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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 43, 1993
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les enjeux de l'Europe - Jean-Paul Fitoussi, Pierre-Alain Muet p. 7-20 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En éliminant l'incertitude de change et en achevant l'unification du marché européen, la monnaie unique est une étape importante dans un processus qui conduit inévitablement les modes de régulation économique à passer des états nation du dix-neuvième siècle aux états continents. Mais sur le chemin escarpé qui conduit à la monnaie unique, les contraintes deviennent plus précises et limitent d'autant les marges de manœuvre déjà faibles des politiques nationales. Les graves événements qui ont récemment perturbé le SME montrent que l'Europe est en avance d'un discours et en retard d'une action : les mots — acte unique, Union économique et monétaire, coordination, solidarité — et leschoses — financement de la réunification, détermination des taux d'intérêt — se sont mis à diverger. Pour éviter que la croissance des uns se fasse au dépens de celle des autres, il faut retrouver un ancrage nominal : d'abord reconstituer le SME, puis maîtriser les taux de change entre les grandes monnaies, ECU, dollar et yen pour qu'une logique de croissance se substitue à une logique de part de marché.
    The Stakes of European Integration By eliminating exchange rate uncertainty and achieving a unified European market, the single currency is an important step in the transition from the nation states of the nineteenth century to continental states. But along the steep path which leads to the common currency, the constraints become more acute and reduce the already narrow margins for national policies. The turbulent events which recently disturbed the EMS suggest that Europe is ahead in rhetoric but behind in action: words — concerted policies, economic and monetary union, coordination, solidarity — and facts — financing the reunification, determining interest rates — are diverging. To avoid the problem that one country's growth is achieved to the detriment of another's, a nominal anchor should be found: first, the EMS should be reconstructed, and then the exchange rate between the major currencies — the ECU, the dollar and the yen — should be controlled, so that a logic of growth may substitute for a logic of market shares.
  • Les trois Europes - Populations et comportements macro-économiques - Monique Fouet p. 21-67 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les critères de convergence définis dans le Traité de Maastricht s'appliquent à des grandeurs macro-économiques : le rythme de hausse des prix, le déficit budgétaire et la dette publique, le niveau des taux d'intérêt à long terme, les fluctuations des taux de change. Or ces grandeurs ne sont pas des données à qui l'on puisse assigner des normes atemporelles et universelles : elles traduisent un certain mode de fonctionnement économique, politique et social. Vouloir leur donner le même niveau dans tous les pays qui souhaitent faire monnaie commune d'ici la fin de la décennie, c'est faire l'hypothèse que ces pays auront à ce moment-là grosso modo le même niveau de développement économique, mais aussi le même type d'organisation économique et sociale. Implicitement, ces critères signifient que certains membres de la Communauté Européenne ne pourront pas adhérer à l'UEM en 1 997 ni même en 1999. En effet il est impossible qu'ils se soient d'ici là identifiés aux pays vertueux idéalisés dans le Traité de Maastricht, cette vertu ayant pour fondement la richesse ; c'est notamment le cas du Portugal et de la Grèce, et de manière moins prononcée de l'Espagne. D'autres membres ont le niveau requis de développement, mais non le mode de fonctionnement exigé : c'est le cas de l'Italie, qui devrait faire de telles prouesses budgétaires que le prix en serait une longue et profonde récession. En revanche certains pays non membres de la Communauté qui souhaitent adhérer à terme à celle-ci et à l'UEM pourraient satisfaire aux critères de convergence soit avec facilité (la Suisse et dans une moindre mesure [Autriche), jsoit en remettant en cause leur fonctionnement socio-économique : c'est le cas des pays Scandinaves. Le présent article s 'attache à l'un des fondements situés le plus en amont des comportements macro-économiques des agents privés et publics : la population qui fait preuve de tels comportements. Le champ couvert est l'Europe occidentale, que les pays appartiennent (pour 12 d'entre eux) ou non (6) à la CE au moment où cet article est rédigé, c'est-à-dire l'automne 1 992. Ce n 'est du reste pas entre ces deux groupes que les clivages sont les plus marqués. La typologie qui se dégage des différents indicateurs observés (démographie, degré d'emploi, niveau de vie...) fait assez clairement apparaître trois zones géographiques. Chacune d'entre elles se compose d'un noyau dur de pays aux caractéristiques voisines, et de pays qui leur sont périphériques. Les données chiffrées sont analysées jusqu'à la fin de l'année 1989 pour deux raisons. La première est qu'à cette date l'Allemagne était encore l'Allemagne de l'Ouest. La seconde est qu'il s'agissait presque partout d'un sommet de cycle conjoncturel, ce qui autorise la comparaison à la fois dans l'espace et dans le temps avec l'année 1973. On ne s'interdit pas pour autant de commenter les résultats à la lumière des événements plus récents.
