Contenu du sommaire : La propriété
Revue | Revue économique |
---|---|
Numéro | vol. 38, no. 6, 1987 |
Titre du numéro | La propriété |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - André Lapidus p. 1081-1094
- La propriété de la monnaie : doctrine de l'usure et théorie de l'intérêt - André Lapidus p. 1095-1110 La propriété de la monnaie : doctrine de l'usure et théorie de l'intérêt En s'appuyant sur les écrits de théologiens et de canonistes du XIIIe siècle, l'objectif de cet article est de mettre en évidence les principaux aspects de la théorie de l'intérêt sous-jacente à la prohibition de l'usure. On montre ainsi que des compréhensions différentes des nôtres de la propriété, des biens et de la monnaie allaient engendrer, d'une part, une théorie originale de l'intérêt excluant que celui-ci fût reconnu comme le prix de la renonciation à la liquidité ; d'autre part, un dispositif culturel complexe, articulant propositions descriptives et normatives, de sorte que la prohibition de l'usure apparaisse comme un interdit frappant non une catégorie économique mais une certaine interprétation de celle-ci.The property of money : theory of interest and doctrine of usury Drawing on the writings of thirteenth century theologists and canonists, the purpose of this article is to focus on the main aspects of the theory of interest underlying the prohibition of usury. Thus, it can be shown that approaches to property, goods, and money, quite different from ours, were to generate on the one hand, an original theory of interest excluding the possibility of the latter being acknowledged as the priee for renouncing to liquidity ; on the other hand, a complex cultural device combining descriptive and normative propositions, in such a way that the prohibition of usury can be viewed as a ban not on a economie category but on a certain interpretation of it.
- Le projet physiocratique : théorie de la propriété et lien social - Philippe Steiner p. 1111-1128 Le projet physiocratique : théorie de la propriété et lien social Cet article propose une interprétation du projet original de la physiocratie. Ce projet tient à la fois de l'économie et de la politique, et la théorie de la propriété forme le ciment unissant ces deux domaines. Dans un premier temps, nous expliquons comment se constitue, avec F. Quesnay, une théorie économique de la propriété basée sur une analyse des rapports de production, des rapports marchands et de la fiscalité. Ce dernier point amène F. Quesnay à une analyse socio-politique d'où il ressort une tentative d'unification des différentes composantes de la société d'ancien régime autour de ce concept économique de propriété. Enfin, nous esquissons rapidement les raisons pour lesquelles un tel projet n'eut pas de suite lors de la période révolutionnaire.The physiocratic project : theory of property and social link This paper gives an interpretation of the physiocratic project. This project tries to link together the economical and the political spheres by means of a theory of property. First, we analyse, through the works of F. Quesnay, the making of this economie theory of property grounded on the study of the social relationships in agriculture, on the market relationships and on the fiscal System. With this last item we reach the political aspect of the project. F. Quesnay proposes the property as the social link fitted to unify the different parts of the Ancien Regime. Finally, we outline briefly the disintegration of this project during the revolutionary period.
- Efficacité et propriété - Robert Tartarin p. 1129-1156 Efficacité et propriété Dans un modèle simple à deux biens de consommation, deux biens de production, deux consommateurs et deux processus de production, on cherche d'abord à mettre en évidence la liaison entre les relations de propriété, les quantités de ressources appropriées dans ces relations et l'optimum. La situation optimale résulte des goûts, des technologies, de la répartition des ressources et des droits de propriété. On traite ensuite la structure de propriété comme la variable qui différencie, en tant qu'organisations économiques, les systèmes les uns des autres. Quelques éléments de comparaison des systèmes économiques sont alors exposés à partir de la comparaison des frontières de possibilités d'utilité relatives à chaque système.Efficiency and property The purpose of this article is to show in the very simple framework of a welfare model with two consumers, two consumption goods, two production goods, and production processes, the relationshop between property rights, the distribution of the ressources and the optimum. The optimum is the product of the interaction of tastes, technologies, distribution of ressources and property rights. Then the property rights structure is considered as the variable according to which Systems, as economic organizations, are distinct from each other. For the comparative analysis of economic Systems, some consequences follow from the comparison of the frontiers of utility possibilites attached to each System.
