Contenu du sommaire : Europe centrale et orientale 2005-2006

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1056, juillet-août 2006
Titre du numéro Europe centrale et orientale 2005-2006
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - p. 3 accès libre
  • Estonie 2005-2006. La porte fermée de l'euro - Chalvin Antoine p. 6-22 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'Estonie vient de connaître une période de relative stabilité politique, en dépit du caractère hétéroclite de la coalition au pouvoir et des accusations de corruption portées contre plusieurs ministres. En octobre 2005, les élections municipales ont été gagnées par une de ses composantes, le Parti du centre, avec 25,5 % des suffrages. En vue de l'élection présidentielle du 28 août 2006, les partis n'ont néanmoins pas réussi à dégager un consensus pour désigner un candidat commun, ce qui aurait évité la procédure de recours à un collège formé des députés et d'élus locaux, à supposer que le Parlement échoue à élire le chef de l'Etat après trois tours de scrutin. Le Président sortant, A. Rüütel, a de ce fait annoncé qu'il serait candidat. Le dialogue de sourds s'est poursuivi avec la Russie, à propos des traités frontaliers, signés en mai 2005. Cette dernière estime que le texte ratifié par le Parlement estonien ouvre la voie à de futures revendications territoriales et a retiré sa signature... Le projet de gazoduc Russie-Allemagne à travers la mer Baltique a, pour sa part, provoqué, comme en Pologne, de vives protestations. En 2005, la croissance a été spectaculaire − 9,8 % − en particulier grâce à la hausse de la consommation des ménages. Le pays semble s'acheminer vers le plein emploi (équivalant à un chômage de 5 %), succès à relativiser sans doute, du fait de l'émigration des jeunes, et les salaires ont enregistré une progression de 7 % en termes réels. Le déficit commercial a été réduit à 14,1 % du PIB et le solde budgétaire est excédentaire, la non-intervention de l'Etat étant la règle. La seule ombre au tableau est une inflation de 4,1%, au lieu des 2,6 % exigés par l'UE, ce qui a entraîné le report d'un an de l'adoption de l'euro, initialement prévue pour le 1er janvier 2007.
    Estonia A Door Closes on the Euro Estonia has recently passed through a period of relative political stability, despite the atypical nature of the coalition in power and the charges of corruption levied against several ministers. One of its members, the Center Party, won the local elections in October 2005, with 25.5 % of the vote. The parties could not come to an agreement on a common candidate for the August 28, 2006, presidential elections, which would have made it unnecessary to create the obligatory college of deputies and locally-elected leaders should the Parliament fail to elect a head of state after three ballots. For this reason, the outgoing President, A. Rüütel, announced his candidacy. The stalemate with Russia on the frontier treaties signed in May 2005 continues. The latter considers that the text ratified by the Estonian parliament could open the door to territorial claims and withdrew its signature. Plans for a Russia to Germany gas pipeline through the Baltic have also, as in Poland, led to heated protests. 2005 showed a spectacular 9.8 % growth rate, due, in particular to a rise in domestic consumption. The country seems to be moving towards full employment (equivalent to a 5 % unemployment rate) although the emigration of the younger generation, and a 7 % wage hike in real terms should be taken into consideration. The trade deficit was reduced to 14.1 % of the GDP and the budget is in the black, with non government intervention the rule. The only shadow is the 4.1 % rather than of 2.6 % rate of inflation required by the EU, which postponed the transition to the Euro, initially planned for January 1,2007, for one year.
  • Lettonie 2005-2006. Le pays de tous les records - Bayou Céline p. 23-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Si la Lettonie connaît une croissance qui relève du record, il en est de même de la scène politique et de sa notable instabilité, alors que les luttes d'intérêt et les rivalités ont toutes les chances de s'exacerber encore jusqu'aux élections législatives d'octobre 2006. En dépit de résultats économiques remarquables, elle occupe le rang de pays le plus pauvre de l'UE, celui de la corruption étant peu enviable non plus. Elle traverse en outre une grave crise démographique, due à une faible natalité et à une forte émigration, notamment vers l'Irlande. Pendant classique d'une forte croissance, les tensions inflationnistes ont gêné le dur parcours vers la zone euro. Ayant une économie ouverte, la Lettonie pratique surtout les activités de transit, d'où le «mauvais coup» porté par la compagnie russe, Transneft, quand elle cessa d'acheminer son pétrole par le terminal du port de Ventspils, appelant de plus à son boycott. Les investisseurs étrangers ne lui font pas défaut, attirés surtout par les bas salaires. Côté UE, elle a obtenu après d'âpres discussions, lors du Conseil européen de Bruxelles de décembre 2005 sur le budget 2007-2013, 4,5 milliards d'euros, destinés en grande partie aux infrastructures de transport et à la réduction des disparités régionales. La coalition de centre droit au pouvoir depuis décembre 2004 a réussi à se maintenir, en dépit d'affrontements entre ses composantes et de l'implication de plusieurs personnalités dans des scandales à répétition, dont le plus retentissant concerna l'«achat» de voix avant les élections à la mairie de Jurmala. Elle finit cependant par éclater, avec le retrait d'un des quatre partis, suivi de la formation d'un gouvernement devenu minoritaire au Parlement. Les préoccupations des Lettons semblant peu soucier la classe politique, le risque existe d'une forte désaffection à son égard, malgré l'aura et l'énergie de leur Présidente, Vaira Vike-Freiberga.
    Latvia A Record-Breaking Country While Latvia is enjoying recordbreaking growth, the political scene is similarly renowned for its instability, and conflicts of interest and rivalries have every possibility of worsening up until the October 2006 legislative elections. Despite remarkable economic results, Latvia remains one of the poorest countries in the EU, with a serious problem of corruption. With a low birthrate and substantial emigration, in particular towards Ireland, it is undergoing a severe demographic crisis. Typical for a period of strong growth, inflationary trends are obstructing the hard road to the Euro zone. With an open economy, Latvia engages in transit operations, the reason for the «hard blow» it sustained from the Russian company, Transneft, which ended oil transports through the Ventspils terminal while also calling for a boycott. The country is not lacking overseas investors who are attracted by the low wages. With regard to the EU, it was granted 4.5 billion Euros for its transportation infrastructure and the reduction of regional disparities during the Council of Europe 2007-2013 budget discussions in Brussels in December 2005. The center right coalition has managed to stay in power since December 2004 despite disputes between its members and the repeated scandals involving several persons, the most resounding being that of vote buying before the Jurmala municipal elections. It finally broke up with the withdrawal of one of the four parties, followed by the creation a minority government in parliament. The political community seems unconcerned with the problems of Latvians which could result in sharp alienation of the population, despite the charisma and energy of President, Vaira Vike-Freiberga.
