Contenu du sommaire : Dans la tourmente (2). Que fait l'État ? Que peut l'État ?
Revue | Esprit |
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Numéro | No 12, décembre 2008 |
Titre du numéro | Dans la tourmente (2). Que fait l'État ? Que peut l'État ? |
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- Editorial - Barack Obama et les États-Unis à l'heure du monde - Esprit p. 4
Articles
- Obama, de Chicago à Washington - Marc-Olivier Padis p. 6 Les deux précédents présidents démocrates, Jimmy Carter et Bill Clinton, venaient du Sud, offrant une indispensable conciliation entre l'Amérique profonde et les idéaux démocrates. Obama, lui, vient du Nord, d'une ville libérale qui n'a jamais envoyé un des siens à la Maison-Blanche. Quelle est la synthèse politique issue du laboratoire de Chicago ?
- Les bonnes paroles de Barack Obama - Sylvie Laurent p. 13 L'art oratoire du nouveau président américain a étonné durant sa campagne. Sans céder aux envolées rhétoriques, il sait pourtant toucher ses auditeurs. Ses emprunts à la tradition pastorale et aux souvenirs des luttes pour les droits civiques sont manifestes mais mis au service d'une évocation plus large de l'histoire américaine. Ce qui témoigne de sa capacité à intégrer dans sa parole même le dépassement des clivages culturels, identitaires et raciaux.
- Les toiles identitaires des jeunes musulmans américains - Malika Zeghal p. 24 Comment se dire musulman aujourd'hui aux États-Unis ? Entre la suspicion issue de la « guerre contre la terreur » et l'héritage de la génération des parents, encore marquée par leurs sociétés d'origine, les jeunes musulmans évoquent désormais leur expérience religieuse dans le langage émotionnel de la société américaine. Cette invention participe plus largement de l'affaiblissement des assignations identitaires aux États-Unis dont témoigne l'élection de Barack Obama.
- Spéculations fatales. La crise économique de 2008 - Jean-Joseph Goux p. 39 La crise boursière aurait dû d'autant moins nous surprendre qu'elle rappelle la fragilité du rapport contemporain à l'idée de valeur. À l'image des monnaies dont les valeurs sont « flottantes » depuis la fin de la convertibilité en or, l'ensemble de nos valeurs (éthiques, esthétiques…), n'ayant plus de garantie fixe, est livré à un régime d'emballement et de dépréciation. C'est pourquoi il ne faut pas laisser aux seuls économistes la réflexion sur les mécanismes d'appréciation de la valeur ou encore sur la spéculation et la dette.
- Le courage de la vérité : l'ascète, le révolutionnaire et l'artiste - Michel Foucault p. 51 En 1984, Michel Foucault présente ce qui sera son dernier cours au Collège de France. Il le consacre au « courage de la vérité », cette tâche commune au travail philosophique et politique. L'étude des cyniques antiques lui permet d'illustrer sa réflexion sur le scandale du « dire vrai ». Dans cet extrait, il brosse un tableau des héritages modernes de cette attitude dans l'ascétisme chrétien, le militantisme révolutionnaire et la posture artiste.
- Obama, de Chicago à Washington - Marc-Olivier Padis p. 6
Dans la tourmente (2). Que fait l'État ? Que peut l'État ?
- Introduction. L'État pris à contre-pied - Marc-Olivier Padis p. 61
- État en mouvement, État en situations. Le pilotage de l'action publique et les réformes actuelles (entretien) - Michel Blondel et Dominique Gaudron p. 65 Le pilotage de l'action publique et les réformes actuelles. Entretien avec Michel Blondel et Dominique Gaudron L'État français n'est en rien immobile mais la succession des réformes, parfois bipartisanes et partagées, pose désormais la question de la répartition des rôles : la superposition des instances de décision et la confusion des responsabilités entre les élus et leurs administrations brouille le message de l'action publique.
