Contenu du sommaire : Europe centrale et orientale

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1062, juillet-août 2007
Titre du numéro Europe centrale et orientale
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Europe centrale et orientale. Avant-propos - p. 3 accès libre
  • Estonie 2006-2007

    • L'ombre du soldat de bronze - Chalvin Antoine p. 6-16 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      En 2006 et 2007, l'Estonie a connu deux échéances électorales majeures. Le Parlement ayant échoué par trois fois à élire le président de la République, ce fut le collège électoral qui, le 23 septembre 2006, porta à la magistrature suprême Toomas Hendrik Ilves, député européen social-démocrate, ancien ministre des Affaires étrangères, qui, étant donné sa personnalité, devrait redonner au pays une visibilité internationale. Puis le 4 mars 2007, des élections législatives donnèrent la victoire au Parti de la réforme du Premier ministre sortant, Andrus Ansip, reconduit dans ses fonctions et qui, bien qu'avec de nouveaux partenaires de coalition, poursuit la politique menée avec l'équipe précédente, notamment en matière économique. Celle-ci a fait ses preuves : la croissance, tirée par la demande intérieure et extérieure et efficacement soutenue par les capitaux étrangers, a enregistré le taux record de 11,4 % en 2006. Ce dynamisme a cependant des effets contradictoires : s'il se traduit par un recul du chômage, il entraîne aussi, dans certains secteurs, une pénurie de main-d'œuvre, aggravée par l'émigration de travail, et partant, des hausses de salaires qui alimentent celle des prix, à laquelle concourt également l'alignement de certaines taxes sur les normes européennes. L'inflation est, certes, le seul des critères de Maastricht à ne pas être rempli par l'Estonie, mais son niveau élevé et de nature structurelle pourrait la contraindre à attendre jusqu'à 2010-2011 pour entrer dans la zone euro. Autre ombre au tableau, la brusque montée de la tension entre Tallinn et Moscou, provoquée par la décision, prise en avril 2007 par les autorités estoniennes, en application d'une loi, de déplacer du centre-ville pour le mettre dans un cimetière militaire un monument aux soldats de l'Armée rouge morts pendant la Seconde Guerre mondiale, qui cristallisait les tensions entre russophones nostalgiques de l'URSS et nationalistes estoniens. Si les réactions des dirigeants et des militants extrémistes ont été aussi maladroites en Estonie que disproportionnées en Russie, cette crise n'en révèle pas moins les insuffisances de la politique d'intégration de la communauté russophone menée dans le pays depuis les années 1990.
      Estonia In the Bronze Soldier's Shadow Two important elections took place in Estonia between 2006 and 2007. As the Parliament had thrice failed to elect the Republic's president, it was the electoral college which on September 23,2006 named Toomas Hendrik Ilves, a social democrat European deputy and former Foreign minister, to the presidency, and who, considering his personality, should return the country to some international prominence. Subsequently, on March 4,2007, the Reform Party of outgoing Prime minister, Andrus Ansip, was victorious in the legislative elections, and he remained in office, albeit with new coalition partners, and is continuing the policies, the economic policies in particular, of the previous government. They have a solid track record : growth enhanced by domestic as well as foreign demand and bolstered by foreign capital reached a record 11.4 % in 2006. The repercussions are, however, contradictory : a decline in unemployment and, in some sectors, a labor shortage worsened by emigration has resulted in salary rises which along with tax hikes in line with European requirements have increased prices. Inflation is the only Maastricht criteria which Estonia has not met, but its level and structural nature could oblige the country to wait until 2010-2011 to enter the Euro zone. Another area of concern is the abrupt increase in tension between Tallinn and Moscow, resulting from the Estonian government's April 2007 decision, pursuant to a law, to move a monument to Red Army soldiers, victims of the Second World War, from downtown to a military cemetery, bringing tensions between Russian-speakers nostalgic for the USSR and Estonian nationalists to a head. Although reactions of the leadership and militant extremists were as awkward in Estonia as they were disproportionate in Russia, the crisis reveals the inadequacies of integration policies aimed at the Russian-speaking population carried out since the 1990s.
  • Lettonie 2006-2007

    • L'épée de Damoclès - Bayou Céline p. 17-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Malgré des performances économiques a priori honorables et une stabilité politique notable, le calme apparent qui règne en Lettonie ne parvient pas à dissimuler les menaces pesant, selon la plupart des observateurs, sur l'avenir du pays. Si les élections législatives de l'automne 2006 ont permis de maintenir une certaine continuité gouvernementale, le scrutin présidentiel du 31 mai 2007 a débouché sur la désignation par le Parlement quasiment par défaut d'un candidat inconnu, Valdis Zatlers, aussitôt contesté. Surtout, le premier semestre 2007 a été dominé par les désaccords entre le Premier ministre et la Présidente, V. Vike-Freiberga, quant à l'opportunité de faire adopter par le Parlement des amendements aux lois sur la sécurité nationale. Ces modifications, qu'aucune urgence ne semblait justifier et que V. Vike-Freiberga jugeait malvenues, en particulier dans un contexte politique et économique où la corruption est omniprésente, auraient permis d'étendre l'accès aux informations classées secret défense. Quant aux résultats économiques, malgré un taux de croissance de 9 % en 2006 et un potentiel d'exportation certain, ils ne laissent pas, eux aussi, d'inquiéter : la structure du PIB fait la part belle aux activités financières et commerciales, mais révèle un secteur productif toujours atone. En outre, le dynamisme de l'activité s'accompagne d'une forte inflation, alors que le déficit de main d'œuvre ne cesse d'entraîner les salaires à la hausse. La surchauffe annoncée est devenue réalité et les agences internationales de notation ont commencé à rétrograder, ou menacent de le faire, la position de la Lettonie. Point positif dans ce tableau contrasté, les relations du pays avec la Russie se sont nettement améliorées, avec la signature en mars 2007 du traité frontalier, ratifié depuis par la Lettonie et sur le point de l'être par la Russie. Le dialogue bilatéral, notamment dans le domaine énergétique, s'est détendu et la plupart des observateurs estiment que le nouveau Président devrait contribuer à maintenir une relation apaisée avec Moscou.
      Latvia Damocles' Sword Despite an a priori respectable economic performance and marked political stability, according to observers, the apparent calm which reigns in Latvia does not conceal significant threats hanging over the country's future. While the autumn 2006 legislative elections ensured some government continuity, the May 31st, 2007 presidential elections led to parliament's electing a nearly unknown candidate, Valdis Zatlers, almost by default, who was immediately contested. The first half of 2007 in particular was dominated by disagreements between the Prime Minister and President V. Vike-Freiberga on the advisability of introducing parliamentary amendments to national security laws. These amendments, seemingly unjustified by any real emergency, which V. Vike-Freiberga considered inappropriate especially given the political and economic context of omnipresent corruption, would have extended access to classified secret defence information. Economic results remain a concern despite a 9 % growth rate in 2006 and unquestioned export potential : financial and trading operations account for a large part of the GDP which reveals a still sluggish manufacturing sector. This dynamic activity is also accompanied by sharp inflation while the labour shortage continues, pushing up wages. The awaited overheating has become a reality and some international rating agencies have downgraded Latvia's status, while others are threatening to do so. A positive point in this contrasted assessment is that country's relations with Russia have clearly improved with the March 2007 signing of a border treaty, since ratified by Latvia and soon to be ratified by Russia. Bilateral discussions, particularly in the energy sector, have slowed down and most observers consider that the new President will contribute to maintaining more peaceful relations with Moscow.
  • Lituanie 2006-2007

