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Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 16, 1986
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Prévisions quantitatives

    • Perspectives de l'économie française - Département d'économétrie de l'OFCE , Pierre-Alain Muet, Alain Fonteneau, Michel Boutillier p. 5-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les transferts de revenus résultant du contre-choc pétrolier devraient stimuler la croissance des pays de l'OCDE au cours des dix-huit prochains mois. Toutefois, les délais de réaction des agents économiques et les incertitudes sur la réorientation des politiques économiques en réaction au contre-choc pétrolier font que cette amélioration ne s'est pas encore traduite sur l'évolution récente : l'économie mondiale restant, comme en 1974 à la suite du premier choc pétrolier (mais en sens inverse), en « surfusion ». La croissance économique de 1986-1987 dépendra donc très largement des réactions des gouvernements et des entreprises aux transferts de revenus. S'ils les utilisent pour se désendetter, la croissance restera modérée : l'épargne intérieure se substituant au déficit extérieur pour financer un montant d'investissement inchangé. Or c'est précisément l'un des risques que fait apparaître la prévision réalisée pour l'économie française à l'aide du modèle OFCE-trimestriel. Du fait notamment de la conjugaison d'une politique salariale relativement restrictive et de la libération des prix, le partage de la valeur ajoutée pourrait continuer à se déformer en faveur des entreprises, ces dernières étant les principales bénéficiaires du contre-choc pétrolier. D'où la situation paradoxale suivante : alors que — toutes choses égales par ailleurs — la croissance des profits stimule l'investissement, un partage du revenu national trop favorable aux entreprises peut, en déprimant la demande des ménages, non seulement nuire à la consommation, mais du fait de l'influence de la demande sur l'investissement nuire également à l'investissement. Cette situation n'est pas inéluctable. D'une part les réductions d'impôts peuvent être plus importantes que celles qui sont retenues dans la prévision centrale ; d'autre part les entreprises peuvent ne pas profiter de la libération des prix pour améliorer leurs marges. Ces deux hypothèses conduisent à un scénario alternatif où l'inflation serait plus faible et la croissance du revenu réel des ménages plus élevée. L'amélioration du solde extérieur résultant du contre-choc pétrolier devrait être limitée en 1986 par la dégradation de l'excédent industriel. L'excédent du solde des biens et services s'établirait à 20 milliards environ en 1986 et 1987. Selon les dernières indications fournies par le gouvernement, la politique budgétaire pour l'année prochaine se traduirait par une réduction délibérée des dépenses de 35 milliards de francs, par rapport à l'évolution spontanée et par une diminution du déficit budgétaire de 20 milliards par rapport à l'année précédente. Ceci rend possible une réduction délibérée des impôts d'une quinzaine de milliards de francs. Compte tenu des mesures déjà annoncées dans la loi des finances initiale pour 1986 et dans le collectif budgétaire cette hypothèse conduit à une réduction supplémentaire des impôts sur le revenu d'environ 4 milliards. Celle-ci ne permet pas d'honorer la promesse de réduire l'impôt sur le revenu de 8 % hors IGF (soit 17 milliards). Nous nous sommes néanmoins limités à cette réduction dans la prévision centrale. Dans le second scénario, on a supposé que la promesse serait honorée, quitte à accepter un déficit budgétaire un peu plus élevé. Un déficit du régime général de la Sécurité sociale est probable en 1986. Cependant, une augmentation des cotisations sociales ne paraît pas indispensable dès cette année, compte tenu des excédents de trésorerie. Nous avons supposé qu'elle interviendrait au début de l'année 1987, le taux de cotisation retraite des salariés étant accru d'un point. Le budget social exercerait donc un impact négatif sur le revenu des ménages en 1987. Les exonérations de charges sociales pour l'embauche et la formation des jeunes de moins de 25 ans auront vraisemblablement des effets bénéfiques sur l'emploi mais ceux-ci seront annulés par l'impact négatif de la suppression de l'autorisation administrative de licenciement et des réductions d'emplois dans la fonction publique. La production devrait croître au même rythme que la productivité du travail, permettant un arrêt de la diminution des effectifs salariés. Mais, du fait de la progression de la population active, le chômage continuerait à croître.