  • Lituanie 2005-2006. Avis de tempête - Bertrand Géraldine p. 39-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le gouvernement de coalition de centre gauche issu des élections d'octobre 2004, a réussi à se maintenir jusqu'en mai 2006, après plusieurs remaniements, mais n'a finalement pu survivre à de multiples scandales et accusations. Ces difficultés n'ont pas pour autant profité à l'opposition, qui a tenté en vain de former une grande coalition entre les forces de centre gauche et de centre droit. Avec l'UE, la Lituanie balance entre satisfaction − elle a obtenu, lors du Conseil européen de Bruxelles de décembre 2005, sur le budget 2007-2013,10,4 milliards d'euros, somme supérieure aux prévisions − et déception − son entrée dans la zone euro, prévue en janvier 2007, a été repoussée sine die, au motif d'une inflation de 2,7 % au lieu de 2,6 %... amenant le gouvernement lituanien à contester la rigidité de cette règle. Le gouvernement s'évertue toujours, sans résultats, à réclamer à la Russie des compensations pour les préjudices causés par l'occupation soviétique. Quant au contentieux né de la chute accidentelle d'un bombardier russe sur le sol lituanien en septembre 2005, il n'est toujours pas réglé. Des performances économiques remarquables ont été enregistrées, avec une croissance de 7,5 % en 2005, tirée par les investissements et la consommation des ménages, un taux de chômage en baisse, un déficit budgétaire et une dette publique conformes aux critères de Maastricht... sauf l'inflation. Enfin, au centre des préoccupations demeure la question énergétique, face aux prétentions grandissantes de la Russie dans ce secteur.
    Lithuania Storm Warnings The center-left coalition government which emerged from the October 2004 elections was able to remain in power until May 2006, after several reshufflings but in the end could not survive multiple scandals and accusations. These problems did not, however, benefit the opposition, which endeavored in vain to form a large left-center and right-center coalition. With regard to the EU, Lithuania is balanced between satisfaction, as it was granted a greater than expected 10.4 billion Euros during the Council of Europe 2007-2013 budget discussions in Brussels in December 2005, and disappointment, as its Euro zone entry, planned for January 2007, was postponed indefinitely because of a 2.7 % as opposed to 2.6 % rate of inflation, leaving the Lithuanian government to dispute the rigidity of this rule. The government continues unsuccessfully to demand compensation from Russia for damages caused by the Soviet occupation. The dispute over the accidental crash of a Russian bomber on Lithuanian soil in September 2005 has still not been resolved. Remarkable economic performance was recorded with a 7.5% growth rate in 2005, resulting from investments and domestic consumption, declining unemployment and a budget deficit and national debt in line with “Maastricht criteria”... inflation excepted ! Lastly, with Russia's increasing demands in this sector, energy remains the focal concern.
  • Hongrie 2005-2006. Vers un nouveau train de réformes et la rigueur financière - Petrovic Liliane p. 58-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le Parti socialiste et son petit mais offensif allié libéral ont été reconduits au pouvoir en avril 2006 − avec un meilleur score qu'en 2002 − ce qui fait figure d'exception en Hongrie, après 16 ans d'alternance. Les divisions de l'opposition ont certes compté, de même que les souvenirs laissés, car les électeurs ont plus dit «non» à la droite que «oui» à la gauche. Mais ce vote trouve aussi une explication dans les baisses d'impôts et de taxes en 2005, les hausses de salaires, ainsi que dans le report de mesures impopulaires, sur fond de relative bonne croissance (3,5-4 %). Mais dans le même temps, les fondamentaux viraient de plus en plus au rouge. Le charisme de Ferenc Gyurcsany, Premier ministre de 44 ans reconduit, possédant une image et un discours très différents de ceux de la «vieille garde» socialiste, ne sera sans doute pas de trop pour amorcer le virage sévère vers la rigueur, annoncé le 10 juin 2006, le lendemain même de son entrée en fonction : le programme «Nouvel équilibre» doit être la première contribution à l'inéluctable réduction du déficit budgétaire, avec notamment la hausse des impôts et la réduction des effectifs du secteur public. En 2005, il s'est situé à 6,1 % du PIB, soit le plus élevé dans l'UE-25, et pourrait atteindre 8 % en 2006. La cible a été fixée à 3 % pour 2008 par la Commission européenne, condition sine qua non pour entrer dans la zone euro en 2010-2011. Tout en reconnaissant la nécessité de profondes réformes (Etat, fiscalité, sécurité sociale, santé, éducation...), le Premier ministre refuse néanmoins d'utiliser les méthodes drastiques souhaitées par les «marchés», le FMI, l'UE ou même par... le gouverneur de la Banque centrale de Hongrie, qui redoute surtout l'évolution à la hausse de l'inflation et l'affaiblissement du forint. Avec un gouvernement resserré de «fidèles», tant socialistes que libéraux, et la création de trois organes sous son autorité directe, sortes de super-ministères, F. Gyurcsany va donc devoir mener une politique à l'opposé de celle qu'il défendait auparavant.
    Hungary Towards New Reforms and Financial Austerity The socialist Party and its small but active liberal ally were returned to power in April 2006, with a better score than in 2002 – an exception in Hungary which has experienced 16 years of alternating governments. Divisions within the opposition were a factor along with previous experience as voters mostly said “no” to the right as opposed to “yes” to the left. This vote can also be explained by the 2005 tax reduction, pay hikes and the postponement of “unpopular” measures, against a backdrop of relatively positive growth (3.5 % to 4 %). At the same time, the fundamentals moved increasingly into the red. The charisma of Ferenc Gyurscany, the re-elected 44 year-old Prime Minister, whose image and discourse differ greatly from that of the socialist “old guard,” can only be advantageous as he announced a turn towards austerity on June 10,2006, the day after his taking office. The “New Balance” program will be the first step towards the obligatory reduction of the budget deficit, including, in particular, an increase in taxes and public sector job reductions. The deficit amounted to 6.1 % of the GDPin 2005, the highest in the EU-25, and it could reach 8 % in 2006. The European Commission has set the 2008 target at 3 %, requisite for entering the Euro zone in 2010-2011. While recognizing the need for in-depth reforms (government, taxation, social security, health, education, etc.), the Prime Minister nevertheless refuses to initiate the drastic methods demanded by the “markets”, the IMF, the EU or even... the governor of the Central Bank of Hungary, who, in particular, fears a rise in inflation and the weakening of the forint. With a government reduced to socialist as well as liberal “loyalists”, and the creation of three organizations, sorts of super ministries, under his direct authority, F. Gyurcsany will be obliged to follow a policy contrary to the one that he previously propounded.