    • « Le pays des occasions manquées »? - Bertrand Géraldine p. 28-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le gouvernement de coalition autour des sociaux-démocrates et néanmoins minoritaire, en place depuis juillet 2006, a dû établir un compromis avec un parti de l'opposition conservatrice, mais leurs relations n'ont jamais été très bonnes, au point que la vie politique est un casse-tête et que les réformes nécessaires sont bloquées. Le chef de l'Etat lui-même, V. Adamkus, a dénoncé cette situation, accusant l'équipe au pouvoir, ainsi que le Parlement, de faire perdre à la population toute confiance dans les institutions, de n'être que des amateurs, faiseurs d'intrigues, sur fond de scandales et de corruption. Si les élections locales de février 2007 ont confirmé la domination des deux plus grands partis, elles ont aussi remis en piste des formations populistes, considérées comme parias, comme celle de l'ex-président R. Paksas, destitué de la présidence en 2004. Sur le plan extérieur, alors que la Russie bloque depuis un an ses livraisons de pétrole à la principale raffinerie du pays, car rachetée par des Polonais, la Lituanie tente de créer un front commun contre Moscou, en essayant de convaincre d'autres membres de l'UE des risques de cette dépendance énergétique. Avec d'autres pays de la région, elle mène d'ailleurs des coopérations dans le secteur nucléaire et pour la distribution de l'électricité. La Russie est néanmoins un de ses principaux partenaires commerciaux. La Lituanie se situe parmi les pays les plus dynamiques de l'UE, avec une croissance de 7,5 %, des transports et des échanges en expansion, une baisse du chômage, un déficit budgétaire faible et une dette publique contenue. Ombres au tableau : l'inflation, justifiant pour Bruxelles le report de l'entrée dans la zone euro, ainsi que le manque de main-d'œuvre, du fait d'une forte émigration, à la recherche de meilleurs salaires, alors qu'ils évoluent pourtant à la hausse.
      Lithuania The Land of “Lost Opportunities” ? The minority social-democratic centered coalition government in place since July 2006 was obliged to compromise with a conservative opposition party, so much so that, although relations were never very good, political life has become chaotic and necessary reforms blocked. President V. Adamkus has even criticized this situation, accusing the government in power as well as the Parliament of destroying the people's confidence in their institutions, referring to them as amateurs and schemers resting on scandals and corruption. While the February 2007 elections confirmed the dominance of the two larger parties, they also reinvigorated shunned populist groups, such as that of former President R. Paksas, impeached in 2004. With regard to foreign affairs, whereas Russia stopped oil supply to the country's main refinery for one year because it was acquired by Poles, Lithuania is endeavouring to create a common front against Moscow, trying to convince other EU members of the dangers of energy dependence. Along with other countries in the region, it is also carrying out joint operations in the nuclear sector and in energy distribution. However, Russia still remains one if its main trading partners. Lithuania is among the most dynamic EU countries with a 7.5 % growth rate, expanding transportation and trade, declining unemployment, a slight budget deficit and a contained national debt. Dark points are : inflation causing Brussels to postpone its entry into the Euro zone, a shortage of manpower due to heavy emigration in the search for better wages, although the latter are rising.
  • Hongrie 2006-2007

    • L'opposition de droite contre les réformes - Gradvohl Paul p. 40-52 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Que peut faire un gouvernement, réputé de gauche, acculé, vu l'état des finances publiques et les injonctions du FMI et de Bruxelles, à des réformes et à des mesures d'austérité lourdes de conséquences sociales ? Et ce, face à une opposition de droite, menée par V. Orban et son parti, la FIDESz, qui les dénonce, de même que le libéralisme, les partisans de la gauche étant assimilés à des traîtres à la nation hongroise. Le Premier ministre, F. Gyurscany, a pourtant entamé un deuxième mandat, après que son parti eut gagné les élections en avril 2006. Mais il est vrai que cette victoire fut entachée quand il a reconnu avoir menti délibérément sur le véritable état des finances publiques... Une voie royale était alors ouverte à l'opposition pour demander sa démission, sur fond de mécontentement populaire à l'égard des mesures d'austérité déjà prises ou à venir. A l'automne 2006, et alors que l'opposition gagnait en octobre les élections municipales, des milliers de manifestants descendirent dans la rue, rejoints par des groupes extrémistes xénophobes, ultranationalistes et violents. La menace d'une Hongrie coupée en deux amena pour la première fois le chef de l'Etat à intervenir pour appeler à l'apaisement. La FIDESz s'est depuis, engagée dans une guerre de tranchées, multipliant les recours contre les mesures du gouvernement, notamment dans la santé et l'éducation, et bien décidée à obtenir l'organisation de référendums au premier semestre 2008, toujours dans l'espoir d'obtenir le départ du Premier ministre. Mais pour mener ensuite quelle politique ?
      Hungary The Right-Wing Opposition against Reform What can a reputedly left-wing government, do when the state of public finances and injunctions from the IMF and Brussels oblige it to undertake reforms and austerity programs fraught with social consequences ? All this while confronting the right-wing opposition of V. Orban and his FIDESz party, which criticizes them along with liberalism, comparing leftwing supporters to traitors to the Hungarian nation. The Prime Minister, F. Gyurscany, did, however, begin a second mandate after his party won the April 2006 elections. Admittedly this victory was tarnished after he admitted to having deliberately lied on the state of public finances, opening up the royal road for the opposition to demand his resignation against a backdrop of popular discontent with current and future austerity measures. In autumn 2006, while the opposition won the October municipal elections, thousands of demonstrators took to the streets, joined by groups of xenophobic, ultranationalist, and violent extremist groups. With the threat of a divided Hungary, the President was obliged to intervene for the first time, calling for conciliation. FIDESz has since engaged in trench warfare, multiplying legal actions against government measures, in particular with regard to health and education, and is determined to obtain the organization of referendums in the first half of 2008, in the hope of obtaining the Prime Minister's departure. The question will remain : which policy to follow ?
  • Pologne 2006-2007