    Three different Europes: population and macro-economic behaviour The convergence criteria that were defined in the Maastricht Treaty apply to macro-economic data. But these data depend upon political, social and economic specificities: they can hardly be described as a unique goal, regardless of time and space. Demanding that they reach the same magnitude in all thejx>untries that want to partake in the single currency in a few years time assumes that all these countries will by then have adopted a single social and economic frame. Implicitely, this means that some countries will not be able to join EMU in 1 997 nor in 1999. It is impossible for them to identify at such an early period with the virtuous behaviour of those other countries whose virtue is based upon wealth. This is obviously the case for Greece and Portugal, possibly for Spain. Other countries such as Italy have already reached the necessary level of development, but on quite different social and economic structures. Symetrically , some countries that are not members of the the EC could abide by the Maastricht criteria either easily (Austria) or with some structural changes (Sweden). The present article deals with one of the roots of macro-economic behaviour: the population that behaves in a specific way. Indicators describing demography, rates of employment, living standards and so on clearly point to three different zones in Europe: north, south, and the DM zone as it was before the Berlin Wall fell. The Maastricht criteria somehow set as a goal the macro-economic behaviour of that DM zone, which has since started to experience enormous changes.
  • Convergences nominale et réelle parmi les pays de la CE et de l'AELE - Rahim Loufir, Lucrezia Reichlin p. 69-92 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article se propose d'estimer la vitesse de convergence de certains indicateurs macroéconomiques, nominaux et réels, des pays de la Communauté européenne (CE) et de l'Association économique de libre échange (AELE) vers les valeurs observées en Allemagne, pendant les vingt dernières années. La méthodologie employée permet d'évaluer l'ampleur et la durée des changements structurels associés à des modifications institutionnelles, telles que la création du Système monétaire européen (SME). Les résultats empiriques indiquent que le SME a favorisé la convergence des taux d'inflation des pays membres mais pas celle des taux d'intérêt nominaux. En outre, les pays qui ont convergé vers le taux d'inflation allemand ont généralement divergé en termes de niveau du PIB réel par tête. Cependant, si les autres pays de la CE ne participant pas au SME, à l'exception du Royaume-Uni, ont également connu une évolution réelle comparable, ils n'ont pas vu leurs taux d'inflation se rapprocher du taux d'inflation allemand. Le seul groupe qui a, dans les années quatre-vingt, convergé vers la performance réelle allemande, sans pour autant converger en matière d'inflation, est celui des pays de l'AELE.
    Nominal and Real Convergence in EC and EFTA countries This paper estimates the speed of convergence towards German values of nominal and real macroeconomic indicators of EC and EFTA countries for the last twenty years (for real GDP per capita we consider the period 1950- 1988). We use a time-varying parameters method proposed by Haldane and Hall (1 991 ) which allows us to evaluate changes in the speed of convergence in relation to institutional changes such as the creation of the European Monetary System (EMS). Empirical results indicate that the EMS has favoured price convergence of participating countries, but not convergence of nominal interest rates. Moreover, countries which have converged towards the German inflation rate, have generally diverged from its level of real GDP per capita. However, with the exception of the UK, so have those EC countries which have not participated in the EMS and have not converged to the German inflation rate. The only group of countries that, in the eighties, has converged towards the German real performance is the group of countries within EFTA, which, on the other hand, has not converged with respect to the inflation rate.
  • Les valeurs dans la Communauté européenne : l'érosion des extrémismes - Louis Chauvel p. 93-134 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Malgré l'importance des enjeux, la dynamique des opinions, attitudes et valeurs est mal connue en Europe. La principale cause réside en la difficulté de collecter des données comparables concernant les pays européens sur une durée suffisamment longue pour observer des évolutions tangibles. Ce constat a suscité l'entreprise d'un groupe européen de recherche sur les valeurs, l'European Values Study, qui réalisa deux enquêtes, en 1981 et 1990, portant sur neuf pays européens. Aujourd'hui encore, la diversité des valeurs est évidente : des pays profondément enracinés dans le christianisme et des pays laïcisés, des pays où la rigueur morale est forte, et d'autres où la tolérance est édifiée en principe, des pays attachés à la famille, d'autres pour lesquels elle ne compte pas,.... Rien ne serait donc commun aux pays d'Europe. Pourtant, sous cette apparente diversité qui suggérerait l'autonomie nationale de l'univers des valeurs, une unité se révèle. Les dimensions suivant lesquelles s'organisent les valeurs sont communes à l'Europe, puisque chaque nation comporte ses modernistes et ses conservateurs, ses extrémistes et ses modérés. Ces choix de valeurs, en outre, s'expliquent sensiblement par les mêmes variables socio-démographiques : l'appartenance nationale est influente, mais elle est d'une force comparable à la détermination par le statut social. Il s'avère, enfin, que les évolutions sur dix ans montrent l'orientation de IJEurope vers le pôle de la modération. Une structure de valeurs communes à l'ensemble de l'Europe émerge, Reste que, sur l'axe qui différencie les modérés des extrémistes, les différences nationales restent importantes, et mettent en évidence une population allemande problématique.
