Contenu du sommaire : Les disparités de salaires (2ème partie)

Cet article est un réexamen du problème des disparités de salaires internes à la firme, suite à la mise en évidence de l'effet spécifique de l'entreprise sur la formation du niveau de salaire. Les disparités de salaires internes à la firme sont les écarts de rémunérations existant entre les personnes employées par une même entreprise. Théoriquement ces disparités sont le produit des rapports différentiels .d'offre et de demande existant sur le marché du travail dont dépend la firme. La mise en évidence de l'effet de différenciation des salaires exercé par l'entreprise oblige à une refor­mulation de ce modèle d'explication en remettant en question l'idée d'un unique mécanisme concurrentiel s'appliquant à l'ensemble des salariés de chaque firme. Le problème est alors d'examiner l'hypothèse selon laquelle ces disparités résulteraient du jeu de ce mécanisme au sein de chaque entreprise considérée comme formant un marché parfait : le niveau général des salaires de la firme déterminé par d'autres lois serait alors « distribué » à chacun des salariés en fonction de la valeur des services rendus par celui-ci. Les disparités internes de salaires refléteraient alors les valeurs économiques, les apports productifs différentiels des individus occupés dans l'entreprise. Le test de cette hypothèse est mené à partir des résultats d'un certain nombre de travaux empiriques portant sur ce type d'écarts et conduit à une remise en cause de cette hypothèse.

Parmi les salariés, une différenciation importante résulte du fait que le salaire des ingénieurs et cadres croît avec l'âge, alors que celui des ouvriers tend plutôt à décroître à partir de la trentaine. L'article « Evolution des salaires des cadres supérieurs en fonction de 1'âge » a pour but d'étudier, à partir des statistiques disponibles en France, la relation âge - salaire pour les diplômés et pour les autodidactes (les cadres promus), selon la nature de l'affaire (secteur privé — public notamment) et la fonction (administrative — technique — commerciale...). Une dernière partie examine comment les paramètres d'un modèle explicatif des salaires par l'âge et la responsabilité sont influencés par les périodes de la vie active retenues, les diplômes, la taille des entreprises, le type d'activité économique et la région.

Cet article étudie la dynamique des salaires nominaux dans l'industrie française au cours de la période 1953-1964. L'étude .sectorielle de la relation entre hausse des salaires et taux de chômage conduit à considérer deux groupes de secteurs. Pour les secteurs d'un premier groupe — industries à hauts salaires, assez fortement concentrées et syndicalisées — l'état de là concurrence sur le marché du travail ne semble pas avoir d'influence sur la dynamique des salaires en courte période. Les hausses de salaires semblent, en revanche, être fortement influencées par l'évolution de la situation sur le marché du produit (prix, production, productivité). Pour les secteurs d'un second groupe — industries à bas salaires, peu concen­trées, peu syndicalisées — les hausses de salaires sont en relation étroite avec l'état de la concurrence sur le marché de la main-d'œuvre. Cette dualité des comportements sectoriels suggère une analyse plus complète des relations entre niveau d'emploi, hausse du salaire moyen et variations cycliques des disparités de salaires.