    • Des blocages de tous ordres - Potel Jean-Yves, Danzon Antoine p. 53-70 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Si la présence à la tête de l'Etat et à celle du gouvernement de frères jumeaux − situation totalement inédite − ne relève pas à l'évidence du népotisme, Lech et Jaroslaw Kaczynski ont néanmoins tout fait pour concentrer un maximum de pouvoir entre leurs mains. Leur projet commun −œuvrer à «l'assainissement moral et politique» de la Pologne − ne pouvait que séduire des catégories de la population qui ont mal vécu, pour diverses raisons, les années de transition, mais leurs méthodes de gouvernement et une succession de maladresses ont assez vite contribué à saper leur crédit. En novembre 2006, soit à peine plus d'un an après les scrutins législatif et présidentiel, Droit et justice (PiS), le parti conservateur des Kaczynski, a été devancé aux élections locales par l'opposition libérale dans les grandes villes, tandis que ses partenaires de coalition, l'un d'extrême droite et l'autre populiste, étaient laminés. Puis, le zèle déployé par le PiS pour radicaliser le processus de décommunisation, engagé dès le début des années 1990, allant jusqu'à envisager de contraindre 700 000 personnes à déclarer par écrit et sur l'honneur qu'elles n'avaient pas collaboré avec la police politique communiste, sous peine d'être privées d'emploi pendant dix ans, s'est retourné contre lui : le Tribunal constitutionnel a invalidé, en mai 2007, la plupart des articles d'une loi qui avait provoqué une levée de boucliers de la part de personnalités polonaises et étrangères. D'autres batailles politiques encore furent perdues, comme la «remise en ordre» du système éducatif, ou l'interdiction totale de l'avortement, revers qui permirent à l'opposition de reprendre des forces, alors que la coalition au pouvoir était au bord de l'éclatement. En revanche, plus convaincants apparaissent les résultats obtenus en politique étrangère. Les frères Kaczynski ont réussi à réduire l'isolement relatif dans lequel se trouvait leur pays, notamment en associant des forces polonaises aux missions de l'Otan sur des théâtres d'opération extérieurs, et surtout à en faire un acteur qui compte dans le jeu européen, et dont, en outre, la défiance à l'égard de la Russie, mais aussi de l'Allemagne, ne peut plus être ignorée à Bruxelles. Enfin, s'il est un domaine d'excellence, c'est bien l'économie qui profite pleinement des retombées de l'adhésion à l'UE. Ainsi, la croissance de 6,1 % en 2006, soit la meilleure performance depuis dix ans, a permis une réduction du déficit budgétaire et, surtout, une décrue du chômage (20,6 % au début de 2004,13,7 % fin avril 2007), à laquelle a également contribué l'émigration d'un million de Polonais. Mais l'incapacité du gouvernement à engager la réforme des finances publiques, dont le principal objectif est de réduire autant que faire se peut les risques de dérapage en cas de retournement de la conjoncture, pourrait compromettre la date aujourd'hui prévue de 2012 pour l'entrée du pays dans la zone euro.
      Poland Generalized Blockage If the presence of twin brothers as heads of state and of government, a previously unheard of situation, is not proof of nepotism, Lech and Jaroslaw Kaczynski have, nevertheless, done everything possible to concentrate power in their hands. Their joint endeavor − to carry out “the moral and political cleansing” of Poland − could only attract those segments of the population which, for various reasons, suffered during the transition years, although a series of bungles quickly contributed to undermining their credibility. In November 2006, a little over a year after the presidential and legislative elections, the liberal opposition in the big cities eclipsed the Kaczynskis' conservative Law and Justice Party (PiS), while its coalition partners, one on the extreme right, the other populist, took a beating. PiS's zealousness in radicalizing the lustration process begun in 1999, which went as far as plans to oblige 700,000 persons to declare in writing and on their honor that they had not collaborated with the communist political police under penalty of a 10-year interdiction to work, turned against them : in May 2007, the constitutional court overturned most of the articles of law which had outraged Polish and foreign figures. Other political battles were lost as well, such as, “re-ordering” the education system and a total abortion ban, setbacks which helped the opposition to regain strength while the coalition in power was on the verge of exploding. On the other hand, more convincing results were obtained in terms of foreign policy. The Kaczynski brothers succeeded in reducing their country's relative isolation, for instance, by associating Polish forces with NATO missions in foreign theatres of operations, and in making their country a non-negligible partner on European scene ; as a result, Poland's distrust of Russia as well as Germany can no longer go unnoticed by Brussels. Lastly, if there has been one really positive point, it is that the economy has fully benefited from EU membership. The 6.1 % growth rate is the highest in ten years, reducing the budget deficit and, in particular, lowering unemployment (13.7 % at the end of April 2006, against 20.6 % at the beginning of 2004), to which the emigration of a million Poles also contributed. The government's incapacity to reform public finance, primarily to reduce the risks of growing deficits in the event of an economic downturn, could compromise the country's planned 2012 entry into the Euro zone.
  • République tchèque 2006-2007

    • Confusion politique et sans-faute économique - Blaha Jaroslav p. 71-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Lors du scrutin législatif de juin 2006, les électeurs, lassés par une campagne émaillée de scandales, avaient fini par renvoyer dos à dos les formations classiques et permis aux Verts de devenir un parti parlementaire. Avec 100 députés dans chaque camp s'est ouverte une nouvelle période d'instabilité, dont le pays est coutumier depuis 1996. Mais cette fois-ci, grâce aux manœuvres du président Vaclav Klaus, elle aura duré plus de six mois. Après de multiples revirements, un gouvernement a été nommé en janvier 2007. La nouvelle coalition des conservateurs, des chrétiens-démocrates et des Verts, largement dominée par les premiers, pouvait donc passer au stade de la réalisation des réformes mûries dans l'opposition et concernant la politique budgétaire, la fiscalité, les systèmes des retraites et de santé. Parallèlement, plusieurs débats récurrents ont repris de la vigueur. Le premier concerne les relations entre l'Eglise catholique et l'Etat, le financement des cultes et les restitutions. Le deuxième porte sur l'utilisation des archives de la police politique de l'ancien régime. Enfin, un troisième concerne le projet d'installation d'une partie du bouclier antimissile américain dans le pays. La population et les dirigeants locaux y sont opposés, mais le gouvernement de Mirek Topolanek, très pro-américain, entend passer outre, au risque de mécontenter ses voisins et la Russie. Dans ses relations avec l'UE, l'euroscepticisme, incarné par le Président, a été renforcé par le rapprochement avec la droite polonaise au pouvoir. L'économie du pays pouvait difficilement faire mieux : une croissance forte, un chômage bas, un excédent commercial confortable et des capitaux étrangers toujours importants. L'appareil industriel tourne à plein régime et pas seulement dans l'automobile, secteur devenu une base de production en Europe et contribuant à hauteur de 84 % au total des exportations tchèques. Ce «beau rêve» n'est perturbé que par «un endettement injustifié de l'Etat» et les craintes quant aux effets des réformes qui se feront sentir à partir de 2008.
      Czech Republic Political Confusion and Brilliant Economic Results During the June 2006 legislative elections, the voters, tired of a scandal-ridden campaign, ended up by turning their backs on traditional parties, permitting the Greens to become a parliamentary party. With 100 MPs in each camp, the country has entered into a new period of instability, as has often been the case since 1996. This time, however, thanks to the manoeuvres on the part of President Vaclav Klaus, it will have lasted over six months. The government was formed in January 2007 after a period of shifting allegiances. The new coalition consisting of the largely-dominant conservatives, as well as Christian Democrats and Greens could implement reforms elaborated while in the opposition, including budget policy, taxation, pension and health systems. At the same time, several recurrent debates resurfaced. The first concerns relations between the Catholic Church and the government, the financing of religious organizations, and restitutions. The second concerns the use of political police files from the old regime. Lastly, the third concerns the installation of American antimissile defence shield in the country. The local population and local leaders are opposed to this but the very pro-American government of Mirek Topolanek intends to ignore this, with the additional risk of annoying its neighbours and Russia. In EU relations, Euro-scepticism embodied by the President was reinforced by moving closer to the Polish right in power. The economy of the country couldn't be better : strong growth, low unemployment, a comfortable balance of trade surplus and continued substantial foreign assets. The industrial machine is in full swing, not only in the automotive sector, which is becoming a production base in Europe, amounting to 84 % of all Czech exports. The “Czech dream” is only disturbed by an “unjustifiable government debt” and fears over the repercussions from reforms which will be felt from 2008.
  • Slovaquie 2006-2007