    Values in the European Community: the erosion of extremisms In spite of the importance of the stakes, the dynamics of opinions, attitudes and values in Europe are not well-known. Collecting comparable data over a sufficiently long duration is the main difficulty to observe tangible evolutions. This was the motivation forsettingupthe European Values System Study Group, a group of researchers in the sociology of opinions, which has conducted two surveys, in 1981 and 1990, in nine European countries. Even today, the diversity of values is quite apparent: Some countries are profoundly rooted in the Christianism and others are laicized, some countries have a strong moral rigour and others have permissivity as a principle, some countries put their hope in family, and others ignore this value... It would thus seem that EC countries have not much in common. Nevertheless, under such an appearance of diversity that would suggest the national autonomy of the systems of values, an unity can be revealed. The dimensions that organise values are common to the whole Europe, because each nation has its modernists and its conservatives, its extremists and its moderates. Moreover, the choice of values in Europe is linked to the same socio-demographic variables: the link between nationality and the choice of value exists, but is is no stronger than the determination by the socio- demographic category. At last, the evolutions over the last ten years reveal the orientation of Europe towards the pole of moderation. A common structure of values is apparently emerging in Europe. Nevertheless, along the axe that separates moderates and extremists, the differences amongst European nation remains important, and point to the specificity of the German population.
  • Protection sociale et intégration économique européenne - Sandrine Cazes p. 135-167 accès libre avec résumé avec indexation
    Social Protection and European Economic Integration In fhe future, the problems faced by the European schemes of social protection will become more acute: the ageing of the population and the growing health expenditures will place increased pressure on national schemes. At the same time, the completion of the single European market after 1992, could have implications for the conduct of social policy in member countries of the European Community (EC): for example, the impact of significant differences beetween social benefits on the movement of people and firms within the EC — countries with the least social protection would attract more businesses and, in the opposite direction, workers would tend to leave them. At a macro-economic level, these tendencies could make the difficulties of financing increasing social transfers more acute particulary in the currently most generous countries. As the future of European social protection depends crucially on those effects, a clear distinction of both constraints is needed for interpreting the « principle of subsidiarity » and for achieving a Social Europe.
  • Le marché du travail en Europe - Gérard Cornilleau p. 169-181 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Peut-on parler en 1992 d'un marché du travail européen ?Les évolutions de longue période font apparaître des similitudes importantes : développement d'un fort chômage structurel depuis le premier choc pétrolier, féminisation et tertiarisation de la population active, recul de la syndicalisation, .... Toutefois, la mobilité de la main-d'œuvre entre les pays de la Communauté reste très faible. Pour l'avenir, l'intégration de plus en plus poussée des marchés des biens et du capital, associée au maintien du cloisonnement des marchés nationaux est un facteur de polarisation du chômage dans les régions les plus fragiles. Une action volontaire visant à réduire les déséquilibres régionaux qui pourraient se développer, est sans doute indispensable à long terme.
    Labour Markets in Europe Are European labour markets converging? A number of long-run national labour market trends are very similar: high levels of unemployment since the first oil schock; a steady increase of the number of women and white collar-workers engaged in the labour force; a steady decrease of the unionization rate; etc. However, labour mobility between European countries is still very low and is unlikely to increase. In the future, the integration of European goods and capital markets, combined with the segmentation of national labour markets, could lead to a concentration of unemployment in the weakest regions. Specific action will be needed to overcome regional disequilibrium.