  • Pologne 2005-2006. « Révolution morale » et conservatisme économique - Collewet Marion, Danzon Antoine p. 75-102 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Si la Pologne est accoutumée à l'alternance depuis 1990, les élections législatives et présidentielle de septembre 2005 ont surpris tous les observateurs par l'ampleur du raz-de-marée de droite, avec le triomphe, dans les deux cas, du très conservateur parti Droit et justice (PiS). Les suites politiques furent inattendues : la coalition prévue entre ce dernier et la droite libérale, Plateforme civique (PO) avorta brutalement, amenant la formation par le PiS d'un gouvernement minoritaire, dans lequel entrèrent en mai 2006, la très catholique et radicale Ligue des familles polonaises (LPR) et la populiste Autodéfense (Samoobrona), dont les deux leaders sont devenus vice-Premiers ministres. Imprévisible aussi fut le renvoi, début juillet 2006, du très populaire Premier ministre, K. Marcinkiewicz et la nomination à sa place par le Président, Lech Kaczynski, de son frère jumeau, Jaroslaw, par ailleurs président du PiS. Divers facteurs expliquent le laminage de la gauche et l'arrivée d'une droite dure : le rejet des «affaires» politico-financières et de la corruption, des ex-communistes toujours en place, le souhait d'un plus grand contrôle démocratique sur les institutions, d'une meilleure répartition des richesses et de la défense de la Pologne, menacée par le libéralisme et Bruxelles. Mais au nom de la «révolution morale», et contre la corruption, le gouvernement s'est d'abord attaché à «contrôler» et «nettoyer» : les médias, les services publics et l'administration, les anciennes privatisations et les banques... Enfin, si des mesures sociales dites de saupoudrage ont été prises, la politique économique ne semble pas la préoccupation première du nouveau Président : les privatisations et la réforme des finances publiques sont par exemple en panne. Quant aux relations avec Bruxelles, les actes risquent de ne pas suivre les paroles anti-européennes, puisque les fonds structurels alloués pour 2007-2013 seraient très satisfaisants et que Varsovie compte sur l'UE pour la soutenir face à Moscou. L'économie polonaise a, pour sa part, bousculé tous les pronostics, puisque sa croissance se rapproche des 5 %, sous l'effet de l'accélération de la demande intérieure. Ces bons résultats ne s'accompagnent pas d'une reprise de l'inflation et le déficit budgétaire, de même que la dette, demeurent à peu près contenus. Cependant, les importants déséquilibres qu'engendre l'absence d'une politique dynamique, demeurent entiers, en particulier en matière de chômage et d'inégalités régionales.
    Poland “Moral Revolution” and Economic Conservatism While Poland has become accustomed to alternating governments since 1990, the extent of the landslide to the right with the triumph of the very conservative Law and Justice Party (PiS) in both the legislative and presidential elections in September 2005 surprised all observers. The political consequences were unexpected : the envisaged coalition between the latter and the liberal right Civic Platform (PO) failed brutally, and the PiS formed a minority government, into which the very catholic and radical League of Polish Families (LPR) and the populist Self Defense (Samoobrona) whose two leaders became vice prime ministers, entered. Also unforeseeable also was the dismissal of the very popular Prime Minister, K. Marcinkiewicz, in early July 2006, with President Lech Kaczynski's nomination of his twin brother and PiS president, Jaroslaw, to replace him. The sharp decline of the left and the arrival of the hard-line right can be explained by various factors : a rejection of politico-financial “affairs” and corruption, of ex-Communists still in place, a desire for greater democratic control over institutions, as well as for an improved distribution of wealth and the defense of Poland, threatened by liberalism and Brussels. Under the auspices of a “moral revolution” and to counter corruption, the government began by moving to “control” and to “clean up” : the media, public services, the administration, old privatizations and the banks, etc. Lastly, although diffuse social measures were undertaken, economic policy does not seem to be the new President's main concern, despite the announced reform of public finances. As concerns relations with Brussels, actions are unlikely to follow on the anti-European rhetoric as structural funds allocated for 2007-2013 seem to be very satisfactory and Warsaw counts on EU support to confront Moscow. The Polish economy upset all forecasts with growth nearing 5 %, due to accelerated domestic demand. These positive results have not been accompanied by a return to inflation, while the budget deficit and the public debt remain under control. However, substantial imbalances resulting from the absence of dynamic policy, in particular with regard to unemployment and regional inequalities, persist.
  • République tchèque 2005-2006. L'économie au zénith, match nul en politique - Blaha Jaroslav p. 103-126 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Après une période 2003-2004 instable, avec trois gouvernements d'une même coalition menée par le Parti social-démocrate (CSSD, allié aux chrétiens-démocrates et aux libéraux), et plusieurs revers électoraux aux scrutins présidentiel, européen et régional, l'heure était venue, face à l'opposition des conservateurs de l'ODS, décidés à obtenir des élections législatives anticipées, de tenter de redresser la barre. Le nouveau Premier ministre remit pour cela en ordre de marche le CSSD, sans cesser de ferrailler avec le chef de l'Etat, Vaclav Klaus (ODS), élu en 2003 et renforcé dans sa position présidentielle par les crises institutionnelles. La campagne électorale dura en fait un an, jusqu'en juin 2006, entre les deux principaux partis, taxés dans les sondages d'un score quasi équivalent, générant des surenchères. Au programme social et réformiste du CSSD, «Sécurité et prospérité», s'ajoutait un bilan économique très positif. Celui de la droite, «Chance bleue», proposait des mesures «évolutives», moins structurées et plus expérimentales, avec en vedettes l'introduction de la taxe unique, la privatisation des hôpitaux publics et en fond d'écran, la fin de l'Etat-providence. Des débats très houleux ont porté sur le nouveau Code du travail, pour remplacer un texte vieux de 40 ans, sur la réforme inévitable du système de santé et de son financement, sur la nécessité de mettre un point final aux restitutions, afin que les droits de propriété, enfin établis clairement, n'entravent plus les projets de développement des régions et des municipalités. Non moins vifs furent les échanges sur la corruption, sur l'existence du mot «communiste», dont certains veulent voir la totale disparition, sur le rôle de l'Eglise catholique et les relations avec le Vatican. Au final, les électeurs n'ont rien tranché, puisqu'ils ont envoyé à la Chambre basse un nombre égal de députés de chaque bord : 100 à droite (ODS, chrétiens-démocrates et Verts) et 100 à gauche (CSSD et communistes). «Exceptionnelles», ainsi sont qualifiées les performances concernant la croissance (6 %), l'inflation (3 %), les taux d'intérêt, la production industrielle et les exportations (avec un solde extérieur positif pour la première fois) et le flux d'IDE. Mais si les déficits sont faibles, une réforme des finances publiques centrales et locales sera nécessaire en raison du fort vieillissement de la population (les projets sur les retraites sont presque au point, mais ceux sur la santé tardent). Sur le marché du travail, il existe un freinage de l'emploi, dû à un coin fiscal très marqué et à un accès réduit à l'enseignement supérieur, mais l'environnement des entreprises s'est amélioré, de même que la politique de l'innovation. Quant à la couronne, elle pourrait être remplacée par l'euro en 2009-2010, un mécanisme d'évaluation annuelle ayant été mis en place sur l'alignement de l'économie au regard de celle de la zone euro, hors les critères de Maastricht.
