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Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 41, 1992 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Perspectives pour l'économie française en 1992 et 1993 - Département d'Econometrie de l'OFCE, Pierre-Alain Muet, Alain Gubian, Gérard Cornilleau, Catherine Mathieu, Marie-Ange Véganzonès p. 5-54 Cet article présente les perspectives pour l'économie française à l'horizon 1993. Celle-ci bénéficierait, avec ses partenaires, d'une reprise modérée, tirée par le commerce extérieur et, dans une moindre mesure, par la consommation. Mais cette reprise pâtirait du retard de l'investissement. Le taux de croissance du PIB marchand serait de 2,3 % en 1992 et 2,7 % en 1993 après 0,9 % en 1991. L'inflation resterait voisine de 3 % et l'équilibre extérieur, retrouvé à la fin de 1991, se maintiendrait au cours des deux années. En revanche le niveau de chômage poursuivrait sa progression. Quatre thèmes sont ensuite abordés : • Commerce extérieur, le bénéfice du décalage conjoncturel. • Evolution de la population active. • Evolution des capacités de production dans l'industrie. • Conséquences de la hausse de l'épargne des ménages lors de la crise du Golfe. Enfin l'annexe actualise, comme chaque année, l'article « Révisions successives des comptes nationaux et de l'emploi, quelques ordres de grandeurs », Revue de l'OFCE, № 35, paru en janvier 1991, à l'aide des comptes de 1991.In 1992, economic recovery would be moderate in France, as well as for its commercial partners. Growth would result mostly from high exports, and from consumption. However, investment would remain low. The economic growth rate would raise from 0,9 % in 1991 to 2,3 % in 1992 and 2,7 % in 1993. The inflation rate would settle around 3 %, while the improvement of the trade account would be persistent over the two years. The number of unemployed would still increase. Four points have been highlighted : • the improvement of the trade account, • labor force evolution, • rates of capacity utilisation in manufacturing, • the consequences of the increases in household's saving during the Gulf crisis. Last, an actualisation of the article : « Revision of National Accounts and Employment Figures : Orders of Magnitude », published in the Revue de I'OFCE, in January 1991, is presented.
- Economie mondiale : la croissance difficile - Equipe Mimosa, Henri Delessy, Henri Sterdyniak, Jean-Pierre Chauffour, Murielle Fiole, Emmanuel Fourmann, Hélène Harasty, Hélène Langin, Frédéric Lerais, Sébastien Paris-Horvitz p. 55-118 L'article présente une projection de l'économie mondiale à l'horizon 1997 réalisée à l'aide du modèle MIMOSA, construit et géré conjointement par le СЕРII et l'OFCE. Les années 1991-92 marquent une pause après la vive croissance de la fin des années quatre-vingt impulsée par le contre- choc pétrolier. Apparue dès 1989 dans les pays anglo-saxons, la récession a atteint un an plus tard les pays d'Europe continentale puis, en 1991, le Japon. 1992-1993 seront des années de reprise molle : le taux de croissance des pays de l'OCDE passera de 0,6 % en 1991 à 1,7 en 1992 puis à 3,0 en 1993. Aux Etats-Unis, en l'absence de soutien budgétaire, la reprise ne pourra être forte, d'autant plus que le relâchement de la politique monétaire n'a que peu d'effets sur la consommation des ménages, ceux-ci préférant se désendetter plutôt que d'augmenter leurs dépenses de consommation ; la croissance y atteindra 1,9 % en 1992 puis 2,7 en 1993. Les effets expansionnistes directs de la réunification allemande étant désormais épuisés, les mesures de financement de la reconstruction de l'ех-RDA et la politique monétaire restrictive d'accompagnement continueront, en 1992 et 1993 à peser sur la croissance allemande et donc sur la croissance européenne, laquelle s'élèvera en 1992 à 1,6 et 2,9 % en 1993. Les performances en matière d'inflation seront bonnes dans le CEE à l'exception de l'Allemagne, du fait de tensions salariales persistantes. Maintenue aux environs de 3 % en France, la croissance des prix à la consommation atteindra par contre 4,5 puis 4,1 % outre-Rhin en 1992 et 1993. Aucune pression inflationniste majeure n'apparaîtra aux Etats-Unis. A moyen terme, la croissance manquera de moteur. De l'ordre de 2,7 % pour l'ensemble des pays de l'OCDE entre 1992 et 1997, dont 3,4 % pour le Japon, 2,7 pour la CEE et 2,5 % pour les Etats-Unis, la croissance butera sur des contraintes d'offre aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne, alors que dans les pays à fort taux de chômage (Italie, Royaume-Uni, France), la politique économique restera contrainte par la nécessité de ne pas détériorer les déficits extérieurs ou publics.The article presents a medium-term projection of the world economy carried out with MIMOSA, a model jointly built and teamed by CEPII and OFCE. The 1991-1992 period represents a break after the 80' s sharp growth impulsed by the oil counter-shock. The slow-down, which took place first in the United-States and the United-Kingdom, reached Continental Europe a year later, and is now effective in Japan. In the 1992-1993 period, the recovery will be soft : OECD growth will raise from 0,9 % in 1991 to 1,7% in 1992, and will reach 2,9% in 1993. In the United-States, the lack of fiscal support will limit the recovery, and the stimulating monetary policy will only have a small impact on consumption : households would reduce their debt burden rather than increase their consumption expenditures. Growth will reach 1,9 % in 1992 and 2,7 % in 1993. As direct effects of the German Unification will be over, measures to finance the former East Germany rebuilding and a restrictive monetary policy will keep on slowing German growth and hence the European one in 1992 and 1993. European growth will reach 1,6 % in 1992 and 29 in 1993. Inflation rates will be rather moderate in EEC countries except for the German one because of persistent wages pressures. The inflation rate will settle down to about 3 % in France whereas inflation rate will reach 4,5 % in 1992 and 4,1 % in 1993 in West Germany. There will be no major inflationary pressure in the United-States. In the middle run growth will lack driving forces The average annual growth rate will be 2,7 % for OECD countries from 1992 to 1997, of which 3,4 % in Japan 2,7 % in EEC and 2,5 % in the United-States, growth will cope with supply constraints in the United-States, Japan and Germany whereas in countries where unemployment is high (such as France, Italy and the United-Kindgom) economic policies will remain under the constraint of reaching external balance and/or public finance targets.
- Investissement, profitabilité et croissance dans les années quatre-vingt - Pierre-Alain Muet, Marie-Ange Veganzones p. 119-150 L'article passe en revue les facteurs explicatifs traditionnels de l'investissement, puis présente l'apport d'un modèle qui prend en compte simultanément les contraintes de débouchés et de profitabilité. Si les fluctuations de la demande suffisent à expliquer la chute du taux d'investissement dans la première moitié des années quatre-vingt, une croissance plus forte de la demande n'aurait pas permis une reprise significative de l'investissement au cours de cette période, en raison de la dégradation de la situation financière des entreprises. Cette reprise a pu se développer dans la seconde moitié des années quatre-vingt parce que les deux conditions — croissance des débouchés et rétablissement de la situation financière des entreprises — étaient réunies. Croissance lente, faible profitabilité, et niveau élevé des taux d'intérêt réels ont conduit, dans la première moitié des années quatre-vingt, les entreprises à privilégier les investissements de productivité au détriment des investissements d'extension. Ceci pourrait expliquer, d'une part, la hausse de l'intensité capitalistique, atypique dans une situation de coût du capital élevé, d'autre part, le fait que les taux d'intérêt réels n'apparaissent pas, dans les estimations économétriques, comme une contrainte forte de l'investissement des entreprises.This paper studies out the traditional explanatory factors of investment, then presents the contribution of a model which takes into account profitability and demand constraints simultaneously. If demand fluctuations are sufficient to explain the fall of investment rate in the first half of the eighties, a stronger growth of demand would not have allowed an investment recovery during this period, due to the deterioration of enterprises financial situation. This recovery was possible in the second half of the eighties because the two conditions — increase of demand and high profitability — were combined. In the first half of the eighties, slow growth, low profitability and high interest rates led enterprises to increase labor productivity through capital replacement rather than to extend production capacities. This could explain the unusual increase of capital intensity in a period of high capital cost, as well as the fact that interest rate do not appear as an heavy constraint for global investment in the econometric estimates.