  • L'espace bancaire et financier européen - Marianne Bliman, Catherine Bruno, Jacques Le Cacheux p. 183-241 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En Europe, comme dans l'ensemble des économies développées, la sphère financière a connu, au cours des années quatre-vingt, un développement et des mutations sans précédent. Bien que d'ampleur inégale selon les pays, les phénomènes — pour la plupart mondiaux — de déréglementation, d'internationalisation et d'innovations financières ont engendré, dans des structures financières naguère très disparates et marquées par des spécificités nationales fortes, des tendances communes, notamment au renforcement de la concurrence, mais aussi à la concentration, à la diversification, à la marchéisation et l'ouverture internationale. Dans ce nouvel environnement, les comportements et les performances des intermédiaires ont profondément changé. S' appuyant sur l'étude des structures de bilan des banques et des agents non financiers, du volume des principaux marchés boursiers et d'un certain nombre d'indicateurs des structures et des performances des banques dans cinq pays de la Communauté européenne (Allemagne, France, Italie, Luxembourg et Royaume-Uni) — comparés, le cas échéant, aux données américaines et japonaises — , cet article identifie les principales spécificités nationales et les tendances communes qui caractérisent l'espace bancaire et financier européen en cours de réalisation. De concert avec ces mutations, la nature et la gestion par les établissements des différents types de risques ont évolué, souvent vers des solutions de marché permettant une meilleure couverture. Mais, du fait des interdépendances financières croissantes entre établissements, agents non financiers et marchés, les risques systémiques se sont probablement renforcés. Face à ces évolutions, les réglementations nationales ont eu tendance à se rapprocher, notamment en matière prudentielle, et une véritable réglementation européenne s'est progressivement élaborée. Pourtant, dans un contexte d'intégration financière sans cesse plus poussée et dans la perspective d'unification monétaire, les signes de fragilité des institutions financières et des marchés, et d'instabilité systémique qui se sont récemment multipliés dans plusieurs pays incitent à réfléchir à de nouvelles avancées, institutionnelles notamment, dans le domaine de la prévention et du traitement des crises éventuelles.
    The European Banking and Financial Marketplace In Europe as in all other industrialized economies, financial activity has undergone sweeping and unprecedented changes and expansion during the 80s'. Such well-known developments as deregulation, internationalization and financial innovations — worldwide, for the most — have been at work, albeit with varying intensity, in EC countries. Affecting financial structures that were initially very diverse, theses developments have generated common trends, most notably fiercer competition, but also concentration in the industry, diversification of products, marketization and securitization, and international openness. In this new environment, the behavior and performances of financial intermediairies have profoundly changed. This paper studies the balance-sheets of banks and non-financial sectors, the capitalized value of major stock exchanges and a number of indicators of the structures and performances of banks in five countries of the European Community (France, Germany, Italy, Luxemburg, and the United Kingdom) — comparing them with US and Japanese data — in order to characterize the major national specificities and common trends in the emerging European banking and financial marketplace. Along with these transformations, the nature of the various risks, as well as the way there are managed by the banks and financial firms, have evolved, mostly in the direction of market solutions allowing for a better hedging. However financial interdependencies amongst intermediaries, and with non-financial agents, have tended to strengthen, so that systemic risks have probably grown stronger in the process. Confronted with these evolutions, national regulations have somewhat converged, most notably in the field of prudential regulations, while a truly European regulation has progressively been elaborated. However, with increasing international financial integration and with the prospect of monetary union in Europe, mounting evidence of systemic instability and fragility of financial institutions in various countries should be taken seriously and stimulate further steps — in the field of regulatory bodies in particular — in order to prevent, and eventually manage, possible crises.
  • Le Grand marché et le commerce extérieur - Jean-François Loué, Patrick Messerlin p. 243-272 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    De la signature du traité de Rome au Grand marché, la politique commerciale de la Communauté s'est donné pour ambition de transformer un espace commercial cloisonné en un marché unique où s 'appliquerait sans restriction la libre circulation des biens et des services, ce qui a entraîné la constitution d'une politique commerciale commune. Toutefois, la construction européenne n'a pas été dans tous les domaines un grand mouvement de libéralisation des échanges : en poursuivant de façon concurrente d'autres objectifs, en particulier des objectifs sociaux et industriels, la Communauté a aussi été conduite à protéger ses marchés. Afin que l'on prenne la mesure du chemin parcouru, cet article commence par une description de la situation commerciale au début des années soixante, et illustre notamment le cloisonnement des échanges lié à la sauvegarde des liens coloniaux, puis rappelle les principales étapes de la construction du Grand marché,la politique commerciale de la Communauté vis-à-vis des pays tiers, et ses positions dans les grandes négociations internationales. Incontestablement, la construction européenne a favorisé le développement des échanges intra-communautaires. Toutefois, ceci s'est fait, dans une certaine mesure, au détriment des pays tiers: entre 1965 et 1990, l'ouverture aux importations des douze pays de la Communauté considérés comme un seul pays a été très modérée, sans commune mesure, par exemple, avec l'ouverture de l'économie américaine. Exposer la politique suivie dans quelques secteurs permet alors de démonter les principaux mécanismes de protection; ceux-ci ont dans l'ensemble une efficacité limitée sur l'emploi et leurs effets pervers sont parfois redoutables. Si la Communauté s'emploie à les démanteler sur son marché intérieur, elle en use à son tour vis-à-vis de producteurs extérieurs, comme le font d'ailleurs la plupart des pays.
