Contenu du sommaire : France, terre inégalitaire. Droits à défendre, droits à conquérir
Revue | Après demain |
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Numéro | no 8, 4e trimestre, novembre 2008 |
Titre du numéro | France, terre inégalitaire. Droits à défendre, droits à conquérir |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
France, terre inégalitaire. Droits à défendre, droits à conquérir
- Morale et politique - Françoise Seligmann p. 3 “Peut-on sacrifier la morale à la politique ? Beau sujet pour un étudiant” confiait à l'auteur Pierre Mendès France, qui rappelait que “l'élément fondamental du système démocratique, c'est la vérité… S'il n'y a pas d'honnêteté de la part de ceux qui tiennent un rôle dans le jeu des institutions, il ne peut y avoir de démocratie.” La grande pitié de la vie politique française d'aujourd'hui, à laquelle n'échappe pas la plus grande partie de la gauche dite de gouvernement, nous le rappelle : il faut retrouver une morale du politique, il faut réapprendre la leçon de Mendès France.
- "Tout ça pour ça ," 40 ans après mai 68 - Henri Weber p. 5 La génération des petits-enfants de ceux qui ont fait Mai 68 est-elle irrémédiablement condamnée à vivre moins bien, moins libre que celle de leurs parents et grands-parents ? Est-elle vouée à la précarité, au chômage de masse, à la désagrégation des systèmes de protection sociale, aux retraites de misère ? A l'impossibilité financière de pouvoir se loger et de fonder une famille ? A l'absence d'utopie, d'idéal ? Un grand témoin et acteur de premier plan de mai 68 répond.
- Les nouvelles figures de la précarité, un défi complexe pour la gauche - Manuel Valls p. 10 Le lien social se délite. La société française paraît bloquée, morcelée, incapable de produire de l'ascension sociale, du changement ou du progrès. Les classes moyennes sont fragilisées tandis que les classes populaires se trouvent confrontées au chômage, aux bas salaires et à la précarité, sur fond de scepticisme croissant à l'égard de la puissance publique. La gauche doit opérer un profond changement de paradigme si elle souhaite retrouver auprès des Français une confiance érodée par trop de promesses non tenues et trop de propositions intenables.
- Redistribution bien ordonnée... Ou l'art d'empêcher les pauvres de s'endormir sur leurs lauriers - Jean-Michel Belorgey p. 13 Tout se passe dans notre pays comme si gouvernants et décideurs avaient entrepris d'illustrer le propos des Ecritures selon lequel à ceux qui n'ont rien, on ôtera le peu qu'ils ont. Serait-ce parce que dans le miroir où elles aiment à s'admirer, les sociétés développées, ou qui se tiennent pour telles, ne veulent voir que le reflet de la prospérité à laquelle elles pensent être parvenues ou avoir vocation ? Et que, afin d'empêcher les pauvres de ternir l'éclat des miroirs, il n'est d'autre solution que de se débarrasser d'eux ?
- Les valeurs républicaines, malades des inégalités de santé - Philippe Mossé p. 19 La situation française est paradoxale : d'un côté, émerge une salutaire prise de conscience qui conduit à mettre l'accent sur la Santé publique (prévention, éducation à la santé) et sa nécessaire planification, loin des lois du marché. De l'autre, les attaques contre l'accès aux soins pour tous s'intensifient au nom de l'idéologie du chacun pour soi. Parce que cet investissement est social avant d'être financier, il demande une politique d'égalité et de fraternité. Mettre en cause la santé, c'est toucher au cœur les valeurs qui fondent la République.
- De la sanction des interdits à la lutte contre la dangerosité : le triomphe tardif des positivistes - Henri Leclerc p. 23 A la fin du XIXème siècle, une grande agitation envahit le champ de la réflexion en matière pénale. Sur le fond, face aux conceptions classiques de la responsabilité pénale, apparaissent les positivistes avec à leur tête Cesare Lombroso qui, plutôt que de se référer à la légalité des délits et des peines, s'intéressent à la dangerosité du délinquant et proposent de prendre à son encontre seulement des mesures de sûreté. Avec Nicolas Sarkozy, 130 ans plus tard, c'est, d'une certaine façon, le triomphe tardif des positivistes et la fin de la légalité des délits et des peines.
- Ces discriminations qui ne disent plus leur nom - Bachir Hadjadj p. 28 Le droit français sanctionne les discriminations fondées sur l'appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race, une religion, des convictions, ainsi que sur l'âge, le handicap, l'orientation sexuelle ou le sexe. Or les discriminations de tous ordres, anciennes et nouvelles, persistent ou se multiplient sous des formes insidieuses. Doit-on en conclure que l'“égalité des chances”, voire la devise de la République “Liberté, Egalité, Fraternité” relèvent plus de l'incantation que de la réalité ?
- Le piège de la "laïcité positive" - Caroline Fourest p. 32 Les discours de Latran et de Ryad, puis, plus récemment, les propos tenus à Paris, lors de la visite de Benoît XVI, ont confirmé toutes les craintes : la présidence de Nicolas Sarkozy est délibérément hostile à l'esprit de 1905. Le Président a redit qu'il appelait de ses vœux une “laïcité positive” et une phrase demeure, qui aura tout résumé : “dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé”.
- D'où viendra le renouveau ? - François Colcombet p. 40 On pouvait penser que le siècle qui commence allait être celui de la généralisation de la démocratie, de la liberté, de l'égalité, de la solidarité. Or, il n'en est rien. Où l'on attendrait la solidarité républicaine, c'est le communautarisme et l'injustice sociale, la répression des plus faibles, l'inégalité devant la santé, la fiscalité, le travail et l'éducation qui s'affirment. D'où peut alors venir le renouveau dès lors que la confiance des citoyens envers les politiques n'a jamais été plus faible ?
- Exemple à suivre : Aux "Ateliers justice", les apprentis du respect de l'autre - p. 43
- Livres - "Jeudi Saint" - Jean-Marie Borzeix p. 47
- Morale et politique - Françoise Seligmann p. 3