      The economic growth for 1986-1987 will widely depend on and firms reactions for the reverses oil crisis. If they are going to use income transfers to reduce their debt, the growth will remain Home — saving would substitute the external debt in order to finance same investment amount. Finally, this is the danger emphasized in forecast. The value — added sharing could be modified in favour of the because of the relatively restrictive wage — policy and of the lifted administrative controls on prices. Hence, the following paradox : whereas « mutandis » profits growth increases investment, a national income distribution too much favourable to the firms, can, by depressing the demand, not only be prejudicial to consumption, but by the influence of demand on investment, it can also be prejudicial to investment. There is an escape for this situation. On the one hand, tax — cuts be higher than those assumed in the control — forecast, on the other managers may not reap advantage from the lifted administrative controls prices to improve their profits. Both assumptions provide an scenario where inflation would be lower and the real household growth would be higher. The trade-balance improvement should be limited in 1986 because of deterioration of the industrial trade-balance. The trade-balance surplus would reach about 20 billions in 1986-1987. According to the last informations given by Government, fiscal policy next year, would lead to a public spending deliberated cutting down of billions Francs, and a public deficit reduction of 20 billions. The exemption of social insurance contribution for youth employment, probably improve employment but they will be balanced by the impact of the easing of redundancy procedures and employment reduction the public sector. Production should grow at the same rate than productivity, and employment will stop declining. Due to the labour increase, unemployment will keep on growing.
  • Chronique de conjoncture étrangère

    • Etats-Unis : la courte échelle - Philippe Sigogne, Philippe Aroyo p. 47-114 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La croissance modérée qui s'est installée aux Etats-Unis depuis deux ans contraste avec la reprise vigoureuse de 1983- 1984. Avec le recul le présent cycle économique semble relativement peu dynamique. Si la recrudescence de l'inflation a pu être évitée jusqu'à présent, les déficits extérieur et public se sont aggravés au point de susciter des solutions en forme d'expédients : le protectionnisme et le gel arbitraire des dépenses fédérales. La baisse du prix du pétrole est bénéfique à l'économie car elle a permis aux Etats-Unis comme ailleurs de détendre les taux d'intérêt nominaux et de distribuer du pouvoir d'achat aux ménages. Le logement et la consommation seront donc, cette année, les principaux soutiens de la croissance. Les coupes budgétaires pèseront sur l'activité en 1987, et le déficit public se réduira, insuffisamment toutefois pour interrompre l'alourdissement de la dette en proportion du PNB. L'investissement productif privé, déjà en forte réduction dans le secteur pétrolier, verra sa rentabilité entamée, surtout si la réforme fiscale aboutit. Son maintien au niveau actuel nécessitera une baisse supplémentaire des taux d'intérêt. Le rétablissement de la compétitivité américaine s'avère incomplet malgré l'effort d'équipement récent. La productivité n'a pas eu le temps de progresser suffisamment là où la concurrence est la plus vive. La baisse du dollar n'est pas assez ample pour redresser à elle seule les comptes extérieurs. A cette étape de leur cycle les Etats-Unis attendent beaucoup des autres pays développés pour prolonger la croissance par un fort courant d'exportations. L'alternative est entre une coopération internationale renforcée et une nouvelle chute de la monnaie américaine.
      Economic growth slowed down after the sharp recovery of 1983-1984 and has remained sluggish over the past two years. Now that it is well advanced, the present business cycle does not look very dynamic. An upsurge of inflation has been prevented so far, but both fiscal and foreign deficits have increased so much that they now seem to call for transient and dangerous half-remedies : protectionism, arbitrary freeze of federal spending. The fall of oil prices does have positive effects on the economy, for in the United States as elsewhere it has enabled interest rates to decline and household's purchasing power to increase. Housing and private consumption will therefore fuel economic growth this year. In 1987, budgetary cuts will hamper economic activity and lower the public deficit, but not enough to stop the rise of the debt/Gnp ratio. Private investment, which is already falling in the energy sector, would become even less profitable should the fiscal reform be implemented. It might stay at the present level only if interest rates were to decline further. Despite the recent surge in equipment expenditures, american competitiveness has not fully recovered. Productivity has not increased rapidly enough in the sectors where competition is fierce. The decline of the dollar is not ample enough to enable by itself the current balance to improve significantly. Having reached such a situation, the United States now rely upon other developped countries to pull their own growth through accelerating exports. The alternative to stronger international competition is another fall in the exchange rate of the dollar.