    The Single Market and the External Trade From the Treaty of Rome to the Single Market, the Community's trade policy has been one of transforming a closed commercial space into a single market where goods and services are freely mobile. However, the construction of Europe has not represented in every area a large movement toward free trade: as it sought other objectives, especially social and industrial ones, the Community has also been led to protect its markets. In order to measure the distance covered, this article starts with a description of the situation at the beginning of the sixties, illustrating in particular the partition of the markets linked to the protection of colonial relations, and then recalls the main stages of the construction of the Big- Market, the trade policy of the Community toward outside countries, and its position in the main international negotiations. Undoubtedly, the construction of Europe has contributed to the development of the intra-community trade. However, this occured partly to the detriment of other countries: between 1965 and 1990, the increase in imports of the twelve European countries, considered as a single country, has been very moderate relatively to their income, not in keeping to the opening of the American economy. Describing the policy in a few sectors seems to be a good way to explain the main protection mechanisms: these are generally poorly efficient, often with perverse effects. If the Community works to suppress barriers inside its own market, it also uses them in turn, against outside producers, as most countries often do.
  • Après Maastrich : quelles politiques économiques en Europe ? - Henri Delessy, Frédéric Lerais, Sébastien Paris-Horvitz, Henri Sterdyniak p. 273-305 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le Traité de Maastricht pose avec acuité le problème de l'organisation de la politique économique en Europe, tant en ce qui concerne la phase de transition, qu'en ce qui concerne le fonctionnement d'une zone à monnaie unique. Sur le fond, deux points de vue s'opposent : pour les uns, la construction de l'Europe doit permettre la renaissance d'une politique économique active tournée vers la croissance. Pour les autres, au contraire, l'Europe doit être libérale. Les accords de Maastricht optent très clairement pour une politique économique « vertueuse », notamment en adoptant des critères rigoureux de dettes et de déficits publics et en mettant en place une Banque centrale indépendante. Les accords prévoient une phase transitoire durant laquelle la politique économique des différents pays sera dictée par la nécessité de satisfaire aux conditions qui permettront d'accéder à l'UEM. Cette phase intervient dans une période où les perspectives de croissance sont déjà médiocres. Actuellement, 10 pays sur 12 ne satisfont pas ces conditions et devraient pratiquer une politique économique plus restrictive. Ceci est difficilement justifiable pour certains pays qui, malgré une dette publique importante, ont un solde extérieur excédentaire. Ces critères imposent de plus une politique économique pro-су clique. L 'ajustement budgétaire requis par une application stricte des critères est extrêmement fort pour certains pays : 7, 5 points de PIB en Italie, 7 points en Belgique et en Grèce, 2,5 points en Irlande. Une simulation, réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, montre que, si les pays concernés mettaient en œuvre une politique représentant la moitié de ce qui ~ést nécessaire, le taux décroissance du PIB de la CE serait plus bas de 0,3 % environ chacune des trois premières années et son niveau resterait inférieur de 1,4% à son niveau du compte central en 1999. Pour les pays concernés, cette politique aurait un effet récessif important ; l'objectif d'une dette publique à 60% du PIB en 1999 reste hors d'atteinte. La manière dont est organisée la convergence laisse mal augurer de l'organisation de la politique économique dans l'Union européenne. Le Traité prévoit une Banque centrale européenne (ВСЕ) indépendante, chargée avant tout de la stabilité des prix. La France ne retrouvera pas une influence sur sa politique monétaire mais l'abandonnera à des partisans de politiques rigoureuses. Les pays n'auront plus à leur disposition les armes du taux d'intérêt et du taux de change, mais n'auront plus à se soucier directement de leur solde extérieur, ni à craindre les anticipations défavorables des spéculateurs. Il y a là un degré de liberté utile mais aussi un risque potentiel que chaque pays pratique une politique trop expansionniste. En réaction, le Traité impose des limites contraignantes à la dette et au déficit publics, sans tenir assez compte des considérations conjoncturelles ou structurelles, qui peuvent rendre nécessaire que ces barrières soientfranchies, temporairement ou durablement. L 'accord de Maastricht peut contribuer à terme à impulser la croissance en Europe, mais, dans son état actuel, il ne prévoit pas une coordination satisfaisante de la politique économique en Europe entre la ВСЕ responsable de la politique monétaire et les treize détenteurs de pouvoir budgétaire. De nouveaux accords, instituant la coordination de l'ensemble des instruments de politiques économiques, sont donc nécessaires. On ne pourra faire l'économie d'un débat de fond sur l'organisation et les objectifs de /apolitique économique en Europe.
