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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 32, 1990
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Perspectives de l'économie française en 1990 et 1991 - Département d'économétrie, Pierre-Alain Muet, Alain Gubian, Gérard Cornilleau, Catherine Mathieu, Marie-Ange Véganzonès p. 5-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Selon la prévision présentée dans cet article, la croissance de l'économie française serait de 3 % en 1990 et 1991, moins élevée que ces deux dernières années, sous l'hypothèse d'un ralentissement de la demande mondiale. L'inflation serait un peu plus faible qu'en 1989 (3,2 % en 1990 et 3,3 % en 1991), tandis que le chômage, stable en 1990, augmenterait légèrement ensuite. Le besoin de financement de la nation resterait très faible (0,2- 0,3% du PIB), malgré une dégradation du solde du commerce extérieur en 1991. Pour mesurer l'impact d'une revalorisation des bas salaires, la simulation d'une hausse de 5% du SMIC a été réalisée. Elle montre que l'incidence macroéconomique d'une telle éventualité est négative mais d'ampleur limitée. Une politique de redistribution fiscale (baisse des cotisations sociales employeurs et augmentation des impôts directs) permettrait d'en réduire encore la portée macroéconomique.
    The forecasts presented in this article, predict that, as a result of a less favourable international environment, the French economic growth rate would settle at 3 % in 1990 and 1991, a lower rate than those of the last two years. The inflation rate would still be moderate (3,2 % in 1990, 3,3 % in 1991). However, the unemployment rate will be steady. The external balance deficit would be unchanged at a very low level (0,2- 0,3 % of GDP), whereas the trade deficit would further increase in 1991 . A simulation of a 5 % increase in the minimum wage has been done to evaluate the macroeconomic impacts of a low wage policy. Such an increase only has negative but small effects and a tax redistribution policy (a decrease in social contribution counter-balanced by an increase in direct taxes) could reduce its macroeconomic impact even further.
  • Allemagne : la nouvelle frontière - Olivier Passet p. 27-71 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En 1988 et 1989 la RFA a connu une croissance d'une vigueur inattendue. Portée par une forte demande étrangère, celle-ci a été favorisée par une politique économique devenue moins contraignante. Le redressement de l'épargne, engagé plus vigoureusement qu'à l'étranger depuis bientôt sept ans, a permis à l'Allemagne de dégager un excédent croissant des paiements courants, culminant l'an passé. La faiblesse des progrès de la demande intérieure, en comparaison de ceux des autres pays développés, vient avant tout de la consommation des ménages. Ceux-ci se singularisent, au sein de l'OCDE, par la constance de leur effort d'épargne au cours des années quatre-vingt, et ce en dépit d'un partage des revenus relativement défavorable. Cependant, la consommation individuelle allemande reste la plus élevée des grands pays après celle des Etats-Unis. Les entreprises affichent un comportement d'investissement plus dynamique en accord avec une situation financière en progrès régulier. Alors que de nombreux indicateurs suggéreraient une certaine inertie des capacités de production celles-ci sont peut- être plus adaptables qu'il n'y paraît. Ce constat n'est pas neutre à l'heure de la réunification économique et monétaire des deux Allemagnes. Celle-ci renforcera d'autant plus la demande de produits ouest-allemands que le potentiel productif de la RDA se trouvera affaibli. Si la poussée des biens de consommation est en partie transitoire, celle de biens d'équipement s'avère devoir être permanente. D'autres éléments nourriront une demande accrue dans les deux années à venir : réforme fiscale et fort courant d'immigration cumulent ainsi leurs effets. Le maintien d'une demande supérieure au potentiel de production peut créer un réel risque de surchauffe. L'incertitude réside au moins autant dans la plus ou moins grande flexibilité des capacités de production que dans l'ampleur du surcroît de demande. L'extension des facteurs de production qui est en cours incite à penser que l'appareil productif allemand peut capter en grande partie ce surplus de demande. Toutefois, une réduction de l'excédent courant et une reprise de l'inflation paraissent inévitables pour 1991 . A plus long terme les efforts entrepris pour reconstruire la RDA ouvrent d'importants débouchés aux entreprises ouest-allemandes, ce qui ne manquera pas de réorienter leurs décisions d'investissement. Cependant, les pressions sociales pour une réduction des inégalités entre l'Ouest et l'Est, se heurtant à une rareté durable du capital productif à l'Est, pourraient rendre plus délicat le partage des revenus à l'Ouest et porter atteinte à l'efficacité économique.
