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Revue Revue économique Mir@bel
Numéro vol. 21, no. 4, 1970
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La crise agricole à la fin du XIXe siècle en France. Essai d'interprétation économique et sociale - Jean Lhomme p. 521-553 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La «crise agricole» qui se situe entre 1880 et 1900, en France, s'est traduite par un long mouvement de baisse des prix (gros, détail), situé dans le cadre d'un Kondratieff et d'un trend tous deux descendants. Et aussi par un ralentissement dans la croissance du produit agricole. L'explication ne semble être ni monétaire, ni fiscale, ni sociale. La relation entre prix et production n'est pas non plus à retenir. Deux causes générales (retard technique, progrès des transports) ont joué, entraînant un accroissement de la concurrence étrangère et des importations massives de produits agricoles. Les revenus agricoles ont baissé, de façon d'ailleurs très variable suivant leur origine, leur nature, le degré d'indépendance économique et commerciale des inté­ressés. Malgré tout, les structures agricoles du pays ont peu varié. Quant aux remèdes, ils ont été recherchés avant tout du côté de la protection, dont les effets, avantageux dans le court terme, l'ont été beaucoup moins dans le long terme. Quand on s'interroge sur les effets sociaux de la crise agricole, on observe que les ruraux, vers la fin du XIXe siècle, vivaient dans l'isolement (matériel, moral) et dans un état de subordination que laissait subsister leur affranchissement poli­tique. La crise agricole a entraîné quelques réactions, dans l'ensemble modérées. Elle a donné aux agriculteurs la conscience de leurs intérêts communs et de leur force électorale. Mais, en définitive, ce sera seulement la guerre de 1914-1918 qui haussera la condition paysanne sur l'échelle des valeurs sociales.
    The French « agricultural crisis » between 1880 and 1900 resulted in a downward movement of both wholesale and retail priees, as part of a downward Kondratieff and downward trend. It resulted also in a slackened growth of agricultural product. The reason for this is apparently neither a monetary nor a fiscal nor a social one. Neither can it be accounted for by the relationship between priees and production. Two general causes, i.e. technical gap and improvement in transport, were effective in bringing about increased foreign competition and massive imports of agricultural products. There was a decline in agricultural income whose magnitude varied according to its source and nature, and to how independant the agriculturist was eco-nomically and commercially. However, the country's agricultural structures varied little. Remedies were sought primarily in protection, whose effects, although beneficiai in the short run, were much less so in the long run. Investigating the social effects of the agricultural crisis it appears that farmers towards the end of the nineteenth century lived in both material and moral isolation and in subjection in spite of their political enfranchisement The agricultural crisis brought about number of reactions though generally moderate It made agriculturists aware of their common interests and electoral power Nevertheless the agricultural status was not raised on the scale of social values until the 1914-1918 war
  • Les instruments d'exécution du Plan utilisés par l'Etat à l'égard des entreprises. A la recherche des instruments d'une nouvelle politique industrielle - Jean-Jacques Bonnaud p. 554-596 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'auteur distingue deux grandes catégories d'instruments : les instruments de portée générale, et les instruments de portée individuelle, c'est-à-dire utilisés par l'Etat à l'égard d'entreprises particulières. Sa conclusion est que les instruments de portée générale les plus efficaces sont les instruments indirects qui agissent soit en aval (sur la demande), soit en amont de l'activité de pro­duction (sur les facteurs de production). L'importance apparente des instruments d'application individuelle est particulièrement grande, mais leur portée économique est extrêmement variable. Parmi ces instruments, les incitations financières jouent un rôle prédominant : il est cependant intéressant de remarquer que, hormis pour la réalisation des objectifs de localisation de l'industrie, leur sélectivité est rela­tivement faible et qu'une tendance très nette se dessine vers la quasi-automaticité, « l'affichage » précis des critères d'octroi de ces incitations et la recherche de formules contractuelles par branches. Le principe de l'application individuelle subsiste souvent comme un moyen pour l'administration d'engager un dialogue avec les entreprises à l'occasion duquel celles-ci sont informées des implications précises des recommandations, le plus souvent d'ordre assez général, contenues dans les plans. Le besoin de limiter autant que possible l'apparent pouvoir exorbitant que suggère l'ampleur des moyens d'intervention «au coup par coup» dont dispose l'Etat, s'explique à la fois par la pression extérieure — notamment la nécessité de respecter les règles de concurrence au sein du Marché commun — et la pression intérieure des entreprises soucieuses de réduire l'incertitude sur les aides sur lesquelles elles peuvent compter.