    The Czech Republic At the Economic Summit with a Political Tie After the instability of 2003-2004, with three successive governments in a social democratic (CSSD)–led coalition with the Christian Democrats and the Liberals, the CSSD's unfavorable results in the last presidential, European and regional elections, and the ODS conservatives'determination to hold early legislative elections, it was time to redress the situation. The new Prime Minister brought the CSSD back into working order amid continuous squabbles with the head of state Vaclav Klaus (ODS) elected in 2003, and strengthened in his presidential position through institutional crises. In fact, the election campaign between the two main parties with nearly equal scores in the surveys lasted one year until June 2006. Avery positive economic situation added to the CSSD's social and reformist program, «Security and Prosperity». The right's «Blue Opportunity» proposed less structured and more experimental “evolving” measures, with as star attraction the introduction of a flat tax system, privatization of public hospitals and, more generally, the end of the welfare state. Heated debates concerned the new labor laws to replace those dating back forty years, on inevitable health system reforms and financing as well as on the need to end restitutions so that, once clearly established, ownership rights are no longer an obstacle to regional and municipal development projects. No less heated were debates on corruption, the use of the word «communist» which some want to eliminate completely, the role of the Catholic Church and relations with the Vatican. In the end, voters left things undecided as they sent an equal number of representatives from each group to the Lower House : 100 on the right (ODS, Christian Democrats and Greens) and 100 on the left (CSSD and communists). Growth (6 %), inflation (3 %), interest rates, industrial output and exports (with the first positive foreign trade balance), and FDI flows have been termed “exceptional.” Despite the low deficit, an increasingly ageing population will make it necessary to reorganize public finance on a national but especially on a local level (retirement projects are nearly ready, but there are delays on health projects). On the labor market, there has been a brake on employment, due to a tax wedge and reduced access to higher education, but the business environment has improved as has innovation policy. The Euro is expected to replace the crown by 2009-2010, and to this end an annual evaluation system, outside of Maastricht, has been implemented to assess economic alignment with the Euro zone as well as domestic market flexibility.
  • Slovaquie 2005-2006. Reflux de la vague réformatrice ? - Blaha Jaroslav p. 127-145 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Slovaquie vient de connaître une période décisive, l'heure étant venue des premiers bilans des réformes radicales engagées depuis 2002 par le second gouvernement de centre droit de M. Dzurinda. Ce dernier s'est attaqué, non seulement à celles de la santé, des retraites, des assurances sociales, mais aussi à la refonte radicale du Code du travail, tout en lançant un programme de privatisations, tout au moins celles qui étaient encore à finaliser. Le pays a connu un afflux exceptionnel d'investissements directs étrangers, attirés par des conditions d'accueil généreuses et par des coûts de main-d'œuvre très bas, et tout récemment par l'introduction de la taxe unique de 19 %. Il est désormais une des places fortes de l'industrie et de l'équipement automobiles sur le continent européen. Des résultats économiques de bon aloi concernant les grands équilibres et une croissance de plus de 5,5 % depuis deux ans semblaient suffisants pour convaincre les Slovaques appelés à se prononcer lors d'élections législatives, initialement prévues pour l'automne 2006, mais finalement anticipées : la coalition au pouvoir, menée par M. Dzurinda, s'est en effet disloquée début 2006, et ce dernier dut accéder à la demande de l'opposition d'appeler les électeurs à voter en juin. Il en est sorti une étrange coalition, qui associe le parti de gauche vainqueur (Smer-Social démocratie) aux conservateurs-populaires du LS-HZDS de V. Meciar, et aux nationalistes de J. Slota, un triumvirat de circonstance, qui a déjà du mal à se faire accepter hors les frontières.
    Slovakia An Ebb in Reforms ? Slovakia has undergone a decisive period with the arrival of the first assessments of the radical reforms since 2002 by Dzurinda's second center-right government. The latter dealt not only with health reforms but with pensions and social security, and undertook a radical revamping of labor law, while starting a program of privatizations, at least of those remaining to be completed. The country experienced an exceptional influx of foreign direct investments, attracted by favourable entry conditions and extremely low wages, and more recently by the introduction of a 19 % flat tax. The country is now one of the strongholds for the automobile and equipment industries of the European continent. Positive economic results, with regard to fundamentals in particular as well as growth above 5.5 % over the last two years seemed to suffice to convince the Slovaks voting in the legislative elections planned for autumn 2006 but finally called earlier : the coalition in power led by M. Dzurinda fell apart at the end of 2005, and was obliged to accept opposition demands for a June vote. Astrange coalition emerged, uniting the victorious leftwing party (Smer - Social Democracy) with V. Meciar's popular conservative LS-HZDS and J. Slota's nationalists, a triumvirate of circumstance, which has difficulty in gaining acceptance outside the country.