    • La catastrophe annoncée n'a pas eu lieu - Blaha Jaroslav p. 85-98 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Après un an d'exercice du pouvoir, la coalition des sociaux-démocrates, des nationalistes et des conservateurs du Parti populaire, conduite par Robert Fico, tient bon. Dans les sondages, la cote de popularité du gouvernement est toujours au beau fixe, tandis que l'opposition, restée huit ans aux commandes de l'Etat, lui reproche de ruiner une économie et des finances publiques auparavant saines et de se montrer impuissant face à la disparition des valeurs morales, toutes critiques relayées par la quasi-totalité des médias. En fait, l'évolution des choses apporte un démenti à ces Cassandre : l'état des finances publiques n'a rien d'alarmant, la dette demeure dans le domaine du raisonnable, le chômage est en baisse constante et les capitaux étrangers continuent d'affluer. Si, étant donné la composition de la coalition, la politique menée résulte, pour l'essentiel, de la conciliation de dogmes différents, pour ne pas dire opposés, il y a néanmoins consensus sur l'instauration d'un «Etat social fort» qui apporterait à l'Europe non seulement sa vitalité économique, mais aussi sa richesse culturelle. Bien que la Banque centrale européenne en doute, les autorités slovaques s'en tiennent à la date de 2009 pour rejoindre la zone euro, même si l'arrivée massive de fonds européens, destinés aux régions peu développées, risque d'engendrer des pressions inflationnistes. La société est perturbée, comme dans les pays voisins, par l'utilisation à des fins partisanes des archives de la police politique du régime communiste et le dialogue reste toujours difficile entre le gouvernement et certains segments de la société civile, notamment les défenseurs de la nature. Dans le domaine de la politique étrangère, R. Fico cherche, tout en souscrivant à cette orientation, à se démarquer de l'atlantisme inconditionnel de ses prédécesseurs, comme en témoignent le retrait d'Irak du contingent slovaque, son opposition à l'installation dans la région d'éléments du bouclier antimissile américain, la reprise des coopérations avec des pays mal vus de Bruxelles, ou encore le resserrement des liens économiques avec la Russie. Les relations avec la Hongrie et la minorité magyare vivant en Slovaquie ont connu des moments difficiles, marqués par une poussée des tensions et des revendications d'autonomie territoriale.
      Slovakia The Predicted Catastrophe Did Not Take Place
      After one year in power the Robert Fico-led Social Democrat, nationalist and Popular Party coalition is doing well. Opinion polls show that the government's popularity remains high while the opposition, in power for eight years, accuses it of ruining the previously healthy economy and public finances and criticizes its powerlessness in the face of a decline in moral values, criticisms voiced by nearly all the media. In fact, developments prove these prophets of doom wrong ; the state of public finance it not alarming, the debt remains within reason, unemployment continues to decline and foreign investments continue to flow into the country. If, given the coalition's composition, the policies implemented have basically served to reconcile differing if not opposing beliefs, there is a consensus on the creation of a “strong social state” which would bring not only its economic vitality but also its rich culture to Europe. Despite the doubts of the European Central Bank, the Slovak government sticks to 2009 for its entry into the Euro zone, even if the massive influx of European funds, intended for undeveloped areas could generate inflationary tensions. The country is concerned, as are its neighbours, with the use of Communist regime political police files to partisan ends and talks remain strained between the government and certain segments of civil society, in particular the environmentalists. With regard to foreign policy, R. Fico is seeking to dissociate himself from the unconditional Atlanticism of his predecessors, as borne out by the withdrawal of Slovak troops from Iraq, opposition to the installation of parts of the American antimissile defense shield, resumed cooperation with countries of which Brussels does not approve and the tightening of economic ties with Russia. The relationship with Hungary and the Magyar minority in Slovakia has had difficult moments marked by increasing tension and demands for territorial autonomy.
  • Slovénie 2006-2007

    • Sur la ligne de crête - Lhomel Édith p. 99-110 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'entrée dans la zone euro au 1er janvier 2007 a marqué de façon décisive l'actualité politique et économique slovène. Respectant à la lettre les critères de Maastricht, ce nouvel Etat membre de l'UE, au niveau de vie supérieur à celui de la Grèce et du Portugal, apparaît en parfaite santé ; soumise à une stricte discipline budgétaire et monétaire qu'il lui faudra continuer d'observer, la Slovénie bénéficie d'une croissance soutenue (5,4 %) grâce, surtout, à une montée en charge de l'investissement que l'adoption de l'euro va encore doper. Les défis à venir n'en restent pas moins importants : accélérer les privatisations et le désengagement d'un Etat encore très présent notamment dans le secteur bancaire, éviter tout dérapage salarial et budgétaire, alors que d'importants problèmes de vieillissement de la population, de pénuries sectorielles de main-d'oeuvre et de financements des retraites se profilent à l'horizon, etc. Portée par ses succès économiques, la coalition gouvernementale conduite par le Parti démocrate (SDS) n'en a pas moins connu quelques déconvenues aux élections locales d'octobre 2006. Quant à la cohabitation, plutôt difficile, de ce gouvernement de centre droit avec un Président (Janez Drnovsek) peu conformiste, issu des rangs du principal parti de gauche (Démocratie libérale, LDS), elle pourrait être remise en cause à l'issue de l'élection présidentielle de novembre. Enfin, l'entrée dans l'espace Schengen au 1er janvier 2008 risque de raviver les tensions avec la Croatie voisine alors que les différents contentieux entre les deux pays ne sont toujours pas résolus... à moins que la Slovénie n'use de sa qualité de présidente de l'UE durant le premier semestre 2008 pour faire progresser ce dossier.
      Slovenia At the Watershed
      Its January 1, 2007 entry into Euro zone was a determining event in Slovenia's political and economic life. Respecting Maastricht criteria to the letter, the economy of this new member state, whose standard of living is higher than that of Greece or Portugal, seems to be in perfect shape ; having submitted to strict budget and monetary discipline which it will be obliged to continue, Slovenia has enjoyed sustained growth (5,4 %) due, in particular, to an increase in investments which the shift to the Euro should further encourage. Future challenges are no less important : to accelerate privatisations and the withdrawal of the government, still strongly present in the banking sector in particular, to avoid uncontrolled wage hikes and budget deficits, while large problems presented by an ageing population, sectoral labor shortages and pension financing loom on the horizon etc. Buoyed up by its economic success, the Democratic Party (SDS) - led coalition did suffer some reversals in the October 2006 local elections. The rather difficult relations of the centerright government coalition with its nonconformist President (Janez Drnovsek) coming from the main left party (Liberal Democracy, LDS) could be called into question in the November presidential elections. Lastly, its January 1, 2008 entry into Schengen is likely to revive tensions with neighboring Croatia, as a series of disputes remain unresolved... unless Slovenia uses its EU presidency in the first half of 2008 to make progress in this area.
  • Albanie 2006-2007

