Contenu du sommaire

À partir d'une analyse comparée du vote de communes à majorité catholique et de communes à majorité protestante dans des terrains d'étude situés principalement en Alsace, mais également dans le Gard, en Haute-Loire, ainsi qu'en Allemagne et en Suisse, cet article se propose de constituer une interprétation générale des différents types de clivage existant entre le vote catholique et le vote protestant en établissant la relation entre la configuration actuelle de ce clivage et l'existence passée de partis catholiques.

Depuis une vingtaine d'années, les maires se sont saisis de l'insécurité. Significatives sont, à cet égard, les dernières élections municipales où, dans nombre de villes françaises, l'insécurité a constitué l'une des priorités défendues par les édiles dans leur programme électoral et dans leurs discours, marqués, aussi bien à droite qu'à gauche, par une tonalité punitive. Les pratiques ont suivi à travers les moyens importants qu'ont développés les maires pour rassurer leur électorat inquiet : création de polices municipales, recours à l'industrie de la sécurité, recrutement d'experts municipaux en sécurité et de nouveaux professionnels quadrillant le territoire des villes (médiateurs urbains, « grands frères »...). Par leurs discours offensifs, par leurs revendications, au sein des arènes nationales, d'une extension de leurs pouvoirs de police et par leurs nouvelles capacités d'intervention, les maires réactivent ainsi un rôle traditionnel du métier d'élu local, mis en sommeil depuis la nationalisation des polices locales en 1941, celui de garant de la tranquillité publique.

À travers le cas des représentants de la main d'œuvre transfrontalière en Europe, cet article vise à saisir les conditions variables d'accès de collectifs associatifs au champ politique central et européen, en rendant raison de la pluralité des niveaux d'administration et des territoires. Alors que la défense des travailleurs frontaliers apparaît de prime abord comme une cause illégitime, confrontée à une image négative de profiteurs et de corporatisme, c'est par la production d'une « expertise militante » mobilisant le droit communautaire que les porte-parole entreprennent de contourner ces obstacles, à travers des compétences et des savoir-faire valorisés dans le nouvel espace politique européen, ce qui suppose une professionnalisation des pratiques passant par toute une formation pour ces acteurs « de terrain ».

L'article se propose d'analyser l'entrée des femmes au Parlement par analogie avec l'entrée dans un bastion professionnel traditionnellement masculin. La comparaison de l'évolution des rapports de genre au sein de la sphère d'activité et dans l'ordre politique fait apparaître une commune discrimination féminine dans l'accès aux positions de pouvoir et dans l'exercice du métier, et une instrumentalisation semblable des attributs spécifiques prêtés aux femmes. Si les inégalités sexuées sont toutefois particulièrement marquées dans le champ politique parlementaire, c'est que les « hommes » politiques contrôlent davantage le processus de professionnalisation, en ayant les capacités de modifier les règles du jeu, de contourner ces mêmes règles et de résister aux pressions sociales.

La loi sur la parité du 6 juin 2000 a rendu possible, lors des élections municipales de 2001, la mobilisation par les candidates, par ailleurs plus nombreuses que jamais, de qualités réputées féminines, telles la proximité ou la capacité supposée des femmes à ancrer l'action politique dans le concret. Cet article se propose de mesurer si ce changement constaté lors des premières élections paritaires de l'histoire politique française a des effets durables sur le jeu politique. L'examen des professions de foi des candidats et candidates aux élections législatives des vingt-et-une circonscriptions de Paris en 2002 montre que le genre n'apparaît pas comme une ressource légitimement mobilisable dans ce type d'élections. Trois séries d'explication de la disparition du genre comme ressource dans la compétition politique sont examinées : la première est relative aux spécificités des professions de foi comme produit standardisé ; la seconde envisage les caractéristiques des élections étudiées ; la troisième renvoie à l'immuabilité des règles du jeu politique.