- Dix ans de décentralisation française : éléments de bilan - Jacques Le Cacheux, Laure Tourjansky p. 151-193 Les lois de décentralisation ont profondément modifier la répartition des compétences et leur financement. Mais dix ans après, on constate un déséquilibre du role de l'Etat au niveau financement qui risque de déresponsabiliser les élus locaux. (Tableaux, graphiques, bibliographie)Ten years after the decentralization laws were adopted by the French Parliament, the once-and-for-all effects of the changes introduced have had time to work themselves out and the observed evolutions can safely be assumed to reflect the permanent functioning of the French system of local goverments in their new institutional environment. The present paper reviews some of the major consequences of the reforms, mostly on local public finance. It stresses the potential dangers of a system in which, due to the disproportionate share of some taxes and to the important role of central government in financing, locally elected authorities may well not be «accountable» enough. In addition, the equalization properties of existing inter-governmental grants seem much too limited compared to the tendencies, inherent in the current system of local finance, to strong polarization of economic development and to geographic segregation of population according to income levels.
- Les effets du taux d'intérêt réel sur l'activité en France - Alexandre Mathis, Lucrezia Reichlin p. 195-216 Cet article présente les résultats d'une étude empirique des effets de choc exogènes de taux d'intérêt réel sur l'économie française. Pour ce faire, nous avons utilisé deux modèles autorégressifs vectoriels et étudié leur dynamique suite à des perturbations exogènes. Le premier modèle ne comporte que des variables réelles et le deuxième est en termes nominaux avec une relation de cointégration faisant apparaître le taux d'intérêt réel. Nos résultats suggèrent qu'un choc de taux d'intérêt réel est inflationniste et que l'inflation a un impact dépressif sur l'activité économique. Ces résultats sont davantage conformes aux conclusions théoriques des modèles fondés sur l'hypothèse de marchés de clientèle qu'à ceux basés sur une structure concurrentielle ou oligopolistique des marchés.This paper presents the results of an empirical investigation of the effects of an exogeneous real interest rate shock on the French economy. We used two vectorial autoregressive models and analysed the dynamics of the impulse response functions. The first model is built with real variables and the second is in nominal terms with a cointegra- tion relation where the cointegrating term is the real interest rate. Our results suggest that a real interest rate shock is an inflationary shock and that inflation has a depressing impact on economic activity. These results support a theory of business cycle based on the « customer market » hypothesis against the ones based on competitive and oligopolistic pricing.
- Chronique des tendances de la société française - Louis Dirn, Laurence Duboys Fresney, Michel Forsé, Jean-Pierre Jaslin, Yannick Lemel, Henri Mendras, Jean-Hugues Déchaux, M.-O. Pavy p. 217-240 Après une analyse d'actualité sur les opinions contrastées des Européens à l'égard de l'Europe, cette chronique est centrée sur plusieurs tendances qui ont subi une inflexion nette, ou même un retournement dans les années récentes. La négociation sociale dans les entreprises, qui avait connu un fort accroissement, paraît s'essouffler. La transformation des modes de gestion des entreprises entraîne chez les salariés, quel que soit leur niveau. De nouvelles formes de définition de leur identité au travail. La baisse de la pratique religieuse n'entraîne pas une désaffection totale à l'égard de la religion : beaucoup de Français continuent à se définir comme catholiques même s'ils ne pratiquent pas, ils désirent toujours faire baptiser leurs enfants et entourent leurs morts à la Toussaint. Recours identitaire et pratiques rituelles posent à l'Eglise de difficiles problèmes de gestion interne. Enfin les taux de suicide, qui étaient en augmentation depuis plusieurs décennies, sont en baisse depuis 1985 : ce retournement conduit à un diagnostic optimiste sur l'évolution de la société française.
