Contenu du sommaire : Pays industrialisés et Tiers monde

Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 33e année, n°5, 1983
Titre du numéro Pays industrialisés et Tiers monde
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Pays industrialisés et Tiers monde

    • La France et l'industrialisation du Tiers monde : une vision kaléidoscopique - Marie-Claude Smouts p. 797-816 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Un effort de réflexion approfondie est engagé en France pour tenter de concilier les intérêts nationaux et la volonté d'aider le Tiers monde à se doter d'un réseau industriel propre. Un discours cohérent sur ce thème a été élaboré par l'administration autour des notions d'« autocentrage » et de « codéveloppement ». Mais cela ne suffit pas pour dissiper le scepticisme des industriels et surmonter les rigidités bureaucratiques. Aucun moyen nouveau n'a été dégagé pour favoriser une nouvelle coopération industrielle et l'écart reste grand entre les discours et la pratique.
      Much trought has been given in France to ways to reconcile interest and the wish to assist the Third World acquire its own industrial network. The government has developed a coherent approach around the themes of « self-centered development» and «co-development ». But that is not sufficient to allay the skepticism of industrialists and overcome bureaucratic rigidities. No addidonal means have been devoted to a new industrial cooperation and there remains a wide gap between discourse and action.
    • Quelques sources des représentations françaises de l'industrialisation et de la concurrence des pays pauvres - Jean Coussy p. 817-834 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'hégémonie du discours antiprotectionniste des années 1970 a fait oublier la rationalité économique et la rationalité sociale des représentations traditionnelles en France à l'égard de l'industrie. Celles-ci ont cependant pu être appb'quées au problème de l'industrialisation du Tiers monde et ont permis de «comprendre» les intentions et les exigences des responsables des pays sous-développés. Mais elles n'ont pas permis de prévoir l'émergence des Nouveaux pays industrialisés. Ce qui explique le caractère improvisé et la vigueur du débat qui s'est instauré sur les adaptations nécessaires de la politique commerciale française.
      L'hégémonie du discours antiprotectionniste des années 1970 a fait oublier la rationalité économique et la rationalité sociale des représentations traditionnelles en France à l'égard de l'industrie. Celles-ci ont cependant pu être appb'quées au problème de l'industrialisation du Tiers monde et ont permis de «comprendre» les intentions et les exigences des responsables des pays sous-développés. Mais elles n'ont pas permis de prévoir l'émergence des Nouveaux pays industrialisés. Ce qui explique le caractère improvisé et la vigueur du débat qui s'est instauré sur les adaptations nécessaires de la politique commerciale française. The hegemony of the anti-protectionist discourse of the 1970s led to overlooking the economic and social rationality of traditional French views toward industry. These approaches were nevertheless used when dealing with the problem of the industrialization of the Third World and made it possible to « understand » the intentions and demands of the authorities of the under-developed countries. They did not however make it possible to predict the emergence of the new industrialized countries. This explains the improvisation and the passion of the debate on the necessary adaptations of French commercial policy.
    • La République fédérale d'Allemagne et l'industrialisation du Tiers monde : discours et politique - Anne-Marie Le Gloannec p. 835-846 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La politique allemande vis-à-vis de l'industrialisation du Tiers monde s'inscrit entre deux pôles, apparemment antagonistes mais néanmoins complémentaires: d'un côté, l'absence de liens historiques avec le Tiers monde explique un certain désintérêt alors que, de l'autre, la République fédérale affiche un parti pris internationaliste. D'où peut-être une approche des relations avec le Sud à la fois plus internationale et plus «économiciste», moins géographiquement sélective et moins historique que celle de la France : l'Allemagne doit se placer en position de force dans la division internationale qui se dessine entre pays industrialisés et pays moins développés. Il existe toutefois des réticences et des résistances, matérielles et psychologiques, économiques et sociales qui menacent le succès de cette stratégie allemande.
      German policy concerning the industrialization of the Third World falls between two apparently antagonistic but nevertheless complementary poles: on the one hand, as there are no historie links with the Third World, there is a certain lack of interest; on the other hand, West Germany prides itself on its internationalism. This leads to an approach to relations with the South which is both more international and more economie, less selective geographically and less historical than France approach. Germany has to find a position of strength in the emerging international division between industrialized and less developed countries. Resistance and reluctance ? material, psychological, economie, and social ? threaten the success of the German strategy.