  • Slovénie 2005-2006. Dernière valse-hésitation sur le libéralisme - Sachter Hugues p. 146-162 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Slovénie, partie prenante à une Europe du Sud-Est dont ses performances économiques l'ont radicalement démarquée, mais avec laquelle le commerce reste conséquent, sera en janvier 2007 le premier et le seul nouvel Etat membre de l'UE à entrer dans la zone euro. Le satisfecit décerné par la Commission européenne, saluant sa rigueur financière et budgétaire, comme la solidité de sa croissance, ne préjuge pas de la réussite de réformes que ce pays, encore empreint du système autogestionnaire de l'ère Tito, a mises en œuvre il y a relativement peu de temps. Longtemps réticents à appliquer les recettes libérales, comme à s'ouvrir aux firmes étrangères, les dirigeants sont désormais déterminés à faire table rase du passé, au moins en grande partie (réformes de la protection sociale, de la fiscalité, etc.). Tout en opérant ce virage à droite, entamé après les élections législatives de 2004, et négocié par une coalition gouvernementale à l'évidence stable, les Slovènes tentent cependant de ménager certains liens tissés de longue date entre les entreprises (managers comme salariés) et l'Etat, en épargnant aussi les intérêts des élites économiques, que l'arrivée de capitaux étrangers risque autant de séduire que de contrarier. Dans le même temps, le pays se trouve aux prises avec son passé. Prendre ses distances avec une lecture de l'histoire qui se confond jusque-là avec celle du titisme, conduit à raviver certains contentieux avec des voisins qui, comme l'Italie, l'Autriche ou plus encore la Croatie, font montre, tout comme Ljubljana, d'un nationalisme ombrageux. Ayant présidé l'OSCE en 2005, la Slovénie affirme vouloir s'engager davantage dans les missions internationales.
    Slovenia Final Hesitation on Liberalism Slovenia, an integral part of southeast Europe from which it differs in terms of economic performance, but with which it maintains substantial trade, will be the first and only new member state to enter the Euro zone in January 2007. The satisfecit expressed by the European Commission, with felicitations for its financial and budgetary soundness, as well as its solid growth, does not prejudge the success of reforms that this country, still bearing the imprint of self-management under Tito, recently implemented. Long reticent about applying liberal measures such as opening up to foreign firms, Slovene leaders are now determined to reshape at least a substantial part the past (social welfare and tax reforms, etc.). During this turn to the right after the 2004 legislative elections, managed by a manifest stable government coalition, the Slovenes are endeavoring to spare some longstanding bonds between companies (managers as well as employees) and the State administration, while protecting the interests of the economic elites, which the arrival of foreign capital is as likely to attract as to repulse. The country is now endeavoring to come to terms with its past. Attempting to distance itself from a reading of history previously very centered on the history of Titism, has revived some disputes with its neighbours, such as Italy and Austria, or even more, with Croatia, and is resulting, as it is in Ljubljana, a certain heightened nationalism. With the OSCE presidency in 2005, Slovenia is affirming that it would like to increase participation in international missions.
  • Albanie 2005-2006. Tenir le cap - Lhomel Édith p. 164-179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La signature d'un Accord de stabilisation et d'association (ASA), le 12 juin 2006, avec une Union européenne en proie à une crise institutionnelle − qui marque un point d'orgue à sa stratégie d'élargissement à l'Est −, a été considérée par les dirigeants du Parti démocratique albanais (PDSH) comme une étape historique de la transition post-communiste du pays. Elle apparaît aussi comme une récompense pour le gouvernement du Premier ministre Sali Berisha (PDSH) qui, formé en septembre 2005 après deux mois de tractations, a centré son action sur la lutte contre la corruption. L'accord de réadmission, signé trois mois plus tôt, concernant le rapatriement des Albanais vivant illégalement dans les Etats membres, était manifestement un préalable à l'ASA. Cette offensive contre la corruption est aussi un moyen, pour l'ex-chef d'Etat (1993-1997) de régler ses comptes avec l'opposition. Même si son traditionnel rival, Fatos Nano, n'est plus le dirigeant du Parti socialiste albanais (PSSH), son successeur, Edi Rama, maire de Tirana depuis octobre 2000, a quelques difficultés à coopérer avec Sali Berisha qui géra lamentablement la crise des pyramides financières (1997). Les résultats économiques en 2005 sont toujours aussi ambigus : parallèlement à une croissance de 6 %, la crise énergétique entrave toute amélioration de la production industrielle et des conditions de vie et le déficit du commerce extérieur (2 milliards de dollars) atteint maintenant un quart du PIB. Alors que l'état délabré des infrastructures demeure un obstacle majeur au redressement économique, la coopération avec les pays voisins, encouragée par la signature par l'UE d'un traité favorisant un marché intégré de l'énergie avec les pays de l'Europe du Sud-Est, a marqué de timides progrès. Cependant et plus que jamais, le principal partenaire stratégique demeure les Etats-Unis.
    Albania To Hold its Course The signature of a Stabilization and Association Agreement (SAA) in the June 12,2006 with an EU experiencing an institutional crisis − which puts a climax of its enlargement strategy to the East −, was considered by authorities led by Albania Democratic Party (PDSH) like an historic stage of their post-communist transition. This event seems also a reward for the government of Prime minister Sali Berisha (PDSH) which, constituted in September 2005 after two months of bargaining, has focused his policy on war on corruption. The readmission agreement concluded, three months earlier, about the Albanian illegal immigrants living in member states was obviously a prerequisite to the SAA. Tackling corruption and organised crime are also a mean for the former head of State (1993-1997) to settle accounts with the opposition. Even if his traditional rival, Fatos Nano, had leaved the direction of the Albania Socialist Party (PSSH), the new leader, Edi Rama, Tirana's mayor since 2000, encounters some difficulties with Sali Berisha who managed pitifully the crisis of financial pyramids (1997). The economic results of 2005 are always as ambiguous (as before) : beside an economic growth of 6 %, the energy crisis hinders any improvement to industrial production like living conditions and trading deficit (two billions dollars) reached now a quarter of GDP. While the poor state of infrastructures remains a major constraint to the economic rebuilding cooperation with the neighbouring states, stimulated by the signature with EU of a treaty fostering an integrated market for natural gas and electricity in the Balkans, has scored small progresses. However, and more than ever, United States remains the main strategic partner.