- Réforme de l'État : continuités et ruptures (entretien) - Philippe Bezes p. 75 La présidence de Nicolas Sarkozy marque-t-elle une rupture dans le rythme, l'ampleur ou la nature de la réforme de l'administration ? Derrière le discours offensif, les projets actuels marquent-ils vraiment une inflexion des relations entre personnel politique et haute administration en faveur du premier ?
- Réforme de la fonction publique et réorganisation de l'État - Gilles Jeannot p. 94 Quel est l'avenir de la fonction publique ? Prime au mérite, mobilité des fonctionnaires, contestation de l'organisation en corps, montée en puissance de la fonction publique territoriale… dessinent-ils un projet d'ensemble ? Si l'évolution actuelle suit une logique générale, elle correspond moins à l'alignement du public sur le privé qu'à une transposition des plans de restructuration déjà appliqués aux grandes entreprises publiques.
- L'État, les associations et le marché - Joël Roman p. 110 Pourquoi appliquer aux associations qui ont un rôle de service public le principe de l'appel d'offres ? Au-delà du cas récent et spectaculaire de la Cimade présente dans les camps de rétention, c'est toute une logique de la mise en concurrence qui est étendue dans des domaines où, jusqu'à présent, la distribution des droits n'était pas calquée sur les mécanismes du marché.
- Le management néolibéral en Allemagne - Detlef Sack p. 115 En quoi les évolutions françaises se distinguent-elles de ce qui se passe dans le reste de l'Europe ? La comparaison avec notre voisin permet de mettre à l'épreuve l'idée que l'Europe fonctionne comme un espace de diffusion de pratiques transposables au-delà des particularités nationales.
- Peut-on réformer l'État sans la société ? (entretien) - Michel Cotten et Sylvie Trosa p. 126 Si les réformes françaises sont en partie inspirées par des transformations expérimentées à l'étranger, elles n'en retiennent guère une des principales leçons : la nécessité de mobiliser les fonctionnaires eux-mêmes comme acteurs de la réforme. La tradition centralisatrice, autoritaire et verticale du pouvoir maintient un programme de contrôle au lieu de favoriser l'initiative et renforce la culture de l'urgence au lieu de tracer un programme fédérateur de long terme.
- L'évaluation des politiques publiques. Entre culture du résultat et apprentissage collectif - Bernard Perret p. 142 L'évaluation est-elle un outil de réforme de l'État ? Le processus en cours de « révision générale des politiques publiques » peut le laisser penser. Pourtant, l'idée d'imposer partout une culture du résultat à l'administration n'est qu'un aspect de l'apport des méthodes d'évaluation. Celles-ci, en se diffusant, pourraient surtout inciter à une plus grande cohérence de l'action publique.
- Faut-il en finir avec la réforme de l'État ? - Michel Casteigts, Dominique Blais, Michel Cotten, Sylvie Trosa p. 160 La réforme de l'État traverse les époques comme une vis sans fin. Si elle est incessante, l'idée même de réforme a-t-elle encore un sens ? Ne sertelle pas à masquer des évolutions de fond comme la montée des préoccupations financières, le besoin d'adaptation à la diversité des territoires, les rapports de force internes aux acteurs publics et l'épuisement du tandem expert-législateur pour changer la société ?
Journal
- Bob Dylan, Barack Obama : deux hommes, un seul rêve - Nicolas Rainaud p. 171
- Une longue histoire américaine - Dick Howard p. 174
- Obama : un événement historique - Joël Roman p. 178
- Le baron de Münchausen n'était pas à Washington - Jean-Pierre Dupuy p. 180
- Soljenitsyne : le lutteur est parti, l'écrivain reste - Georges Nivat p. 182
- Un après-midi avec Julien Gracq - Augustin Barbara p. 184
- À propos des Bureaux de Dieu, de Claire Simon : dialogue sur l'art de raconter des histoires - Claire Simon et Christian Salmon p. 186
- Un risque majeur : l'injustice. À quoi tenons-nous ? XXI - Frédéric Worms p. 190
Repères
- Coup de sonde - La société française face aux courants créationnistes - Jacques Fantino p. 193