Contenu du sommaire
Revue | Revue Française de Science Politique |
---|---|
Numéro | 30e année, n°1, 1980 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les logiques du recrutement politique - Daniel Gaxie p. 5-45 LES LOGIQUES DU RECRUTEMENT POLITIQUE, par DANIEL GAXIE L'analyse de la position sociale d'origine du personnel dirigeant des partis montre que les mécanismes actuels du recrutement politique tendent à favoriser les classes supérieures de la société, mais que chaque parti privilégie l'ascension de fractions distinctes de ces classes. Les oppositions entre partis qui structurent le fonctionnement du champ politique apparaissent ainsi comme le redoublement (par ailleurs relativement autonome) de la structuration interne aux classes supérieures. Les différences qui séparent les dirigeants du PC et du PS d'une part, ceux du RPR et de l'UDF de l'autre, sont, par exemple, fortement marquées par l'opposition entre les pôles intellectuel et économique de ces classes. De même, lorsque ces partis recrutent dans d'autres milieux, le PC et le PS recrutent plutôt des agents occupant des positions basses-dominées alors que l'UDF et le RPR privilégient le recrutement d'agents occupant les positions hautes-dominantes. Ce jeu d'homologies permet encore de comprendre la logique du recrutement en direction des classes moyennes et populaires et de formuler quelques hypothèses sur les mécanismes de l'influence et de la représentation politiques. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 5-45.]THE LOGIC BEHIND POLITICAL RECRUITMENT, by DANIEL GAXIE Analysis of the original social positions of party leaders shows that the present mechanisms of political recruitment tend to favour the upper classes of society, but that each party encourages the ascent of different fractions of these classes. The contrasts between parties which structure the functioning of the political spectrum thus appear to duplicate (quite independently moreover) the internal structures of the upper classes. The differences between the leaders of the PC and PS on one hand, and the RPR and UDF on the other, bear a strong resemblance, for example, to the contrast between the intellectual and economic poles of these classes. Similarly, when these parties recruit in other strata, the PC and PS tend to recruit officials in lower-dominated positions, whereas the UDF and RPR prefer to recruit officials in senior-dominant positions. This pattern of homologies also explains the logic behind recruitment aimed at the middle and upper classes, and allows a few assumptions to be made concerning the mechanism of political influence and representation. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 5-45.]
- Le discours communiste - Dominique Labbé p. 46-77 LE DISCOURS COMMUNISTE, par DOMINIQUE LABBÉ Une analyse lexicale appliquée aux résolutions des quatre derniers congrès du PCF (1972-1979) décrit les figures invariantes qui sont la caractéristique du discours communiste (par exemple l'identification du PCF à la classe ouvrière et au socialisme). L'analyse fait également apparaître d'importantes modifications discursives dans un sens dogmatique et sectaire mais l'hypothèse d'un « retour en arrière » ne se vérifie pas pour autant. Enfin, les résultats permettent de situer à la fin de 1974 la rupture du PCF avec la stratégie d'union de la gauche autour du programme commun. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 46-77.]THE COMMUNIST DISCOURSE, by DOMINIQUE LABBE A lexical analysis of the resolutions of the last fair conferences of the French Communist Party (PCF) (1972-1979) describes the unvarying forms which are the characteristic of the communist discourse (for example, the PCF's identification with the working class and with socialism). The analysis also reveals substantial discursive changes in a dogmatic and sectarian direction, but the hypothesis of a " return to the past " cannot be confirmed for all that. Lastly, the findings show that it was at the end of 1974 that the PCF broke with the strategy of the union of the Left based on the joint programme. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 46-77.]
- Les phénomènes de contestation au sein du Parti communiste français (avril 1978-mai 1979) - Jean Baudouin p. 78-111 LES PHÉNOMÈNES DE CONTESTATION AU SEIN DU PCF, par JEAN BAUDOUIN Les phénomènes contestataires qui ont gagné le PCF aux lendemains des élections de mars 1980 présentent une incontestable originalité : d'abord, parce que la direction du PCF, en refusant d'emblée le recours à des procédures disciplinaires, a permis à la contestation de perdurer, ensuite parce que les contestataires ont clairement inscrit leur démarche dans une perspective de redressement du parti et non dans une perspective « sortiste ». Là s'arrête, pourtant, l'innovation. Le bloc contestataire s'est vite fissuré sous le poids des divergences tactiques et doctrinales. Le groupe dirigeant, sans recourir aux châtiments d'antan, s'est appliqué à marginaliser la contestation, utilisant indistinctement l'intimidation bureaucratique et la récupération idéologique. Le « centralisme bureaucratique » définit toujours le mode de fonctionnement du PCF. [Revue française de science politique XXX ( I ), février 1980, pp. 78-111. ]CONTESTATION PHENOMENA INSIDE THE PCF, by JEAN BAUDOUIN The contestation which began to mount in the PCF following the March 1978 elections had undoubted originality : firstly, because the leadership of the PCF refused from the outset to take disciplinary action, and so allowed the contestation to continue, and secondly because those involved in the contestation clearly saw their activities as being designed to restore the Party and were not " on the way out ". The innovation stops there, however, the contesting bloc soon split under the pressure of tactical and doctrinal differences. While not resorting to traditional forms of punishment, the leadership took care to marginalise the contestation movement, making indiscriminate use of bureaucratic intimidation and ideological retrieval. " Bureaucratic centralism " still defines the way the PCF functions. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 78-111.]