  • Bosnie-et-Herzégovine 2005-2006. Transition sur le fil du rasoir - Solioz Christophe p. 180-198 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Fragile et considérée comme intenable à terme, l'architecture institutionnelle de l'Etat bosnien, dont les deux entités (Fédération croato-musulmane et Republika Srpska) ont encore bien du mal à coopérer, ne laisse pas d'inquiéter experts étrangers et nationaux et d'alimenter un débat récurrent sur les bienfaits, autant que les méfaits de l'ingérence internationale, concrétisée sur place par le Haut Représentant de l'Onu, envoyé spécial de l'UE. Christian Schwarz-Schilling, qui a pris ses fonctions le 1er février 2006, aura comme priorité, à l'instar de ses deux prédécesseurs, de renforcer l'autorité de l'Etat central, via différentes réformes (justice, police, budget). En juin 2007, il sera exclusivement Représentant spécial de l'UE, signifiant un engagement plus net de cette dernière. Bien que dépourvue à court, voire à moyen terme, de toute visibilité quant à sa stratégie future d'élargissement, l'UE a cependant décidé, en novembre 2005, à la grande satisfaction des autorités bosniennes, d'ouvrir des négociations en vue d'un Accord de stabilisation et d'association; elle insiste dans le même temps sur la nécessité de développer une coopération régionale que les dirigeants des pays voisins (Croatie, Serbie-et-Monténégro) comme ceux de Sarajevo, semblent a priori plus enclins désormais à activer. Dix ans après l'accord de Dayton (novembre 1995), la tentative avortée à l'issue du vote négatif de la Chambre des représentants de réformer la Constitution, aux fins de renforcer les prérogatives de l'Etat central, tout comme les velléités des responsables de la Republika Srpska de procéder, comme au Monténégro, à un référendum sur l'indépendance, n'augurent aucune évolution encourageante, alors que des résultats économiques témoignent, pour leur part, d'une certaine reprise.
    Bosniaand
    Herzegovina Change on a Tightrope Fragile and considered to be unsustainable, the institutional structure of the Bosnian state in which two entities (the Muslim-Croat Federation and the Republika Srpska) still find it difficult to cooperate, continues to concern foreign and domestic experts and to create a recurring debate on the benefits, as well as on the adverse effects, of international intervention, as manifested by the local presence of the UN High Representative, EU Special Envoy. Like his two predecessors, the priority for Christian Schwarz-Schilling, in office since February 1,2006, is to reinforce the authority of the central State through various reforms (justice, police force, budgetary). He will become exclusively EU Special Representative in June 2007, which implies more concrete EU involvement. Although there is no short or mean term visibility on any future enlargement, the EU decided in November 2005, to the great satisfaction of the Bosnian authorities, to enter into negotiations on a Stabilisation and Association Agreement ; it is also insisting on the need to develop regional cooperation which the leaders of the neighboring countries (Croatia, Serbia and Montenegro), as well as those of Sarajevo, are a priori more interested in setting up. Ten years after the Dayton Agreement (November 1995), the failure resulting from the no vote by the House of Representatives on constitutional reform to consolidate the central State, as well as the determination the Republika Srpka's leaders to go forward, as in Montenegro, with a referendum on independence, does not forebode any encouraging developments, whereas financial results are indicating a certain recovery.
  • Bulgarie 2005-2006. Ultimes mises à l'épreuve avant l'adhésion - Ragaru Nadège p. 199-217 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'actualité est demeurée, plus que jamais, étroitement liée aux différents épisodes du processus d'intégration à l'UE, que la Bulgarie espère vivement rejoindre au 1er janvier 2007. La trop courte victoire remportée par le Parti socialiste (PSB) aux élections législatives de juin 2006 a obligé celui-ci à moult tractations; le gouvernement hétéroclite qui a fini par emporter de justesse l'approbation du Parlement n'est pas parvenu à réconcilier l'opinion publique avec des dirigeants accusés de compromissions avec des milieux d'affaires, de leur côté peu transparents. Pour nombre de Bulgares, seules les exigences de Bruxelles en matière de réforme de la justice notamment sont en mesure d'assainir un climat politique où les règlements de compte violents sont monnaie courante depuis 2000. L'issue de l'élection présidentielle de novembre 2006 sera à la mesure de la volatilité extrême de l'électorat comme de la versatilité des candidats potentiels. L'ensemble des indicateurs y compris le taux de chômage, qui connaît une baisse significative depuis 2003, illustre l'impact positif que la perspective de l'intégration européenne exerce sur l'économie : la hausse des échanges extérieurs, des investissements étrangers ou encore de la consommation ont porté la croissance à un niveau élevé (5,5 % en 2005), en dépit de la dégradation de la production agricole, encore aggravée par de sévères inondations. Deuxième point noir, la contrainte énergétique, rendue déjà pesante du fait de la fermeture fin 2006, imposée par l'UE, de deux réacteurs nucléaires de la centrale de Kozlodui, risque encore de s'alourdir, avec la renégociation de l'accord de 1998 sur le prix des livraisons de gaz russe, vitales pour la Bulgarie.
    Bulgaria Ultimate Tests Before Accession As Bulgaria sincerely hopes to join on January 1,2007, the focus remains more than ever on the different stages of the EU integration process. The extremely narrow victory of the Bulgarian Socialist Party (BSP) in the June 2006 legislative elections obliged it to take part in many discussions ; the multi-party government which finally obtained a narrow parliamentary approval, was unable to reconcile public opinion with leaders accused of spinelessness with regard to opaque business interests. Many Bulgarians believe that only the reforms, particularly legal reforms, demanded by Brussels will be able to clean up the political climate where violent infighting has become the norm since 2000. The November 2006 presidential election results will be a measure of the extreme volatility of the electorate as well as the inconsistency of potential candidates. All indicators, including unemployment which has declined significantly since 2003, show the positive impact that the prospect of European integration is exerting on the economy : an increase in foreign trade and foreign investments as well as consumption pushed up growth (5.5 % in 2005) despite a decline in agricultural output, where structural problems were worsened by severe flooding. Another problem area is energy, already compromised by the EU's order that two reactors at the Kozlodui station be closed by the end of 2006, is further exacerbated by Russia's intention to renegotiate the 1998 agreement on the price of natural gas supplies, vital for Bulgaria.
