Contenu du sommaire

L'ANGLETERRE ET L'EUROPE : LE 5 JUIN 1975 OU LA JOURNÉE DES DUPES, par JEAN-PIERRE BOIVIN Le référendum du 5 juin 1975 ne constitue pas une innovation révolutionnaire comme certains milieux conservateurs ont cherché à le faire paraître. Il entretient même une certaine filiation avec des tentatives précédentes. Comme lors des deux grands débats de 1910 et 1930, le recours au référendum est d'abord une manœuvre pragmatique destinée à résoudre une crise constitutionnelle et à éviter l'éclatement du parti travailliste. Le référendum traduit la désagrégation d'un système séculaire et en accélère le processus. Par son résultat, cependant, par le soutien populaire dont il a fait l'objet, il fournit peut-être à la Constitution les chances d'un renouveau dont chacun s'accorde sur l'urgence. [Revue française de science politique XXVI (2), avril 1976, pp. 197-228.]

?DIEU AUX ÉTATS-UNIS : A PROPOS DU WATERGATE, par HUBERT GOURDON Le Watergate étonne par le type de discours qui l'a dévoilé, expliqué et réglé : pourquoi une affaire de violation de droits individuels par un exécutif a-t-elle pu se transformer en violation d'une éthique dont la nature apparaît bien plus moralisante et religieuse que politique ? Il semble que ce discours religieux, amplifié volontairement par la classe politique, ne trouve plus grand écho dans une opinion publique en voie de laïcisation. Ce phénomène pourrait être sans grande importance s'il ne s'avérait qu'aux Etats-Unis, l'idéologie libérale est de nature religieuse ; perdant leur foi, les Etats-Unis pourraient donc perdre leur libéralisme. [Revue française de science politique XXVI (2), avril 1976, pp. 229-259.]

?LES MILITANTS COMMUNISTES A PARIS : PRATIQUES MILITANTES, par FRANÇOIS PLATONE et FRANÇOISE SUBILEAU Deux types de pratiques militantes ont pu faire l'objet d'une description quantitative chez les militants communistes de Paris réunis en conférences de section en octobre 1974 : la fréquentation des écoles du parti et le militantisme dans des organisations ? syndicales ou autres ? extérieures au PCF. Le double rôle d'éducation des militants et de formation des cadres dévolu aux écoles du parti se traduit par l'intensification de la « scolarisation » des nouveaux militants et par la forte relation qui existe entre la fréquentation des écoles ? surtout fédérales et centrales ? et l'exercice de responsabilités dans le parti. Le taux de syndicalisation des militants communistes est très élevé, quelle que soit la catégorie socio-professionnelle considérée. Les inégalités constatées ? et notamment la moindre syndicalisation des jeunes ouvriers ? sont essentiellement dues au milieu de travail. Enfin, il apparaît que le militantisme au sein du parti et au sein des syndicats et des organisations de masse ne s'excluent pas mutuellement, ce qui conduit à écarter, au moins pour la population étudiée, l'idée d'une spécialisation des militants. [Revue française de science politique XXVI (2), avril 1976, pp. 260-285.] rate of union membership among young workers are mainly due to the working environment Lastly it would seem that militancy inside the Party and inside the unions and rank and iile organisations is not mutually exclusive so that the idea of militant specialization can be dismissed at least as regards the popu lation considered Revue fran aise de science politique XXVI 2) avril 1976 pp 260-285.

L'AUTONOMIE DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES: LE ROLE DES CABINETS DES PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE ET DES PREMIERS MINISTRES SOUS LA CINQUIÈME RÉPUBLIQUE, par BERTRAND BADIE et PIERRE BIRNBAUM La pratique politique de la Cinquième République permet d'étudier les cabinets du président de la République et du Premier ministre, comme des lieux privilégiés d'exercice du pouvoir d'Etat. L'analyse des personnels qui les composent et, notamment, du déroulement de leurs carrières, révèle un aspect important de ce pouvoir et permet, entre autres, de le situer par rapport à la société globale. Il convient donc de s'interroger sur les professions exercées par ces personnels avant leur entrée dans ces cabinets, puis de les comparer à celles exercées après leur départ de ces institutions. Par-delà les stratégies de carrière ainsi repérées, on pourra approcher quelques-uns des problèmes liés à l'autonomie relative des appareils d'Etat. On pourra également mettre en lumière quelques traits spécifiques qui contribuent à distinguer la « république gaullienne », du « système Pompidou », ou de la « nouvelle société » mise en avant par Jacques Chaban-Delmas. [Revue française de science politique XXVI (2), avril 1976, pp. 286-309.]