    After Maastricht: Which economic policies in Europe? The Maastricht Treaty presents Europe with the difficult problem of economic policy organization in Europe in a transitory stage as well as in the working of a single currency zone. Two points of view conflict: some argue that the construction of Europe should help foster an active economic policy towards growth. By contrast, the Maastricht agreement opts for a « virtuous » economic policy in Europe by adopting rigorous criteria for public debt and deficits and also by setting up an independent central bank. Agreements plan a transitory stage that will dictate economic policy for the European countries. This stage appears in a context of weak growth. By now, 1 0 of the 1 2 EC countries do not fulfill the Maastricht criteria and must apply restrictive economic policy. This is difficult to justify for some countries, that despite a large public debt, have a balance with the rest of the World. The fiscal adjustment required is extremely strong for some countries: 7.5 points in GDP for Italy, 7 points for Belgium and Greece, 2 points for Ireland. A simulation carried out with the MIMOSA model, shows that, if those countries applied a policy which represents half of what is needed to achieve the Treaty's criteria, the rate of growth of Europe would be 0,3 % lower during the first three years and its level 1 .5 % lower than its baseline in 1999. This economic policy would have a very recessive impact on the countries, but the aim of a public debt lower than 60% of GDP would not be achieved. That does not augur well for economic policy organization in the European Union. The treaty plans that an independent central bank be put in charge of price stability above all. Countries won't have any influence on monetary policy but let it to rigorous policy advocate. By contrast, countries won't have to be careful to their external balance neither to fear unfavourable expectations of exchange rate. This freedom could be useful but also risky if each country undertakes a boom. To prevent this, the Treaty imposes limits on debt and deficit, without taking into account short run or structural situations, which can call for more freedom. The Maastricht agreement can contribute to impulse growth in Europe, but at the present stage, it does not plan satisfactory co-ordination between the ECB, responsible for the monetary policy and the thirteen fiscal authorities. New agreements, instituting co-ordination of all economic policy instruments are needed.
  • Régimes de change et coordination des politiques économiques en Europe - Henri Sterdyniak, Pierre Villa p. 307-348 accès libre avec résumé avec indexation
    Quel est le meilleur régime de change pour l'Europe ? Les changes flexibles induisent une forte instabilité des taux de change et comportent des risques d'inefficacité des politiques économiques du fait de leur non-coordination. Le SME permet à tous les pays européens de bénéficier de la crédibilité de la Bundesbank mais leur impose en contrepartie une politique monétaire dictée par la seule situation allemande et la stratégie de la Bundesbank. L 'UEM favorise l'intégration économique européenne mais les pays perdent toute indépendance monétaire et l'organisation des politiques budgétaires pose problème. L 'article présente les problèmes de méthodes que pose la comparaison des régimes de change (définition et fonctionnement, influence sur la dynamique des salaires, organisation et rôle des politiques monétaire et budgétaire). Il examine et discute les quelques études empiriques qui ont comparé la stabilité des économies européennes selon le régime de change. Enfin, une maquette fournit une illustration chiffrée des avantages et des défauts de chacun des régimes de change selon le type de choc qui frappe l'économie mondiale ; elle met en évidence les problèmes qu'ils posent quant à l'organisation et à la coopération des politiques économiques. Quand tous les pays européens sont frappés par un choc similaire, le SME ou I'UEM permettent de limiter les réactions erronées des politiques monétaires en Europe, mais cette coordination reste nettement moins efficace que ne le serait une coordination mondiale. En cas de choc spécifique à un pays, le SME et l'UEM peuvent devenir très inefficaces, en particulier pour les chocs spéculatifs ou pour les pays dominés (dans les deux cas) ; pour les chocs de balance commerciale (dans le cas du SME). L'utilisation des politiques budgétaires à des fins de stabilisation, de façon indépendante ou mieux de façon coordonnée, rend moins grave la perte de liberté qu'entraîne la fixité des changes.
  • L'Union monétaire européenne : une revue de la littérature théorique - Andrew Brociner p. 349-363 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article traite les grands thèmes de l'Union monétaire européenne : les zones monétaires optimales, la Banque centrale et la politique budgétaire européenne. Chacun de ces thèmes est sujet à controverse dans la littérature théorique. Peut-on, par exemple, caractériser l'Europe comme une zone monétaire optimale ? De plus, si les pays membres du Système monétaire européen ont pu bénéficier de gains de crédibilité, cela ne se reproduira pas nécessairement dans l'Union monétaire. Enfin, il y a de nombreux arguments à la fois pour et contre la coordination des politiques budgétaires en Europe.
    European Monetary Union: A Survey This survey considers the broad themes of European Monetary Union: optimal currency areas; a European Central Bank (ECB); and European fiscal policy. Each of these themes is the subject of controversy in the political arena as well as in the theoretical literature. The paper considers different criteria and empirical evidence which compare Europe to existing optimal currency areas. Europe qualifies on some but not all criteria. Another issue is the creation of the ECB. The gain in terms of credibility is not as transparent as for the EMS, because of the proposed structure of the ECB and of the relationship between the monetary and fiscal authorities. Finally, the issue of fiscal policy in Europe is examined. Different arguments both for and againstthe coordination of fiscal policy in Europe are presented, and the subject of fiscal federalism is discussed. Given the issues of national sovereignty and the size of the Community budget, it would be better to operate a reduced federal fiscal system, which would permit individual countries greater autonomy to offset asymmetric shocks.