- Monnaie, valeur et propriété privée - Jean Cartelier, Carlo Benetti p. 1157-1170 Monnaie, valeur et propriété privée Les propositions que la théorie économique permet d'énoncer concernant la propriété privée n'ont d'intérêt que parce que cette dernière n'est pas un présupposé mais un résultat des relations économiques. La première partie de cet article expose les règles permettant d'obtenir la propriété privée comme conséquence des relations économiques. La monnaie est au centre de ce système (de sept règles). Une modification de l'une de ces règles permet de définir le rapport salarial comme négation partielle de la propriété privée. La seconde partie de l'article est consacrée aux difficultés que rencontre l'analyse de la propriété privée au sein des diverses théories de la valeur.Money, value and private ownership The relevance of the economic analysis of private ownership rests on the fact that private ownership is not a presupposition but, on the contrary, an effect of economic relations. In the first part of the paper we expound the mies which allow to deduce private ownership from economic relations. Money is at the heart of the system of seven rules which is suggested. A modification of one these rules leads to the definition of the « wage relationship » as a partial negation of private property. The second part of the paper deals with the problems encountered by the theories of value when analysing private ownership.
- Propriété et contrôle dans la grande entreprise. Une relecture de Berle et Means - Jean Magnan de Bornier p. 1171-1190 Propriété et contrôle dans la grande entreprise : une relecture de Berle et Means On examine dans ce texte, dans l'optique de la théorie des droits de propriété, l'analyse de la propriété élaborée dans les années 1930 par Berle et Means concernant les grandes sociétés par actions. Les arguments selon lesquels l'actionnariat a modifié en profondeur la propriété et l'a affaiblie sont passés en revue et critiqués ; ils reposent, selon l'auteur, sur une conception restrictive et inadéquate du lien de propriété à l'intérieur de l'entreprise. Les arguments divers selon lesquels l'actionnariat nuit à l'efficacité (de la firme ou du système capitaliste) sont aussi passés au crible et paraissent faibles au regard de l'aptitude de la société humaine à s'auto-organiser, en particulier à travers l'échange.Ownership and control in the big corporation: a re-reading of Berle and Means This contribution reviews, in the spirit of the Property Rights Doctrine, Berle and Means' analysis of private property within big corporations, as it was elaborated in the thirties. Arguments suggesting that the « managerial revolution » profoundly modified ownership and weakened it are examined and criticized ; they rely in the author's opinion on too restrictive and inaccurate a conception of the ownership relation within the firm. Other arguments that the separation of ownership and control undermines (the firm's or the capitalist system's as a whole) efficiency are also scrutinized and seem inadequate when considering the capacity of human society to achieve self-organisation through exchange relations.
- Entreprise et propriété publiques - Pierre Pestieau p. 1191-1202 Entreprise et propriété publiques L'entreprise publique trouve-t-elle son fondement dans la propriété publique ? A l'heure où il est tant question de dénationalisation, il serait tentant de répondre par l'affirmative. L'objet de cet article est pourtant d'indiquer que le mode de propriété n'est qu'un critère parmi d'autres dans la distinction entre entreprises publiques et privées. Ce critère est cependant invoqué lorsqu'il s'agit de cerner les sources d'inefficacité de la production publique et les moyens d'y remédier.Public enterprise and government ownership This paper adresses the following question : is government ownership the main distinctive feature of public enterprises with respect to private enterprises ? To put it in another and a more challenging way, is it enough to transfer ownership of assets frorn the public to the private sector to really privatise a public enterprise and thus to increase its industrial performance ? We argue that privatisation as such does not necessarily imply the removal of restrictions on competition and thus can be harnvful in terms of social efficiency. We also show that when privatising natural monopolies, the State can loose twice by setting its assets at too low a price and by letting the new private owner diverge from efficiency.
Note de lecture
- Chronique de la pensée économique en Italie - Henri Bartoli p. 1203-1214
- Abstracts - p. 1215-1218
- Ouvrages reçus - p. 1219-1232
- Table générale de 1987 - p. 1233-1235
- Table alphabétique des auteurs, 1987 - p. 1236