  • Croatie 2005-2006. La ligne droite, enfin ! - Chaveneau-Le Brun Emmanuelle p. 218-231 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Alors que le lancement des négociations d'adhésion de la Croatie à l'UE était bloqué depuis le 16 mars 2005, faute de coopération des autorités de Zagreb avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de la Haye, le feu vert était finalement donné le 3 octobre, après diverses tractations. Il était effectif le 9 février 2006 et les négociations détaillées ne commençaient vraiment que le 12 juin. Selon le commissaire européen à l'Elargissement, Olli Rehn, les négociations ne seront pas finalisées avant 2010, alors que par ailleurs l'UE s'est donnée «un temps de réflexion de deux ans», lors du Conseil européen de juin 2006, pour définir la future «capacité d'absorption» et concevoir une autre Constitution européenne, sans lesquelles aucun élargissement ne pourra avoir lieu. Sur le plan pénal, en dehors de l'arrestation, le 8 décembre aux Canaries, du célèbre général Ante Gotovina, principal et dernier inculpé croate par le TPIY, «recherché» depuis 2001, plusieurs criminels de guerre, serbes et croates, ont été jugés en Croatie même. Les relations avec la Serbie se sont d'ailleurs nettement améliorées, avec l'accord de 2005 sur la protection des minorités, même si l'application du droit au retour des 300 000 Serbes de Croatie ayant fui en 1991-1995 (qui fait aussi problème dans les relations avec Bruxelles) est restée limitée. Les élections municipales et régionales de mai 2005 avaient révélé un net recul de la droite conservatrice au profit des sociauxdémocrates, mais il faudra attendre fin 2007 pour que soit élu un nouveau Parlement. L'économie a connu une croissance satisfaisante, en particulier grâce au tourisme, et les échanges sont en progression, de même que les investissements étrangers, les deux points noirs étant le niveau trop élevé du déficit budgétaire, soit 4,5 % du PIB, et une situation sociale toujours préoccupante.
    Croatia The Straight Line, Finally ! Croatian EU membership negotiations were blocked on March 16,2005 on Zagreb's failure to cooperate with the International Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia (ICTY) in The Hague. The green light was finally given on October 3, after various discussions. It came into effect on February 9,2006 and in-depth negotiations only began on June 12. According to the Commissioner for Enlargement, Olli Rehn, negotiations will not end before 2010, as the EU also allowed itself a “two-year period of reflection”, at the June 2006 European Council, to determine its “absorption capacity” and to draw up another European Constitution, without which enlargement will not be possible. On the criminal level, apart from the December 8 arrest in the Canaries of the infamous General Ante Gotovina, the principal and last Croatian indicted by the ICTY, “at large” since 2001, several Serbian and Croatian war criminals were brought to trial inside Croatia itself. Moreover, relations with Serbia have clearly improved with the 2005 agreement on minorities' protection, although with still limited application of the right of return for the 300,000 Croatian Serbs who fled in 1991-1995 (also causing problems in relations with Brussels). The May 2005 local and regional elections revealed a clear setback for the conservative right in favor of the social democrats, but it will be necessary to await 2007 for new parliamentary elections. The economy showed satisfactory growth, due, in particular to tourism, trade is increasing as are foreign investments. The two problem areas are the high budget deficit, at 4.5 % of the GDP and continuing troubling social conditions.
  • Macédoine 2005-2006 . Alternance politique sans alternative économique - Ragaru Nadège, Slim Assen p. 232-249 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les élections législatives du 5 juillet 2006 ont amené une alternance politique, avec l'arrivée au pouvoir de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, qui succède à la coalition formée par l'Alliance sociale démocrate et le parti albanais Union démocratique pour l'intégration. Cet échec est essentiellement dû à des résultats économiques en demi-teinte et à des pratiques clientélistes, mais aussi aux difficultés de mise en oeuvre de la décentralisation. La composante albanaise de la coalition a cependant mieux résisté à l'usure du pouvoir. Sur le plan économique, le PIB a enregistré en 2005 sa plus forte croissance depuis 2001 (3,5 %), du fait de la reprise dans la plupart des secteurs de l'économie. Le déficit de la balance des paiements courants demeure cependant préoccupant, alors qu'est menée en même temps une sévère politique d'austérité, qui conditionne l'octroi par le FMI, décidé le 31 août 2005, d'un crédit standby sur trois ans, de 75,8 millions de dollars. La pression qui en découle pourrait en particulier affecter les salaires, qui avaient enregistré en 2005 une hausse de 4,2 %. Toutefois, la relance de la demande des ménages qui s'en est suivie a permis de donner une bouffée d'air au marché du travail, le chômage ayant enregistré en 2005 une baisse de 7,9 %, par rapport à un taux, certes, très élevé.
    Macedonia Political Change without an Economic Alternative The July 5,2006 legislative elections resulted in political change, with the Internal Macedonian Revolutionary Organization − Democratic Party for Macedonian National Unity succeeding the coalition formed by the Social Democratic Alliance of Macedonia and the Albanian Democratic Union for Integration. The failure of the latter is due primarily to mediocre economic results and clientelism, but also to the difficulties in carrying out decentralization. The Albanian member of the coalition better weathered the storm. In economic terms the 2005 GDP showed its strongest growth since 2001 (3.5 %), with a recovery in most sectors of the economy. However, the balance of payments deficit remains alarming and the economy has suffered under the effects of an inflexible austerity policy, a condition for the three-year stand-by credit of 75.8 million dollars granted by the IMF on August 31,2005. IMF pressure could, in particular, affect salaries which registered a 4.2 % rise in 2005. The resulting domestic demand brought a breath of fresh air into the labor market and unemployment, while remaining high, declined 7.9 %.
  • Roumanie 2005-2006. Sur le seuil de l'Union européenne - Lhomel Édith p. 250-267 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Que l'adhésion de la Roumanie intervienne le 1er janvier 2007 ou 2008, le gouvernement du Premier ministre libéral, Calin Popescu-Tariceanu, tout comme l'évolution économique sont, plus que jamais, à l'heure de l'intégration européenne. Les deux ténors de la coalition gouvernementale (Parti démocrate et Parti national-libéral) dont l'animosité réciproque s'est cristallisée autour des relations très houleuses entre le chef du gouvernement et le chef de l'Etat, Traian Basescu, ont préféré surseoir à des élections législatives anticipées, du moins jusqu'à la décision finale de l'UE, attendue pour octobre 2006. Affaibli par les scandales et les mises en examen du Département anti-corruption avec, pour première victime, Adrian Nastase, ex-Premier ministre, le Parti social-démocrate roumain, principal parti d'opposition, traverse une grave crise, tandis que le Parti de la Grande Roumanie (extrémiste) est de nouveau crédité de 15 % des intentions de vote. Particulièrement éprouvante pour le milieu rural, l'année 2005 a connu une croissance satisfaisante bien que ralentie (5,5 %), mais l'inflation demeure tenace. De graves inondations à répétition et la découverte de plusieurs foyers de grippe aviaire ont durement touché une agriculture déjà fragile (- 13,9 % pour la production agricole) : la fragmentation des exploitations et la faiblesse des organisations professionnelles seront un frein important à la mise en œuvre de la PAC. L'appréciation du leu et la hausse des prix de l'énergie ont aggravé un déficit commercial dont l'ampleur inquiète davantage le FMI, en désaccord avec une politique budgétaire laxiste, que les entreprises étrangères qui ont réalisé plus de 5 milliards d'investissements en 2005. L'entrée dans l'UE oblige la Roumanie à aménager ses relations frontalières avec la Moldavie, tandis que ses relations avec les Etats-Unis se sont resserrées (maintien d'un contingent roumain en Irak, bases militaires américaines en Roumanie).