    • Sous l'oeil des Etats-Unis - Chalard Laurent p. 112-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La visite éclair effectuée à Tirana par le Président américain en juin 2007, considérée par les dirigeants et les médias albanais comme une preuve éclatante de l'importance géostratégique du pays aux yeux des Etats-Unis, devrait contribuer, toujours selon eux, à ce que l'adhésion à l'Otan intervienne, comme ils l'espèrent, en 2008. Le rapprochement avec l'Union européenne semble, pour sa part, plus problématique en raison tant de la «fatigue de l'élargissement» ressentie à Bruxelles − qui appellerait donc à une pause − que de la situation politique et économique toujours fragile de l'Albanie. Les affrontements interminables entre les dirigeants du Parti démocrate au pouvoir et l'opposition socialiste, qui ont précédé les élections locales du 18 février 2007, et la difficulté à organiser ce scrutin selon les standards internationaux, illustrent le coude à coude permanent et destructeur dans lequel semblent se complaire les deux frères ennemis de la scène politique albanaise. Et il en fut de même quand il s'est agi d'élire au Parlement le président de la République : il fallut quatre tours pour que Bamir Topi soit élu à la magistrature suprême le 20 juillet. En dépit de la bonne tenue de certains indicateurs (croissance, inflation, équilibre budgétaire), la situation économique et sociale demeure désastreuse, avec notamment un approvisionnement énergétique de plus en plus incertain, même si les autorités semblent enfin vouloir tirer parti de certains atouts, à commencer par le tourisme, ou encore une situation géographique propice à la coopération avec l'Italie et la Grèce. Cependant la question non résolue de l'indépendance du Kosovo à laquelle Tirana est favorable ou encore les ravages causés par la mafia et la corruption demeurent très préoccupants.
      Albania Under the United States Scrutiny The US president's June 2007 flash visit to Tirana, which the Albanian leadership and media considered to be proof of their geo-strategic importance to the United States, should contribute, they believe, to their entering NATO in 2008 as hoped. On the other hand, European Union membership is more problematic because of Brussels' “enlargement fatigue” − which could result in a call for a pause − as well as Albania's still fragile political and economic situation. The interminable squabbles between the leaders of the Albanian Democratic Party and the socialist opposition prior to the February 18,2007 local elections as well as difficulties in organizing the vote according to international standards, illustrate the continuous and destructive battles relished by these two contenders on the Albanian political scene. It was the same with the election of the President of the Republic by Parliament : four rounds were necessary to elect Bamir Topi to the presidency on July 20. Despite some positive indicators (growth, inflation, budget), the economic and social situation remains a disaster, in particular with increasing uncertainty with regard to energy supply, even if the government finally seems to want to benefit from some natural advantages, beginning with tourism and a geographical location favourable for cooperation with Italy and Greece. However the unresolved problem of Kosovo's independence, which Tirana supports, as well as the devastation caused by the Mafia and corruption, remain of great concern.
  • Bosnie-et-Herzégovine 2006-2007

    • Comment sortir de l'impasse ? - Solioz Christophe p. 123-137 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Tous les acteurs, qu'ils soient extérieurs ou nationaux, portent une part de responsabilité dans les profonds blocages que connaît actuellement ce pays, divisé en deux entités, fragmentées en cantons, et dirigé par une présidence collégiale «ethnique» (un Serbe, un Bosniaque, un Croate). Mais comment inventer l'après-Dayton, face aux partis nationalistes, aux désaccords au sein même de la communauté internationale et à la perte d'attractivité de l'intégration européenne ? Mais aussi face à l'absence générale, selon l'auteur, de volonté de construire un projet collectif, basé sur des valeurs communes, au-delà des clivages et des crispations sur des identités communautaires calquées sur des territoires ? D'autant que cet état de choses profite à des clans politiques craignant que le moindre changement ne mette à mal leur pouvoir. L'impossible réforme de l'administration, pléthorique et fragmentée, et de la police, sans parler de celle des institutions, est à cet égard symptomatique. Mais les hommes politiques semblent ainsi ne pas vouloir entendre une population, qu'elle soit bosno-serbe ou bosno-croate, au sein de laquelle, selon une étude britannique, émerge un consensus pour construire un véritable Etat commun centralisé, divisé en régions, avec pour seule capitale Sarajevo, et cessant de tourner ses regards vers Zagreb et Belgrade. Les scrutins électoraux d'octobre 2006 ont néanmoins confirmé la donne politique en faveur des partis nationalistes, sauf à l'élection présidentielle, qui a vu leur défaite. De son côté, l'Onu a allongé d'un an la mission du Haut Représentant, l'Union européenne devant prendre ensuite le relais mi-2008, avec une feuille de route recentrée sur l'intégration européenne. Les négociations techniques de l'Accord de stabilisation et d'association avec Bruxelles sont terminées, mais sa signature achoppe sur le manque de réformes, là encore, et la coopération avec le TPIY. Au-delà, afin de bénéficier des fonds de l'Instrument d'aide à la pré-adhésion (IPA), le pays devra réaliser plusieurs objectifs socio-économiques en matière de commerce extérieur, marché du travail, politique fiscale, etc. La croissance a été évaluée à 5-6 % en 2006, mais 50 % de la population vit grâce à diverses aides et/ou la culture d'un lopin de terre, la plupart étant en situation d'exclusion sociale.
      Bosniaand
      Herzegovina How to Break Out of the Impasse ? All foreign or domestic participants share responsibility for the deep quagmires facing this country, divided into two entities, split up into cantons, and led by a collegial “ethnic” presidency (a Serb, a Bosnian and a Croat). How can one create a post-Dayton world when faced with nationalist parties, disagreements even within the international community and a loss of enthusiasm for European integration and, according to the author, in light of a general absence of interest in drawing up a collective plan based on common values transcending divisions and territorially-based communitarian sentiments, all the more so as this state of affairs benefits political clans fearful that any minor change could compromise their power. The extreme difficulty of reforming the overstaffed and divided administration as well as the police is symptomatic. The politicians do not, however, seem to want to listen to the Bosnian-Serb or Bosnian-Croatian population in which, according to an UK study, there is emerging consensus on the need to build a veritable centralized, unified state, divided into regions with one capital, Sarajevo, and to cease looking towards Zagreb and Belgrade. The October 2006 elections confirmed nevertheless the nationalist parties' popularity, although they were defeated in the presidential election. The UN has extended the mission of its High Representative for one year, while the European Union should take the reins in mid-2008 with a roadmap towards European integration. Technical negotiations with Brussels on a Stabilization and Association Agreement have ended, but signing has been suspended once again because of a lack of reforms and cooperation with the ICTY. Moreover, in order to benefit from Instrument for Pre accession Assistance (IPA) funding, the country will have to reach several socio-economic targets with regard to foreign trade, the labor market, tax policy, etc. Estimated growth was at 5 to 6 % in 2006, but 50 % of the population lives on different forms of aid and by small plot farming, the majority suffering from social exclusion.
  • Bulgarie 2006-2007