    The author distinguishes two large categories of instruments : those with a general impact and those with an individual impact, that is applied by government to individual firms. His conclusion is that the most efficient general impact instruments are indirect instruments which apply either subsequently to production activity, i.e. relative to demand, or previously, i.e. relative to factors of production. Individual impact instruments appear to be of particularly great importance their economic effects however are extremely variable Among these instruments financial incentives play dominant role It may be interesting however to observe that except for achieving the goals of industrial localization they are relatively non-selective and are distinctly tending to be granted on virtually automatic basis and according to number of posted criteria contractual agree ments per branch are being sought for Government frequently makes point of using individually applied measures as an opening for discussion with the firms enabling them to be informed about the exact implications of the generally rather vague instructions embodied in the Plan The necessity of restricting as far as possible the apparently exorbitant power resulting from the wide scope of means of intervention by fits and starts stems both from external pressure notably the necessity of respecting the rules of competition within the Common Market and internal pressure from firms who are anxious to reduce uncertainty about the aid that they can expect to be granted
  • Signification du principe d'efficience dans l'analyse théorique de la croissance économique - Bernard Rosier p. 597-634 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'analyse théorique de la croissance a vu se développer deux grands courants d'analyse sensiblement différents. Le premier, construit sur la base du modèle d'équilibre général néo-classique dont il retrouve la structure logique transposée dans un cadre inter-temporel, vise essentiellement à saisir le processus d'allocation efficiente des ressources et les conditions de régularité et d'équilibre de la croissance dans une structure économique définie. Le second courant, plus récent, s'est au contraire attaché à analyser prioritairement le changement technologique et ses effets sur les structures des économies en crois­sance, posant ainsi le problème de l'objectif et des choix stratégiques. Dans cette dernière perspective, certains auteurs en sont venus à éliminer les problèmes d'allocation optimale des ressources, mettant ainsi en cause le « principe d'effi­cience » qui constitue le centre logique de la première approche. La présente étude part de la mise en évidence de cette divergence tant dans la pensée occidentale que dans celle des Pays de l'Est notamment à propos du grand débat sur l'industrialisation. Elle se propose alors : 1) d'en préciser la nature dans l'un et l'autre cadre ; 2) de délimiter la portée d'une remise en cause du principe d'efficience comme fondement logique de l'analyse théorique de la croissance ; 3) pour finalement rechercher les éléments théoriques de la conciliation de l'efficience instantanée et de l'efficience intertemporelle dans une économie décentralisée en croissance non balancée.
    Theoretical analysis of growth has developped tvvo noticeably different types of approach. The first of them, founded essentially on the neo-classical equilibrium model the logical structure of which it takes up after having transposed it into an inter-temporal framework, aims at grasping the process of efficient allocation of resources and the conditions for steady-state growth vvithin a definite economie structure. The second and more recent approach, on the contrary, concentrates primarily on analysing technological change and its effects on the structure of economies in the process of growth ; in doing so it raises the question of the aim and the strategie choices in order to reach it. According to this second approach some authors have ended by eliminating all problems of optimal allocation thus calling question the efficiency principle which is the central element of the rst approach The present study starts by underlining this divergence of approach in the western world as well as in Eastern countries with special reference to the great discussion on industrialisation Its first aim is precise definition of the nature of this divergence in both contexts It secondly tries to mark out the field of the consequences of this challenging of the efficiency principle as the logical basis of theoretical analysis of growth It finally searchs for the theoretical elements of conciliation between instantaneous efficiency and intertemporal effi ciency in decentralised economy following up non balanced growth
  • Un critère pour les perspectives aléatoires : l'indice G0 - Max Pinhas p. 635-659 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Décider si un investissement est préférable à un autre exige non seulement la connaissance de l'espérance mathématique de leur profit respectif mais aussi celle des garanties qu'ils offrent face au risque de ruine. L'objet de cette étude est de définir une famille d'indices qui permettent à l'investisseur de classer ses projets suivant un ordre lié à son goût du risque. L'auteur se propose de montrer que dans le modèle de l'entreprise commerciale ces indices constituent un outil particulièrement commode. En effet, d'une part leur construction est très rapide (méthode graphique ou résolution d'une équation du second degré), d'autre part leur emploi donne des réponses simples à des problèmes tels que : recherche de la taille optimale d'un investissement commercial ; répartition optimale des capitaux entre deux établissements indépendants ; opportunité de la fusion de deux entreprises commerciales. Enfin, il est possible d'adapter ces indices en vue de leur utilisation pour certains modèles d'assurance.
    In order to decide if an investment is better than another one it is necessary to know not only the means of the profits they both yield but also what guarantees they present in front of the risk of ruin. The purpose of this study is to define a family of indexes which allow the investor to classify his projects according to his riskaversion. The author tries to show these indexes are particulary helpful in the model of business enterprises. In fact, their construction is elementary, and the use of them gives simple answers to problems as : the research of the best size for a business investment ; the optimal distribution of capital between two indepenclent establishments ; the opportuneness of the blending of two enterprises. At last it is possible to adapt the indexes to some insurance models.
  • Le commerce de détail alimentaire en France. Facteurs d'évolution - Claude Martin p. 660-699 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En mai 1967 pour la première fois, la France recensait son com- merce. Les premiers résultats publiés par l'I.N.S.E.E, en 1969 constituent un ensemble complet et diversifié de données relatives à l'emploi et à l'activité dans-lé secteur commercial. Utilisant une partie de ces informations, l'auteur s'attache à montrer que l'avenir du commerce de détail alimentaire en France dépend beaucoup plus de la taille des établissements et du pouvoir d'achat des consommateurs que de l'évolution démographique. I. Le recensement de la distribution — II. Le commerce de détail alimentaire en France — III. Chiffres d'affaires du commerce de détail alimentaire. Etude de concentration — IV. Chiffres d'affaires totaux par région — V. Autres types de chiffres d'affaires — VI. Disparités régionales du commerce de détail alimen­taire — Annexe I. Note sur la distribution du chiffre d'affaires cumulé et le rang des régions.
    In may 1967 France was recording its trade figures for the first time. The first results released by the I.N.S.E.E. in 1969 give complete and varied data connected with employaient and business in the trading branch. Using a part of these data, the author applies himself to demonstrate that the future prospects of the retail trade of food products in France are more dependant on the size of the tradin firms and on the consumers' purchasing power than on the demographie expansion. I. The statistical data concerning distribution — II. The retail trade of food products in France — III. Turnovers of the retail trade of food products — IV. Overall turnovers per area — V. Other types of turnovers — VI. Discrepancies of the retail trade of food products between regions — Annexe I. A note about the distribution of the cumulative turnover and the rank of the various areas.
  • Notes bibliographiques