Controverse
- Quel avenir pour la zone franc ? - Bruno Coquet, Jean-Marc Daniel p. 241-291 Les accords de Maastricht prévoient la disparition des monnaies nationales européennes, et leur remplacement par Г Ecu, pour l'année 1999 au plus tard. Toutefois, le ministre français de l'économie et des finances a annoncé que la disparition du franc ne se traduira pas par une remise en cause de la zone franc. Celle-ci conservera ses mécanismes de fonctionnement actuels ; la seule modification concernera la référence des monnaies qui y circulent : la monnaie-étalon cessera d'être le franc défunt, pour être remplacée par Г Ecu. Le cadre institutionnel de la zone permet effectivement de changer la définition des francs CFA et CFP sans toucher en profondeur à son fonctionnement. Cependant, la zone franc demeure une structure directement issue d'une époque où l'essentiel de l'activité économique de la France et de ses colonies se réalisait en son sein ; on peut donc se demander si la zone franc est toujours adaptée au contexte économique contemporain. Aujourd'hui, en effet, la France s'intègre de manière croissante à l'Europe, et les pays africains de la zone cherchent de plus en plus à renforcer les liens économiques qui les unissent à leurs voisins, au point d'avoir signé lors du dernier sommet de l'OUA un manifeste prévoyant la mise en place d'ici à 2025 (!) d'une communauté économique africaine dotée d'une monnaie unique. Les économies africaines sont aujourd'hui dans une situation qui nécessite des réformes capables de remédier aux difficultés qui se sont accumulées depuis plusieurs décennies. Afin d'évaluer l'avenir de la zone franc nous ferons un bilan de son fonctionnement depuis sa créstion. Nous essaierons ensuite d'apprécier l'opportunité d'une modification des parités au sein de la zone, alors que le nombre des partisans d'une dévaluation s'accroît au fur et à mesure que les difficultés s'accumulent dans les pays africains. Enfin, l'éventuelle mise en application des accords de Maastricht nous conduit à tenter d'évaluer les réformes nécessaires à la survie de la zone, et les modifications institutionnelles, économiques et politiques qui pourraient intervenir en vue d'élargir le champ d'application de la politique de développement que véhicule le mécanisme de change de la zone franc.The end of the French Franc due to the EMU is an opportunity for examining the future of the Franc Zone. This paper addresses three issues : It describes first the working of the institutions of the Zone, and the resulting advantages for members. Despite the stability of their currency, called the CFA Franc, the African members of the Franc Zone did not avoid a hard economic crisis^ due to both falling prices in raw materials (mainly cocoa and coffee) and an increasing foreign debt. Nevertheless, we argue that they are not worse off than the other African countries. The problem of the parity of the CFA Franc is looked at in a second part. According to the political and economic situation of the members of the Zone, to maintain the value of their currency at it present level of 1 CFAF for 0,02 FF seems to be in their interest. The example of Ghana, the currency of which has been strongly devalued, shows that such an exchange rate policy, if good for Ghana, would be inefficient for the members of the Franc Zone. In the third part, some proposals are made to improve the working of the Zone, in order to grant it a future in a world where EEC would be substituted to France as Africa's main trade partner.
- Quelques remarques sur la parité du franc CFA et l'avenir de la zone franc après Maastricht - Jacques Adda p. 293-301
- Quel avenir pour la zone franc ? - Bruno Coquet, Jean-Marc Daniel p. 241-291
- Summaries in English - p. 303-305