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Pour sortir de l'impasse actuelle, l'auteur envisage une régionalisation de la défense européenne à l'Ouest et à l'Est. En ce qui concerne les membres européens de l'OTAN, ceux-ci, tout en restant à l'intérieur de l'alliance, devraient créer une communauté de défense basée sur les structures de l'UEO, comprenant donc la Grande-Bretagne. Des accords de coopération franco-allemands pourraient revaloriser le rôle de la « force de frappe » française, en distinguant l'élément nucléaire de l'élément conventionnel et en divisant les tâches. L'occupation de la Tchécoslovaquie ne modifie pas au fond la situation, bien qu'elle retarde un règlement pacifique et la perspective d'une réunion des Allemands. Dans le cadre d'un système de sécurité s'étendant de Brest à Brest-Litowsk, les Allemands seraient éventuellement prêts à reconnaître l'existence d'un deuxième Etat allemand.

L'auteur fait le bilan de la construction européenne depuis dix ans dans ses réalisations économiques et dans ses échecs politiques. Trois changements fondamentaux sont intervenus dans le monde : avance américaine, nouvel équilibre militaire, libéralisation du bloc oriental. Ce n'est qu'en prenant conscience de ce nouveau contexte que l'Europe pourra sortir de sa paralysie. Devant les remises en cause externe et interne des modèles américain et russe, l'Europe doit définir son propre message. La voie moyenne n'est ni le neutralisme, ni l'atlantisme, mais un cheminement propre et concerté, qui tout en conservant des relations privilégiées avec les Etats-Unis, pourrait aider, le moment venu, à servir de trait-d'union entre plusieurs continents ou entre différents systèmes dont l'évolution doit nécessairement converger.

L'auteur de l'article analyse un ouvrage récent de l'économiste américain Edward F. Denison sur la croissance de neuf pays : Etats-Unis d'une part, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni et Italie d'autre part. La comparaison porte à la fois sur le niveau, c'est-à-dire le revenu qui, au cours de la période considérée (1950-62) a été au contraire plus rapide en Europe (sauf en Grande-Bretagne) qu'aux Etats-Unis. S'attachant à déterminer les causes de ces disparités à travers l'analyse détaillée des facteurs qui contribuent à la croissance, Denison arrive à la conclusion qu'il n'existe dans ce domaine aucun facteur privilégié : qu'on ne peut pas, en d'autres termes, attribuer la croissance à une cause unique. L'auteur de l'article soumet ces conclusions à un examen critique. Dans quelle mesure peut-on détailler les composants de la croissance ? « Phénomène dynamique et global, la croissance ne peut, estime-t-il, être appréhendée que globalement ».

Que les Etats du monde arabo-musuiman soient progressistes ou qu'ils se proclament attachés la tradition, leur idéologie procède d'une même civilisation où, à l'origine religieux et temporel n'étaient pas séparés. Ainsi, suivre l'évolution de la notion d'Etat dans ce monde à partir de celui que créa Mahomet, permet plus qu'ailleurs de situer l'actualité par rapport à des données permanentes. C'est ce qui ressort des travaux orientologues- orientalistes comme H. Laoust, A. Miquel, M. Rodinson, J. Sourdel-Thomine et Dominique Sourdel.