Contenu du sommaire
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 22, no. 1, 1971 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Indices et surplus de productivité globale - André L.A. Vincent p. 1-42 La notion de productivité globale a donné lieu récemment à la mise en œuvre de la « méthode des surplus », aboutissant aux comptes de surplus. La « méthode des indices » n'en reste pas moins d'un grand intérêt. Le présent article expose conjointement les deux méthodes, souligne leurs relations mutuelles et dégage leurs avantages et inconvénients respectifs. Chemin faisant, il montre comment les comptes de surplus peuvent être établis à partir de la notion d'indice. Les deux méthodes étudiées sont finalement très voisines et ne diffèrent que par leurs moyens d'expression. Elles se complètent plus qu'elles ne s'opposent et sont vouées à être utilisées simultanément eh de nombreux cas, notamment lorsque les questions de répartition sont en jeu.The notion of overall productivity has given rise recently to the application of the « surplus » method, which results in the adoption of « surplus accounts ». The « index method » still remains of great use, however. The present article gives a description of both methods, underlining their mutual relationship and pointing out their respective advantages and disavantages. "While doing so, it also shows how surplus accounts can be calculated from the notion of index. The two methods studied are, in fact, very close and really differ only in their expression. They complete each other more than they differ, and should be used together in many cases, especially when questions of distribution are under consideration.
- A propos de la critique des théories de la croissance - René Bertrand p. 43-68 L'auteur regrette l'insuffisance présente des théories de la croissance. Il ne pense pas, au contraire de Philippe Herzog, qu'il n'y ait qu'une seule alternative : approche marxiste ou approche néo-classique. Si une remise en cause est nécessaire, elle doit être encore plus fondamentale. Les égalités présentées par la comptabilité nationale, basées nécessairement sur l'observation de flux de paiement, et privilégiant de ce fait le « voile monétaire », reposent sur des postulats douteux. Les valeurs relatives que l'on présente dépendent de la répartition des revenus, elle-même tributaire de l'histoire, des institutions et de façon plus générale d'une morale sociale en évolution. Les praticiens s'enlisent dans 'le maniement des fonctions de production, qui n'expliquent que très partiellement la croissance et l'auteur souhaite que les théoriciens s'engagent plus résolument dans des voies nouvelles (sans se référer nécessairement à des notions d'équilibre général). L'organisation sociale, se traduisant par des détours de production (de durée et de complexité croissantes) et la manière dont l'homme tire parti des ressources naturelles (développement des connaissances, progrès technique et changements de l'environnement) semblent devoir figurer dans toute théorique économique d'ensemble.The author regrets the inadequacy of existing growth theories. Unlike Philippe Herzog, he does not think that there are only two alternatives : marxiste or neo-classical. If the latter is to be seriously questioned, it must be done in a more fundamental way. The identities set forth in national accounts, based necessarily on observation of money flows and therefore not independent of the « monetary veil », rest on doubtful assumptions. The relative values shown dépend on income distribution, itself a result of history, of institutions, and, in a more general way, of an evolutive social conscience. Technicians flounder in the manipulation of production functions, which only partly explain growth, and the author hopes that theoreticians will go more boldly in new directions (without necessarily referring to ideas of general equilibrium). The organization of society, as expressed in the methods of production (of growing length and complexity) and the way in which man exploits natural resources (development of knowledge, technical progress, and changes in the natural environment) must play an important role in any general economie theory.
- L'évolution des salaires en France au cours des vingt dernières années - Michel Aglietta p. 69-117 Le rôle prépondérant joué par les salaires dans la vie économique est souligné presque quotidiennement. Il est reflété dans les instruments des prévisionnistes qui font de l'évolution des salaires l'une des variables-clés de leurs modèles. Attachés à l'étude de la déformation de l'équilibre macro-économique, les prévisionnistes s'intéressent essentiellement à l'analyse du déséquilibre global sur le marché du travail. Ils décrivent par conséquent les fluctuations du taux de salaire autour d'une tendance, non explicitée, supposée représentative d'une évolution « naturelle » ou d'un rapport de forces. Ce faisant, ils n'analysent pas les conditions de validité de leur relation d'arbitrage et courent le risque de ne pas en apercevoir l'instabilité. Pour développer cette analyse, il faut concevoir le salaire comme une forme économique qui soit le concept d'un rapport social historiquement situé. Ce concept met l'accent sur la dépendance de la force de travail, au niveau de la société tout entière, vis-à-vis du capital qui meut la production. Par conséquent, la structure du marché du travail elle-même est profondément affectée par les transformations qui bouleversent les modes de mise en valeur du capital, et en particulier, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale par le rôle de l'Etat dans le processus d'accumulation. La mise en évidence de ces liaisons requiert l'analyse historique. A travers l'amorce qui en est faite dans cette étude, on peut apercevoir que depuis vingt ans un changement profond est intervenu dans les modes de détermination des salaires. Ce changement, approximativement situé autour de 1958-1959, délimite deux sous-périodes à l'intérieur desquelles les relations apparentes d'arbitrage sur le marché du travail sont fort différentes.The preponderant part of wages in economy can be seen almost every day. It is reflected in the most forecasting models in which the evolution of wages is a key variable. Dealing with the fluctuations of the macro-economie equilibrium, these models contain essentially an analysis of the influence of unemployment on an homogenous labor market. Therefore they describe the changes of the rate of wages around an uninterpreted trend, supposed to stand for some « natural » évolution or some antagonistic relationship between powers. Doing so, economists do not analyze carefully in what extent their relation of arbitration is valid, and they are subject to not appraise its unstability. In order to carry on this analysis, we must understand that the concept of wages is the phenomenal form of a social relationship rooted in the history of the mode of production. This concept emphasizes the dependency of the whole social labour force on the capital steering the production. Therefore the structure of the labour market itself is strongly determined by the alterations which have occured in the methods of capital utilization since the end of the second world war and especially by the part played by the State in the accumulation process. The display of these relationships requires historical analysis. Starting this work, the study thereunder shows that plain change has happened in the mechanism of wages determination for twenty years. This change which took place approxi- matively in 1958-1959, fixes boundaries between two stages each of them providing with a visible relationship on the labour market different from the other.
