Contenu du sommaire

Le système international a connu après la seconde guerre mondiale une mutation profonde. Les grands conflits mondiaux opposant les principales puissances dans des guerres totales y sont devenus rationnellement impossibles en raison du pouvoir de destruction des armes modernes (nucléaires). Si cette hypothèse est fondée, elle signifie qu'un véritable conflit est à exclure tout autant entre l'Union soviétique et la Chine qu'entre l'Union soviétique et les Etats-Unis ou entre les Etats-Unis et la Chine. L'équilibre mondial est dominé par les relations entre ces trois puissances, mais ces relations se situent dans la gamme des actions diplomatiques et politiques jusque inclus l'emploi mineur de la violence. Ni une réconciliation totale ni une véritable coalition de deux contre un ne sont à prévoir. Dans le nouveau contexte mondial se profile l'ombre d'un quatrième Grand : le Japon, appelé à pratiquer une politique relativement autonome à l'égard des trois autres grandes puissances.

La République populaire de Chine a célébré, le Pr octobre 1969, le vingtième anniversaire de sa fondation. Des foules innombrables ont acclamé trois hommes — Mao Tso-toung, Lin Piao, Chou En-laï — qui, du haut de la Porte Céleste, recevaient leurs hommages frénétiques et voyaient brandir le petit livre rouge. Depuis la guerre de Corée (1950-1953) et une brève campagne indienne aux confins de l'Assam, la Chine a été constamment en paix avec ses voisins. (On peut négliger les escarmouches sino-russes, symboliques plutôt que meurtrières). H n'empêche que la Chine n'a cessé de consolider ses forces, qu'elle est même devenue une puissance atomique. Des préceptes d'art militaire, qui datent du V* siècle avant Jésus-Christ et dont s'est toujours réclamé Mao Tso-toung, méritent d'être rappelés : ils conservent leur valeur, jusque dans les bouillonnements de la Révolution culturelle d'une Chine introvertie.

Un double système d'informations — les unes destinées au monde extérieur ; les autres réservées, mais non exclusivement, à la consommation intérieure chinoise — rend difficile tout exposé succinct de la Révolution Culturelle. Les mouvements qui ont troublé le pays, depuis 1966, ont été réprimés ou contenus par l'Armée. C'est elle, en dernière analyse, qui assure l'ordre et qui, selon la parole de Mao, s'éduque elle-même. Elle est composée d'ouvriers et de paysans. Mao ne cesse de prôner la pratique du travail manuel ; déclare « ne pas craindre les troubles... et recommande de ne pas utiliser les armes à feu ».

L'auteur de cet article déclare n'être ni un monétariste ni un économiste. S'il prend cette précaution, c'est que les marchés monétaires internationaux, en fait les Euro-dollars, de par l'ampleur considérable qu'ils affectent, constituent de plus en plus un aspect fondamental du système monétaire international : aussi, n'a-t-il pas la prétention de porter un jugement sur celui-ci avec toutes les connaissances qu'il exige. Son propos, dans une première partie, est de décrire comment sont nés ces marchés, pourquoi ils se sont développés, quels en sont les participants, ce que sont ses mécanismes, et enfin quelles en sont les caractéristiques. Sa seule ambition est de démontrer que ces marchés ne sont pas entachés de mystère comme certains sont enclins à le croire, sans pour autant dissimuler les dangers qu'ils comportent et la difficulté d'en prévoir les tendances. Dans une deuxième partie, l'auteur essaiera très brièvement de souligner les développements récents de ces marchés à la suite des restrictions monétaires imposées aux Etats-Unis en vue de juguler l'inflation. Il s'agit de la hausse exceptionnelle des taux d'intérêts sur ces marchés et son incidence sur les facultés de manoeuvre des autorités monétaires des pays européens.

L'auteur analyse dans une première partie que nous publions ici, l'accroissement des déploiements de fusées stratégiques soviétiques. Il examinera d'autre part, dans un prochain numéro, l'expansion des moyens navals de l'U.R.S.S., principalement au cours des deux dernières années. L'équilibre atteint en matière nucléaire et la présence maritime de l'U.R.S.S. dans toutes les mers, constituent l'aspect matériel d'un nouvel équilibre stratégique qui se traduit également en termes de liberté d'action par la fin d'une certaine prépondérance stratégique des Etats-Unis. Ceux-ci, absorbés par la guerre du Vietnam, paraissent avoir échoué dans l'entreprise, lancée sous McNamara, qui visait à obtenir l'essoufflement de l'U.R.S.S. par la course aux armements.