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La Chambre des Députés (1881-1885). Analyse factorielle des scrutins, par Antoine Prost et Christian Rosenzveig Une méthode nouvelle d'analyse factorielle est appliquée au vote de 481 députés de la législature, d'abord dans un échantillon de 13 scrutins significatifs, puis dans quatre échantillons aléatoires de 60 scrutins chacun, échelonnés au long de la législature. Les graphiques qui résultent de ce traitement montrent l'isolement constant de la droite antirépublicaine, l'absence de discipline de vote, la diversité et l'éparpillement des gambettistes. De plus on assiste entre 1882 et 1883 à une interversion des deux premiers facteurs : au début, la Chambre est structurée par l'opposition fondamentale droite/gauche, à partir de 1883 son trait dominant est au contraire l'opposition des deux extrêmes coalisés, droite et gauche, au centre gouvernemental. Derrière ces structures globales, se laissent apercevoir une multitude de glissements individuels, de sens divers, qui restent à étudier. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp 5-50]

Le vote des fédérations dans les congrès et conseils nationaux du Parti socialiste (1958-1970), par Roland Cayrol Dans les congrès et conseils nationaux du Parti socialiste, les délégués de chaque fédération départementale détiennent un nombre de mandats proportionnel au nombre d'adhérents du parti dans leur département. Les votes se font soit par délégués soit par mandats. Les résultats donnés par ces deux types de votes dans chacun des scrutins émis de septembre 1958 à juin 1970 sont étudiés de façon systématique dans cet article. Cela fait apparaître les unanimités du parti et les clivages qui sont intervenus. A partir de l'étude des scrutins par mandats se dessinent le niveau et le contour des majorités qui ont dominé la vie du Parti socialiste pendant ces douze années, et se mesure le poids des "grosses" fédérations départementales dans les congrès. Une application de l'indice de Rice permet par ailleurs de montrer que ces grosses fédérations sont souvent parmi les plus homogènes dans les scrutins, à l'exception de la fédération de la Seine. Sont enfin présentées quelques remarques sur les votes émis dans les réunions nationales du nouveau Parti socialiste et sur la majorité dont disposent Alain Savary et son équipe. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp 51-72] Voting of the federations in the conferences and national councils of the French Socialist Party (1958-1970), by Roland Cayrol At the conferences and national councils of the French Socialist Party the delegates from each departmental federation have a number of mandates proportional to the number of party members the department. Votes are taken either on the basis of one per delegate or on the basis of the number of mandates. The results given by these two methods of voting have been analysed systematically for all votes between 1958 (September) and 1970 (June). The issues on which the party is united and those on which it is divided become apparent. An analysis of the voting by mandate enables us to see the level and the outline of the majorities which have dominated the life of the Socialist Party over the last twelve years and measures the weight of the big departmental federations at the conferences. By using the Rice index we have been able to show that the big federations are often among the most homogeneous in voting, except for the Federation of the Seine. Last of all we present a few remarks on voting at the national meetings of the new Socialist Party and on the majority supporting Alain Savary and his team. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 51-72]

Les éléctions partielles de l'été 1970. Analyse des électorats, par Frédéric Bon et Jean Ranger L'analyse rétrospective des scrutins de la Cinquième République révèle, au-delà des accidents de conjoncture, une dynamique qui s'organise selon trois lignes de force : stabilité de l'électorat communiste après la blessure de 1958 ; formation d'un bloc conservateur par absorption progressive de la droite modérée et de l'extrème-droite par le gaullisme ; incertitudes de l'électorat de la gauche non communiste. En 1970, deux élections partielles prennent valeur de test national : à Nancy, le succès de M. Jean-Jacques Servan-Schreiber semble se situer à contre-courant de l'évolution de l'opinion française depuis 1958 ; en revanche, le scrutin de Bordeaux la confirme à travers le triomphe du Premier ministre M. Jacques Chaban-Delmas. Ces deux consultations s'inscrivent bien dans le mouvement général des électorats sous la Ve République : des processus identiques y sont à l'oeuvre, la différence des résultats se réduisant à celle des situations locales. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 76-102]

La conception de l'autorité chez les enfants Français, par Annick Percheron A travers les expressions spontanément associées par des enfants français de 10 à 14 ans aux mots président de la République, loi, police, se dégage une conception cohérente des relations d'autorité : le président est perçu comme un personnage distant et abstrait avec lequel les relations ne sont pas d'ordre affectif ou instrumental, mais d'abord d'autorité ; les lois sont faites pour interdire, la police pour réprimer. Cette perception de l'autorité politique s'oppose à celle qui semble se développer chez les jeunes Américains. Au-delà des diversités culturelles se trouve alors posé le problème de la validité des modèles de développement politique proposé par certains auteurs américains. [Revue française de science politique XXI (1), février 1971, pp. 103-128]

Sur deux courbes de popularité, par Jean-Luc Parodi Le net et constant décalage que l'examen comparatif des courbes de popularité des présidents de la République et des Premiers ministres avait, depuis 1958, toujours révélé, semble disparaître avec le départ du général de Gaulle ; mais une analyse plus attentive montre que ce rapprochement des courbes (sinon leur jonction) constaté en 1969-1970 n'est que l'aboutissement d'un long mouvement d'érosion de la marge de supériorité présidentielle, qui s'étend sur toute la première décennie de la Cinquième République. Au-delà des conjonctures et des personnalités, ce mouvement semble traduire, au plan de l'opinion publique, une représentation de plus en plus homogène du pouvoir exécutif et de sa triple composante présidentielle, gouvernementale et parlementaire. [Revue française de science politique XXI (1) février 1971, pp. 129-151]