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L'AVENIR DES ALLIANCES EN EUROPE, par PIERRE HASSNER Plus qu'à un retour vers deux blocs monolithiques et hostiles l'avenir des alliances en Europe paraît plutôt consister, à moyen terme, en la coexistence d'un bloc de plus en plus monolithique à l'Est, avec, à l'Ouest un système plus différencié qui comporterait deux versions : l'une serait celle d'un « compromis historique à l'échelle européenne » ou d'une conciliation entre évolutions autonomes des différents pays, de la Communauté européenne et des Etats-Unis ; l'autre, plus polarisée, opposerait le noyau dur d'une Europe américaine ou américano-allemande et une multiplicité d'aventures nationales, oscillant entre l'isolement, l'influence soviétique et le retour au giron américain à travers l'échec économique. [Revue française de science politique XXVI (6), décembre 1976, pp. 1029-1053.]

DU PASSÉ FONT-ILS TABLE RASE ? LA CONFÉRENCE DES PARTIS COMMUNISTES EUROPÉENS (BERLIN - JUIN 1976), par LILLY MARCOU et MARC RIGLET Au regard des modèles anciens d'organisation du mouvement communiste (Troisième Internationale, Kominform), la forme « conférence » adoptée depuis 1957 a progressivement infléchi, jusqu'à les faire disparaître, les grands principes qui gouvernaient le mouvement communiste international : unité de direction, homogénéisation des positions des partis membres, capacité d'engager des actions communes à partir d'analyses communes. Assiste-t-on, pour autant, avec la conférence de Berlin à la fin d'un processus de désagrégation ? Il semble préférable de parler d'un processus de différenciation très marquée dans lequel s'opposent, sur la base d'alliances fluides, de grands partis influents. La tenue même de la Conférence aura satisfait les partisans des conceptions classiques d'organisation du mouvement communiste international (PCUS, SED, PC bulgare, PC tchèque). L'affirmation solennelle de l'autonomie des partis aura satisfait les promoteurs de l'organicité nouvelle (PCI, PCE, PCF, PC roumain, Ligue des communistes yougoslaves). Conférence de compromis, la conférence de 1976 participe encore de son passé, tout en esquissant des formes futures d'organisation. [Revue française de science politique XXVI (6), décembre 1976, pp. 1054-1079.]

LE PROBLÈME RACIAL EN GRANDE-BRETAGNE : LES IMMIGRANTS DE COULEUR DU COMMONWEALTH, par CLAUDE JOURNÈS Le problème racial en Grande-Bretagne doit être placé dans son contexte national historique et culturel. Cela implique que l'on ne doit pas négliger le caractère pacifique de la décolonisation et l'intégration des immigrants de couleur du Commonwealth dans un pays qui a perdu sa domination impériale. A partir de là, il convient de cerner, au niveau social, les manifestations de racisme diffus et les actes précis de discrimination. Enfin, il faut apprécier la traduction politique du « racisme » par l'extrême droite et ses adversaires, ainsi que par les deux grands partis, ce qui permet de comprendre une politique officielle paradoxale apparaissant, à la fois, comme égalitariste, discriminatoire et répressive. [Revue française de science politique XXVI (6), décembre 1976, pp. 1080-1100.] THE RACIAL PROBLEM IN GREAT BRITAIN COLOURED COMMONWEALTH IMMIGRANTS CLAUDE JOURN The racial problem in Great Britain must be seen in its national historical and cultural context This means that one should not forget the peaceful nature of decolonisation and the integration of coloured Commonwealth immigrants in country which has lost its im perial sway Given this it is important to determine instances of diffuse racism and precise acts of discrimination at the social level Lastly an assessment must be made of the politi cal interpretation of racism by the extreme right and its adversaries and also by the two main parties for by this means it is possible to understand paradoxical official po licy which seems at once egalitarian discriminatory and repressive Revue fran aise de science politique XXVI 6) décembre 1976 pp 1080-1100.

CONDITIONS ÉCONOMIQUES ET ÉLECTIONS : UNE ANALYSE POLITICO-ÉCONOMÉTRIQUE (1920-1973), par JEAN-JACQUES ROSA et DANIEL AMSON La discussion de la conjoncture économique tient une large place dans les débats politiques. Il semble admis en effet, implicitement au moins, que l'état de l'économie influe sur les résultats des élections législatives, par l'intermédiaire du jugement que portent les électeurs sur la gestion des partis au pouvoir. La présente étude propose une vérification empirique de l'hypothèse d'une relation entre conditions économiques et répartition des votes en France, dans la période allant de 1920 à 1973. Ces premières analyses paraissent confirmer l'idée d'une influence positive du taux d'inflation et de chômage, et négative du niveau de vie, sur le pourcentage des voix allant à l'ensemble de la gauche. Les conclusions perdent toutefois de leur fiabilité lorsqu'on étudie les pourcentages obtenus séparément par le parti communiste et la gauche non communiste. [Revue française de science politique XXVI (6), décembre 1976, pp. 1101-1124.]

LA RÉFORME DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE EN FRANCE DEPUIS 1945 : ANALYSE D'UNE NON-DÉCISION, par JEAN-MARIE DONEGANI et MARC SADOUN A l'aide d'une analyse séquentielle portant sur les réformes et les tentatives de réforme de l'enseignement secondaire français depuis 1945, on peut tenter de restituer la logique du processus décisionnel et les raisons de l'échec des plans successifs. Si le premier cycle du second degré, sur lequel s'articule le thème du tronc commun, a constitué depuis la Libération l'enjeu jamais résolu de la réforme scolaire, c'est, semble-t-il, qu'il est le lieu où s'affronte la stratégie de domination de deux corps d'agents : les instituteurs et les professeurs. Dès lors une « décision décisionnelle » exige la déstructuration du champ de l'enseignement et sa structuration par le politique. [Revue française de science politique XXVI (6), décembre 1976, pp. 1125-1146.]