    Romania In the EU's Doorway Whatever Romania's UE Membership on January 1st, 2007 or 2008, the government of liberal Prime minister Calin Popescu-Tariceanu and the whole economy live, more than ever, at the time of European integration. The two tenors of the governmental coalition (Democratic Party and National Liberal Party) which mutual animosity became focused on the very stormy relations between the head of government and the head of State, Traian Basescu, had preferred to push back early legislative elections, after the final decision of the EU Commission expected for end of September 2006. Weakened by scandals and indictments of Anti-corruption Department with, as first victim, Adrian Nastase former Prime minister, the Social Democratic Party, main opposition formation, goes through a serious crisis whereas Romania Mare (PRM, Greater Romania) is supported by 15 % of voters in public-opinion polls. Especially hard for the rural environment, 2005 reported growth was satisfactory (5,5 %) with the manifestation of some slowdown but an inflation rate always stubborn. With devastating floods ones after the others and discovery of some bird flu occurrences have affected an already weak agriculture and agricultural production felt consequently (- 13,9 %): fragmented structures and weakness of producer groups will be a serious brake for the application of the CAP legislation. Nominal appreciation of the leu against the euro and rising oil prices have aggravated worse the trading deficit : its extent worries more the IMF who disagrees with the lax fiscal policy of the Romanian authorities, than the foreign firms which have invested more than 5 billion dollars in 2005. With its EU adhesion, Romania was obliged to readjust its border relations with Moldova whereas its partnership with United States became stronger (keeping of Romanian troops in Irak, agreement for American military bases on the Romanian territory).
  • Serbie-et-Monténégro 2005-2006. La dernière année de l'Etat commun - Heimerl Daniela p. 268-283 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Serbie-et-Monténégro a reçu en 2005 les éloges de la Banque mondiale pour ses progrès en matière de mise en place des réformes économiques, alors qu'en même temps une forte hausse des investissements directs étrangers et des réserves importantes en devises étrangères réduisaient sa dépendance à l'égard de l'aide extérieure. En revanche, l'éclatement de la Yougoslavie allait jouer les prolongations : le Monténégro, entité incluse dans une construction étatique, née en février 2003 de la volonté européenne, est devenue indépendante par référendum le 21 mai 2006. Côté Serbie, ce choix fit l'effet d'un véritable choc pour le gouvernement minoritaire et le Premier ministre, Vojislav Kostunica. Pourtant, la Serbie devenait ainsi en quelque sorte indépendante elle aussi, ouvrant la voie, aux dires de certains Serbes, à une réflexion sur une autre structure étatique et territoriale du pays. Jusque-là, V. Kostunica a en effet conduit la Serbie dans une impasse, aussi bien en politique intérieure qu'extérieure. La coalition hétérogène, dirigée par le Parti démocratique (DSS), dont le Premier ministre est le leader, ne se maintient au pouvoir que grâce aux prébendes, avantages et privilèges généreusement distribués et dont profitent avant tout les membres du Parti socialiste, mais aussi d'autres petites formations. Le Premier ministre est ainsi dans l'incapacité de rompre les tabous : sa promesse de faire arrêter l'ancien général Ratko Mladic, inculpé par le TPIY, n'a toujours pas été tenue, amenant l'UE à interrompre les négociations sur l'Accord de stabilisation et d'association, les pourparlers ne pouvant reprendre rapidement qu'une fois acquise la pleine coopération des autorités. Quant au statut final du Kosovo, «province» longtemps intouchable pour la Serbie, il devrait faire l'objet de négociations, dont le Secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a annoncé, en octobre 2005, qu'il «recommandait» l'ouverture, et ce malgré un rapport critique sur l'état de droit. De février à juin 2006, pas moins de six rencontres ont eu lieu à Vienne, entre les représentants de Belgrade et des Kosovars, sous les auspices des Nations unies, qui n'ont fait que montrer l'énorme fossé existant entre leurs prétentions quant au devenir de ce territoire.
    Serbia and Montenegro The Last Year in One Country In 2005, the World Bank praised Serbia and Montenegro for its progress on implementing economic reforms while concurrently a sharp increase in foreign direct investments and substantial foreign currency reserves reduced its dependence on external aid. On the other hand, the break up of Yugoslavia continued : Montenegro, included in the state created on European demand in February 2003, became independent through a May 21,2006 referendum. This was a veritable shock for the minority government and Prime Minister Vojislav Kostunica. However, this also rendered Serbia independent to some extent, opening the way, according to some Serbs, to reflections on a different governmental and territorial structure for the country. Until this time, V. Kostunica had led Serbia into an impasse in domestic as well as foreign policy. The heterogeneous coalition, under the leadership of the Prime Minister's Democratic Party of Serbia (DSS), must rely on bribes, advantages and privileges which profit the members of the Socialist Party of Serbia (SPS), in particular, but other small groups as well. The Prime Minister has no power to end the taboos : he was unable to act on his promise to arrest the former General Ratko Mladic, accused by the ICTY, leading the EU to interrupt the negotiations on a Stabilisation and Association Agreement, which will resume rapidly should they obtain full cooperation from the authorities. Negotiations should take place on the final status of Kosovo, long untouchable for Serbia, and the UN General Secretary Kofi Annan “recommended” opening them in October 2005, despite an unfavorable report on the human rights situation. No less than six meetings between Serbs and Albanian representatives took place in Vienna between February and June 2006, under United Nations auspices, producing very little but demonstrating the huge gap between them with regard to the future of this area.
  • Jalons - p. 284-291 accès libre
  • Repères. L'Est et l'Union européenne Mai-Juin 2006 - Lhomel Édith p. 292-296 accès libre