  • La baisse du prix du pétrole : quelles perspectives pour l'OPEP et quelles retombées pour le Tiers Monde ? - Jacques Adda p. 115-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Intervenant douze ans après le premier choc pétrolier, l'effondrement du prix du pétrole répond logiquement aux mutations qui se sont opérées sur le marché international du pétrole depuis le début des années quatre-vingt. La réduction de la demande adressée à l'ОРЕР avait pour conséquence paradoxale d'évincer progressivement du marché les producteurs aux réserves les plus importantes et aux coûts les plus bas. En initiant la guerre des prix en décembre 1985 l'Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe ont mis un terme à cette situation absurde. Ils se donnent par là même les moyens d'une reprise de contrôle du marché, dont les effets pourraient se faire sentir dès le début de la prochaine décennie. Cette nouvelle stratégie, difficilement imposée aux autres pays de l'organisation, ne sert pas les intérêts du Tiers Monde dans son ensemble. Les régions les plus touchées par la crise depuis 1980 — l'Afrique et l'Amérique latine — sont, hors pays de l'ОРЕР, exportatrices nettes de pétrole. Globalement les pays en développement hors OPEP étaient autosuffisants en pétrole en 1985. Pour les pays pétroliers les plus endettés le manque à gagner sur les recettes d'exportation de pétrole ne sera que faiblement compensé par le mouvement de détente des taux d'intérêt. Le surplus de croissance économique de l'OCDE, résultant des gains massifs de termes de l'échange dont bénéficiera cette zone, favorisera surtout les exportations de produits manufacturés des Nouveaux Pays Industrialisés. Fortement importateurs de pétrole, ces quelques pays sont, parmi les pays en développement, ceux qui ont le plus à gagner à la nouvelle donne commerciale internationale. Le caractère de plus en plus hétérogène et éclaté du Tiers Monde s'en trouvera renforcé. Pour le système de crédit international la situation actuelle n'est pas sans danger. La diminution en cours du stock de pétrodollars, qui avait en grande partie alimenté l'endettement du Tiers Monde dans les années soixante-dix, affecte la capacité de prêt des banques, alors même que celles-ci sont confrontées à une demande accrue de crédit de la part des pays les plus endettés. Dans ces conditions les propositions financières du Plan Baker paraissent singulièrement insuffisantes.
    Twelve years after the first oil shock, the fall in oil price appears as a logical consequence of the sharp mutations that occured in the international oil market since the begining of the 80's. The reduction of demand for OPEC oil was in a paradoxical way evicting producers with main oil reserves and lower production costs from the market. Saudi Arabia and its allies of the Gulf put an end to this absurd situation by launching a war price in december 1985. By boosting oil demand in OECD countries and reducing non OPEC oil production, the drop in oil price might give the Golf producers a new control of the market, the effects of which would appear at the begining of next decade. This new strategy, hardly accepted by the other members of the organization, doesn't serve the interest of the third world taken as a whole. Areas mostly hurt by the crisis since 1980 — Africa and Latin America — are, even excluding OPEC countries, oil net exporters. Globally, non OPEC LDC's were oil autosufficient in 1985. For highly indebted oil exporting countries, the losses in oil export receipts will be hardly balanced by the expected decrease in international interest rate. The increase in OECD economic growth rate due to the sharp improvement in the industrial countries terms of trade will benefit mainly to the New Industrialized Countries. Those few countries, which depend strongly on oil imports, will take the greatest advantage from the redistribution of import capacity between LDC's. This will reinforce the heterogeneity of the Third World. This new conjoncture could be destabilizing for the international credit system. The decrease in external assests of OPEC countries, which had been feeding the growing LDC's debt during the 70's, affects the bank's loan capacity while loan demand from most highly indebted countries tends to increase. Under such conditions, financial proposals of the Baker plan seem quite insufficient.