  • La politique agricole commune : une politique réduite au marché - Lucien Bourgeois, Thierry Pouch p. 365-398 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Politique agricole commune a été longtemps la principale politique commune de la CE. Conçue dès 1957, elle a été maintes fois réformée. Un changement profond vient d'intervenir en mai dernier. Est-il de nature à préparer l'avenir ? Malgré plus de trente ans de fonctionnement, les particularismes nationaux restent très vivaces. De plus, la politique menée au niveau communautaire semble toujours hésiter entre une logique purement libérale et une logique interventionniste et protectionniste.
    The Common Agricultural Policy: Simply a Market Orientation Policy The European common agricultural policy (CAP) for a long time was the main common policy of the European community. Conceived as soon as 1 957 she was often reformed ever since. But a profound reform occured last may 1 992. Is it possible that it would prepare the ground for a different futur ? Despite more than thirty years, national idiosyncracies still exist. More over the policy implemented at the level of the community has never really been based on either a purely iree trade logic or any interventionist or protectionist scheme.
  • La politique industrielle communautaire - Emmanuel Combe, Jacky Fayolle, Françoise Milewski p. 399-454 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La politique industrielle communautaire est née comme une politique sectorielle, au travers de la CECA : cette institution communautaire typique d'un dirigisme actif a permis la gestion coopérative du «cycle de vie» des industries charbonnière et sidérurgique sur l'ensemble de l'après-guerre. Mais la politique industrielle européenne a bien vite éprouvé des difficultés à étendre son champ. Pour certains de ses fondateurs, l'instauration du Marché commun européen et les réglementations concurrentielles du traité de Rome devaient suffire à développer des incitations puissantes sur les industriels européens en vue de l'accès à une taille pertinente et à un niveau de compétitivité approprié sur des marchés élargis. Dans les années soixante-dix, des préoccupations d'un plus grand activisme industriel se font jour au sein des organes communautaires. Faute de moyens adéquats et en raison de la prééminence des politiques privilégiant les champions nationaux, les résultats furent limités. Certes l'espace et l'aéronautique constituent deux heureuses exceptions, où la réussite européenne est tangible ; mais, si l'intérêt européen fut en l'occurrence bien identifié et dynamisé, sa gestion n'a pas relevé directement d'une responsabilité communautaire. Au début des années quatre-vingt, le constat des insuffisances de l'action industrielle communautaire se heurte au retour du libéralisme. La politique de la concurrence prend l'avantage sur la politique industrielle et évolue dans le sens d'un «libéralisme interventionniste», qui entend exercer un contrôle rigoureux sur les aides d'Etat et freiner les regroupements industriels susceptibles d'entraver la libre concurrence. La recherche d'un nouvel équilibre semble être à l'ordre du jour au début de la décennie quatre-vingt-dix, comme en témoignent le Livre blanc de 1 990 sur la politique industrielle et la composante industrielle du Traité de Maastricht. Ce dernier, sans aller jusqu'à parler d'une politique industrielle commune, offre des opportunités nouvelles à l'action industrielle communautaire. La doctrine de cette action reste cependant à clarifier dans un contexte où, face à l'épuisement des politiques de champions nationaux dans les secteurs jugés stratégiques, les dispositifs nationaux ont déjà largement évolué en direction de la souplesse et de la décentralisation. Des efforts s'affirment pour dépasser le dilemme entre une politique industrielle minimale, réduite à la stricte observance de la politique de concurrence, et la simple reproduction des colbertismes nationaux au niveau communautaire. L'idée d'une articulation originale entre politique technologique et politique de la concurrence, particulièrement mise en avant par les experts communautaires, est un exemple de ces efforts mais elle ne suffit pas à résoudre l'ensemble des problèmes posés par le difficile consensus sur la doctrine concurrentielle et par le mouvement de globalisation qui affecte les entreprises. Sans doute faut-il progresser dans l'élaboration des principes d'une véritable politique de coopération industrielle, dotée d'instruments juridiques et financiers lui permettant déjouer un rôle correcteur et incitatif dans la définition de relations entre les partenaires privés et publics de l'industrie qui aient la capacité de promouvoir des projets ambitieux. Cette élaboration peut tirer profit des développements théoriques récents, attentifs aussi bien aux exigences immédiates d'une concurrence praticable et régulée qu'aux implications dynamiques de la compétition, laquelle a besoin d'une diversité technologique bien gérée pour être efficace. La gamme des objectifs possibles de l'intervention publique et des instruments correspondants est clarifiée par ces apports théoriques, sachant que la réalité propre à chaque activité suppose une sélection et un agencement spécifiques de ces objectifs et instruments.
