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L'évolution des idées dans un milieu fermé et assiégé de l'extérieur ne pouvait être que lente : les Canadiens français, « parqués » dans le Québec, prennent aujourd'hui conscience qu'à côté du problème culturel vient se superposer un conflit socio-économique. Les Anglo-canadiens subissant de plus en plus l'influence américaine, les Canadiens français ont cherché à faire contrepoids : d'abord, grâce à Rome qui fut longtemps leur seule façon d'accéder à l'universel, et aujourd'hui grâce à l'Europe. L'auteur pense qu'un nouvel équilibre constitutionnel, qui reconnaîtrait au Québec un statut particulier, demeure possible. Sinon, en l'absence d'un compromis, l'indépendance s'imposera. Mais les conditions objectives de cette indépendance ne lui paraissent pas réunies.

L'auteur analyse d'une part la situation actuelle de l'économie britannique, de l'autre les conséquences d'une admission éventuelle de la Grande-Bretagne et d'un certain nombre d'autres pays à la Communauté Economique Européenne. Il estime que cet élargissement de la C.E.E. entraînerait des modifications assez profondes dans la structure de l'organisation et cherche à esquisser les traits probables de celle-ci.

La rivalité franco-britannique autour de la construction européenne rappelle l'hostilité entre la Prusse et l'Autriche ainsi qu'entre les anciennes colonies de Nouvelle-Ecosse et du Canada dans le cadre de l'unification politique de l'Allemagne et de l'Amérique britannique du Nord. Ces renouvellements de l'Histoire invitent à chercher l'explication de la rivalité Paris-Londres non pas dans la spécificité historique de l'événement, mais dans la nature même du phénomène politique, qui est à la fois « service » (de sécurité, de prospérité et de promotion des valeurs caractéristiques) ainsi que « pouvoir » (ou domination, emprise, hégémonie, etc.). Une tentative d'explication de la rivalité Paris-Londres au regard des « services » de sécurité, etc., auxquels s'ordonnent les processus d'unification politique échoue ; tandis que l'analyse de ces processus en termes d'entreprises de domination ou d'hégémonie se révèle explicative de la rivalité franco-britannique autour de la construction européenne. Bref, étant affaire de compétition internationale, l'intégration politique n'est pas la plus sûre alternative à la « power politics ».

L'armée péruvienne qui a pris le pouvoir en octobre dernier, entend poursuivre la politique modernisatrice que le président Belaunde — devant qui elle s'était effacée en juillet 1963 — n'a pas su réaliser. Cependant, face à la crise extérieure dominée par le différend péruano-améiicain qui a surgi à propos de l'affaire de l'IPC, et à la crise intérieure créée par l'aggravation de la situation économique et financière, le gouvernement militaire semble paralysé par le jeu des influences contradictoires qu'exercent sur lui l'oligarchie traditionnelle et l'armée de plus en plus consciente des exigences du développement du pays.