  • Quels lendemains à une conjoncture extérieure sans précédent ? Des références historiques au service d'une prospective - Jean-Marcel Jeanneney p. 151-179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La concomitance des baisses récentes des prix des matières premières, de celui du pétrole et du cours du dollar est sans précédent, tout au moins en période de croissance économique. Un inventaire des périodes où de telles baisses ont eu lieu, remontant jusqu'en 1860, le montre. La conjoncture actuelle est donc une anomalie. Ses effets bénéfiques à l'économie française seront-ils éphémères ou bien ouvrent-ils la voie, grâce à des niveaux de prix durablement plus favorables, à une nouvelle ère d'expansion économique ? Les tendances séculaires des prix réels des matières premières et du pétrole sont à la baisse, mais avec d'amples fluctuations. Actuellement les prix des matières premières sont très au-dessous de la tendance et celui du pétrole très au- dessus. Une analyse des facteurs qui permettent d'expliquer les variations de prix réels — progrès techniques, liquidités monétaires mondiales, ententes entre producteurs, nature de la croissance incorporant plus ou moins de matières premières et d'énergie — conduit à penser que les prix des matières premières, même s'ils se relèvent, ne rejoindront probablement pas la ligne de tendance et que celui du pétrole, qui, descendu à 15 $ le baril, est encore élevé, ne remontera pas autant qu'on le pense communément. Cela devrait permettre une croissance plus forte des économies développées, mais à condition qu'un certain ordre économique mondial soit instauré par une coopération internationale et que les PVD producteurs de matières premières ne comptent plus sur des exportations accrues de celles-ci comme base de leur développement. Faute de quoi l'avenir serait sombre.
    Never before did the prices of raw materials, the price of oil and exchange rate of the dollar decline all at the same time while growth was prevailing. A review of such declines, conducted over the starting 1860, shows that the present situation is abnormal. Will its consequences on the french economy be transient ? Or do they open path for sustained economic growth based upon more favorable levels ? Real prices of raw materials and oil are declining in the very long but such trends are affected by large short-term fluctuations. At the time, the real prices of raw materials are below their trends but the price oil is well above its own. Several factors must be taken into account in to understand these movements : technical progress, cartellization of markets, energy and raw materials consumption per Gdp unit. They that raw material prices will probably not be able to reach their trend even they surge somewhat, while the price of oil, having fallen to 15 $/bl, will increase as much as is usually thought. This should enable developed economies to enjoy faster growth, under one condition. Worldwide economic order must be instored international economic cooperation, and the LDC currently producing materials must not rely upon exports of such goods as a basis for development. Should this fail to be achieved, the future would look gloomy.
  • Fiscalité des entreprises et décision d'investissement. Eléments de comparaison internationale France, RFA, Etats-Unis - Alain Gubian, François Guillaumat-Tailliet, Jacques Le Cacheux p. 181-216 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le poids excessif des charges qui pèsent sur les entreprises françaises est souvent cité comme une cause majeure de leurs médiocres performances en matière d'emploi, d'exportations et d'investissement. Parmi les charges jugées plus lourdes en France qu'à l'étranger, la fiscalité des entreprises figure en bonne place, d'autant plus que la progression des coûts salariaux a pratiquement cessé. Afin d'apprécier le bien-fondé de telles allégations, notre étude propose, pour la France, la RFA et les Etats-Unis, des évaluations qui, bien qu'imparfaites, constituent des éléments de jugement. La part dans le produit intérieur brut des différents impôts frappant les sociétés fournit certaines indications ; mais, la diversité et la complexité des régimes fiscaux interdisent d'additionner simplement ces pourcentages. Pour établir une mesure pertinente de l'incidence fiscale, il est nécessaire de préciser d'abord à quel aspect du comportement des entreprises on s'intéresse. Ayant choisi de privilégier l'incidence de la fiscalité sur les incitations à investir, nous présentons des évaluations du coût d'usage réel du capital et du coût relatif capital-travail — déterminants essentiels de la profitabilité du capital et donc des décisions d'investissement — qui permettent de mesurer l'incidence des principaux aspects de la fiscalité directe des entreprises dans les trois pays. L'incidence fiscale est synthétisée par un coefficient qui s'applique à des évolutions des coûts d'ampleur considérable : hors fiscalité, le coût relatif capital-travail, qui avait décru jusqu'au début des années soixante-dix dans les trois pays, a partout tendance à croître sensiblement en fin de période. L'augmentation du coût d'usage due à la fiscalité directe est variable selon les années et les pays. En moyenne plus forte dans les deux pays européens — un peu plus en RFA qu'en France — qu'aux Etats-Unis, l'incidence fiscale est très influencée par l'inflation : dans les années 1980-1983 en France, 1972- 1974 en RFA, 1974-1975 et 1979-1981 aux Etats-Unis, celle-ci a contribué sensiblement à alourdir le poids de la fiscalité. Les mesures fiscales spécifiquement destinées à encourager l'investissement ont, quant à elles, des effets différenciés sur le coût d'usage du capital : relativement peu affecté, en France, par une réduction du taux d'imposition des bénéfices ou une modification limitée du régime d'amortissement fiscal, ce coût est au contraire fortement abaissé par les crédits d'impôts.
