Contenu du sommaire : La transformation des groupes d'intérêt en France
Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | Vol. 56, no 2, 2006 |
Titre du numéro | La transformation des groupes d'intérêt en France |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les groupes d'intérêt français. Transformation des rôles et des enjeux politiques - Saurugger Sabine, Grossman Emiliano p. 197-203
- L'union nationale des associations familiales (UNAF) et les politiques familiales. Crises et transformations de la représentation des intérêts familiaux en France - Minonzio Jérôme, Vallat Jean-Philippe p. 205-226 L'Union nationale des associations familiales (UNAF) assure depuis 1945 une représentation monopolistique des intérêts familiaux auprès des pouvoirs publics. Dotée d'un statut exceptionnel et de moyens conséquents, l'UNAF rassemble des associations familiales d'obédiences idéologiques variées. Bien que sa représentativité ait été parfois contestée, l'UNAF a toujours été impliquée dans le cadre de concertation des politiques familiales. Des transformations systémiques majeures de ce système sont repérables au cours des années 1970 et 1990. La comparaison de ces deux périodes, suggère que l'intensité des échanges entre l'État et l'UNAF a varié le plus souvent à l'initiative des pouvoirs publics, ce qui a contraint l'UNAF à s'adapter afin d'assurer sa pérennité.The Union nationale des associations familiales (UNAF) – national union of family associations – makes families interests be represented near the French government. With its special status and large means, UNAF confederate ideologically diverse family associations. Although its representativeness has been sometimes subject of controversy, UNAF has been a permanent stakeholder of family policies governance. Major systemic transformations can be noticed during seventies and nineties. The comparison between the two periods of time shows that intensity variation of the relation between the State and UNAF was due to government initiative, that forced UNAF to adapt itself to be perennial.
- Groupes d'intérêt et financement de la vie politique en France. Une évaluation des effets de l'interdiction des dons de personnes morales - François Abel, Sauger Nicolas p. 227-254 Cette étude cherche à mettre en évidence l'impact de l'interdiction du financement politique par des personnes morales en 1995 sur les stratégies des groupes de pression en France. Dans un premier temps, nous présentons l'organisation du marché des contributions financières avant 1995, à partir de l'analyse du financement des candidats aux élections législatives de 1993 et des comptes des partis politiques en 1994. Nous en concluons à l'existence de stratégies de soutien de la part des financeurs, c'est-à-dire une recherche d'influence sur les décisions publiques des candidats et partis plus que sur les probabilités d'élection. À partir de ce constat, nous envisageons l'incidence de l'interdiction sur l'organisation du marché des contributions, qui se traduit par une limitation des stratégies possibles d'influence sur le processus de décision publique. La question des conséquences de cette limitation sur la qualité de la démocratie est ensuite abordée.This paper aims to highlight the impact of the ban on political donations from private organisations on pressure groups' strategies in France. First, we present the framework of the political contribution market before 1995. Analysing the budget of the 1993 legislative election candidates and the accounts of political parties in 1994, we show that the “exchange model” of donation is more relevant than the “support model”. In other words, givers seek to influence more public decision than election results. Using this result, we analyse the impact of the ban on the framework of the contribution's market. More especially, we show the decrease in the set of opportunities to influence the public decision process. The impact on how the French democracy is working is also considered.
- La réforme du Medef : chronique des difficultés de l'action collective patronale - Woll Cornelia p. 255-279 Depuis sa réforme en 1998, le Mouvement des entreprises de France (Medef) apparaît comme une association puissante et unifiée. En étudiant l'action collective patronale en France, cet article met en doute cette impression. Contrairement aux apparences, l'organisation centrale du patronat français se trouve face à des défis comparables à la désyndicalisation des salariés. En tant que fédération, le Medef est constitué d'une multitude d'intérêts divers et doit gérer cette hétérogénéité interne avant de pouvoir agir politiquement. L'analyse du contexte historique et institutionnel de sa réforme récente montre que la nouvelle stratégie de communication politique du Medef n'atteste pas de la puissance ou de la cohérence de l'organisation ; elle est plutôt le dernier domaine d'action publique que l'association peut assumer pleinement sans perdre sa légitimité aux yeux de ses membres.Since its reform in 1998, the national association of French employers and industry, Medef, seems to be an example of strong interest organisation. Through a study of the collective action of businesses in France, this article sheds doubt on such an impression and argues that the business association has also been put severely under stress. Like all encompassing associations, Medef comprises a great variety of interests and constantly has to manage its internal heterogeneity. An analysis of the historical and institutional context of its recent reform demonstrates that Medef's forceful media campaign should not be understood as a display of actual strength and coherence ; rather it is the last resort of collective action that the association can claim legitimately as their responsibility.
- La transformation des syndicats français. Vers un nouveau « modèle social » ? - Andolfatto Dominique, Labbé Dominique p. 281-297 Les syndicats sont-ils des « groupes d'intérêts » ? L'approche – objective ou subjective – de ces organisations a emprunté généralement d'autres cheminements, en dépit d'un cadre d'analyse proposé par J.-D. Reynaud et actualisé par P. Rosanvallon. Au-delà de cet aspect théorique, cet article cherche à montrer et à analyser les transformations du syndicalisme depuis un quart de siècle et à dépasser une approche en termes de « crise » du syndicalisme. Depuis 25 ans, on a assisté à un déclin des formes traditionnelles d'action syndicale – notamment de la grève –, à un effondrement du nombre des syndiqués, mais, parallèlement, les syndicalistes ont trouvé de nouvelles ressources, investi les lieux de la négociation, professionnalisé leur militantisme.Could have French trade unions become interest groups ? Regardless of J.-D. Reynaud's analytical framework updated by P. Rosanvallon, general approaches to these organizations have generally drawn upon different lines. Notwithstanding theoretical interpretations, this article intends to investigate the transformations of French unionism over the last 25 years aside from a crisis approach. Over this period of time, traditional forms of actions, such as strikes, have deteriorated, the number of union members has sunken. Similarly, the trade unionists found new resources, invested the places of the negotiation, professionalized their militancy.
- Les groupes d'intérêt au secours de la démocratie ? - Grossman Emiliano, Saurugger Sabine p. 299-321 Dans cet article, les auteurs s'interrogent sur les conséquences de l'émergence progressive d'une gouvernance à niveaux multiples dans laquelle le gouvernement cède certaines de ses prérogatives aux niveaux supranationaux, aux agences spécialisées ou encore aux groupes d'intérêt. Ce phénomène crée des problèmes de légitimité face auxquels notre compréhension de la démocratie est assez démunie. En partant d'une analyse critique des travaux théoriques qui conceptualisent les notions de démocratie délibérative, participative et associative, les auteurs analysent les formes participatives des groupes d'intérêt français en rendant visibles les formes de la participation, ses possibilités et ses limites.In this article, the authors analyse the consequences of the emergence of multi-level governance, whereby governments abandon certain tasks by delegating them to supranational levels of governance, specialised agencies or non-state actors. This phenomenon generates problems of legitimacy that cause serious threats to our understanding of democratic governance. An ever increasing number of actors participates in deliberation, decision-making and implementation. After a critical assessment of existing work on deliberative, participative and associative democracy, the authors analyse the modes of participation of French interest group, insisting on the possibilities and limits for a democratic system.
Lectures critiques
- Lectures critiques - p. 323-341
Lectures critiques - Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 341-348
Revue des revues
- Revue des revues - p. 349-351