    • Le jour d'après - Ragaru Nadège p. 138-152 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les premières élections bulgares au Parlement européen, le 20 mai 2007, se sont singularisées par un taux de participation faible, mais ont surtout représenté un avertissement pour le Parti socialiste qui dirige la coalition au pouvoir. Il a en effet été devancé par une nouvelle formation de centre droit, au leader charismatique. Est-ce le résultat d'affaires de corruption, traitées abondamment dans les médias ou de luttes entre les clans politiques ? De la frustration de l'électorat, rural et âgé, qui porta en 2005 le BSP aux commandes du pays ? Les Bulgares ne voient pas se concrétiser les généreuses promesses qu'on leur a faites, tant leurs dirigeants sont obnubilés par le maintien de la stabilité financière, tandis qu'au sein de la société se creusent les disparités entre les «urbains-polyglottes» qui se livrent à un rattrapage consumériste et les autres, nombreux à adopter une position anti-système. Entrée dans l'UE en janvier 2007, la Bulgarie est sous haute surveillance et les autorités ont dû accepter de soumettre à un suivi renforcé la réforme de la justice et les mesures de lutte contre le crime organisé et la corruption. Le gel de certaines aides européennes, en cas de gestion non transparente, n'est pas exclu. Le pays a affiché en 2006 une belle santé économique et le chômage est retombé sous les 10 %. Les investissements étrangers affluent et les exportations sont en hausse. La prudence budgétaire a permis de dégager un excédent de 3 % et le poids de la dette extérieure diminue. Mais la hausse des importations, le déficit de la balance des transactions courantes, l'inflation, les retards dans la mise en place de zones industrielles et le risque que les revendications salariales, à l'origine de mouvements sociaux en 2007, entraînent un relâchement de la politique budgétaire apportent un bémol à ces succès. Plusieurs décisions importantes ont été prises pour l'avenir énergétique de la Bulgarie, compte tenu de l'arrêt des réacteurs de la centrale nucléaire de Kozlodui, comme la réouverture du chantier sur le site de Béléné et la recherche d'une diversification des approvisionnements.
      Bulgaria The Day After The conspicuous low turnout for first Bulgarian European Parliament elections on May 20,2007, was also a special warning for the Socialist Party, at the head of the coalition in power. It was surpassed by a new center-right party with a charismatic leader. The author asks whether this was the result of corruption scandals, given great attention by the media, of infighting between political clans, or the frustration of the rural and elderly electorate which carried the BSP to power in 2005. The Bulgarians do not see the generous promises made to them materializing as their leaders are preoccupied by economic stabi-lity, while in the society there is a widening gap between the urban-polyglots making up for lost consumption, and the others, many of which are adopting an anti-system stance. Having entered the EU in January 2007, Bulgaria is under high surveillance and the government was obliged to accept greater scrutiny on reforming the justice system and on their means of combating organized crime and corruption. The freezing of some European aid in the event of opaque management has not been excluded. The country showed excellent economic health in 2006 and unemployment fell under 10 %. Foreign investments are flowing in and exports are increasing. Budgetary caution made it possible to post a 3 % surplus and the weight of the foreign debt is decreasing. However, increased imports, a deficit in current transactions, inflation, delays in setting up industrial parks and the danger that wage demands, the cause of social movements in 2007, could bring about an easing up on budget policy, cast a shadow on this success. Several important decisions were taken with regard to Bulgaria's energy future as the Kozloduy nuclear plant reactors are shutting down, such as resuming construction of the Belene site in an endeavour to diversify supplies.
  • Croatie 2006-2007

    • Un modèle d'intégration pour les Balkans occidentaux ? - Masson Diane p. 153-162 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Les priorités affichées par la Croatie demeurent l'adhésion à l'UE et à l'Otan. Soutenu notamment par les Etats-Unis, le pays devrait pouvoir rejoindre les rangs de l'Alliance atlantique en 2008, moyennant quelques efforts supplémentaires. Malgré un bilan globalement satisfaisant, les échéances sont plus floues en ce qui concerne son intégration européenne, à la fois en raison des progrès qui restent à accomplir dans la réforme de l'appareil judiciaire et la lutte contre la corruption, mais aussi, semble-t-il, de l'évolution des autres pays candidats des Balkans occidentaux. Dans la perspective de cette double adhésion, Zagreb déploie d'ailleurs une activité accrue en direction de ces derniers, pour lesquels elle souhaite faire office de modèle, tandis que ses relations avec ses voisins se normalisent, en dépit de l'existence de contentieux territoriaux nés de la désintégration de la Yougoslavie. Sur le plan intérieur, il est bien difficile de dire qui, de la Communauté démocratique croate (HDZ) du Premier ministre Ivo Sanader ou du Parti social-démocrate (SDP), premier parti d'opposition, l'emportera aux élections législatives de novembre 2007, tant leurs scores sont serrés dans les sondages, même si le SDP a ponctuellement effectué une remontée après la mort de son leader et, par ailleurs, personnalité éminente de la Croatie indépendante, Ivica Racan. Le bilan de la coalition au pouvoir depuis 2003 n'a rien de déshonorant. Ainsi la bonne volonté manifestée par les autorités à l'égard du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a conduit ce dernier à confier à la justice croate le procès de militaires accusés de crimes de guerre. Enfin, la situation économique se présente sous un jour relativement favorable mais comporte quelques points faibles : le poids encore excessif de l'Etat dans quelques secteurs, son endettement croissant, de même que celui des ménages, la lenteur des réformes structurelles, un chômage toujours élevé.
      Croatia A Model of Integration for the Western Balkans ? Croatia's priorities are still EU and NATO membership. With some additional effort and with support, in particular, from the United States, the country should be able to join the ranks of the Atlantic Alliance in 2008. Despite overall satisfactory results, deadlines for European integration remain vague as it will be necessary to progress in reforming legal institutions and in fighting corruption, and, as it seems, as a consequence of developments in the other Balkan countries. With a view to these two memberships, Zagreb is becoming increasingly active with regard to the latter, hoping to become a role model as relations with neighbors are normalizing despite territorial disputes subsequent to the disintegration of Yugoslavia. On the domestic level, it is uncertain as to whether Prime Minister Ivo Sanader's Croatian Democratic Union (HDZ) or the leading opposition party, the Social Democratic Party, will win the November 2007 legislative elections as they are running neck and neck in the polls, even if the SDP briefly increased in popularity after the death of Ivica Racan, its leader and an prominent figure in post-independence Croatia. The results obtained by the coalition in power since 2003 are respectable. The government's goodwill towards the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia has led the latter to entrust the Croatian courts with legal action against soldiers accused of war crimes. Lastly, the economic situation is now relatively stable with some weaknesses : the government's over-involvement in some sectors, the increasing public as well as consumer debt, the sluggishness of structural reforms and continuing high employment.
  • Macédoine 2006-2007