- L'État et la révolution agraire en Algérie - Gauthier De Villers p. 112-139 L'ÉTAT ET LA RÉVOLUTION AGRAIRE EN ALGÉRIE, par GAUTHIER DE VILLERS A travers l'analyse des contradictions du mode d'intervention de l'Etat dans la révolution agraire de 1971, on peut apprécier la position complexe qu'occupé l'Etat algérien dans le processus de transformation des rapports entre classes. L'explication de la révolution agraire, en tant qu'elle met en jeu les caractéristiques de l'Etat, doit combiner trois approches. En premier lieu, la conjoncture politique du début des années 70, conjoncture qui n'est intelligible qu'à la lumière de l'histoire de l'édification de l'Etat indépendant, permet de comprendre que le pouvoir politique ait recherché son renforcement par la mise en œuvre d'un programme agraire de type radical. En second lieu, les caractéristiques du système économique étatique (nature des rapports de production et nature des ressources mobilisées dans le processus d'accumulation dirigé par l'Etat) expliquent qu'une orientation assez étroitement productiviste ait prévalu dans la conception et l'application de la RA. Enfin, en troisième lieu, l'analyse du système politico-administratif, de son fractionnement, des pratiques et de l'idéologie de type étatiste qu'il produit, contribue à expliquer que la RA ait été relativement peu appliquée et appliquée de manière déformée. Ces trois approches, qui explicitent la manière selon laquelle l'Etat s'inscrit dans les rapports de classes, ne sont pas les différentes dimensions d'un processus régi par une logique unique ; elles permettent de mettre en lumière le jeu complexe et contradictoire de déterminations qui s'exerce sur la révolution agraire. [Revue française de science politique XXX ( 1 ), février 1980, pp. 112-139.]THE STATE AND THE AGRARIAN REVOLUTION IN ALGERIA, by GAUTHIER DE VILLERS Analysis of the contradictions in the way the State intervened in the 1971 agrarian revolution reveals the complex position of the Algerian Government in the process involved in changing relations between classes. An explanation of the agrarian revolution, inasmuch as it calls in question the characteristics of the State, must comprise three approaches. In the first place the political situation in the early 1970s, which can only be understood via the history of the construction of the independent State, explains why the political authorities should have sought to strengthen their position by implementing a radical agrarian programme. Secondly, the characteristics of the State economic system (nature of production relations and nature of the resources mobilized in the accumulation process headed by the State) explain why a rather productivist orientation should have prevailed in the way the agrarian revolution was conceived and applied. Thirdly, and lastly, analysis of the political and administrative system, its division, and the state control practices and ideology that it produces helps to explain why the agrarian revolution was applied relatively little and in a distorted manner. These three approaches, which clarify the way in which the State is involved in class relations, are not the different dimensions of a process governed by a single logic ; they throw light on the complex and contradictory system of decisions affecting the agrarian revolution. [Revue française de science politique XXX (1), février 1980, pp. 112-139.]
- À propos d'un article de Jean-François Kesler, suivi de la réponse de l'auteur - Jean-Francois Godchau, Michel Dreyfus p. 140-147
Notes Bibliographiques
- CHARLOT (Monica) dir. - Elections de crise en Grande-Bretagne. Préface de Jean Charlot. - Jacques Leruez p. 148-149
- DUROSELLE (Jean-Baptiste). - La décadence 1932-1939. - Alfred Grosser p. 149-151
- PROST (Antoine). - Les anciens combattants et la société française 1914-1939. Vol. 1, Histoire ; Vol. 2, Sociologie ; Vol. 3, Mentalités et idéologies. - Stanley Hoffmann p. 151-153
- NAMER (Gérard). - Machiavel ou les origines de la sociologie de la connaissance. NAMER (Gérard). - Rousseau, sociologue de la connaissance. - Odile Rudelle p. 153-154
- VERRET (Michel). - L'ouvrier français. L'espace ouvrier, avec la collaboration de Joseph Creusen. - René Mouriaux p. 155-156
- Informations bibliographiques - p. 157-195
- résumés des articles/ Abstracts - p. 196-198