    In 1988 an 1989 West Germany experienced an unexpectedly strong economic growth. This was a consequence of a vigourous external demand and a less restrictive economic policy. Since seven years ago, savings have been recovered more vigorously here than elsewhere, allowing West Germany to yield an increasing current account surplus which peaked last year. The weakness of domestic demand compared to other developed countries is mainly due to households' consumption. Despite a rather less favorable income distribution, the saving rate contrasts with that prevailing in the rest of the OECD area. However, German private consumption per capita remains the highest after the US one. The investment behaviour of the firms is getting more dynamic as their financial situation is regularly improving. Although numerous indicators suggest a certain inertia of productive capacities, these are more flexible than what they appear to be. This observation is particularly important in relation to the economic and monetary unification process. The weaker East German production is going to be, the stronger the demand for West German products. The trend of an increasing demand of consumption goods is probably transitory. But this is not the case for equipment goods. The cumulated effects of both the fiscal reform and a strong immigration flow should also push demand up during the next two years. If demand remains durably above the production potential, then the economy will be overheated. The degree of flexibility of production and the future increase of demand are incertain. However, the present increase of production factors suggests that German firms could supply the largest part of this demand, but both a decrease in the current surplus and a return of inflation seem unavoidable in 1991 . In the long run, the efforts to rebuild East Germany will open important markets for West German enterprises, wich will probably lead to a real- location of investment. However, social pressures in favor of a reduction of inequalities between the East and the West, combined with the scarcity of productive capital in the East, could jeopardise income distribution in the West and lower economic efficiency.
  • La croissance de 4 % qui a fait reculer le chômage - Département d'économétrie, Pierre- Alain Muet, Gérard Cornilleau, Catherine Mathieu, Marie- Ange Véganzonès, Alain Gubian p. 73-124 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En 1988 et 1989 la France a connu la plus forte croissance économique depuis le premier choc pétrolier, mais elle reste inférieure à celle des années cinquante et soixante. La croissance française a été en phase avec celle des partenaires et s'est développée dans un contexte particulièrement favorable : inflation modérée, légers gains de compétitivité et contribution positive du solde extérieur à la croissance, déficits courant et public faibles. De plus les créations d'emplois ont été nombreuses, sans rupture du rythme de croissance de la productivité. Cependant le chômage a peu diminué et reste encore à un niveau élevé (2 500 000 personnes).
    In 1988 and 1989, the French economic growth was the ever recorded since the first oil shock, even if it was lower than it used to be in the 1950's and 1960's. The French growth, in line with of the more industrialised countries, benefited from a particularly favourable economic context : a low inflation rate, some competitiveness gains, a positive contribution to the external accounts, small current and budget deficits. Moreover, there was significant job creation, any break in the productivity growth rate. However, the rate hardly decreased and is still very high (2 500 000 people).
  • Compétitivité des produits français : une approche par la qualité - Frédéric Gagey, Jean-Philippe Vincent, M. Fourcade, T. Francq, J.-J. Preuss p. 125-144 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La présente étude se propose de mesurer l'évolution de la qualité des produits français sur la période 1972-1989 et son impact en terme de commerce extérieur. Réalisée à partir des tests comparatifs de la revue 50 millions de Consommateurs, elle a conduit à la construction d'un indicateur de la qualité des produits français relativement à celle des produits étrangers. Deux conclusions se dégagent de l'étude. D'une part, la qualité relative des produits français semble avoir connu sur la période étudiée des évolutions importantes et statistiquement significatives. Plutôt supérieure en début de période (1972-1976), la qualité des produits de consommation français se dégrade très sensiblement à la veille du second choc pétrolier (1977-1980). Un léger redressement au début de la décennie permet de retrouver sur la période 1981-1985 un niveau de qualité comparable, puis par la suite (1986-1989) plutôt supérieur à celui des produits concurrents importés sur le marché français. D'autre part, ces évolutions de la qualité apparaissent signi- ficativement corrélées aux pertes de parts de marché des producteurs français sur le marché intérieur. La dégradation de la qualité expliquerait ainsi, entre le début et le milieu des années soixante-dix, une augmentation de 4 % de nos importations de biens de consommation courante.