    • Fierté nationale et fragilités économiques - Ragaru Nadège, Slim Assen p. 163-175 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Un an après la défaite des sociaux-démocrates, la nouvelle équipe au pouvoir, menée par Nikola Gruevski, et composée d'hommes jeunes, pragmatiques, souvent formés aux Etats-Unis, peine à mettre en œuvre les mesures promises, basées sur la rupture, tant dans la vie politique qu'économique. Faute d'avoir pris la mesure des enjeux inter communautaires, et malgré les appels au sentiment national, il dut d'emblée faire face à la poursuite des revendications de la minorité albanaise, représentée par deux partis «ennemis», mais tous deux adeptes du boycott parlementaire. Contre toute logique, c'est celui qui avait obtenu le moins de voix qui entra dans la coalition gouvernementale, facteur qui accrut encore les tensions et les menaces de retour de la violence. Prenant les devants, la communauté internationale obligea les différentes parties au dialogue, d'autant que le statut du Kosovo voisin restait toujours incertain. Si les autorités macédoniennes ont dit que sur ce sujet, elles s'aligneraient sur les décisions du Conseil de sécurité, à défaut sur celles de l'UE, elles comptent aussi demander que soit définitivement fixée la frontière, encore litigieuse, entre la Macédoine et le Kosovo. Le FMI a accordé la poursuite du versement du crédit stand-by, à condition que soient menées des réformes structurelles et que soient privatisées les entreprises publiques ; il a aussi particulièrement à l'œil le système judiciaire, le marché du travail, le système fiscal et les télécommunications. Par ailleurs, le pays a battu en 2006 deux records : le montant du déficit commercial et celui de la dette extérieure brute. Enfin, le taux de chômage officiel est le plus élevé des Etats post-communistes.
      Macedonia National Pride and a Fragile Economy One year after the defeat of the social democrats, the new government in power, led by Nikola Gruevski and composed of young, pragmatic men, often with United States educations, is struggling to keep its engagements, based on a break in political as well as economic life. Having underestimated intercommunity issues and despite appeals to nationalist sentiments, it was immediately obliged to deal with continued demands of the Albanian minority represented by two “enemy” parties, both adept at boycotting parliament. Illogically, the party which obtained the fewest votes entered into the government coalition, a factor which has increased tensions and threatens a return to violence. Taking the initiative, the international community has called on the parties involved to enter into discussions, all the more so as the status of neighboring Kosovo remains vague. While the Macedonian authorities have confirmed that they will act in accordance with the decisions of the Security Council, or, failing this, those of the EU, they ask that the Macedonian − Kosovan border dispute be resolved definitively. The IMF continues to provide standby credits on the condition that structural reforms are entered into and that state enterprises are privatized; it is also reviewing the legal system, the labor market, the tax system and telecommunications. The country exceeded two records in 2006 : the amount of its trade deficit and of its gross foreign debt. Lastly, the official unemployment rate is the highest in the post-communist countries.
  • Monténégro 2006-2007

    • Les défis de l'indépendance - Heimerl Daniela p. 176-183 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Le Monténégro, dernier né des Etats européens, a proclamé son indépendance le 3 juin 2006. Trois mois plus tard, les élections législatives du 10 septembre 2006 ont été remportées par la coalition sortante, conduite par Milo Djukanovic, aux commandes du pays depuis 1991, mais ont également redistribué les cartes entre les partis d'opposition : si la Liste serbe, qui se présente en défenseur des intérêts de la nation serbe au Monténégro, est devenue le principal d'entre eux, le bon score obtenu par le Mouvement pour les changements, nouveau venu sur la scène politique, qui milite pour la mise en œuvre de réformes, montre que les problèmes socio-économiques gagnent en importance dans une population dont près de la moitié dispose de moins de 2,5 dollars par jour. Cette nouvelle donne est renforcée par la démission de Milo Djukanovic de son poste de Premier ministre, peu après la victoire électorale de son parti, sans doute pour son implication dans un trafic de cigarettes, alors que l'une des conditions posées par l'Union européenne, avec laquelle a été signé le 15 mars 2007 un Accord de stabilisation et d'association, est le renforcement de la lutte contre le crime organisé et la corruption. Dans le même temps, un nouveau consensus entre les différentes communautés ethniques − les Monténégrins «de souche» ne représentent que 42 % de la population − doit être trouvé, comme en témoignent les tensions, inédites dans ce pays, qui se sont fait jour à l'occasion de la définition d'une identité nationale dans la nouvelle Constitution, du choix des symboles de l'Etat, de la langue officielle et du statut de l'Eglise orthodoxe monténégrine. Enfin, si le Monténégro a rejoint le Partenariat pour la paix de l'Otan en décembre 2006, l'influence de la Russie se renforce de jour en jour depuis l'indépendance, notamment à travers des investissements dans des secteurs aussi stratégiques pour le pays que l'aluminium ou le tourisme.
      Montenegro The Challenges of Independence On June 3,2006, Montenegro was the last of the European states to proclaim independence. Three months later, the outgoing coalition, led by Milo Djukanovic, which has controlled the country since 1991, won the elections which also reshuffled the political deck for the opposition parties : while the Serbian List, professed defender of the Montenegro's Serbian nation, is in the lead, the positive score obtained by the Movement for Changes, a newcomer on the political scene which advocates reform, demonstrates that socio-economic problems are becoming more important in a population in which approximately half live on less than $2.50 a day. This new situation was confirmed by the resignation of Prime Minister Milo Djukanovic shortly after his party's electoral victory, probably because of his implication in cigarette trafficking, one of the European Union's conditions for the March 15,2007 Stabilization and Association Agreement being a strengthening of the fight against organized crime and corruption. Concurrently, a new consensus between the various ethnic communities − “native” Montenegrins only represent 42 % of the population − must be found, as evidenced by the unprecedented tensions which arose with the definition of a national identity in the new Constitution, the choice of State symbols, the official language and the status of the Montenegrin Orthodox Church. Lastly, although Montenegro joined NATO's Partnership for Peace in December 2006, Russian influence has increased since independence, in particular through investments in the country's strategic sectors as aluminum or tourism.
  • Roumanie 2006-2007