- Structure et évolution d'un oligopole - Bruno Solnik p. 118-139 Depuis les travaux de Cournot sur le duopole en 1838, la théorie de l'oligopole n'a progressé que lentement, ouvrant parfois la voie à l'étude d'autres formes de marché telles que celle de la concurrence monopolistique. Il a semblé intéressant de déterminer les entreprises qui sont en situation de domination vis-à-vis des autres firmes qui composent l'oligopole. Notre but sera donc d'étudier les relations de dépendance des entreprises pour chacune des variables d'action utilisées (prix, publicité, qualité...), mettant en évidence, grâce à l'étude dynamique de l'évolution de l'oligopole, une hiérarchie des entreprises pour les différentes politiques considérées. Les développements récents des processus de Markov et de la théorie des graphes permettent un cheminement plus rigoureux de l'analyse. Nous considérerons tout d'abord la concurrence à une variable, puis dans un article ultérieur le cas de la concurrence généralisée. Ce modèle est appliqué au secteur de l'automobile pour une période de dix ans.Since Cournot Duopoly in 1838, oligopoly theory progressed very slowly, leading the way to the study of close but different market forms, such as the Monopolistic competition. As far as an oligopoly is concerned it seems interesting to determine the fîrms which are in a position to dominate the other companies building the oligopoly. Our aim will be to study the dependance relations between the firms for all the competition variables (price, advertisement, quality...). The recent advances in Markov processes and network theory provide tools for a more rigorous analysis. We will fîrst consider the one variable competition ; a model introducing all the competititive actions and means will be presented in a later article. The model is applied to the automobile industry in France on a 10 years period.
- Le rôle du progrès des transports dans les économies sous-développées - André Huybrechts p. 140-162 De même que la théorie économique est loin d'avoir intégré l'espace dans ses raisonnements et que l'économie des transports est une parente pauvre de la science économique, le rôle du progrès des transports dans le processus structurel du développement n'a guère inspiré la réflexion deductive ni suscité de recherches inductives. L'auteur résume les considérations les plus intéressantes d'un certain nombre d'auteurs. Il analyse la situation particulière des transports dans les économies sous-développées et l'impact de leur progrès sur le développement de ces pays : élargissement du marché intérieur, expansion des échanges extérieurs, localisations, répercussions politique et sociale. Les investissements de transport sont étudiés en liaison avec les diverses stratégies de développement proposées par les auteurs et avec les difficultés propres à la programmation en pays neufs. En conclusion, l'investissement d'infrastructure et le progrès des transports apparaissent comme une condition du développement, absolument nécessaire mais insuffisante à die seule. Si des études sectorielles à long terme paraissent susceptibles d'éclairer le déroulement effectif du processus de développement économique, il semble particulièrement justifié d'en entreprendre dans le secteur des transports.Just as economic theory is far from having incorporated space into its thought and as transportation economics is a poor relative of economic science, the role of the advancement of transportation in the structural development process has hardly inspired any deductive reflexion nor aroused any inductive research. The author summarizes the most interesting observations of a certain number of authors. He analyses the peculiar situation of transportation in the underdeveloped economies and the impact of their progress on the development of these countries : expansion of the domestic market and of foreign exchange localisations, political and social repercussions. Transportation investments are studied in connection with the various developmental strategies proposed by the authors and with the difficulties peculiar to programming in young nations. In conclusion, infrastructure investment and the progress of transportation appear to be a condition of development which although absolutely necessary is not sufficient in itself. If long term sectorial studies seem apt to cast light upon the actual unfolding of the economic development process, it would seem particularly justified to undertake such studies in the sector of transportation.
- Le financement de l'innovation aux Etats-Unis : les sociétés de Venture Capitals - Jean-Michel Dutrey p. 163-173
- Comparaison entre le taux de croissance de la P.I.B. et le taux de croissance des importations en France pour la période 1959-1969 - Claudette Babusiaux p. 174-185