    The European Industrial Policy Europe's industrial policy first appeared as a sectorial one when the European Coal and Steel Community was put in place. This highly interventionist institution proved efficient in managing the « life-cycle » of the coal and steel industries. It very quickly met with some difficulties when trying to enlarge its scope. Some of its creators relied upon the implementation of the competition's rules defined in the Rome Treaty and more generally of the Common Market. They thought those would prove enough of an incentive for european businessmen to strive towards the appropriate scale and level of productivity. However, requests for more interventionism appeared inside some of the Community's institutions during the 70's. Results were limited because few means were attached to these goals while each country tended to push its national champions forwards. Space and aircraft were two brilliant exceptions to that rule; it should be noted though that a european interest had actually been recognised but that the Community took little responsibility in the action. During the early 80"s the Community's industrial action was further weakened as the anti-interventionist mood gained strength. Competition was enhanced, industrial policy reduced; State aids were closely watched, and industrial concentration opposed. In the early 90's a new equilibrium is sought, as can be seen in the 1990 White Paper on industrial policy and in the Maastricht Treaty. The latter, without actually calling for a Community's industrial policy, opens new fields for industrial action. The basis for such an action is still unclear. In strategic sectors, national policies have already evolved towards more flexibility and decentralisation. Efforts are repeatedly being made to avoid two dangers: an inexistent industrial policy, the duplication on the Community's scale of national interventionism. One original way to get out of this dilemna is to mix policies dealing with technolgy and competition; but it is obviously unable to solve all the problems met by firms in a global world. Progress should be made in the definition of an effective policy of industrial cooperation. Financial and legal tools should be used to modify the relationships between public and private economic actors engaged in ambitious projects. Theoretical basis for such policies are beginning to appear; they focus upon the immediate needs of competition and its long-term dynamics. Such theories help in defining the goals towards which public intervention should tend and the tools it could use, bearing in mind that each specific sector calls for a specific combination of objectives and means.
  • L'Europe et l'Afrique, d'un Berlin à l'autre : 1885-1989 - Roland Colin, Bruno Coquet, Jean-Marc Daniel, Emmanuel Fourmann p. 455-488 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La conférence du partage de l'Afrique, qui s 'était tenue en 1885 à Berlin, et l'effondrement en 1989 du mur qui symbolisait la fracture Est-Ouest, constituent deux dates-clés dans l'histoire des relations internationales. Elles ont chacune à leur mesure influencé le destin de l'Afrique. La conférence entre les grandes puissances du dix-neuvième siècle a imprimé une marque que restitue encore aujourd'hui la géographie politique et économique du continent. La chute du mur a remis en question l'actualité et la priorité des liens qui existent entre les pays européens, pour la plupart d'anciennes puissances coloniales, et les pays africains. Le rapprochement avec l'Est fait craindre un désintérêt pour l'Afrique ; la démocratisation des anciens régimes totalitaires de l'Est trouve son pendant au Sud dans les jeunes nations africaines qui n'ont pratiquement connu qu'un monolithisme politique, aujourd'hui remis en cause par la faillite économique généralisée du continent. Cette étude retrace les évolutions politiques, commerciales et financières des liens entre les pays européens et les pays africains. A partir d'une analyse historique et quantitative des flux, elle propose une logique explicative des évolutions et des permanences constatées dans ces relations, dans l'espoir de mieux comprendre les raisons d'une absence de développement et dans le but d'éclairer les moyens de résoudre celle-ci.
    Europe and Africa, Berlin 1885 to Berlin 1989 The 1885 Berlin Conference on the partition of Africa and the 1989 dismantling of the wall that symbolised the East-West divide, stand as key dates in the history of international relations. They both influenced the destiny of Africa. The conference between the nineteenth-century leading countries left its mark, which is still being felt today, in the political and economic geography of the African continent. The fall of the Berlin wall has questioned the relevance of the links between European countries, most of them former colonial powers, and African countries. Today's interest in Eastern countries fuels fears of a growing indifference towards Africa; the démocratisation of formerly totalitarian Eastern regimes finds its counterpart in young African nations, which have generally known political dictatorships only, most of whom are being dismissed today due to economic bankrupcies of the continent. This paper presents the evolution of political, commercial and financial links between European and African countries. Using both historical and quantitative analysis of flows, this paper proposes an explanatory approach to the situation observed in such relations, aims at a better understanding of the lack of development and proposes solutions for the future.
  • Chronologie 1992 - Sylvie Le Golvan p. 489-512 accès libre
  • Summaries in English - p. 513-520 accès libre