    • Bourbier politique et envolée économique - Lhomel Édith p. 184-196 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Moment historique pour cet Etat devenu membre de l'UE au 1er janvier, l'année 2007 a aussi été le théâtre d'une confrontation politique sans précédent : la «guerre» ouverte entre le Premier ministre, Calin Tariceanu, et le chef de l'Etat, Traian Basescu, a abouti, au printemps, à une situation inédite pour un régime dit démocratique : la destitution par le Parlement du Président, contraint de retourner, le 19 mai, devant les électeurs dans le cadre d'un référendum, à l'organisation pour partie faussée, mais dont il sortira largement plébiscité. Pourtant, rien, au lendemain de cette tempête, néfaste à l'image du pays, n'est clarifié : face à un gouvernement ultra-minoritaire, le chef de l'Etat, toujours prêt à ferrailler au prix d'alliances politiques toujours surprenantes, en appelle à la constitution d'un fantômatique pôle de centre droit. Qu'attendre désormais, face à un échiquier politique confus et décrédibilisé par l'ouverture des archives de la Securitate et les affaires de corruption, du calendrier électoral chargé qui s'annonce (européennes à l'automne, locales et législatives en 2008, présidentielle en 2009), alors que l'intégration dans l'UE convoque l'appareil de l'Etat à la mise en œuvre de moult chantiers ? Il sera soumis, pendant au moins trois ans, à un régime d'accompagnement et de surveillance par la Commission européenne, notamment de l'utilisation des aides communautaires (32 milliards d'euros de 2007 à 2013). Le pays a connu en 2006 un formidable rebond de croissance (6,5 %) et un apport record d'investissements étrangers. Outre ses effets bénéfiques, l'adhésion aura aussi pour conséquences d'obliger la Roumanie, qui possède désormais la frontière extérieure la plus longue de l'UE, à réévaluer ses relations avec ses voisins orientaux, et à inciter un chef de l'Etat, fortement américanophile, à tenir compte dans ses ambitions, en direction notamment de la région de la mer Noire, des velléités de l'UE d'y jouer également un rôle.
      Romania Political Impasse and Economic Flight While an eventful year for this country which joined the EU on January 1,2007 turned into an arena for unprecedented political confrontations as well : the open “war” between Prime Minister Calin Tariceanu and President Traian Basescu ended last spring in an event unheard of in a socalled democratic country : the Parliament ousted the President who returned to power after a May 19th referendum, whose organization was somewhat irregular, in which he won a clear majority vote. However, nothing has been resolved since the storm, which has been detrimental to the country's image : with a minority government, and always ready for a battle, the President is entering into surprising political alliances and calling for the creation of an illusive center-right formation. What can we expect from this confused political scene, discredited by the opening of Securitate files, corruption affairs before the upcoming busy electoral period (European elections in autumn, 2008 local and legislative elections, 2009 presidentials) while EU membership is compelling the government to take on a substantial number of projects ? For at least three years, it will be subjected to European commission surveillance and monitoring, in particular with regard to the use of Community aid (32 billion euros from 2007 to 2013). The country has experienced a remarkable rise in growth (6.5 %) and record foreign investments. In addition to its beneficial effects, membership is also obliging Romania which has the longest EU border to reconsider relations with its Eastern neighbours and to encourage its strongly pro-American president to curb his ambitions, in particular with regard to the Black Sea region, to allow the EU to have its say as well.
  • Serbie 2006-2007

    • Le Kosovo, point de mire du pouvoir - Heimerl Daniela p. 197-207 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      En Serbie, la question du statut final du Kosovo, territoire sous administration des Nations unies depuis 1999, a rythmé les évolutions de la période 2006-2007 tant sur le plan intérieur qu'extérieur. Le 8 novembre 2006, le Parlement serbe a promulgué une nouvelle Constitution, approuvée par référendum les 28 et 29 octobre, qui rend légalement impossible − sauf amendement − la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par le gouvernement serbe, alors que l'Union européenne et les Etats Unis s'obstinent à vouloir convaincre les autorités serbes de l'accepter. Le Premier ministre, Vojislav Kostunica, s'est donné le rôle de «défenseur du Kosovo» et a renforcé sa position, grâce notamment à la nouvelle Constitution, malgré les résultats décevants du Parti démocratique de Serbie (DSS), aux élections législatives du 21 janvier 2007. D'ailleurs, en apportant leurs voix, le 7 mai 2007, à l'ultranationaliste Tomislav Nikolic, candidat à la présidence du Parlement, le DSS et V. Kostunica ont définitivement détruit le mythe de leur appartenance au camp des réformateurs. L'Union européenne avait bien tenté d'aider ces derniers dans la partie qui allait se jouer pour la formation du gouvernement, en annonçant, en février, la réouveture des négociations sur l'Accord de stabilisation et d'association, suspendues depuis 2006 pour insuffisante coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Néanmoins, la conduite du nouveau gouvernement, constitué en mai, fut à nouveau confiée à V. Kostunica. Lorsqu'il s'avéra, en septembre 2006, que les pourparlers entre les autorités serbes et kosovares, engagés en février sous l'égide des Nations unies, étaient complètement bloqués, l'Envoyé spécial de l'Onu, Martti Ahtisaari fut chargé d'élaborer un plan prévoyant une indépendance, qui, début 2007, fut accepté par Pristina, mais rejeté par Belgrade. Par ailleurs, la Russie défend bec et ongles les intérêts de la Serbie, n'excluant pas d'utiliser son droit de veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu décrétant l'indépendance du Kosovo.
      Serbia Kosovo, in the Political Line of Sight In Serbia, the question of the final status of Kosovo, under United Nations administration since 1999, has cadenced 2006-2007 domestic and international developments. On November 8, 2006, the Serb Parliament promulgated a new Constitution, approved by the October 28-29th referendum which makes legally impossible − without an amendment − the Serb government's recognition of Kosovo's independence, while the European Union and the United States obstinately endeavour to convince the Serb authorities to accept it. Prime Minister Vojislav Kostunica has proclaimed himself the “defender of Kosovo” and has reinforced his position, particularly under the new Constitution, despite the Democratic Party of Serbia's (DSS) disappointing results in the January 21,2007 legislative elections. Moreover, by voting on May 7,2007 for Tomislav Nikolic, the ultranationalist candidate for parliament speaker, the DSS and V. Kostunica definitively destroyed any notion of its adherence to the reformist camp. In February, the European Union endeavoured to strengthen the latter before a government is formed by announcing the reopening of the Stabilization and Association Agreement negotiations suspended since 2006 for insufficient cooperation with the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia. Nevertheless, leadership of the new government formed in May was again entrusted to V. Kostunica. When in September 2006 it became obvious that talks between the Serb and Kosovo governments, begun in February under United Nations aegis, were completely blocked, the UN Special Envoy Martti Ahtisaari was charged with elaborating a plan for independence, which was accepted by Pristina in early 2007 but rejected by Belgrade. In addition, Russia defends Serbian interests to the teeth, and does not exclude exercising its right to veto any UN Security Council resolution calling for Kosovo's independence.
  • Repères