    Excessive production costs for French firms are often seen as a prominent cause of their poor performances in terms of employment, exports and investment. Business taxes higher in France than abroad are currently presented as a major villain, especially so since labor costs growth has been practically halted. In order to appreciate such assertions, this study offers, for France, West-Germany and United States, a measure of fiscal costs which, although imperfect, should inform any judgement. The shares in GDP of the various taxes on business firms are a first indication ; but, due the diversity and complexity of fiscal laws, these shares cannot be straightforwardly added. To get a measure of fiscal incidence, it is necessary first to specify which aspects of firms behavior are to be the focus of the study. We have chosen to deal mainly with investment incentives, and to present estimates of the real user's cost of capital and of the cost of capital relative to labor — two determinants of profitability and thereby of investment decisions. These estimates allow us to measure the incidence of the major aspects of direct taxation of corporate income in the three countries studied. Fiscal incidence is represented by a coefficient multiplying the user's cost of capital. Fluctuations in the pre-tax costs have been of substancial magnitude : Thus, the cost of capital relative to labor has tended to increase markedly everywhere in the last few years, following a prolonged downward trend up to the early seventies. The weight of direct taxes in total costs has varied enormously from year to year and from country to country. On average, fiscal incidence is found to be higher in Europe — slightly more in West Germany than in France — than in the United States. Inflation is also shown to affect incidence : It has considerably increased it in 1980-1983 in France, in 1972-1974 in West- Germany, in 1974-1975 and again in 1979-1981 in the United States. Finally, specific investment incentives have had quite different effects on the post- tax user's cost of capital : In France, this cost is decreased relatively less by a reduction in the rate of profit taxation or by moderately favorable fiscal depreciation allowances than by tax credits for investment.
  • Le recul du mariage - Michel Forsé p. 217-234 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le recul du mariage, à la fois massif et inédit dans notre histoire, s'accompagne d'une montée importante du concubinage, des naissances illégitimes, du célibat et des divorces d'ailleurs de moins en moins suivis de remariages. D'où une forte augmentation du nombre des familles monoparentales. Le couple s'en trouve-t-il pour autant condamné à terme ? Rien ne permet de l'affirmer aujourd'hui. Il faut voir là davantage une diversification des modes de vie conjugale. Les changements de valeurs et de normes, tendant à accorder la priorité à l'autonomie des conjoints au sein du couple, et la généralisation de l'activité professionnelle des femmes sont pour une part responsables de cette désaffection à l'égard du mariage. Celui-ci a d'ailleurs changé de sens. La tradition dissociait le sentiment de l'institution, il s'agissait d'assurer la stabilité des unions et de régler la transmission patrimoniale. Aujourd'hui les unions se fondent sur l'affection, mais la forte homogamie actuelle des couples mariés ou concubins n'a rien à envier à celle du passé. Les enjeux patrimoniaux sont seulement devenus plus « culturels » et de ce point de vue le recul du mariage ne remet pas en cause la transmission et la reproduction des richesses entre lignées et générations. Les conséquences socio-économiques sont ailleurs : baisse de la natalité, demande de travail plus stable, de logements plus nombreux, coût supplémentaire ou moindre selon le cas pour la protection sociale, manque à gagner fiscal, etc. et surtout apparition de nouveaux modes de vie qui se traduisent par des changements de modes de consommation.
    The decline of marriage, both massive and historically unprecedented goes with an important rise of cohabitation, illegitimate births, celibacy and divorces, in fact less and less followed by a remarriage. Thus a marked increase in the number of single-headed families. Is married couple be condemned eventually to disappear ? So far nothing allows to think so. It is more a diversification of conjugal life styles. Values and norms changes, tending to give the priority to the autonomy of individuals in the couple, and the generalization of the women's work are partly responsable for the decline of marriage. In fact the meaning of marriage has changed. Traditionnally feelings and institution have been distinct ; marriage standed to assure the stability of couples and to bequeath patrimony. Today couples are founded upon affection but the strong homogamy of married or cohabitant couples are at least as strong as in the past. The patrimonial stakes have simply become more « cultural » and from this point of view the decline of marriage does not alter the bequest and the reproduction of wealth between generations. The socio-economic consequences are others : a decline of natality, a more stable labor supply, a demand for more dwellings, a welfare system more or less costly according to cases, a loss of tax receipts, etc. but above all the appearance of new life styles which affect consumption patterns.
  • Summaries in English - p. 235-238 accès libre