  • La question des frontières orientales d'Israël. Réflexion sur la démultiplication fonctionnelle des frontières - Louis-Jean Duclos p. 847-865 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le débat relatif à la frontière orientale d'Israël prend en compte non seulement les hésitations de l'histoire mais encore l'éventualité d'une dissociation sur le terrain même des fonctions militaire, administrative et culturelle généralement rassemblées, dans la pratique internationale, sur un même tracé. Ainsi la sécurité de l'Etat impliquerait au minimum un report vers l'Est des lignes de défense israéliennes dans un contexte politique aménagé, alors que la maîtrise du sol et des ressources naturelles sur l'ensemble de l'héritage juif suppose, selon une conception sioniste dominante, le transfert de la frontière de souveraineté sur le Jourdain. Resterait alors à découper en retrait de celui-ci une zone d'« autonomie » personnelle à l'usage de la population autochtone qu'on excluerait ainsi des bienfaits de la citoyenneté tout en faisant l'économie de son expulsion.
    The debate on the eastern frontier of Israel takes into account both historical variations and the possible dissociation of the military, administrative and cultural fonctions which usually, in international practice, are placed on the same line. Security would thus imply, at least, moving Israeli's defense lines eastward in a modified political context, whereas the mastery over the land and natural resources for the whole of the Jewish heritage according to the prevalent zionist conception, would mean transfering the sovereignty frontier to the Jordan river. A zone of personal « autonomy » for the use of the native population, excluded from the advantages of citizenship but not expelled, would be carved out in this area.
  • Le déchiffrer. Note sur le marxisme, son ordre et sa traduction, en Indonésie - Jacques Leclerc p. 866-880 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Reconnu très tôt comme l'une des trois composantes du mouvement anticolonial indonésien, le courant marxiste est bloqué dans son développement autonome par l'interdiction du Parti communiste indonésien en 1927. Il doit alors emprunter des chemins que balise le courant «nationaliste», devant lequel des tentatives individuelles de créer un Parti travailliste échoueront. Le courant marxiste ressurgit en 1945, au moment de la proclamation de l'indépendance. La recherche par le Parti communiste indonésien d'une théorie de la révolution indonésienne l'amène à utiliser, à partir de 1960, l'expression «indonésianisation du marxisme-léninisme» pour exprimer sa volonté de «traduire» le marxisme-léninisme en indonésien et en faire l'outil d'un socialisme à l'indonésienne, jetant ainsi un nouveau pont en direction du courant «nationaliste». Mais il est de nouveau interdit en 1966.
    Reconnu très tôt comme l'une des trois composantes du mouvement anticolonial indonésien, le courant marxiste est bloqué dans son développement autonome par l'interdiction du Parti communiste indonésien en 1927. Il doit alors emprunter des chemins que balise le courant «nationaliste», devant lequel des tentatives individuelles de créer un Parti travailliste échoueront. Le courant marxiste ressurgit en 1945, au moment de la proclamation de l'indépendance. La recherche par le Parti communiste indonésien d'une théorie de la révolution indonésienne l'amène à utiliser, à partir de 1960, l'expression «indonésianisation du marxisme-léninisme» pour exprimer sa volonté de «traduire» le marxisme-léninisme en indonésien et en faire l'outil d'un socialisme à l'indonésienne, jetant ainsi un nouveau pont en direction du courant «nationaliste». Mais il est de nouveau interdit en 1966. Recognized quiter early as one of the three components of the Indonesian anticolonial movement, the Marxist current was blocked in its autonomous development by the outlawing of the Indonesian Communist Party (1927). It had to take the directions indicated by the « nationalist » current, which prevented individual attempts at creating a workers party. The Marxist current emerged again in 1945, at the time of the proclamation of independence. The Indonesian Communist Party's search for an Indonesian theory of revolution led it to use, as of 1960, the phrase « Indonesianization of Marxism-Leninism » to express its desire to « translate » Marxism-Leninism into Indonesian and to make it the tool of an Indonesian-style socialism, which led to a new link with the « nationalist » current. The Party was again outlawed in 1966..
  • Notes Bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 892-924 accès libre
  • Résumés des articles/ Abstracts