon the movements which affected the allocation of agricultural holdings in France from 1860 to 1910. For the period 1862-1882, the increase in the number of land-holdings covering areas of between 5 and 30 hectares can be directly related to the more widespread application of the changes in the patterns of agriculture, whose economie characteristics fitted well the cadre of « small-to-medium-scale » farming. During the agricultural crisis which followed, the specific forms of its organisation conferred upon small-scale farming a remarkable resilience, while the middle-scale holdings suffered proportionately to their size.Thereafter, protectionist policies doubtless mitigated the process of buying out small-holdings, but, above all, these policies were favourable to the rise of the middle-scale farm, the great beneficiary of the differential income plan related to protection, and whose structuring was suited to the new forms of agricultural progress.The limits of these variations within categories are marked, however, by a relative stability in the structure of the System of allocation of these land-holdings. The explanation of this stability can be found by means of an examination of the internal obstacles to the movement towards concentration and of some characteristics of the evolution of agriculture during this half-century, and in particular the rhythm of its development and the volume of its active population.
- Informations diverses - p. 735
- Résumés des articles - p. 736-742