    The purpose of this paper is to measure the effect of quality of French products on the external trade and to evaluate the theoretical literature on the effects of product quality in relation to the facts. The first step of our work has been to built up a quality index of French consumer products. Our data have been provided by the tests of a French magazine, called «50 millions de consommateurs», which, since its creation in 1972, has tested thousands of different French and foreign commodities. Thanks to various statistical methods (chi-2 test, bootstrap...) we have been able to measure the evolution of the quality of French commodities (compared with the quality of foreign ones) throughout four periods: 1972-1976, 1977-1980, 1981-1985 and 1986-1989. Then we have introduced our quality indicator into an import equation of the French consumer products market. We have come to two main conclusions. Firstly, it has turned out that the quality of French consumer commodities had been superior to the quality of foreign commodities during two periods (1972-1976 and 1986-1989), equivalent during one period (1981-1985) and inferior between 1977 and 1980. Secondly, we have come to the evidence that the evolution of our quality index is significatively correlated with the market share of French firms in France. For instance the sharp decline of the quality of French consumer products between 1976 and 1980 is likely to have led to a 4% increase in imports during this period.
  • L'Europe entre l'Est et le Sud. L'ouverture à l'Est et les risques d'éviction pour le Sud - Jacques Adda, Roland Colin p. 145-201 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Depuis un an environ, un net consensus est apparu entre les pays industrialisés sur la nécessité de soutenir économiquement les transformations politiques en cours en Europe de l'Est. L'ampleur de la mobilisation financière intervenue en quelques mois au profit de la Pologne et de la Hongrie, puis de la Tchécoslovaquie, de la Bulgarie et de la Roumanie permet d'envisager pour ces cinq pays des transferts nets de ressources globalement équivalents à ceux dont a bénéficié l'Europe de l'Ouest après la guerre dans le cadre du plan Marshall, mais avec une population nettement inférieure dans le cas de l'Europe de l'Est. Encore ces transferts sont-ils modestes au regard de ce que s'apprête à réaliser la RFA au profit de la RDA, dont le cas doit être traité séparément. Dans le même temps l'aggravation de la crise dans de nombreux pays en développement, tout particulièrement en Afrique subsaharienne, met en évidence les limites des dispositifs de coopération occidentaux, l'inadaptation des politiques d'ajustement préconisées, qui séparent le rétablissement escompté des grands équilibres macroéconomiques de situations sociales explosives, et l'insuffisance des réponses apportées au problème de la dette extérieure. Au delà de ces constats l'article tente de cerner les implications pour les pays en développement de l'ouverture à l'Est. Il montre que si des effets positifs peuvent être attendus à long terme d'un développement réussi à l'Est, les risques d'éviction à court terme pour le Sud sont très largement fonction des contextes macroéconomiques initiaux et variables selon la nature des flux considérés, budgétaires, financiers et commerciaux.
    A year ago, a large consensus emerged between the industrialized countries about the necessity of supporting economically the current political changes in Eastern Europe. Within a few months, the financial mobilization in favor of Poland and Hungary first, then Czechoslovakia, Bulgaria and Romania has reached a great magnitude. Net transfers of resources for these five countries could reach a level equivalent in absolute terms to that of Marshall aid to Western Europe. Moreover these figures should be evaluated considering that Eastern Europe's population today is less than half of post war Western Europe's one and that East Germany will receive additional transfers from West Germany. At the same time, the worsening of the crisis in numerous developing countries, especially in SubSaharian Africa, shows the inertia of the Western system of cooperation, the inadequacy of adjustment policies imposed — that dissociate macroeconomic goals from social conditions — and the irrelevance of the methods used for solving the debt problem. This paper attempts to identify the consequences for developing countries of the opening of Eastern Europe. It shows that if some positive effects could be expected in the long run from a successful economic development in Eastern Europe, crowding out effects for Southern countries will be predominant in the short run. Their magnitude will depend largely of the initial macroeconomic context and will vary acording to the nature of flows considered : budgetary aid, bank's credit, direct investment and commercial competition.
  • Summaries in English - p. 202-204 accès libre